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lundi, 17 mars 2008

EN APARTE

Tu parles aux brutes
Dans des frissons de coriandre

Tu leur tresses des dentelles
Sur lesquelles ruissellent
Des berceaux de douceur
Et des corbeilles de santal

Dans la profondeur du langage
Tu nacres le revers et les intervalles
De senteurs d'irréel
Et de tendresse aux arômes inconnus

Entends-tu le vent porter leurs réponses
L'onctuosité de leur aménité
Le délice de leurs propos
La célébration qu'ils font de la vie

Continue de respirer la valeur
Des calendriers brûlés
Un sourire d'opale
Enlumine de son cercle
La trajectoire des étoiles

CAVALERIE DU CRU

Les cosaques du Don sont des flèches de venin pourpre montant les chevaux de la brume, alezans aux robes de nuit portant des mors de pluie irradiée et des harnais de velours corrosif. Dans leurs chevauchées nocturnes sur le flanc des coteaux de sel, elles dépècent d'erratiques alluvions de gangrène pour polir les fontes rutilantes dans lesquelles la horde sauvage transporte la nitroglycérine d'overdrive. D'Amazone ou de Walkyrie, leurs parfums empestent la beauté des tueuses de sang-froid aux griffes bouillantes, aromatisant les fleurs de canyon au gingembre de torture, arasant les pics embrumés d'un coup de serpe ou d'une volée de lance. D'un rire carnassier, elles frivolisent des torrents de sérieux dans d'hallucinantes courses vers nulle part ailleurs que les sources du venin qui cravache de douceur leurs sens de la désorientation. Le temps de la fellation abdominale arrive toujours en temps et en heure pour les attardées de la frénésie moléculaire qui commencent à remonter les horloges atteintes de monocluéose avancée, le monde est un climax sans OGM, il mérite toujours quelques préliminaires fleuris avant de laisser resplendir la cyprine autour des diadèmes de sang.

NO MOVE OUT OF THE GROOVE

Courir assis est d'une simplicité enfantine
Le regard seul suffit
A faire jaillir les floraisons
Des danses de la pluie
Et les ballets du vent
La descente en apnée
Au coeur de l'instant
S'apparente à une aile delta
Turbocompressée jusqu'à l'extrême
Platitude de l'énergie

SHE RIDES THE SEA

La mer se traverse toujours
Sur un jet-ski sans phares
Dans une tranchée verte
Emplie de mines anti-personnel
Les troupes survivantes
De l'Afrika Korps
Débarquent aux portes du désert
Sans matériel autre
Que de plume et de goudron
Pour enluminer le voyage
Et retrouver la trace de l'argent
Au fond du tamis de feu

ARRIMAGE

Bientôt il la voit nue
Comme une cristalline en fleurs
Qui fertilise les pluies
De ses arômes coquins
Il la voit nue
Elle le voit nu
Enlacement d'évanescences
Baiser qui tue les formes
Anciennes du manège
Dans une aubade de confetti

THE STRANGE BOUTIQUE

La princesse aux typhons
Joue aux autos-tamponneuses
Dans le car-wash de la pluie
Aux formes de mer

Des marins en bordée
Sortent des tavernes enfumées
Pour retrouver les sous-marins jaunes
Qui peuplent les cavernes aériennes

Sur un surf boréal
Portés par un regard de vent
Les mutins de la nuit
Evident des linceuls anonymes

LES ONGLES RETRACTILES

La femme aux violons
A des griffes de chat
Taillées dans le curare
D'instinct elle sait
Quel itinéraire de délestage
Ramène les voyageurs
A la case départ
Sans toucher vingt mille
Dans un lieu sous la mer
Où n'est nulle empreinte
Hors un regard de feu
Sous des rivières de diamant

DANS LE FLUX DES PORTES

Les jours étranges n'ont besoin
Que d'oxygène comme carburant
Les adjuvants faussent la sensation
Et la vue se déforme
Dans les virages
L'incendie se déploie
Dans les mains ouvertes
Tapissant les murs vides
De fleurs de napalm
Aux arômes enchanteurs

A PIED NU

Dans l'offrande flotter
Se laisser pénétrer
Laisser faire les marées
Jusqu'à ce que la lavandière
Indique d'un sourire
Que le palimpseste est écrit
A l'encre polysémique
Sur un recto-verso
A trois côtés
Forteresse ouverte et inexpugnable

APPEL AU PEUPLE

Il est bien des auteurs
Qui oublient de voir
Leur activité comme une écoute
Ceux-là oublient aussi
Qu'ils sont les premiers destinataires
Du texte qu'ils écrivent
Texte qui est une métaphore inversée
Par un miroir au regard mal orienté
Les auteurs croient décrire l'extérieur
Avec un message venu du tréfond

THE WOMAN INSIDE

Il est une femme
Qui sait ce qui se cache
Sous l'apparence des mots
Et sous l'émail intérieur
Qui les enrobe de saveurs
Mots de bronze
Epaisseur de plâtre
Forme de terre
Espace de rayonnement
Le coeur des fauves

DESTINS DES NATIONS

Le vouloir seul
Brise les lignes d'épure
Armée de désirs
Aux arêtes tranchantes
Comme des solives effondrées
Dans le bain du mascara
Les cils atrophiés flottent
Et les couleurs surchargées
Visitent les entrepôts de cris
Où séjourne la longueur

SPORES DE COMBAT

L'auteur à sa table
Regarde passer les éruptions
Volcaniques de fleurs boréales
Graminées de soie et d'ivoire
Qui vont repeupler les champs ardents
D'oasis et de palmeraies incendiaires
Tels des cactus pourpres
Que fendent les machettes
Des soldats du désert
Pour y trouver une pauvre goutte de fraîcheur

VERTE PLANETE BLEUE

L'énergie plane
D'Alpha du Centaure
S'épanouit dans le tellurisme
Ultra haute intensité
Des volcans d'avant-garde
Aux cratères désengorgés
Des scories multicolores
Produites par l'oxygène
Aromatisé aux saveurs sanguines
Des coloris de la brume

LIVING DEAD STYLE

Les morts se réveillent
De temps à autre
Pour folâtrer dans les cimetières
Au milieu de coloris sanguinolents
Sous des sunlights artificiels
Ils suivent la pleine lune
Astre bleu qui s'argentise
Dans son parcours d'Ouest en Est
Laissant faire son rayon
Comme une rampe d'atterrissage

FULL MOON ON ANJUNA BEACH

Le passage de Bonne-Espérance
Signe le glas de l'espoir
Et la fin des chants
De la rédemption
Pour les navigateurs portugais
L'arrivée à Goa
Etend sous leurs yeux
Les plaines de la fertilité
Et la fontaine verte
Qui fait jaillir la mousson

dimanche, 16 mars 2008

ECRIRE EN FRACTALES

L'épicentre du mouvement
Indique clairement
Ce qu'est le lieu
Et ce qu'est la projection
Devant le regard spectateur
L'écriture est un chemin
De renoncement
Pour ceux qui n'ont pas renoncé
Traverser le filigrane
Pour le repeindre en diagonale

SO STILL TONIGHT

La nuit monde étrange
Peuplé de créatures aveugles
Qui tiennent dans leurs serres
Le prix de leur voyage
Les ponts du cristal
Tintent dans le noir
Sans que nulle rambarde
Ne borde les bas-côtés
Où les désirs sont charmes
Ensorcelants de visiteuses

LES DESSOUS FUTILES

La vraisemblance est juste
Une semblance de vrai
Rien n'est plus faux
Rien n'est plus vrai
Tout reste à discriminer
Et voir ce qui reste
Des apparences
Une fois écorchées
Et portées en Place de Grève
Elles ne restent qu'apparences

LIFE OUT OF TIME

S'échapper du temps
C'est le voir
Tel qu'il est
Nu et sans armes
Mouvement immobile
Sur une assiette de neige
Dans un vieux climax
Propre comme un sou neuf
Le temps s'élance et jouit
Comme une saveur de poinçon
Au beau milieu d'un tsunami
De cyprine effervescente

CHEVAUX VAPEUR SUR LE MISSISSIPI

Il est toujours amusant
De prendre le train de nuit
En restant assis sur le quai

Jonglent les artistes
Sur un rail mouvant
Et un horodateur en panne

Il en va des gares
Comme des épées de légendes
Au tranchant double dans la pierre

Faire deux choses à la fois
Sans rien faire du tout
C'est un joli tiercé

SINGING

Toute la vie et même après
Il n'y a rien à comprendre
Il n'y a qu'à chanter
Plutôt que de s'enchaîner
Aux arômes de prédation
Putréfaction odorante
Constellée de merveilles d'évanescence
Chanter et danser
Peut-être pas mieux que d'habitude
Mais en s'écoutant chanter
De manière à laisser le souffle
Imprégner l'oreille de sa marque

LAND

Vodka à l'herbe de bison
Pour se souvenir
Qu'il est des prairies
Où l'homme blanc
Peut être indien à plumes
Portant la marque des assassins
Dans la courbe de son arc
Dans les traits de ses flèches
Qui tracent en larmes d'opalescence
Les contours de la Dinetah

PALMERAIE DE FRICHES

Sous les cocotiers
L'ombre est rendue mouvante
Par le battement de leurs cils

Sous le palmier
L'ombre est immobile
Comme l'est le jour
Qui lui donne naissance

Les palétuviers s'abreuvent
De soleil et de mer
Et de leurs propres cultures

SANS FORME NI ASPECT

L'ultime cruauté apparaît
Dans une vision sans objet
Flambée d'évanescence permanente
Royaume de la douceur
D'où jaillissent des fleurs de napalm
Qui s'évaporent en pluie
De satin ou de soie
Dans les fragments de la matière
Qui luit dans les mains
De la femme-fontaine

BOLERO ARGENTIN

Une danse plane sur la plaine
Sculptant la mer au silex
Et à l'arôme de gentiane
Entre ses cuisses
Coule un nectar de cyprine
Fait d'évanescence mordorée
Et de grains d'ébène
Qui décrivent des arabesques
Sur le manteau de pluie
Qui irrigue le vent

VOILURES

L'homme qui ne voit pas l'ombre
Passant sur le paysage immobile
Suit le mouvement de l'aile
Qui porte son regard
Ses yeux accrochent les reflets
Les mordorures l'enchaînent
Dans des rets inexistants
Il se débat sans cesse
Pour ne pas défaire ses crocs
De cet immense empire
Et augmente la pression
Des sillons sur sa pauvre rétine

FLUIDE EST LE VENT

L'ennui se transmute
Au temps de la célébration
Quand les langues se dévergondent
Rutilantes de caresses
Sans savoir ni pourquoi
Ni comment se lève l'aurore
L'ennui s'envenime de douceur
Pour laisser transparaître
Dans les robes de mots
Une simple étincelle de soie verte

NOUVELLES RIMES

A la porte de l'hôtel
Les considérations sur l'homme
Comme forme d'hôpital
Mènent à la conclusion
Qu'il suffit d'une hache
Pour faire rimer ambulance
Avec hallebardes
Merveille de la pluie en action
Sous le charme évanescent
D'un feu d'oxygène

TWINS

Les jumeaux ont toujours
Plusieurs doubles
Sur le chemin des songes
Leurs reflets apparaissent
Et disparaissent sans cesse
Ils jouent à la guerre
Comme tous les enfants
Facétieux garnements
Qui créent des éboulis
Et des tremblements de terre
Juste avec le bout de souffle
Qui émerge de leur sourire

HABITAT DU VENT

Le vent habite
Sur la main d'un arbre
Qui écoute la mer
D'un sourire insouciant
Raconter la douceur du feu
De temps à autre
Il va flâner
Le long de la côte
Où les merveilles
S'ébattent sous sa caresse

AUX MARQUISES

Sur l'océan une onde s'éveille
Minérale et joyeuse
Une brise de mer se lève
Pour caresser les flancs des bateaux
Chaloupant langoureusement
Le rythme de leur croisière
Un lagon ouvre son cratère
A l'alizé qui dévergonde les coteaux
Dans l'ambiance polynésienne
Qui écarte la brume d'un doigt de velours
Les eaux se courbent
Sous le frisson du vent charnu
Qui tapisse d'évanescence
Les parois sur lesquelles
Un suc mordoré se répand
Des vagues ludiques jouent
Sillonnant de remous cristallins
La profondeur du flot
Qui s'encanaille en s'ouvrant large
Au passage des marées de gypse
L'arôme monte vers la chaleur
Dans des soubresauts amplifiés
Par la moiteur pâle des lilas
Une frégate traverse la houle
Bombant ses dômes
Vers un panorama sans vision
La côte s'enflamme sous les embruns
Liquéfiant les formes creuses
Etirant les soupirs des palétuviers
Tendus humides dans un creux de vent
Et se relâchant dans l'inondation pluviale
Qui déferle en notes de senteur pourpre
Sous lesquels luisent de verts arômes
Sur une plage ouverte à tous vents

samedi, 15 mars 2008

FÉMINISATION DES TRANSPORTS

Une femme aveugle conduit
Un bus en flammes
Vers la gare de triage
Un passant endormi
Sur la banquette du fond

Un enfant ébloui
Admire la forme des flammes
Qui lui lèchent la main
Dans le creux d'une vague
Sur une plaine sans embruns

UNE MIETTE

Le bout du langage
Est un miroir
Qui distribue des portraits
A tous ceux qui en émettent
Expressément la demande
Le bout du langage
Est une corolle de soie
Dont le chatoiement épice
Le regard qui la contemple
Dans une caresse de lin

OPTION GEOSTRATEGIQUE

La poésie n’est qu’une seule langue
Quels que soient le nombre de dialectes
Artificiels qu’elle emploie
Juarroz parle à Gibran
Qui répond à Rimbaud
Blake est frère de Pasolini
Qui demande à Silesius
Des nouvelles de Rumi
Pendant qu’Hölderlin
Partage avec Bashô
Les effusions d’Hikmet
Sous l’oeil vigilant d’Aaron Shabtai
La poésie n’a que faire
Des querelles et polémiques inutiles
Dans lesquelles traînent les faunes
De l’infantilisme mercantile
Et de la bonne conscience molle
Engraissés à l’hormone anxiogène
De la consommation

LES LIMITES

Celui qui crache sa haine
Ne fait qu'exprimer une souffrance
N'ayant généralement
Pas ou peu de relation
Avec l'objet de sa diatribe
Qu'elle soit juste ou pas
Mais il est seul à pouvoir
Envisager de sectionner
La racine qui donne naissance
A son cri de douleur

TETE A CLAQUES

Le poète est une tête à claques
Qui sourit en permanence
Sur le surf qui le porte
Au milieu des marécages
Peuplés de Minotaures
Aux langages frustres
Et aux éruditions ampoulées
Par les vapeurs d'alambic
Le poète adore les claques
Qui lui offrent des bâtons
Pour célébrer le resplendir
De la foudre aux ailes d'argent

SANITAIRES

Quel dommage que la baignoire
Ne soit pas d'acrylique pourpre
Et la faïence de sucre vert
Les salles de bain de la psychédélie
Ressemblent plus à des pinèdes
Qu'aux faubourgs de Curaçao
Où les corps de ballet
Maquillent leurs entrechats
Dans la moiteur de l'éosine
Et les flonflons de la valse

TRANCHES D'INSTANT

Ce sont des moments ordinaires
Les plus ordinaires qui soient
Ils sont l'instant
Le seul

Certains les disent sacrés
Pour éviter d'évaluer
Le rapport mathématique
De la folie

Mais ils sont le très ordinaire
L'état naturel de l'harmonie

UN PAS

Il n'y a qu'un pas
Du conditionnel au présent
Mais une éternité de chaînes
Pour décider de le faire

Il suffit juste d'un pas
Pour enfourcher les mustangs
Et reprendre la piste immobile
Qui traverse l'océan

Un pas de rien
Plus petit qu'un entrechat
L'espace d'un clin d'oeil
Une étincelle

WAY HOME

La forêt d'émeraude
C'est comme aller
Vers le pays sauvage
Les yeux portés par une lame
D'argent sur fond noir
Retrouver le goût du vent
Sur des lèvres de feu
Parsemer la mer
De fleurs de corail
Dans l'étreinte d'un sourire

OU S'ANCRE L'ENCRE

L'encre est un filament doré
Voyage vers des pays tropicaux
Voire aux confins d'équateur

L'encre est un fleuve
Propulsé par le cri
D'un murmure de joie
Dans une oreille aux aguets

L'encre est un squatt insomniaque
Qui révèle des mystères
Dévoile des paysages
Et parcourt des nuits de folie
Sous les auspices d'une lune d'argent

HORSES ON A RIVER

La rivière coule à son rythme
Toujours
Elle va vers le pays sauvage
Qu'elle ne quitte jamais

Des cavaliers la regardent
Danser son boléro de reflets
En faisant du canoé
Sur le velours de ses hanches

Sourire sur les broncos
Est plaisir d'écuyère
Flotter sur l'équilibre des lames
Jusqu'à la seringue du maelström

vendredi, 14 mars 2008

PASSAGE D'ECUME

Le temps égyptien
Importe peu aux piétons
Charm El-Cheikh est jolie
Sous les sillages des Alpha Jets
De la patrouille de France
La route commence un pas plus loin
Sans ennemi extérieur
Seuls les piranhas de la mer
Sont à la mesure des guerriers
Qui aspirent au désert
La mitraille et le fer rouillent
Dans la poussière de l'été

L'ESCLAVAGE DES ENFANTS

Quand se perd un rêve
Un autre le remplace
Puis un autre et un autre
Sans cesse la houle promène
Les bateaux d'aventure
Sur lesquels soufflent en riant
Des enfants sans souci
Autre que le jeu
Tels des gnomes verts barbotant
Sur l'étang des sérieux

DOULEUR DE LUNE

La lune sait que la douleur
N'est jamais que de passage
Le regard sait qu'il suffit
De l'observer pour voir
Qu'elle est fruit de la lune
Le détachement décolle
La rétine de l'illusion
D'en être la propriétaire
Laissant la douleur opérer
Le temps qui lui est nécessaire

CERCLE DE SANG

La majorité est peuplée de poètes
Dont l'oreille s'est égarée
Dans les remous cristallins
D'une atmosphère fiévreuse
A Monte Cassino
La poésie n'a rien à voir
Avec la culture funéraire de Sodome
Une fois ôté le cérumen
Tout être cultivé peut écouter
Ce qu'en dit Pasolini
Tout être inculte n'a qu'à chanter
Cela revient au même

LE VENT SE MARRE

Les galaxies auto-assermentées
Sont des spécialistes du prêt
D'intentions
La lecture objective leur pose
Certains problèmes de vision
Dans l'ignorance qu'elles ont
De la tarification des emprunts russes
Le système bancaire s'amuse
Des régimes monarchiques
L'ordre anarchique réserve aux accrocs d'harmonie
Les douceurs et privilèges
De la gloire de leur charge

AROMATES ET PIGMENTS

L'artiste peint les vagues
Mais pas les sentiments
Il peint le sentiment
A l'encre pourpre sympathique
Ou dans du jus d'amande amère
Le noir de Chine donne
Des irisations exceptionnelles
Aux perspectives intimistes
Qui s'ornent d'un clair obscur
Empreint de verdure

DOUCEURS

La recette des oeufs en neige
Comme celle de la crème brulée
Est un secret de famille
Qui se transmet de mère en fils
Depuis la nuit des temps
Tous les cordons verts voient
Comment s'élabore l'arôme velouté
Des langues de chocolat
Ou du lait aux amandes
Dans le chaudron du crémier