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vendredi, 10 février 2006

AURORE BOREALES (NORDURLJOS)

Ecrit par Einar BENEDIKTSSON (1896)

Le fils de la poussière sait-il vision plus glorieuse
que la haute salle des seigneurs dans la flamme de l'ambre ?
Voir les prairies et les baies sous l'arc à voûte dorée !
Qui peut désormais trouver plaisir au jeu ou au vin ?
La terre elle-même est pure comme une jene fille vêtue de lin,
et s'assoupit dans les roses fânées de l'automne.
Chaque grain de sable brille aux couleurs de l'air
et les ruisseaux s'embrassent dans les embouchures argentées.
Au sein du monde extérieur tout est feu et parure
dans l'ondulation des aurores boréales.

Du septième ciel aux confins de la mer
montent les soleils dansants devant les tentures ouvertes,
et les ondes de la mer de lumière, aux plis virevoltants,
déferlent et bouillonnent contre le rivage de l'ombre.
C'est comme si une main cachée
s'amusait à faire un cercle avec des sceptres et des anneaux étincelants.
Maintenant, tout ce qui est mort fixe les pays de la vie
depuis les routes barrées, depuis les tumulus sombres,
et les rochers couverts de frimas dévisagent la mer silencieuse
et de leurs yeux cristallins lèvent le regard jusqu'au ciel.

Maintenant, tout ce pourquoi l'on vit et contre quoi l'on se bat
me paraît si mesquin et si bas.
Même si on me lance des cailloux, malgré la haine et les menaces,
je suis en paix avec toute âme mesquine.
Car le ciel bleu se voûte si clair et si haut.
Voici que chaque étoile sourit, bien que les espoirs soient trompeurs,
et la pensée s'élève dans les hauteurs,
voici que la force de Dieu respire dans le corps de la poussière.
Nous sentons notre énergie, nous connaissons cette nuit
notre droit de sujet au royaume de la lumière.-

O quelle n'est pas la puissance et la profondeur de la mer céleste
et des esnèques cinglant vers la haute mer qui parcourent la route !
Elles cherchent à atteindre le port quel que soit leur cap ou bien elles dévient.
Mais jamais oncques ne vit celui qui l'œil nous donna
- et les sources de la lumière n'ont jamais été découvertes ni expliquées.
C'est à genoux et avec leur bâton de pélerin,
que les hommes attendent auprès du temple de toute gloire.
Mais vide est tout cet espace et solidement verrouillée chaque porte
et silencieux l'esprit qui y habite.

http://kubaba.univ1.fr

LES VIVANTS SONT LES MORTS

Mourir ne sera jamais autre que renaître
En regardant les apparences disparaître
Comme s'il ne s'agissait que de faibles fenêtres
Embuées par un mauvais crachin de salpêtre

Et l'univers se pare alors de rubans vides
Qui enlacent ce qui jaillit de cette chrysalide
Du néant sans-forme surgissent de nouvelles formes
Décor ne répondant plus à aucune norme

Soumission à l'ordre de la nature des choses
Comme l'arôme appartient au bouquet de roses
Aucune rebellion dans cette absence de sens
Immergé dans le pur nuage d'inconnaissance

Découverte inopinée d'une identité
Vide de toutes caractéristiques créées
Réflexes instantanés sans un mouvement
Uniquement la joie d'être là à l'instant

JE SUIS PARTI SUR UN CHEMIN DE MORT

Partir pour trouver de la vraie Vie l'esclavage
Partir pour illuminer tous les paysages
Partir sans nul regret du vieux libertinage
Partir pour s'affranchir du culte des images

Chemin qui ne mène nulle part ailleurs qu'ici
Chemin qui se vit dans un mourir infini
Chemin qui n'est autre qu'un sourire ébloui
Chemin qui n'existe pas en dehors d'ici

Mort qui ne s'appelle jamais que résurrection
Mort qui à chaque instant annule les questions
Mort dont il n'est nulle idée de compréhension
Mort qui du Vivant est l'identification

Je suis, autre que ce reflet que tu crois voir
Je suis, différent de ce que conte cette histoire
Je suis, un vide hallucination du miroir
Je suis, ce que tu projetteras dans le noir