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samedi, 27 septembre 2008

BRIGHT AS BLACK

Noir est le Père Noël
Pour les crépuscules bondage
Où le latex régénère
Sous les doigts experts
Des vestales aux seins nus
Dont les chalumeaux dérouillent
Le dévergondage épanoui
D'un clitoris foudroyant
Les étamines farouches
D'un pollen de lumière

PING PONG PUNK

Mon pseud est un scud
Qui percute des pylônes absents
Comme un flipper asthmatique
Tango destroy no futuriste
Overdose d'interlope
Dans les cacochymies d'outrespace

Mon pseud est un skeud
Un pogotage amusé
Les doigts figés sur le clavier
Qui bombarde d'interfaces
Les neurones ensevelis
Dans les mélanomes consanguins

Mon pseud est un supo
Un supposé prétendu
Très détendu par ailleurs
Dans les revers à l'endroit
Qui tricotent et démaillent
Des frangipanes en quinquina

ARMEMENT SANS FRET

Il faut toujours du temps
Pour arriver au stade
Des écorchés vifs
La boucane résiste
Au chalumeau
Les tendons du désir renâclent

L'agitation ne s'oxyde
Qu'à grands coups de fouet
Ravivant les sarments oubliés
Ravissant les images elliptiques
Du Purple Haze Boulevard
Remember Watchtower

La poussière coule
En filaments de sable rouge
Certains l'appellent sang
D'autres comptent ses grains
Le miroitement sans fin
De la gabelle

Ailleurs au même endroit
Montent les saveurs d'avalanche
Panzerfaust dans le regard
Mitrailleuses lourdes en pendentif
Missiles de croisière boréale
Pour les transats en solitaire

SEKISHU RIDE

Pas plus d'un cil
Ne sépare le clin d'oeil
Que la mort adresse
A sa jumelle la vie
Sur la frontière du regard
La buée établit des distinctions
Qui ne sauraient masquer
La vanité du distinguo
Et son absence de fondement
Pur objet d'hallucination

AGUA DE LA NOCHE

Peindre n'est qu'un langage
Parmi de nombreux autres
Les mots prennent des formes
Des textures voire des couleurs
Des perspectives ou des odeurs
Leur mine inépuisable
Reste toujours une apparence
Sous laquelle l'odorat distingue
Les saveurs de merveilles
Ou la musique de la nuit

DEBORDANT

Sans ciel rien qu'un arbre
Dans lequel le temps nourrit
Les rêves mordorés
Des perles de soleil

Sans soleil autre
Que la lumière du jour
Brillante comme l'oxygène
D'un poème au drap blanc

Avec la mer dans un verre
Avec la soie de l'écume
Une étreinte ouverte
Sur des montées d'avalanche

SITUATIONNISME DE CIRCONSTANCES

Un pont en-deça
Pour aller au-delà
Du pittoresque

Ecrire sous le regard
C'est encore oublier
La voix dans les yeux
Croire à l'honneur
Des futures faillites
Refuser le naufrage
Des chrysalides et des scrupules

Un jardin secret
C'est toujours un banc public
Que la propriété transforme
En barbelés de soie

Rien ne se dégrade
Que les substituts de la poussière
Préambule nécessaire
Au grand nettoyage de printemps
Promo permanente
Sur les boulevards de la muette

Au temps de la bourlingue
Cheminent les étincelles de marbre
Le long des circonvolutions du rêve
Des critiques non insomniaques
Fleurissent les parvis
De chrysanthèmes amnésiques

Sans savoir lire j'écris
Moi l'analphabète des couloirs
Provisoires de la promiscuité
Là où le temps ne cesse jamais
De défaire les gloires enchâssées

SOUVERAINE

Quand revient le temps
Du lilas blanc et des insomnies
L'aigle noir de Göttingen
Lustre les boutons dorés
Des chapeaux bas de la solitude
Qui souhaite un Joyeux Noël
Ce matin-là
A celle qui dit je t'aime
Dans les bras de la pluie
A Nantes ou à Paris

POINT DE SCARIFICATION

Terre humaine
Pas une âme qui ne vive
Pas un coeur qui ne vibre
Au rythme flamboyant
Des mandolines et du miel

Terre humaine
Là où s'arrête le ciel
Sans rivages et sans lois
Point cardinal
Des fluorescences d'opale

Terre humaine
Au désert sans folklore
A la pointe de flèche acérée
Comme l'arête d'un diamant
De velours

FEU D'AVALANCHE

La douceur comme une avalanche
De décibels à hauteur d'ange
Des étoiles en pagaille
Au milieu du front boréal

Une femme marche
Sur des sabres en fusion
La démarche qui chaloupe
Comme l'ombre d'une super nova

Le sang bout
A l'autre bout du sang
Sans qu'un bout de sens
Ne perce le sang debout

Allumine de casino
Gambling sur des tables de strip
Un as et deux rois

Une dame de coeur
Ravale les façades
Station debout
La guitare à la main

Feulement du tigre
Velours des crocs
Son teint dévoile
Les champs mordorés
Aux iris flamboyants


vendredi, 26 septembre 2008

TAGGER LES NUAGES

Danser sur les tombes
Comme l'effluve d'une larme
Au milieu d'un torrent de napalm

Chanter avec les morts
De vieux hymnes surannés
Customisés au dioxyde de chrome

Flotter sur les larsens
De la soie insolente
Dans des feedbacks sanguinaires
Au velours déluré

Cadillac ou corvette
Les vaisseaux sont toujours en feu
Dans les veines aurifères
Des charmeurs de serpents


STRIKE & LUCKY

A quand la mode
Et Fashion est de retour
Terrorisant les ateliers
De découpage et d’étripes
Par le soyeux mouvement
Des cimeterres damasquinés
Qui font rouler les têtes caillouteuses
Dont les jongleurs s’amusent
Tels des Jivaros excités
Par le chant merveilleux
Du ver à soie
Et de la lyre lance-missiles

MUE PAR LA VOIX

Une vieille est morte
Sur un chemin perdu
Une voie sans issue
D'où s'envolent des papillons

Des peaux d'oranges en pelure
Parsèment le plancher
D'un château en désuétude

Vient le temps de la Walkyrie
Aux tempes fleuries
De senteurs d'orchidée

Le temps des couteaux
Et des haches
Pour sculpter le miel des yeux
Sur le pollen des nuages

Une larme de pluie
Sur une lame brûlante

La douceur étincelante
D'une perle qui ruisselle

BALAFREUSES

L'électricité dans la main
Caresse la peau des frontières
Sans qu'une ruine se relève

Derrière les feux froids de l'émotion
Brûlent les vitesses du givre
Et les banquises de l'ardoise

Et danse
Le feu-follet dans la glycine
Des kalachnikovs plein les yeux
Traçant des fils de soie
Sur le velours explosif
Des sillages nocturnes

lundi, 22 septembre 2008

DANSE DU CALISSON

Autoportrait à l'oreille
Point tranchée
Tout le mérite du pas
De la reconnaissance
Le vent des caresses souffle
Sur la braise en micron
Qui resplendit au travers
Des encres frigides
Et des mots inutiles
D'un swing insouciant

vendredi, 19 septembre 2008

CAVALERIE LEGERE

Bataillon d'assaut
De la légion du vertige
Les aigles sèment des ultrasons
Aux frontières des vallées perdues
Sur les lisières du corail

Dans le cristallin de leurs yeux
Une étrange lueur
Irradie le paisible carnage
En cercles de feu
Sur fond de boréalité

Troupes de choc
Pour combats de velours
Le sourire ravageur
Comme une faux
Qui vendange des arabesques

jeudi, 18 septembre 2008

CARTOGRAPHIE DES EMBRUNS

Des ponchos supersoniques
Dessinent des zébrures aquatiques
Sur les dentelles de la nuit
Que rayent les traceuses
Et les bombes incendiaires
Des latitudes inconnues

Ténu comme un micron de titane
Un son blanc sourit
A la mixité des cultures
Tel un gyrophare intensiel
Dénué de tout apparat
Hors son rayonnement

Polyphonies des chemins
Succursales du destin
Menus plaisirs du laborantin

Mine d'uranium
Saveur d'harmonium
Au confluent des pandémoniums

mercredi, 17 septembre 2008

DIDACTILE

Sous la couette
Un coeur d'étoile en écharpe
Flâne le long de la contrescarpe
Parsemant les châles des comètes
De boucles d'oreille
Aux arômes incendiaires
Tels ceux de fruits acides
Dont le sucre se libère
En consumant le cérumen
Qui oblitère les yeux

LIGNES SANS FLOTTAISON

La douleur est un langage
Dans lequel l'humour
Trouve toujours sa place
Pour qui tend l'oreille
Au murmure de velours
Sous lequel rayonne doucement
L'épicentre insouciant
Des névralgies indolores
Indifférent aux propriétaires
Et aux centres sans gravité

mardi, 16 septembre 2008

LUNCH BOREAL

Surfer sur le vertige
Comme une opiacée sur sa tige
Le talent dans la bouche
Qui raconte par les mains
Le murmure de l'oreille

Surfer du noir sur du rouge
Du blanc sur du noir
Du spectre en couleurs
Sur le velours d'argent
Qui peuple les grands lacs

Sculpter les plaines du vertige
D'où montent les avalanches
Quand la barre est au Nord
Et le solstice permanent
Sur les perles de Stonehenge

NO SEASONS IN THE SUN

Ou est le fruit

Qui tient la main

D'où viennent les assassins

A la naissance de l'offrande
Les lignes sont effacées
Seuls les sillons de la pluie
Dessinent des spirales rectangulaires
Ou d'autres géométries carnivores
Dans les labos de la réalité intangible

Qui tient la main

D'où vient le fruit

De l'assassin la vie

TOUJOURS ICI ET LA

Ou s'arrêter
Quand rien ne bouge
Dans l'immobile fraîcheur

Entre deux cils peut-être
Ou au beau milieu
D'un battement de paupières

La transparence ne connaît de la faute
Qu'un sourire aux éclats
De gentiane amusée
Par le sérieux du cinéma

KUNDALINI RIDE

Mobilier désertique
La soif pour unique rafraîchissement
Une brûlure de douceur
Dans le creux des reins

Fini l'été
L'hiver règne en maître
Au pays des torrents de mercure
Et des sidérurgies lumineuses

Avec du trash ou du diamant
Le parfum s'écrit en saveurs
De cristal ou d'obsidienne
Sur des lignes au spectre éblouissant

Des tornades dans la main
Un ouragan dans l'oeil
Le simoun lutine les bégonias
Dans des marées de lumière

Danse de la sigillée
Sur les marbres brûlants
D'un palais viking
Aux murs transparents

TORREFACTION D'ECUME

L'ironie d'un soupçon d'élégance
Palpite au coin des lèvres amusées
Par les frissons hors contexte
Que projettent au loin
Les mélancolies savantes

Sous les paupières disparues
La pluie efface les sillons diluviens
Et retrace au scalpel
Les parfums de la parole
Aux yeux clairs

Le sol est climatisé à vif
Par le fouet de la douceur
Et les lanières de velours
De l'asservissement
Fondent en larmes de joie

QUEUE DE POELE

L'esquisse des délices
Tapisse de sévices
Les hélices des narcisses

Les larsens se promènent
Dans les domaines des dolmens
Résidences secondaires de l'Eden

Des clowns hors d'âge
Meublent les naufrages
De carnages d'échafaudages
Et de vagabondage sans étage

CALME ET TRANQUILLE

Au long des boulevards
Du rêve atomique
Des bouquets de plutonium
Fleurissent en corolles sauvages
Irradiant la sève incendiaire
Dans les tétons durcis
Par les griffes étincelantes
De la tendresse sans pitié

Comme un velours de titane
La tête tranchée d'une étoile
Surgit d'un panier d'orchidées
Constellant les lys des vallées
De souillures magnifiques
Tandis que le son de l'ultrason
Réverbère les arômes de la folie
Autour des cathédrales en ruine

On écorche bien les chevaux
Dans de torrentielles épopées
Où les rebours ne coûtent pas plus
Que le roulement voluptueux
Des tambours-majors
Au moment où la guillotine
S'épanouit dans un frisson
De pure sensualité

UN MAX DE MENACE

Le danger est partout
Caressant de ses effluves incendiaires
Les poumons des vents

Le danger est partout
Il se promène en string
Ou en dentelles d'uranium
Dans les stations balnéaires
Où les rentiers espèrent
Passer leur retraite méritée
De charentaises aux oeufs d'or

Le danger est partout
Dans la main qui sourit
Comme dans le regard qui tue
Les lyophillisées du bulbe stellaire
Dans une avalanche à rebours
Sur les hydrofoils de la soie

EN RACAILLE DE CANTIQUE

Au pays des fraises Tagada
Les Daltons sont fruits sauvages
Du réglisse étincelant
A la pulpe de velours
Sur fond d'arc-en-ciel

La horde sauvage parcourt
Les lignes de la main
Des allumées girouettes
Sucrant le parfum du vent
D'arômes sanguinaires

Au cabaret cohérent
Un fringant spectateur
S'enthousiasme en souriant
Devant le chapiteau contorsionniste
Des positivistes de l'harmonium

La suite arrive toujours
Au prochain épisode
Dans les mystiques urbaines
Où les milices n'ont pas tué
Les ghettoblasters du temps

lundi, 15 septembre 2008

STELE

Aux chemins pleins de terre et d'alcool, filant au gré des cloches qui les assaillent.
A ceux qui sont partis, dans la rumeur qui sourd des pierres creuses de l'absence.
Au charbonnier que l'on ne croisera pas, essorant les grilles du ciel ou le souvenir d'un ange sur les collines.
A ce qui ne varie pas. A la ruine d'un monde semblable aux rues des anciennes cités, sous le soleil.
A l'étranglement qui précède l'enfance, enfin, lorsque la nuit bue aux portes de cristal que garrotte une lumière.



Florent

samedi, 13 septembre 2008

MAR DEL PLATA

Sur l'autoroute en feu
Les yeux dévorés par la douceur
Un tigre s'étire voluptueusement
Autour de son ombre révoltée
S'étendent les moissons de l'orage
Volumes de lyrisme insouciant
Trainées d'encre diamantifère
Qui constellent la nuit
De fleurs de napalm
Aux embruns délicieux

lundi, 08 septembre 2008

UN TEMPS POUR ELLE

La neige en bulles
Monte du ciel de Décembre
Sous les jardins d'Octopus

En semis d'arc-en-ciel
Elle flotte sur les cimes
Des souterrains de velours

Le temps s'arrête
Un instant millénaire
Pour lui offrir une glycine
A la saveur mandarine

dimanche, 07 septembre 2008

FLAMBEE HIVERNALE

Chaque histoire est un jeu
De piste ou de go
Suivant les affinités
Rien de plus important
Que l'amour du jeu
Dans l'inversion des polarités

Chaque histoire est un jeu
Dont l'insouciance est la constante
Règle intangible
Gravée dans le marbre
De toutes les évanescences

Le jeu est toute l'histoire
Pour qui reconnaît
Le dérisoire comme essentiel
Et le sérieux comme une pathologie
Confinant au ridicule

samedi, 06 septembre 2008

EPINGLER LA NOURRICE

Le jeu parcourt
Tous les livres de contes
Quelle que soit la sympathie
Que diffusent les ancres
Et la couleur des rivages

Une hypothèse au milieu
Le tumulte joue à cache-cache
Sur un spot de surf

Entre les lames un couteau
Entre les dents le sourire d'une rose

HOT LIPS

Brûlant comme la douceur
D'une plume flottant
Sur le câlin de la nuit

Brûlant comme le grain satiné
De la peau de l'hiver
En velours de merveille

Brûlant comme l'urgence
De ne rien faire
Et de contempler en silence
Le fracas du poème
Et ses reflets cristallins
Sur les joues de l'aurore

ARMOIRIES DE SANG

La poésie en liberté
Ne crée aucune société
L'immoralité n'a pas cours
Dans son absence de credo

Elle se souvient
Dans un sourire vert
Que l'Histoire a une muse
Oubliée par les chiens
De l'hôtel des arrogances

Elle voit la putain nommée justice
Aligner ses perles de morale
Comme autant de verroteries
Et colifichets en tous genres

Dans les salines la gabelle
Pour ceux du sel

L'eau de nuit encre
La trace opalescente
Des chemins du feu

KHARTOUM

Milady of the Blue
Quand la mer s'offre
En habits de soie
Dans l'échancrure de ton corsage
Et que le Nil redevient blanc
Dans la profondeur des négritudes
La poussière se transforme
En arabesques de velours
Au creux du regard
Qui admire ton sein

EN KILOTONNES D'EVANESCENCE

L'âne suppose le fardeau
Quand tout est déjà
Accompli et révolu
Chacun ses menus plaisirs
Dans le sérieux des galaxies

Le mercure voyage sanguinaire
A la vitesse de l'éclair
Infrastructure du velours
Et des dentelles nucléaires
Sur la paume d'un instant

Quel est le poids de la douceur
Quand l'homme aux mille chants
Construit des tours
Pour obtenir des faveurs
Qu'il possède déjà

MINDGAME

Il n'y a rien à comprendre
Dans l'art
Pas d'effort à produire
Aucun souci à se faire
Juste être disponible
A la respiration du monde
Dans la vacance s'épanouit
La fleur de napalm
Et ses arabesques de velours
Surfant sur l'obsidienne
Des tentures de miroirs
En éclairant les crépuscules

NUIT ENSOLEILLEE

L'absence est gris argent
Mais les fondeurs savent tous
Que l'argent peut mûrir

Absence et présence
Comme deux faces d'une fusion
Ou comme les tranchants de l'épée
Qui brille dans les yeux

La porosité est partout
Par où coule la sève
De tous les maquillages

WALKING ON SUNSHINE

Les funambules sont patineurs
Et inventent des frissons
Qu'ils appellent gouffres
Juste pour le plaisir
D'une eau-forte minérale
Rien de plus stable
Que l'équilibre d'une larme
Dont les départs ne sont
Que des moussons tranquilles
Peuplées de rêves étonnants

vendredi, 05 septembre 2008

PLAYA DEL SOL

Des plages et des plages
Pas une trace de la mer
Des plages et des échos
Conquistadors au chômage

La mer dans une coupe de champagne
Nettoie la vaisselle
L'argenterie brille au soleil
Sur les éperons de l'hiver

Des terres pour cavaliers
Immobile regard de la fantasia
Sur les ferias de toros
De l'arène sanglante

Des moulins et des hommes
Pas âme qui ne vibre
Sur la corde ensorcelée
Des harpes du Ponant

Retraite de gladiateur
La Via Appia sourit
Des films à grand spectacle
Et des talk-shows en tous genres

CROISSANTINE

Les tambours des jungles urbaines
Résonnent comme échos
D'un vent qui chatoie
De paillettes de verveine
Aux yeux des lavandeiros de oro

Sur les accents d'une mandoline
Effervescente par nature
Ils gravent les armes
Des lendemains de sédition
Quand la folie resplendit
Et dévore le regard affranchi
Par un minuscule gigantisme

A larme de poing
Point d'alarmes à verser
Dans le cristal qui ruisselle
Sur des lunes en pagaille
Et des dictionnaires insouciants

SUR LE FIL DU VOLCAN

Fragile comme un sous-marin jaune
Qui vole au-dessus des jardins d'Octopussy
Sur l'argent de la nuit
Et sous le bronze du décor

Fragile comme titane
L'instant d'un mot volatil
Indestructible comme le sang
De l'oxygène en dentelles

Funambule en patins à glace
Un surf en guise de patine
Qui rouille vert sans s'oxyder
Pour dévoiler le nu festin

L'OREILLE D'ANVERS

Il n'est aucun peuple du livre
Ailleurs qu'au pays perdu
Où les veaux sont en or
Et les boucs au désert

Les adorateurs de la frigidité
Souverains de pierres tombales
Ne retiennent de la loi
Que les tablettes de pierre
Sur lesquelles gigotent des mots coloriés
Par la fumée de leurs désirs
De propriétaires enclavés

Le reflet du prisme
S'invente un lectorat
En castrant les mots de leur richesse
Par l'attribution d'un sens
Dérisoire

Les préjugés se détruisent
Quand la question identitaire meurt
Faute de combattant
Pour entretenir les charniers
Sous lesquels brille le diamant

HISTOIRE D'UN SOURIRE

Comme un masque à Venise
Des flons-flons dans la musette
Pour les charbonniers
Les soutiers et les cantonniers

Comme un cargo ventru
Dont la mer sculpte les coques
Qu'elle ramasse à marée haute
Sur des pages de vent

Un ballon de rouge au comptoir
Pas de franchise dans l'assurance
Un ticket gagnant de retour
Même si jamais il n'y eut de départ

Surf sur le spot
Rien à déclarer à la douane
Juste des bulles de jonglage
Pour allumer les gueuses

AURORE EN SAMAIN

Voguent les nefs de l'aurore
Sur des nuages de solfège
Chapelets de missiles en bouche
Larguant des tapis de bombes
A floraisons multirécidivistes
Défragmentation légère des lèvres
Ondulations des hanches du temps
Telle une dilatation estampillée
Par un graveur amoureux
Dans le camée d'un parfum

MINE DE RIEN

Autoroute du transit
Multipistes en collier de larsens
Elliptiques hyperboles de saveur
Un train de sève ascensionnelle
Sous les paupières de la Kundalini

Frottement des yeux sur le velours
Abrasivité maximum
Décollage des rétines
Floraison des iris

Bourdonnement implosif
Désintégration kaléidoscopique
Psyché dérive des profondeurs
Bloc moteur en fusion

Magma qui sculpte
Les formes du futur instantané
Dans les blocs de luminescence armoriée
Des langages sylvestres

jeudi, 04 septembre 2008

DU FEU ET DES EMERAUDES

Passage des rêves
Les bouquets sont garnis
De fleurs de frangipane
Et de ciselures au poignet

Outrepasser comme reculer
Travelling arrière
Qui spirale entre les tombes
Des gravats merveilleux

Mille chemins de fortunes
Qui n'avancent nulle part
Mais sourient aux abeilles
Dans un silence sculptural

DANS LE DOS DES MIRAGES

Le ciel n'appartient
Qu'au regard qui le contemple
Quand le décor s'inverse
Jusqu'à pétrir sa chair
Dans le spectre pastellisé
Des arborescences fluviales

Tout est dans la direction
Là naissent les propriétés
Les locations sans bail
Et tous les bals masqués
Qui dévoilent leurs jambes
De danseuse aux couteaux

JUMP TO CAIRO

Pas d'injonction
Pas de il faudrait

Un gun à la main
Les exécuteurs tiennent leurs contrats
Shootés à l'ombre brûlante
Fondant les cloisons d'obsidienne
Et les tentures de parfums

Pas d'injonction
Dans les empires
Les rêves expirent
Leurs torrents de vanités

Sur une patinoire
S'inventent les gouffres
Comme autant de destinations
Touristiques

Un silencieux vertige
Entre les mains d'un instant
Rayonne sur la plaine
De tous les dangers

Provisoire insularité
La mer est sèche
Quand les baisers sont frais
Et le feu permanent