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mercredi, 19 avril 2006

POUR EIDOL

A la suite du banquet où coulèrent vin et hydromel,
elle est mouillée de larmes, je le sais, la mère
d'Eidol de la plaine.

Il s'illustra sur la colline;
devant son ardeur victorieuse,
les corbeaux s'élevaient dans les airs.

Les combattants tombaient
comme un essaim bleu,
autour de lui sans pouvoir fuir,
éblouis, agités, épars, la lèvre livide,
sous les coups du glaive à deux tranchants
de ce noble festin de la veillée.

Aujourd'hui elle n'a plus son sommeil
la mère de ce glorieux roi du combat.

Après le banquet où coulèrent vin et hydromel,
les hommes armés s'en allèrent au combat.
Je ne connais pas semblable récit de carnage.

Total fut leur massacre,
à Kattraeth ils étaient une armée bruyante,
les guerriers de Mynyddawg, le grand infortuné;
de trois fois vingt hommes, un seul en revint.

Après le banquet où coulèrent vin et hydromel,
ils se hâtaient les guerriers que je célèbre.
Autour des liqueurs, ils s'étaient réjouis,
ivres de vin, d'hydromel et de joie.

Dans l'armée de Mynyddawg,
ce suprême gardien du passage de Kattraeth,
j'ai perdu un roi de mes amis.

De trois fois vingt chefs d'armée qui se hâtèrent vers Kattraeth,
un seul homme revint chez lui.


ANEURIN (Pays de Galles, VIème siècle)

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