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samedi, 25 février 2006

ECCE HOMO JUDICIARUS

Il n'est ni bien ni mal en ce bel univers
Tous les évènements sont neutres par essence
C'est le regard d'où est absente la lumière
Qui crée cette vision signifiant ignorance

C'est l'éternel retour de l'erreur initiale
Le pur produit du conditionnement mental
Les yeux engourdis par le flot de mille images
Anesthésiant la conscience et son héritage

Tout est absolument normal, rien n'a besoin
D'être qualifié par un juge dont le pouvoir
S'arrête aux limites de sa personne, confins
Qu'il ignore bien d'où cette opinion dérisoire

L'arbre ancien de la connaissance trône encore
Au milieu d'idées préconçues et pas nouvelles
De là ne pourra surgir aucun des trésors
Que la Paix génère dans l'êtreté essentielle

Commentaires

... Belle composition...

Écrit par : Thierry | samedi, 25 février 2006

Le passage par la connaissance et le cortège de bien/mal qui en découle, n'étaient-ils pas "quelque part"... programmés? Le grand OUI n'englobe-t-il pas aussi cela pour être un vrai OUI?
Un poète de la non-dualité, je sens que je vais ajouter une nouvelle rubrique dans mes liens, superbe et merci :-)

Écrit par : Ruth | dimanche, 26 février 2006

Tu ne saurais même pas ce qu'est un événement, si tu n'en étais d'abord un.

Écrit par : sancho | dimanche, 26 février 2006

"qui suis-je?", Sancho, tout est là et ici, il est clair que "je sais que je ne sais rien"

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

Difficulté: "rien" ne peut exister que par rapport à "quelque chose"!

Écrit par : Ruth | lundi, 27 février 2006

chère ruth,
les contraires étant semblables, en quoi cela pose-t-il problème?

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

Dear gmc
"Général Motors Company" ?

Ton crédo qui dit que :
Tous les évènements sont neutres par essence

d'ou l'on conclut que :
Il n'est ni bien ni mal en ce bel univers

est parfaitement défendable sur le plan théorique
sur le plan pratique ton crédo n'est "ni bien ni mal" en effet ! Il s'intègre donc parfaitement à lui même.

Sans qu'il soit bien ou mal, je le trouve quand même...

risqué !

car tu n'es pas seul dans l'univers...
tes actes que tu qualifie de neutre ont des conséquences sur la vie des autres; qui sont eux, en droit de juger que ces conséquences sur LEURS VIES sont "bonnes ou mauvaises".

Si tu considères que dépasser la limite de vitesse sur autoroute n'est ni bien ni mal ! Je te le concède !

En toute MORALE JUDEO-CHRETIENNE, ça n'est ni bien ni mal ! ça n'est pas le respect de la loi qui permets de juger du caractère moral d'un acte, c'est ce que je veux dire !

Mais pour un bouddhiste, c'est au moment de l'accident qu'apparait l'immoralité de ce geste, car il n'implique pas que TON être, mais également d'autres.

Qui sont tout a fait en droit de penser que ton exces de vitesse est "mal" car il leur a fait perdre la vie ou l'usage de leur membre.

J'espère que tu vois que mon critère n'est pas la "moralité de la loi" mais le fait que nous sommes tous indéniablement en interaction qui fonde la morale de nos actes !

Selon moi,
Tout n'est pas neutre "par essence"
et
les contraires ne sont pas semblables.
Même indiscernable de l'extérieur, les contraires existent selon la volonté qui les fait exister.

Mais comme pour toi, la volonté n'est qu'un "processus automatique"... dans TA vision des choses, tout reste cohérent et ton exces de vitesse n'est pas condamnable puisqu'il est "automatique". Donc toute ta théorie tiens bien debout.

Juste un truc :
essaie de ralentir quand tu passera en rhones-alpes !
J'aimerai bien ne pas perdre la vie à cause d'un égal de Krishnamurti ou de Nietzche comme tu sembles l'être.

:-)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Krishnamurti
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Wilhelm_Nietzsche

Écrit par : tzenga | lundi, 27 février 2006

la pensée est un processus automatique, très cher.

si tu assimiles "je" à un mécanisme corps+mental tel que celui auquel tu t'assimiles, effectivement "je" n'est pas seul dans ce cas de figure. mais il semblerait que les faits soient différents de cette affirmation.

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

La vraie question est là. Si le penser et l'agir sont processus automatique, les notions de bien/mal n'ont pas de sens, les choses sont ce qu'elle sont et c'est tout.
S'il y a un "moi" qui décide du penser et de l'agir il est aussi responsable, les notions de bien/mal prennent tout leur sens.

Question troublante qui m'habite depuis longtemps. Lorsque je m'observe de très près je vois très bien que le penser et l'agir précèdent d'une fraction de seconde le moi qui se les approprie et éventuellement en juge. Et je vois aussi tout ce qui conditionne la penseé et l'agir pour qu'ils soient ce qu'ils sont. Je parle ici d'une observation très serrée de mon mode de fonctionnement. Le moi et l'identification au moi seraient processus de pensée, ils ne sont d'ailleurs pas donnés à la naissance mais se développent dans la petite enfance.

Je vois aussi que l'identification au moi n'est pas à bien plaire, il s'agit d'un donné universel très profond qui a sa raison d'être... et peut-être en est-il de même des notions bien/mal? Enfin je ne sais pas...

Écrit par : Ruth | lundi, 27 février 2006

la pensée "je" est la première des pensées, elle naît chez l'enfant vers deux ans, deux ans et demi, elle est responsable de toutes les guerres et divisions (à commencer par moi et les autres ou moi et le reste du monde). dans la genèse, elle s'appelle Ismael (un onagre à la face du monde).
bien et mal sont directement liés à cette notion: ceci est bien car cela ME plait, ceci est mal car cela ne ME plait pas. une fois la notion d'ego déraciné, il n'est plus ni bien ni mal, ni même de besoin de qualifier les évènements.

le bien et le mal sont des créations égotiques, ils n'ont aucune réalité substantielle.

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

Aussi profondes que soient ces pensées...

Le fait est que je suis là pour affirmer que je pense !
que ma volonté propre existe !

'gmc' décrirait presque cela comme une "illusion neuronale"

gmc semble dire :
"Vous croyez que... mais en fait NON !"

Mais si je suis là et que je vous dis qu'au dela de cette "illusion neuronale"... le libre arbitre existe ?

Ne le croirez vous pas ?

Il n'est pas question de me croire moi ! simplement parce que c'est moi ! et que dans mon solipsisme, je suis convaincu d'avoir raison...

Mais Si j'avais réellement raison ?

Si j'avais raison parce que cette pensée est remplie de plus d'espoir.
Si j'avais raison parce que cette pensée est plus féconde !

Cela semble être le besoin de croire qui me guide, et il est facile de me renvoyer dans mes buts.

Mais si l'Univers n'était que parce qu'il est fécond ?
N'aurait il pas pu engendrer le libre arbitre ?

Depuis le plus bas niveau de la matière, on constate que l'"association", au sens large, génère des propriétés émergentes dont on ne pouvait pas prédire ce qu'elles seraient avant qu'elle apparaissent.

Depuis h2o qui est PLUS que de l'hydrogène additionné d'Oxygène...
Jusqu'au cerveau humain qui est PLUS que des proteïnes mises bout a bout !

Pourquoi en serait il autrement du libre arbitre, de la volonté propre et non-automatique ?
phenomène émergent du cerveau humain ?

=====
ça n'est que le regard que vous portez sur le monde qui vous permets de trancher !

Écrit par : tzenga | lundi, 27 février 2006

Ce qui me trouble: ce libre-arbitre on devrait le trouver en s'observant. Sans cesse je surprends mes actes et mes pensées précéder ce "je"???
Est-ce vraiment "je" qui pense? ou la pensée qui produit le sentiment "je"?

Écrit par : Ruth | lundi, 27 février 2006

la dernière phrase est très juste.

un agrégat de conditionnements peut-il bénéficier du libre-arbitre?
la pensée en tant qu'activité mécanique n'est jamais féconde.
la volonté est une puissance égotique tant que la conscience est prostituée à l'idée égotique.

raison et tort sont des variantes de bien et mal, rien d'autre.

aucun physicien ne sait ce qu'est la matière.

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

le commentaire précédent était pour tzenga.

ruth,

"mes" actes, "mes" pensées. les actes et les pensées seraient plus justes comme expression.
le processus de la pensée a construit un personnage appelé "je".

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

"Un agrégat de conditionnements peut-il bénéficier du libre-arbitre?
la pensée en tant qu'activité mécanique n'est jamais féconde.
la volonté est une puissance égotique tant que la conscience est prostituée à l'idée égotique.
raison et tort sont des variantes de bien et mal, rien d'autre."

Allons au bout de la logique, cela n'est pas à déplorer, cela EST hors toute notion de bien/mal... que cela soit fécond ou pas!

Écrit par : Ruth | lundi, 27 février 2006

personne ne déplore cet état de fait ici, ruth, d'autant plus que cela fait 35 000 ans que cela dure et que le phénomène a été décrit sous un nombre impressionnant de perspectives par toutes les religions, tous les courants spirituels et tous les mythes, contes et fables de l'humanité.
être sorti de cela est par contre pure joie non dépendante d'un réseau d'évènements classés en bonheurs et malheurs.

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

Tout est ni bon ni mauvais, tout est également libre, il n’y a rien différencier ou identifier comme des autistes ou le mental qui serait à fuir et une voie au delà de jouissance qu’il faudrait suivre, obtenir… ce n’est que du fantasme imaginaire lié à l’espoir et la crainte et l’on ressasse sans cesse les même histoires les même images sans réalité d’un chemin, d’un fruit, d’une progression, de qualités de ceci de cela, pourquoi ? en vain, c’est sans intérêt à part donner une réalité au mental et à ses projections duelles ? pas de soi à établir et le cinema est terminé car il ne peut etre identifié.
A quoi bon adopter telle croyance d’un cycle illusoire et d’une vacuité ? tout ces efforts pour rien. Mais il n’est pas à les juger pas de sujet, pas d’acte ni d’objet défini. Rien qui puisse etre un appui. La félicité n’est pas un objet, juste un mot qui n’a lui-même pas de substancialité, libéré libéré depuis toujours, éveillé sans base pour constater, éveillé

Écrit par : yeshe | jeudi, 02 mars 2006

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