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vendredi, 04 novembre 2005

LE BIEN ET LE MAL

Le bien et le mal se regardent en chiens de faïence
Vils animaux faits de la même substance
Tu les crées tous les jours dans tes journaux
Tu ne fais rien qu'attiser le fourneau

Egaré dans un schéma action-réaction
Tu fais office de courroie de transmission
Tu contribues donc à cette insurrection
En ayant de toi, bien sûr, une bonne opinion

Ce que tu fais ne sert à rien
Nul ne peut s'opposer au destin
C'est bien grande arrogance que de le croire
C'est bien grande vanité que d'en tirer de l'espoir

Dans ce monde merveilleux de béatitude
L'équilibre fait loi pour l'infinie solitude
Chaque bien gènère un mal et vice-versa
Rien ne peut déroger à cette loi

VICTIME OU BOURREAU

A qui peux-tu pardonner si ce n'est à toi
D'avoir oublié que la lucidité fait loi
Tu es responsable de ce qui est arrivé
Pour avoir voulu acheter du rêve éventé

Tu as autorisé cette mauvaise histoire
Pire, tu y as même investi de l'espoir
Lui n'a aucun besoin de ton pardon
Toi par contre tu dois corriger ta vision

Il n'y a pas de bourreau à défaire
Quand la victime s'est portée volontaire
Qu'elle s'est elle-même abusée
En refusant de regarder la réalité

Etre victime est une position séduisante
Les femmes s'y laissent souvent prendre
Découvre que la réelle action est non-action
Et dans ton point de vue n'oublie pas les omissions

jeudi, 03 novembre 2005

LA VITESSE

La vitesse nous ramène au temps et à l'espace
Où peut-on encore trouver des traces
De ces concepts érigés en conventions
Qui ne soutiennent aucune mise en question

Parle moi plutôt de l'élégance d'une ellipse
Ou de la chaleur torride d'une éclipse
Fais moi ressentir la saveur du silence
Ou l'épanouissement sensuel de l'abstinence

Toutes ces théories conventionnelles
S'envolent de suite à tire d'aile
Laissons plutôt chanter les ménestrels
Au lieu de nous occuper de ces néants artificiels

Rien n'est invisible au coeur du croyant
C'est la leçon que connaissent toutes les Aimées
Rien du reste n'est ni surprenant ni étonnant
Ce monde est une offrande de qualité

EVOLUTION

L'évolution nécessite la présence du temps
Comment peut-elle progresser s'il est absent
L'existence mène de la perfection à la perfection
Crois-tu qu'il faille parler d'évolution

On pourrait plutôt appeler cela nettoyage
Ou comme pour un miroir polissage
La lucidité est un excellent purgatif
Pour vider tous ces délires nocifs

Ce qu'on appelle progrès est ce que l'on veut
Généralement c'est le signe d'un mental vaniteux
Seul l'Absolu peut nous donner un avis judicieux
Mais Ses représentants sont peu nombreux

Fruit de nos illusions
Chaque instant voit Son jaillissement
Aucun progrès, juste le foisonnement
Quelle merveille, cette Création

MOI

De ce moi, on n'est jamais totalement débarassé
De fait, a-t-il jamais existé un concept appelé liberté
Par contre, on peut très bien évoluer
En le regardant en toute lucidité

Le mécanisme corps-mental appelé moi
Fonctionne sans que je prenne part au débat
Tout se passe en mode quasi-automatique
Même les émotions sont des réactions mécaniques

Savoir que je suis un principe contemplatif
Supprime aussitôt tous les comportements agressifs
Laisser le champ libre à l'énergie de l'action
C'est là faire acte de réelle soumission

C'est à ce moment qu'apparaît la notion d'Ouvert
Et donc une meilleure compréhension de l'univers
C'est aussi la fin de toutes les interrogations
Il n'y a plus personne pour poser des questions

L'INVENTION DU TEMPS

Le temps n'est qu'une convention
Qu'on peut remettre en question
Il suffit d'affronter la réalité nue
Sans le revêtement des attributs

Il fut une époque où il était inaliénable
Depuis, ceci s'est avéré indémontrable
Maintenant il n'est plus que relatif
Qui découvrira qu'il est entièrement fictif

Cette découverte a déjà eu lieu
A l'avoir faite ils sont nombreux
Par époque donnée ils sont très peu
On les appelle généralement bienheureux

Pour tous les autres le temps existe
Pour eux on ne peut qu'être triste
De les voir courir vers nulle part
Sans savoir qu'il est déjà trop tard

mercredi, 02 novembre 2005

LE SERPENT

Que représente donc le serpent
Des animaux le plus intelligent
Une partie d'une histoire lointaine
Concernant la tragédie humaine

L'erreur se reproduit tous les jours
A chaque époque sous de nouveaux atours
Le mécanisme est toujours identique
Les conséquences toujours aussi tragiques

Vous pouvez toujours essayer d'expliquer
A ceux qui se prétendent l'humanité
Par quoi ils sont tellement enivrés
Et vous verrez qu'ils vous riront au nez

Alors pourquoi pleurer sur leur sort
Dans leur malheur ils sont d'accord
Ce n'est pourtant qu'à l'heure de leur mort
Qu'ils comprendront où est le trésor

RELATION

D'où viennent les formes que nous voyons
D'où provient le sens que nous leur prêtons
Si "qui suis-je?" reste sans réponse
Quelles sont ces portes que l'on enfonce

"Je" communique avec "toi" en projetant une image
De "toi" et de "moi", tu projettes un autre paysage
Quelle est alors cette étrange relation
Entre deux ombres et leurs multiples projections

Peut-on d'ailleurs appeler cela relation
Tant il y a dans ce fait d'omissions
Alors comment qualifier celui qui prétend
Tout seul créer un semblant de Vivant

De ce miroir jaillissent de foudroyants éclairs
Qui illuminent de particulières atmosphères
L'onirisme règne ici en tyran et en maître
Dans cet univers basé sur le paraître

LA POLITESSE

La politesse n'est que conventions
Emises par un mental et son agitation
Réfugié derrière cette barrière de soi-disant civilité
On se permet les pire méfaits

Les réactions à ce type de poèmes
Trahissent l'ampleur des problèmes
On perçoit les limites du sens de l'humour
Ainsi que la sècheresse du manque d'amour

Je sais que je ne sais rien
A dit un célèbre athénien
Pouquoi voudrais-tu que je prétende
Alors que de ceci je me recommande

Ici il n'y a que profonde amoralité
Là où tu vois l'inverse codifié
C'est toi qui fais le bien et le mal
Et non pas ce miroir virginal

Ici personne ne prétend être l'auteur
De ces quelques lignes écrites avec ferveur
A qui donc adresses-tu ces mots
Toi le poète charmant et beau

LA CURIOSITE

Il n'y a que la jeunesse pour être curieuse
L'adulte se retrouve un jour laborieuse
La personne agée devient soupçonneuse
Pour toutes, c'est l'heure tènèbreuse

Celle qui découvre la joie sans raison
N'éprouve plus ce besoin de cognition
Pour elle tout est absolue perfection
Elle est débarassée du désir de la possession

Tout se trouve dans la question initiale
Sa réponse fournit un point final
A toutes les pérégrinations vespérales
Et à toutes les souffrances imaginales

Ils sont bien peu à vouloir oser affronter
La claire vision de la simple et nue réalité
La plupart d'entre eux préfèrent se cantonner
A gérer un maigre capital d'illusions éventées

VEILLEE

Personne ne veille sur une absence
C'est ce qu'apprend la conscience
Soit tu apprends la Présence
Soit tu n'es qu'évanescence

Qui peut mieux veiller sur toi que toi
encore faudrait-il que tu sois là
Mais qu'est-ce qu'être présent à Soi-même
Ce qu'il te faut découvrir par toi-même

Tous ces mots qui glissent de Soi à Soi
Eveille un sourire en pensant à toi
Comment vont-ils se projeter sur l'écran
De l'individu que tu te prétends

Par instants, j'aime à t'envisager autre
Dans un univers que je souhaiterais nôtre
Ce ne sont que de courts moments
Que je vole à l'instant présent

mardi, 01 novembre 2005

LA SOURCE DU SILENCE

Quand on a découvert la source du silence
Les bruits ne sont plus cause de nuisance
On n'emploie plus des termes comme honnêtement
Qu'on sait ne jamais respecter vraiment

Pour être, il faut se débarasser de l'avoir
Se rendre compte que tout n'est que petites histoires
Inventées en fonction de troublantes circonstances
Personne ici n'est le créateur de la danse

Ta place se trouve dans la contemplation
Tout le reste n'est que vulgaire agitation
Quand tu revendiques le bénéfice d'une action
Ton comportement ne peut s'appeler qu'usurpation

Avant que de prétendre à vivre, il faut être
Et, pour cela, se séparer du paraître
Toi qui te prétends poète, as-tu commencé
Ce chemin de dépouillement pour savoir qui tu es

AVOIR OU ETRE

Quelle est amusante cette citation
Quand on constate avec quelle obstination
Les hommes fuient la question
Qui détermine leur identification

On en trouve peu qui relèvent les yeux
Quand on leur demande qui ils sont
Dés qu'on fait des commentaires judicieux
Ils deviennent encore plus grognons

Les ombres admirent les mots spirituels
Mais fuient dès qu'on parle d'éternel
Le mental imprégné de données superficielles
Et la bouche de paroles essentielles

Enfin, c'est ce qu'elles prétendent
Surtout quand elles traînent en bande
Comment s'étonner que ce monde soit un enfer
Avec de telles prétentions délétères


d'après la citation d'Oscar Wilde (et de biens d'autres): "L'homme a cru qu'il importait d'avoir, alors qu'il importe d'être"

LA DOULEUR

La douleur ne peut être ta soeur
Que si tu te trouves dans l'erreur
De prendre ton apparence pour ton essence
La douleur se transforme alors en souffrance

La douleur est une propriété physique
Elle ne concerne que l'anatomique
Ton origine serait plutôt métaphysique
Et non pas vraiment organique

Tu n'es pas ce corps et il n'est pas tien
De ton refus de ceci naissent tous les chagrins
Dès que tu décideras de te désintoxiquer
Une large part de la douleur sera évaporée

Ce qui ne signifie en aucun cas
Que la douleur disparaitra
Mais plutôt qu'elle s'atténuera
A toi de comprendre ce choix

FAIRE ET DEFAIRE

Tout est vrai et son contraire aussi
Comment dès lors opérer un choix déterminant
Tout est juste et son contraire aussi
Distinguer le bien du mal n'est pas évident

Si on sort de ces concepts relatifs
Dont l'emploi n'est que facultatif
On se retrouve dans cette prairie virginale
Située dans un espace subliminal

De qui faire est-il le privilège
Cette question gènère un vrai florilège
De réponses souvent extraordinaires
Et cela aujourd'hui comme hier

Faire et défaire n'est pas de notre ressort
L'enfer est pour ceux qui sont en désaccord
La contemplation est notre seul trésor
Et la manière de manifester notre accord

NAISSANCE ET MORT

Franchir des jungles et des vallées
Des précipices, d'autres contrées
Combien est long ce chemin de misère
Qui conduit l'homme à travers les enfers

Tout cela pour cueillir l'illusion
D'une insipide et quelconque satisfaction
Qu'il faudra abandonner le moment venu
De repartir à l'origine tout aussi nu

Entre ces deux étranges moments
Que ne sépare qu'un court instant
Des rêves de gloire seront passés
Une existence se sera écoulée

Qu'on aura essayé d'occuper
Avec de bien futiles activités
Plutôt que d'en profiter aimablement
Et de rendre grâce à l'Amant

Au lieu de cela, on aura essayé
D'accumuler toutes ces vanités
Que beaucoup seront incapables d'abandonner
Le jour où il faudra s'en retourner

L'insatisfaction est le moteur
De cet univers de flambeurs
Qui ne créent que des horreurs
Dont ils revendiquent l'honneur