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lundi, 10 juillet 2006

PAROLE CALCINEE

"Qu'un pari défigure
La face de l'icône...
Dans la branche du fleuve
Chante l'oiseau de mes rêves.
Dans l'épaule du vent
Forger les armes de la transparence
Bâtir vitrail"

***

"Fais-toi crépuscule et je t'invite à venir habiter ma nuit"

"Nous n'avons jamais habité la même maison.
Veux-tu que nous fassions chambre à part, désormais,
quand chaque soir, je dors à ton côté
dans la boue des étoiles."

"La mort n'est pas une veuve cruelle
mais une mariée transparente."


***

"Mes haillons d'apparat
ma vie dispersée
mes fortunes en allées
comme j'aime en vous
tout cet inachevé !"

"La nuit me piège, j'avais envie de mordre
et sa tendresse m'emprisonne."

"Etre prince de la nuit pour qui mendie le jour"

***

"A genoux,
l'orgueil s'arc boute à la pierre
la nuit porte en l'ombre la semence du soleil,
des grappes de silence explosent en voix multiples
grenades,
brûlots et mandragores font des taches de sang.
Toute respiration se fane.
En l'homme renait la peur et son double visage."

***

"A chaque geste
secouer la terreur et le doute
du passé ne retiens que la sève
forgeant dans l'arc-en-ciel
les armes de la transparence. "

***

Parole calcinée
"Qui dira la hâte des prophètes
parmi les peuples condamnés
"souffrir baillons des nourrissons
proies calmes
à l'écho de saisons
nanties de vergues
et de brimborions!"...

L'arc en ciel
Entre l'horizon qui s'enfuit
et la terre qui veut m'entrailler
j'ancre ma nef à portée de visage
nu et barbare, offrant au vent
ma blessure de sel
la vie aveugle
et des siècles de sables...

JEAN-FRANCOIS SCHMITT (1953-1984)

Extraits de Parole calcinée (suivie de Bâtir vitrail), Les Cahiers Bleus, 2002

mardi, 04 juillet 2006

L'AME INSURGEE (extrait)

Mais je demande que la médiocrité laisse
Alors la fréquentation des extrêmes
Aux risque-tout qui se lèvent pour aller y voir
Aux va-nu-pieds qui ne possèdent point de fauteuil
Aux crève-la- faim de grand coeur qui se saoulent de n'importe quoi
Plutôt que de manger eux aussi le foin
De cette justice de ruminants à l'étable

Que les professeurs qui ont pour fonction d'enseigner
Ce que les poètes ont pour mission de désapprendre
Laissent donc les poètes se brûler seuls les doigts au feu
Les yeux à la lumière
Et le coeur à l'éternité

Et qu'ils n'accablent plus les malheureux abîmes

Que hantent les grands vents.


ARMEL GUERNE

trouvé sur le blog "La vigie du Poète" (lien à gauche)