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mercredi, 05 novembre 2008

TIROIRS

J'achète du texte au Mont-de-Piété quand le vent est au Nord et que les avalanches remontent immobiles vers les fontaines de coriandre. De temps à autre, le temps des classifications fait des commentaires élogieux ou pas sur l'opportunité de ranger ce mobilier d'évanescence dans tel ou tel registre d'enrôlement des conscrits dans les armées de la littérature, régiments obsolètes que le présent ne finit jamais de réinventer en formes oblongues et triangulaires, escouades qui ne servent que de porte-manteaux aux pèlerines en mal de coquillages sur les routes sanguinaires qui bordent les chemins de fortune, bataillons mortuaires qui ne sont que reflets déjà éviscérés du parfum d'inconnaissance que véhiculent les ogives nucléaires des nouvelles artilleries. Chacun peut trouver les mêmes mots dans les catalogues de la grande distribution ou dans les magasins de jouets à la mode, si tant est qu'il soit en mesure de tamiser les pollutions sonores qui enjolivent le pourtour insensible des tympans du marbre que les tambours du velours caressent dans le sens du poil ou de la plume, pelisses dont les atours ne finissent jamais de raconter la mythologie de la lessive du blanc comme une publicité mensongère à destination de sa propre envie de consommation dans un feu d'artifice à l'opalescence éprouvé.

Commentaires

Hélène est la reine de la parade, elle danse devant un parterre d'ombres princières aux yeux éteints et pour un mort qui ne revit que par sa danse.
Qui voit la danse voit les merveilles de sa barque de deuil, connait les saveurs de tout parfum, et s'aveugle de traches d'éblouissement incolore.
Pas d'histores, juste des senteurs, pas de senteurs, juste un frisson, pas de frisson, juste un clin d'oeil, pas de clin d'oeil, juste là. Rien de plus mais tout est là.

Justine aux mains de pluie est la princesse du défilée, elle chane à travers des millions de doigts prêts à la saisir et à travers le doigt qui la pointe lorsqu'il dort, en rêves.
Qui pointe du doigt la princesse entrevoit sa propre lumière, apprivoise la chair de tout animal, fixe les couleurs de n'importe quelle étoile.
Aucune description, seulement un éblouissement. Aucun éblouissement, seulement une main qui se tend. Aucune main qui se tend, seulement ds poings fermés et durs sur le visage froid de la nuit.

(Retrouvé trois nuits avant la dernière pluie, dans un carnet jeté aux arbres de la plaine, par-delà la couverture de poussière des rois anciens dans leur étui de bronze)

Et au dessus du poème et du miroir, une phrase, au crayon : Chant pour retourner dans l'errance qui précédait la vie - A toutes mesure de ce chant - Et pour jamais.

Poème très proche de la naissance
- des fleurs d'or des fées

Et puis : J'ai dansé toute la nuit au rythme des étoiles dans mes veines
Du corps grainé de suie
Explosé d'astres

Arbre aux coquillages dentelés de lumière.


Et tout au bas de la page, au bas de votre poème si proche de l'arène du ciel, deux vers, qui maintenant vont s'abreuver aux camps d'herbe et de graine, vers d'il y a quatre ans :

Je chanterai enfin pour que la nuit se brise
Et valsent sans finir les eaux qui ont fleuri..

Écrit par : Florent | jeudi, 06 novembre 2008

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