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vendredi, 31 octobre 2008

TRAVERSEE DES VILLES

Une ligne droite qui spirale
Comme un ouragan en pleine sieste
Des collines ouvertes et ondulantes
Qui couvrent de leur duvet
Le poitrail étincelant
D'une rue aux persiennes ouvertes
Sur des balcons fleuris
Par les moissons du napalm
Cathédrales de pierre vivante
Qui bourgeonnent du venin vert
Au fronton des parasols ensoleillés
Flânant sur les tétons de la poudre chocolatée

LE FEULEMENT D'UNE BOMBE

Dans les décombres souvent
Les archéologues relèvent
La trace d'une déflagration

Angkor Vat est un musée
L'antithèse du vivant
Un déambulatoire pour morts

Pourtant il reste des enfants
Qui promènent leur sourire
Jouant aux soldats au beau milieu
Des mines anti-personnel

MELOMANIE

Légion de la douceur
D'où s'élève des volutes moirées
De chaleur savoureuse
Et d'arômes insouciants
Dans un décor sans contour
Où la neige partage ses braises
Avec le vent d'un instant
Tandis que les couleurs
Retrouvent leurs incarnats d'origine
Dans la torréfaction supraluminique

SEXISME

Le faune est un profane
Qui ne connaît du sacré
Que la vanité des bouches
Qui l'emploient
Pour faire briller
Leurs devantures vermoulues

L'adolescence est un âge
Inventé à des fins démagogiques
Mais l'enfant mâle
Un jour se retrouve femme
Qui donne naissance à des filles
Dont certaines deviennent des hommes

Rien ne peut s'écrouler
Sans être auparavant élevé
Et tomber du rez-de-chaussée
N'a jamais rendu la vue aux sourds


SALON DE LECTURE

Coiffer la lune
De tresses d'harmonie
Parsemées de flamboyance
Sans oublier l'étendue des arômes
Et autres laques non ignifugées
Coiffer la lune
Et repeindre la nuit
En glycine effervescente
Sur des tapis de silice
Et des océans de maravillosos

TRETEAUX DU FABULEUX

Roule un dé à mille faces
Sur un anneau de Moebius
Cavalcade des ajoncs

Aile de papillon
Qui détruit les galaxies

Roule un dé à mille faces
Sur un anneau de givre en feu
D'artifice est le spectacle

Sourire de fauve
Infinie patience

Roule un dé à mille faces
Suspendu sur la lame
D'un cimeterre aux yeux bleus

Forge du merveilleux

jeudi, 30 octobre 2008

TRISKELL AU POIGNET

Le poète est d'abord
Le premier réceptacle
Ensuite importe peu
Dans un temps que les clepsydres
Ne savent pas dénombrer

Et quand le soleil fond
Tel un mascara de sucre
Gentiane et amande entremêlées
La porosité diaphane
Développe les duos unitaires

Les échos se réfléchissent
Suivant les filigranes mauves
Des concentrations argentées
Caressant de leurs chants d'opales
Les volutes des papillonnages

DANSE DU METAL

L'individu est une invention médiévale
Et la vie se passe des définitions
Pseudos-rambardes de sécurité
Pour amateurs de grammaires
Frigides et stériles

La vie est une danse
Chef d'oeuvre d'évanescence
Autour d'une racine
Dont les mathématiques
Ne connaissent que le carré

Dans les fonderies d'argent
Quand le temps est mûr
Le métal prend toujours la forme
Du regard qui le contemple
Amoureusement

A LA BONNE VOTRE

Quand parle-t-on de littérature
Dans les officines spécialisées
Dans le OK Corral bon marché
Avec morale mentholée
Pour haleine soi-disant fraîche

La poésie s'en tape de ces caleçons d'ambiance où pas une vache ne retrouverait son pis, s'appellerait-elle Europe, ou Marguerite pour rester dans l'à-peu-près compréhensible

Quand parle-t-on littérature
Avec éloge digne de ce nom
Chez les carabins assermentés
Dont l'opinion tourmentée
Ne reflète que la qualité de l'alimentation

La morale ne torche de son geste peu auguste que la cohorte des suiveurs de tous poils, funérariums conservateurs, colombariums domestiqués aux usages en vigueur dans le monde de la distribution d'étiquettes

Savent-ils parler de littérature
Ceux-là même qui peinent
A trouver la sortie
De leur monomanie romanesque
Dans le charnier des idées reçues

Et alors même qu'il n'en est pas un pour dire clairement ce qu'a trouvé Zarathoustra sans le savoir

SOKOLOV

La montagne caresse l'ivoire
Pour en extraire la douceur du cristal
L'ivresse des orchidées
Ou la blancheur du jasmin
Les mains du velours
Interprètent un toucher de roi
Sur la peau de la reine
Exhalant la délicatesse
Des arômes de la foudre
Dans de chatoyantes floraisons

AFRIQUE EN ARDENNE

Voix noire qui chaloupe
Chaleur qui égrène le froid
Des tessons de cristal volent
Dans un ciel d'argent
Un piano vert sourit
Sur l'émeraude des paysages
Rythmés par l'élégance
De cyprès toscans
Et de collines féminines
La plaine est calme

FANTAISIE PRINTANIERE

La pensée n'est autre
Que le fond de teint
Qui transforme les merveilles
Du visage de la Femme
En de multiples atours
Le regard perce le khôl
Dénude le velours de la peau
Sous l'échancrure du corsage
Où niche la respiration des oiseaux
Et les saveurs du santal

L'EPAISSEUR D'UN FIL

D'une feuille rose
A une spirale verte
Charivari de couleurs
Qui se décomposent
En larme de saveur

Et la panthère est noire
Qui dévore la jungle
De couteaux et de lames

D'un kaléidoscope en grains
Au grain de la pulpe
L'espace d'un cil

GRAIN DE VISION

Pour ou contre
Comme totalement d'accord
Au-delà des apparences grossières
Pas de quoi nourrir un débat
Par principe vain et stérile
Autant continuer à chanter
La panoplie des merveilles
Qu'on trouve sur les pistes
Qu'évitent soigneusement
Les amateurs de jungles urbaines

mercredi, 29 octobre 2008

D'UN REVE L'AUTRE

Ce n'est pas terrible
C'est sans importance aucune
Que d'oublier le passage furtif
D'idées fictives
Dont l'évanescence mordorée
Est la principale qualité
Cela offre
De la disponibilité à l'esprit
Pour vagabonder gaiement
Sur d'autres rêves
Plus chatoyants à son goût
Que d'austères traités abscons

PERSONNE EN ETRURIE

Des rivières de feu
Font vaciller les lagunes de l'or
Dans les creusets du gypse
Le porphyre ruisselle langoureux
Sur les fronts baptismaux
D'océans de napalm
Dont la douceur jaillit
En hyperboles fulgurantes
Qui repeuplent de tendresse
Les jardins de Colchide

BAR NUMISMATE

Sur une cabriole aromatique
Des chardons lucides jouent
Aux Comancheros
Lançant des couteaux nucléaires
Sur des spirales au jasmin
Taraudées par l'absence
Troublante de leurs remords
Devenus colifichets érotiques
Ou bilboquets subliminaux
Pour chantiers de travaux publics

HIJA DE LA LOCURA

Le sommeil n'est qu'un rêve
Comme un autre
Porté par le vent
Comme tous les rêves
Que raconte la mer

Piments ou pigments
Pigments aux piments
Chacun se dessine
Les voyages de son choix
Sur le Hollandais Volant

Et Maria del Mar sourit
Quoi qu'il arrive
Des frissons comme des rires
Des tessons ou du pire
Surf sur des larmes de feu

Tout se résout dans la douceur
Sucre issu des amers
Gentiane et glycine
En guise de charmille
Pour les papillons verts

SANS CIRCULATION

Littéralement tu l'imagines
Et la pares à ton gré
Poupée de porcelaine ou monstre
Suivant tes humeurs vagabondes

Verticalement les villes
Ne connaissent que la profondeur
Comme sens débouchant
Sur la planéité des arômes

Le choix des agents d'influence
Déterminent les pigments
Comme les feux rouges le trafic
Des voitures et de la cocaïne

IL CONTINUATO RINASCIMENTO

La valse des étiquettes
Ne représente jamais
Le murmure qui parle
A l'oreille poreuse

Le présent est toujours
Un moment atemporel
Qui sourit discrètement
A qui lui prête attention

L'élection artistique
Ne mérite que remerciements
Et célébrations
De la part de ses bénéficiaires

Les fleurs de merveilles
Se sculptent d'elles-mêmes
Sur la palette des saveurs
Des frangipanes d'outre-tombe

VALSE DES SENS

Atroce est charmant
Qui sauce gaiement
Des locutions plates
Le mot n'est qu'apparition
Fugace et soluble
Qui jamais ne résout
Le mystère d'une étreinte
Ouverte et unitaire
Quand la saveur du lilas blanc
Rejoint la chair de l'orchidée
Au grand bal des couleurs
Orchestré par la foudre

FONTANELLE

Et dans le vent des arômes
Les chats d'Emilie swinguent
Sous les caresses du blizzard
Et le chalumeau des enclumes

Rien de tel qu'un bouillon-cube
Pour domestiquer l'ultra-son
Et dévergonder la chlorophylle
Des sidérurugies d'arc-en-ciel

Les lavandières sourient
Devant la rivière
Qui traverse le lac
D'un pas nonchalant

TACHYGRAPHIE

Un collier de souvenirs
Comme une dépendance
Avec cuisine aménagée

Les perles du temps
Fleurissent en saison
Dans les chronomètres

Il n'y a pourtant qu'ici
Et peut-être là
C'est du pareil au même

Les conjugaisons de la vitesse
N'épargnent aucun style
Dans le sourire des tisseuses

FOYER OUVERT

La voix fait
Les larges sourires
Et les épaules insoumises

Le souffle long
Dépose ses trésors
Sur le front de ses serviteurs

Qu'importe les clous
Sur les chemins de fortune
Qu'apportent les apparences

Pas un mot ne sait dire
Le frôlement d'une aile
Flottant sur un alizé de feu

QUECHUA

Qui de nous à nous
Sait faire la différence
Entre deux vocables identiques

Qui de nous à nous
Recense les étoiles
D'un seul et unique ciel

Qui de nous à nous
Voit les prouesses
De la danse des montagnes

De nous à nous
Un grain de sable
Inutile à dénombrer

mardi, 28 octobre 2008

PETRA, OUTTERSPACE

Plus loin l'oasis du givre
Là où naissent par miracle
Les velours du mohair
Et les senteurs du pachmina

Derrière la barrière de corail
Qui borde tel un khôl
Le regard du prisme
Et les facettes de la joie

Pays où le cimeterre est roi
D'où perle des arômes fabuleux
Dont l'ivresse raconte
Les délices tourmentés

AS A SAME PLAYER

Le chant reste le même
D'un chien noir à une baleine blanche
Et des vallées du Cachemire
Aux colonnes d'Achille
Le chant de l'immigrant
Est toujours un escalier
Dont les marches ne sont
Que des ruptures de communication
Endroits où l'oreille
Se remémore l'intensité de l'amour

SOUL STAR

Dans le pourpre profond
Brûle l'arc-en-ciel
Comme les reflets d'un incendie
Sur un lac d'argent
Au confluent du temps
Et des autoroutes
Tribut des enfants
Et des soldats de fortune
A la nuit noire
Et à une étrange forme de femme

EVERGREEN OPENING

Le monde est un échiquier
Où les regards choisissent
De discerner 64 cases
Par pur arbitraire
Bâti sur d'hypothétiques conventions

Le monde est une danse
Un ballet de mouvements
Pour les yeux habitués
A élaguer le noir et le blanc
Et leurs frénétiques babillages

Tout est dans le gambit
Comme solution d'ouverture

DES CHEVAUX ET DES HOMMES

Les rois vont à Chambord
Accompagnés par Schéhérazade
Qui connaît toutes les alcôves
Et leurs histoires de dieux

Les princes chevauchent
Les ailes de destriers
Dont les parures de vent
Dessinent des destins

Nul ne se préoccupe
De l'avenir chez les cavaliers
Dont la main caresse l'encolure
Et les croupes de la foudre

BY CLOUDS

L'éblouissement provoque
Toujours la cécité
Eblouis de jour
Ou éblouis de nuit
Peu importe en fait

Les obscurs s'appellent toujours Héraclite
A la parole aussi lumineuse
Qu'une fractale de soleil
Emondant l'obsidienne
Jusqu'à l'absence d'os

Où est la nuit
Où est le jour
Qui négocie quoi
Dans les voyages mirifiques
Des littératures du transit

BULLES

Rien ne dure
Dans l'atemporel
Qui rayonne sur les traces
Du feldspath et du gypse

L'espace d'un clin d'oeil
Souligne d'un trait
De Curaçao
Les lignes de faille
D'un mascara aux amandes

A la mandorle amère
L'invention du sucre
Et les pains d'épice

lundi, 27 octobre 2008

GROOVY BUT CHIC

Toujours rayonne
Sans jamais s'être endormie
Comme la sève d'un volcan paisible
Dont les étamines farouches
Peuplent de décorations évanescentes
Les aurores boréales
Du matin des crépuscules

Luz Blanca
Agave et aloes
Sur sels de bain
Pure douceur à l'arôme
De vanille d'Acapulco

White light white heat
Torrents d'électricité
Qui frétillent
Dans la main ouverte
Qui dispense la foudre
Aux indigents cavaliers

SUGAR & SPICE

Surf sur un rayon
De sucre pourpre
Au beau milieu des constellations
De crème renversée

Flaming through the ice and snow
Long live the beautiful show

Promenade du miel
Dans les veines aurifères
De la voie lactée
Et des épices du velours

HANG ON

Pas de lyre
Réglée comme un pas de tir
Dont les missiles suburbains
Décrivent des gyperboles
Que décryptent insouciamment
Les chevaliers du chiffre vert

Pas de lyre
Pourquoi pas
Quoiqu'il n'existe aucun son
En-dehors des Remington

Pas de lyre
Mais lyre de mire
Débalisant des banques
Bonnie & Clyde en solo
Sur la trace scintillante
D'une verrue consanguine

PAINS PERDUS

Le temps n'a aucune rive
Qui borde ce mouvement
Dont les à-côtés
Sont aussi le centre

Les mondes du temps
Sont des prétextes de dieux
Fantaisies létales
Pour imaginations déferlantes

Sous une larme d'héroïne
Un téton de feu
Rayonne en silence
Des velours de cocagne

REQUIEM AUX VIOLONS

La poésie demeure
Ou la poésie pour demeure
Le reste est du roman bon marché
Pour peupler les maternelles

L'Histoire est une muse
Dont l'actualité est un foetus mort-né
Qu'on incinère gaiement
Au son des katioushas

Inscris ce que tu veux
Sur les pierres tombales
Dont le poète s'amuse
Tout à l'ivresse de sa danse

Mais surtout n'inscris pas sérieux
Sur les paroles innocentes
Que de zélés cénotaphes
Commentent avec délectation

HUB

Terminal ultimatum
Plus de vol en partance
Les feux sont aux vers
Depuis demain
Les voeux sont aux fers
Des puits de main

Terminal ultime atome
Qu'importe le temps qu'il fait
La saveur des dimanches
Dégivre les ampoules
Dans de mirifiques écumes
Parfumées au lilas blanc

dimanche, 26 octobre 2008

PAPILLOTTES INCENDIAIRES

Les romantiques aiment les balades
Shootées vanille et lavande
Des chrysanthèmes en forme de larme
Pour humidifier l'humus
Des recyclages environnementaux

Génération après génération
Les lames dépècent le romantisme
Pépite de soie après cristal de vent
Des sourires dans les yeux
Des couteaux à la main
Des haches au poignet

De la tripe de lumière
Pour le rayonnement ultra-violet
De la mitrailleuse lourde
Au canon à ultrasons
Rien n'échappe aux vagues immobiles
De la respiration

Ballade dans les trachées
Du napalm en comprimés insolubles
Venise au bout des lagunes
Resplendit en habits de soie
Qui brûlent langoureusement
Tel un généreux firmament

KESSELRING

Dans la jungle birmane
La vallée des rubis scintille
De tous ses feux d'atmosphères

Pas un lien n'oblige
Le tranquille passant
A marcher délicatement
Sur une mine anti-personnel

La saveur des voyages
Se raconte la nuit
Et l'opalescence des fontaines
Sourit à minuit
Dans un torrent d'orchidées

samedi, 25 octobre 2008

BLAU ETRANGE

Trachée artère sans opiacée
Unique vibration asensorielle
Des couteaux dans les mains
Une cartouchière de couleurs
En bandoulière d'équateur

Des dragons et des fleurs
Plus qu'il n'en faut pour peindre
Au chalumeau inoxydable
Et graver dans le marbre
Les idées creuses de l'érosion

Sortie des jungles
Le pollen se répand
En veines d'iridescence
Parfumée au nectar
De cobalt et de platine

Un microsillon ellusif
Une étagère implacable
Rien de plus discret qu'un vocable
Pour terraformer l'innommable
En d'insidieuses merveilles

samedi, 18 octobre 2008

SONATE IMPROMPTUE

Des alluvions de lumière
Tremblent toujours
Dans le creux des faubourgs
Feux-follets soucieux
Dont les angles souriants
Ignorent l'affranchissement
La danse des opales
Réverbère insouciante
Les larmes ensanglantés
D'une rivière de diamants
Dont l'étincelante douceur
Teinte le nombril

jeudi, 16 octobre 2008

REVERS DE COROLLE

Il faut voir
Les oiseaux danser
Pour ne rien savoir
Et s'abandonner
Au mouvement voluptueux
De l'immobile
Un fond d'azur ocré
Aux armes d'équateur
Un point sur une carte imaginaire
Comme un fil de soie tendu
Sur une épingle de douceur
En convergence de l'épure

mercredi, 15 octobre 2008

ALTERINNE

La poésie est sanguine
De l'adrénaline en fusion
Un torrent-lac de douceur
Au milieu des révolutions
Action elliptique sans erreur
Qui déverse sur la toile
Des abjections de candeur
Qui pour voir un sens
Invente la mesure
Dans un arbitraire éhonté
Sinon le rabot des fortunes
Des comptes de la déraison

lundi, 13 octobre 2008

ROSE CARAMEL

Aux beaux jours du cannibalisme
La poésie n'est que vermine
A la saveur d'enlumine

Et la nuit cannibale
Dévore allègrement le carnaval
En parfum caravansérail

Montent les arpèges
Comme des blancs d'oeufs
Sous le sucre et les lampions
Des frangipanes du rêve

SUR UNE BALANCELLE

Le bonheur sied de bonne heure
Permanence du veilleur de nuit
En plein soleil comme à midi
Du mobilier funéraire pour décor
L'étrangeté d'un million d'accords
Sans un heurt plus haut
Que le sourire de la douleur
Qui joue à l'accroche-coeur
Dans le monde merveilleux
Des arabesques de vapeur

dimanche, 12 octobre 2008

REFRAIN PERSAN

Rien de plus ordinaire
Que d'être un homme

Sans métier à tisser
L'ouvrage reste aux tisseuses
Qui font comme à leur habitude
La pluie et le temps
Les anniversaires et les baptêmes
Les communions et les deuils

Rien de plus merveilleux
Que d'être un homme

Sur les paupières du vent
Danse Schéhérazade

L'AUTRE ET AMONT

Caresse les touches
D'un piano vert et blanc
Sur la nuit des opales

Respire le déconfit
La fluidité de la geste
Des fleurs dans les yeux
Qui illuminent les reflets

Caresse et respire
Le temps des vieillards
De la jouvence étincelle

Respire et caresse
Le moelleux des ascètes
L'ascétisme de la douceur

Comme une étamine affriolante
Qui gante ses mains
D'un tulle de merveilles
Et bande ses yeux
Dans un taffetas d'étoiles

TRINQUETINE

A la santé de l'assassin
Aux fines fleurs de rapière
Aux terroristes de l'ultime atome

Aux bons soins des danses d'Arès
Quand les bières coulent
Sur des flots d'émeraudes en fusion

Aux cadavres en puissance
Aux morts en désuétude
A la force de l'habitude

Aux hormones atomiques
Aux cathédrales de colchiques
Au santal et à la myrrhe

Jasmin pour tous
Un enfer de merveilles
Des guitares comme des haches

Larsens de feu
En boucles d'oreille

Anneau de givre
Sur paupières de cristal

Bandana au soleil levant
Kamikaze des jours de baptême


EN CERCLE D'ETREINTE

Roundabout
Comme dans les champs
Où la framboise étend ses ailes
Sur des printemps sans histoire
Où les jongleurs encensent
Les fumigènes bactériologiques
Recréant la conquête de l'espace
La seule qui ait jamais
Oublié de compter
Pour conter sans deviser
Les contrefaçons de l'inoubliable
Et les revers sans fortune