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mercredi, 12 mars 2008

ETAT DE CORPS

Encore la nuit pour entendre les écluses
me battre aux tempes, crier haro sur la paix molle
des tendons inutiles, pendant que s'avachit
la mer avec des rots d'abysse et des dieux
en rut qui courent par toutes mes oreilles.
La nuit toujours comme un silence peuplé
de groins véloces, de mandibules au bord
des plaies, avec les mousses qui suintent,
l'éventail pileux et les griffes torses profondément
amies du pus promis à se perpétuer.
Un tas de viande à mouches, diamants fêlés
et chats ricanants contre la peur foreuse
d'énigmes, un tas qui se détache doigt
parmi les bagues, orbites ensanglantées
que zèbrent, fibres mortes, torsades de lune
et filets d'ego pralin liquide excrémentiel.
Calme la nuit au cou meurtri sur la ouate
dans le giclement des rêves crasseux
que lâchent ses blessures. Lui déchirant
l'ombilic, un avion s'échappe de la morgue
et se pose sur le bord de la nuit --
la nuit des gommes symboliques où, mythes,
les baisers gratuits aspirent les paupières
et chassent les guenilles autour des enfants-crapauds
à la face cloquée. Dans un croassement
de meubles d'autres cavaliers s'effondrent
et de méchantes machines se penchent
sur l'horreur pour piétiner le sourire dansant
des araignées. Car il en est ainsi, il en est
toujours ainsi quand les acides du temps
écrivent à coups de vomissures marron
la maigreur de la joie et les pénibles pâleurs
des noms ivres de ce qui ne peut
que meurtrir.



auteur: P.C.

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