mardi, 17 juin 2008
CLEF DE GISANT
L'anthropophagie s'amuse
A dévorer des rêves
En guise de flocons d'avoine
Dans un bol de lait glacé
Dont les arômes incandescents
Tatouent de leurs fragrances anémiques
Les soleils de Novembre
Et les filles du muguet
Pour repeupler de génocides
Les forêts vierges de la cendre
06:10 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
ceci n'est pas vraiment un commentaire et j'espère ne pas te vexer ni même passer pour une donneuse de leçon ... je viens te lire depuis un certain temps et dans l'ensemble j'aime la façon dont tu utilises la richesse du vocabulaire pour invoquer l'émotion.
je suis simplement étonnée que tu n'explores pas des formes nouvelles Même s'il s'agit de ta griffe personnelle, l'emploi d'une phrase unique (ou presque) systématiquement ôte à mes yeux de la force à tes poèmes et "endort" un peu mon esprit quand j'en lis plusieurs ....est ce un choix délibéré ? et si oui, je n'en vois pas le but ... n'envisages tu pas de mettre la puissance de la forme au service de ta poésie, lui rajouter une autre dimension celle du volume ?
je dis ça, je dis rien... c'est toi le poète ici
mais cette interrogation me tarabuste depuis longtemps il me fallait la poser sur ta page !
Mijo
Écrit par : Mijo | mardi, 17 juin 2008
chacun lit a sa manière et recrée le poème à son idée, personne ne lit jamais le poème que le poète a écrit, même lui quand il se relit.
répondre à ton commentaire en toute honnêteté - que personne ne revendique ici - reviendrait à évaluer la clarté de ton regard ou les courbes qu'il emprunte, ce n'est pas forcément au poète de faire ce genre de choses, le poème à lui seul donne à celui qui le lit ce qu'il veut bien entendre.
ceci dit, cette manière d'écrire n'est pas la seule présente sur ce blog, en voici un exemple qui date de l'année dernière (il y a d'autres facettes, cela dépend des périodes et des circonstances):
AHORITA NADA
Les muets sont sauvages volubiles qui ne chantent qu'en silence les stances hallucinées du napalm, même quand ils célèbrent les autoroutes vierges et les solitudes impériales. Toute la beauté des aveugles vient de leur absence de connaissance des images en carton-pâte qui forment le décor alambiqué des cauchemars de la fortune. Autistes, sourds et muets sont les poètes à la lyre lance-missiles, ils bercent les enfants au son des katioushas éternelles, ils éclairent les champs de mines avec leurs stroboscopes dévergondés, aucune pudeur n'arrête leur barbarie flamboyante. Dans leur train de nuit souverain, ils savent que l'argent de la lune provient du regard ébloui du soleil qui la magnifie au-delà des horizons provisoires, à travers les étendards asphaltés, au fond du cri hurlant des déserts silencieux.
Écrit par : gmc | mardi, 17 juin 2008
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