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dimanche, 26 février 2006

LE MAL AUX MOTS

Comment partager l'indicible?
Risquer les mots réceptacles
D'une signifiance ignorée.?
Et chuter dans le piège de la fable
Qui réduit l'ineffable au discours...
Aux concepts vides d'existence
Privés d'essence et d'expérience?

Le coeur étreint devant la faille,
Et souvent l'âme en solitude
J'aspire aux mots ouverts
A ceux qui n'existent pas...
Aux mots coeur-lumière,
Aux mots sens d'amour,
Ceux-là de l'union des contraires...
Celle qui mèle les opposés
Dans une ultime complètude...

Grand Paradoxe d'évidence
Donne-moi les mots impossibles
Les mots flêches-calices
Les mots ventre-épée
Les mots de souple justesse
De toutes les vérités-mensonges;
Et tous ceux de l'onscure clarté
De la danse ombre-lumière...

Invente-moi des mots qui chantent
Le long d'infinis claviers,
De vastes concepts harmoniques
Des symphonies d'images-processus
Ouvre-moi au silence tonnant
Du Verbe créateur
Au nom de l'innommable
Aux adjectifs de la perfection
De la plénitude et de l'infini
Aux qualificatifs du sans-forme...
Montre-moi la lettre de l'absolu infinitif...
Crée, je t'en prie cette langue qui porte
En un seul trait
Et d'un seul rond
Au coeur du corps de l'âme...

Ce n'est que l'instant d'une douleur,
D'un nuage passant
Cette impossible et inutile prière...
Je n'ai dans ma musette
Que des mots inaptes
Des mots limites, des mots rébus,
Des métaphores et des images...
Des mots qui révèlent et qui cachant,
Et toujours parlent faux
L'inimaginable qui ne se perçoit
Que dans la mort de soi...
Répondant, dans le vide
A des questions que l'on ne pose pas...
Alors je m'en vais retourner dans le silence
Des gammes infinies,
Du champ de l'Evidence
Et accorde-moi l'éternité
Pour découvrir l'autre langage...

Celui, silencieux et rayonnant
Du non-dire de l'Etre-existant


Texte de Mushotoku-Nad

Commentaires

Les mots sont de simples événements qui naissent de ton événement. Tu ne leur fera jamais dire de fondamental que ton événement.

Écrit par : sancho | dimanche, 26 février 2006

"mon" évènement. qui est ce "moi" dont tu parles, sancho?
ici il y a un corps que je ne suis pas.
ici il y a des pensées qui ne sont pas moi ou miennes
ici, il y a un mécanisme corps+mental mu par une force qui n'est pas sous le contrôle d'un individu illusoire.

Écrit par : gmc | lundi, 27 février 2006

Quel texte lumineux...
Oui, être une parole du silence ou un silence qui parle.
Etre l'icône du silence qui fait parler le silence...
Tout ce qui s'exprime alors naît et meurt sans cesse dans le silence sans personne pour se l'approprier, l'expression verbale se renouvelant spontanément, toujours fraîche, innocente, vierge de tout savoir, de toute mémoire, imprégnée du silence abyssal de la conscience.

Écrit par : Mouniprema | lundi, 27 février 2006

tout "écrivant" est condamné à se battre avec les mots, toujours, toujours... mots qui dérobent plus qu'ils ne révèlent.
Quel beau texte pour dire cette frustration continuelle

Écrit par : baramine | mardi, 28 février 2006

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