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dimanche, 29 janvier 2006

ROIS ET BOUFFONS

Les pauvres rois trônent sur leurs tombeaux de rancoeur
Censurant les bouffons qui ruissellent de tout coeur
Jamais ils n'ont vu poindre la lumière du jour
Ils ne sont que parades dans leurs tristes atours

Les rois règnent sur de maigres plaines dévastées
Qu'ils décorent avec des résidus décharnés
Faisant croire aux aveugles, inconscients étourdis
Qu'il s'agit là de leurs plus belles perles d'esprit

De l'Amour, ils en ignorent jusqu'à la couleur
Leur coeur? fardeau chargé de mille et une douleurs
Ils trichent pour paraître nobles et vaillants, ces preux
L'opinion publique leur sert de miroir envieux

Les bouffons n'ont cure de ces grands féaux truqueurs
Ils ne portent en leur doux sein qu'Amour et candeur
Pourquoi respecteraient-ils les méchants tricheurs
Ils ne sont que des bouffons espiègles et farceurs

Mais tous les jours leur coeur apaisé resplendit
De cette lueur douce qui par leurs yeux éblouit
Les ombres n'apprécient pas forcément ces choses
Qui mettent en relief leurs paquets de névroses

Allons, rois manants, régnez sur vos champs vicieux
Le jour n'est pas né où vous serez bienheureux
Votre travail, c'est trimer pour un faible vent
Qu'on oubliera pour regarder le tendre amant

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