Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 31 mars 2008

A PEINE

C'est tout juste
Si le poème est un reflet
Dans sa caracole diaphane
Zébrure d'argent
Sur le fronton des eaux
Parlons donc de poésie
En silence
Avec les yeux mi-clos
Laissant surgir des parfums
De nuit et d'éclair

COUVERTURE SOUTERRAINE

L'architecture du désert trame en permanence les nouvelles structures du monde, tissant le flot aquilin de ses navettes hyperspatiales. Sans fortification s'élèvent les murs de zéphyr ourlés de chaussées d'alizé aux incrustations de brillants parsemées de constellations émeraude et rubis. Des voûtes de coton incandescent arborent les efflorescences de parfums volages qui mutent de seconde en seconde, laissant dans leurs sillages des nuées d'aromates luisants de saveurs névralgiques. Des colonnes de jaspe iridescentes roulent en cascades continues tandis qu'à leurs pieds montent des volutes de fleurs boréales qu'un souffle imprime d'ondulations entreprenantes. L'harmonie sylvestre des travées s'enlumine de feuilles transparentes aux reflets mordorés qui kaléidoscopisent les côtes chamarrées dont les découpes changent de teintes pendant les ébats des papillons de soie verte qui parcourent l'espace en myriades flottantes. D'étranges aqueducs véhiculent des eaux d'or et d'anthracite qui s'en vont caresser des fontaines aux pétales formés de voiles de fluorescence argentique, dessins aux motifs enrubannés de complexes arabesques, marquetterie d'essences tropicales dont le velours s'imprègne avant de dégager de subtils effluves aux contours des lignes de vision. Un dôme d'argent volatil étend son masque impassible sous l'austérité des dunes qui passent leurs caresses de venin sur des brocards holographiques aux scintillements troublants, reconstruisant à chaque instant la spontanéité d'un nouveau paysage aux charmes ébourriffants.

PLANISPHERE POINTUE

Dream comme une rime
Intime évidence de l'ultime
Dream comme un abîme
Sur lequel surfe un mime

Dream d'un instant de lueur
Une étincelle en plein coeur

Un palanquin en guise de caresse
Dans le rickshaw de l'ivresse
L'hommage dû aux altesses
Un précipité de tendresse

DEUX AS UN ROI

Comme un Pérou nommé Byzance
Des caravanes de corne d'abondance
Longent le bord des nuits d'hiver
Dans une silencieuse atmosphère
Les ports se chargent de diamants
Cadeaux de la lune à l'amant
La rivière opaline coule
Dans la soie verte qui se déroule
Un tapis d'insouciance sans complexe
Réinvente l'harmonie du beau sexe

LES FLEURS DU FEU

Un monde en flamme
Douceur du chemin
Des surplombs andins
Fraîcheur sylvestre
Du butin des abeilles
Stiletto qui trace la ligne
Sang du cuivre vert
Charmilles du cristal
Dans les embruns de la foudre
Aux senteurs d'oxygène

DE UN A UN

La découverte des chemins
Qu'empruntent la fantaisie
N'élude pas le seul itinéraire
Du délestage carbonifère
Pour le regard qui écoute
Les reflets sont toujours mouvants
Dans le décor qui bouge
Marées de cyprine et de gypse
Empreintes de boréalité
Dans le partage des sous-vêtements
Qui préside à l'effeuillage

dimanche, 30 mars 2008

QUOTIDIEN SPECTRAL

S'éveiller et sourire

Lentement
Pas d'urgence à le faire disparaître ce sourire

Respirer
Plutôt lentement
Plus la lenteur s'exprime
Plus l'instant est long en bouche

Faire durer le plaisir de l'instant
Se laisser palper par la douceur

Brûler
Doucement
Sur place

La pensée au pied
Assise

Dès qu'elle court
Derrière un papillon
La rappeler
Au pied

Respirer
Doucement

Brûler
Toujours

Sourire et se coucher
Tranquille

CACHEMIRE ECSTASY

Le prix des lilas se retrouve
Sur l'avenue des glycines
Où d'étranges améthystes
Badinent avec les violettes
De la floraison purpurine
Mauve est le temps qui s'ensorcelle
Dans les fleurs de prunus
Pendant que les étoiles safranées
Jonglent avec de violines étoles
Dans les embruns sauvages de la pourpritude

FROM READING

Derrière l'enfant qui lit
Face aux sunlights
Sur la véranda des vacances
La porte de la nuit
Est toujours ouverte
Pour les écritures pourpres
Sourires de satin
Ebauches des fleurs de désert
Feedback de l'ordinaire
A l'irradiation primordiale

BONHEUR MEURTRIER

Le bonheur est dans le pré
Où nous sommes assis
Il rayonne la douceur
Sans se soucier du temps
Qui passe sans s'écouler
Loin des peurs en tous genres
Il écoute le chant de l'eau
Et le ruissellement du vent
Qui danse sous les étoiles
Que parsèment ses yeux

TUER LES THERAPIES

L'intention thérapeutique
N'a aucune légitimité
Dans l'objectivité du poème

Dans sa formulation
Elle est un effluve d'arrogance
Une émanation de pseudo-connaissance

Le poème est un étron merveilleux
Une cascade d'incandescence
Un rafraîchissement instantané
Un baume sur le front du printemps
Une écharde de velours brillant
Sous les écorces liquides du langage

UN BRILLANT PLOUF

La compréhension est une forme
L'avidité du processus mental
Enivré par ses propres excréments

Les peintres de la rusticité
Veulent toujours évoluer
Vers plus de design high tech

Scindant les brins d'herbe en quatre
Ils croient repeindre les pelouses
Et agrandir les champs de la vision

Un solitaire au doigt
L'amateur de friches surréalistes
Contemple les jachères autopropulsées

AU PASSAGE DU DOCTRINAIRE

Le doctrinaire ampoulé
Oublie le fil de tungstène
Qui fait luire l'obscurité
Dans le magma insipide du langage
Il présente sa vanité
Son amour de la querelle
Et s'étonne des critiques
Alors que sa seule intention
Est d'entrer en polémique
Un large sourire illumine
Son opéra grandiloquent
Qui s'effiloche dans la nuit

samedi, 29 mars 2008

MERVEILLE A L'OEIL

Le pays des larmes
Sert à rafraîchir le désert
Et l'absence de mémoire
C'est un onguent magique
Un baume pour soulager
L'envie de propriété
Le pays des larmes
Est une source de cristal
Une cascade miraculeuse
Dans la fournaise des étés
Où les alcools montent
Pour exacerber les passions

NO QUARTER FULL MOON

La vérité, même subjective, est un torche-cul pour gras du bulbe, une ablation de péridurale qui n'atteint que des fragments sous-cutanés, voire des résidus d'éosine. Dans le vertige multidirectionnel s'inscrivent toutes choses comme étant des vérités premières, donc des mensonges, donc des choses sans importance aucune pour qui discrimine allègrement les fantasmes polystatiques qu'élabore la mécanique roborative. Des peintres en bâtiment décapitent les langages abscons, leur langue parle l'arc-en-ciel, caresse les poitrails de senteurs supraluminiques, enlumine le revers des mots de communication infrastable, plus enjouée que les plus savants codes de cryptage. La langue est noire pour les artificiers du clandestin, pourpre pour les nocturnes de Chopin, verte pour les orpailleurs mexicains. Dans les tatouages du jasmin, n'importe quel passant sait reconnaître les effluves démystifiés qui enveniment de leur saveur les tempéraments d'arlequins, n'importe quel assassin voit luire la marque d'entrelacement sans friction qui régit les arabesques et les hyperboles des champs non-mathématiques, n'importe quelle sirène entend la réverbération de ses paroles dans les mots qui constellent le parvis d'argent, qu'importe donc les oppressions présumées qui gèrent les rizières de la poussière abrasive, l'instant se suffit à lui-même, il rayonne sans souci.

AU BON VOULOIR DE LA POUSSIERE

Les juges sont toujours
De fabuleux poètes
Arc-boutés sur de sages principes
Qui régissent les règles
De syntaxes périmées
La poésie s'amuse
Sans se faire de mouron
Dans son sourire de miroir
Se reflètent en technicolor
Les récoltes des semeurs

RITUELS

La souffrance est un rite
De propriétaire
Comme le plaisir
Dont elle est une variante
Créée par le même phénomène
La responsabilité est du ressort
De l'action
Mais la réelle action est non-action
Que dire donc du reste
Qui n'est qu'agitation

PUSHER TIME

Un dealer de crack
Passe le long du trottoir
Comme un blues sanglant
Venu du fond des steppes
Un yatagan dans les yeux
Sur le bitume des nuits sans lune
L'ombre réverbère la cocaïne
Dans les sanglots du mascara
Qui joint les pieds sans fond
Dans une ultime cabriole ensorcelée

RUN CITY

Prendre l'autoroute du pétrole, heavy metal industry, burn baby burn, des gyrophares plein les yeux, le son du tungstène dévorant l'espace entre chaque synapse, des scies bouillantes exécutant la danse du bourdon dans d'innombrables éclairs au satin venimeux comme des trachées sans artères. La fièvre jusqu'au bout des doigts respire l'électricité active, le tempo des lettres fauves augmente sans qu'il ne soit possible de faire autre chose que suivre le rythme enivrant des motorisations de plaisance comme un cimeterre lancé à toute allure sur un festival de décapitations. Dans un éboulis de crevasses bleues, l'autoroute se fragmente en mille sensations dévergondantes, étendant ses ailes de velours sur des abribus en titane phosphorescent, sillages d'étoiles qui devisent gaiement avec les électrodes déplantées des moteurs auxiliaires, un hélicoptère affamé déhanche sa valse dans une éruption sanguinaire de royales cargaisons de napalm aurifère, des tatamis hurlants acrostichent les nuages de suavité dans des spirales borgnes armoriées d'argent liquide, cash machine qui torpille le bootleg des cocktails molotov qu'un intime dépavé lance sur les décombres survivants de cette gentille balade.

BIJOUX PRECIEUX

Les colliers d'amertume
Sont comme des pièges à loups
L'empreinte de leurs crocs
Luit sous le langage et le sens
Des prisonniers de la langue
Dans leurs perles acides
Brille la saveur domestique
De canines trop usées
Pour chercher le sauvage
Tout juste bonnes à mordre la poussière

JUSTE UN CHANGEMENT D'UNIFORME

Les poètes ne souffrent pas à Sobibor
Ils voient la nature à l'oeuvre
Ils entendent Zoran Music dire
Nous ne sommes pas les derniers
Ils voient les bourreaux d'hier
Devenus bourreaux aujourd'hui
Venir fleurir hypocritement
Les tombes des victimes d'hier
Pour s'exonérer de celles plus nombreuses
D'aujourd'hui et de demain

CALAMITY JOHN DOE

Les gros mots sont pour les sérieux
Qui n'osent plus faire des pipes
Ou effeuiller les marguerites
De leur catatonie temporelle

Dans leurs miradors souterrains
Les cunnilingus du cristal
N'ont que faire des borborygmes asthmatiques
Des vieux neurasthéniques

Au pays de la bandaison pourpre
Les enfants pédophiles sourient
De voir Georges ramer dans sa jungle
De grammaires pathétiques

Les défloreurs de syntaxes frigides
Adorent les viols académiques
Et le ronchon des impuissants
Qui font admirer leur vétusté

VIEUX PIPEAU MALODORANT

La politesse comme un vernis
Sur les sous-couches de cellulite
Comme un parfum artificiel
De savoir-paraître ou de savoir-vivre
Garanti pur aromate d'OGM
Politesse d'armure au grain grossier
Toile émeri revêche
Qui croit encore que la fellation
Se fait avec les dents
Sur des sarments de poussière

VIE POST COMBUSTION

Avec le feu
Brûlent les tourbières
La matière rouge
Les liquides noirs
Les eaux-fortes et les sanguines
Avec le feu
Naissent les prairies
Douves comblées et châteaux arasés
Le temps du blizzard
Qui fait vibrer la flamme

CAR CRASH FANTASY

Caracolent les gunners sur leurs Mustangs rouges, apocalypse pour un massacre, El Alamo à chaque carrefour, El Alamein sur les tranchées oblongues du désert blanc. Les légendes urbaines se construisent telles des fleurs sur des bidonvilles, la sève de pyroglobine alimentant les extases issues des terrils de faïence, des maracas répondant aux congas dans les symphonies muettes des tambours du Queens. Guerre des gangs dans la ville des anges, des rails de cocaïne jouent au Pony Express comme des tambours arabes sur la dune du Pyla, feux de joie incandescente, amers bordant des rivages vikings sur lesquels Freyja indique le chemin de la vingt quatrième rune, cimeterres andalous portant des damasquins évanescents sur les tatouages de henné. Une Corvette Sting Ray cadre les paysages empourprés dans les faisceaux lasers qui gyroscopisent son aménagement intérieur, un tête-à-queue virevolte le long d'une piste de ski argentée tandis que s'envenime le wheel burning d'une Dodge Viper qui éclabousse de ses embruns incendiaires la meute des Lamborghinis Diablo dans un froufrou de spoiler aux arômes de cobalt.

PYTHIEFUL

Le poète surgit
Un matin de printemps
Des fleurs dans la bouche
Des épées dans les yeux

L'ouvrier se découvre
Bronzant sous le soleil
D'un plein hiver
Du givre au bout des dents

L'enchanteur naît
En guise de synthèse
Vil amant ou divin tueur
Mélange d'assassin et de call-girl

LE TEMPS DU VENT

Jamais le vent ne referme
Le verrou de la porte
Qu'une brune a ouverte

A quoi servirait donc
D'enfermer dans un taudis
L'immensité des merveilles
Qui peuplent l'espace infini

La joie est le fruit
D'une porte ouverte
Sans espoir de retour

vendredi, 28 mars 2008

LE MONDE DES PRINCES

Le monde des phénomènes
Est un bouillant utérus
Qui nourrit de ses spores
Des graines de tueurs
Aux yeux clos
Les cadeaux de la mère
Sont d'égale valeur
Pour tous ses enfants
Qui discriminent aveuglément
En célébrant ce qui leur plaît

ENTRE HOMME

Tout le monde sait sans savoir
Et nul ne sait rien

Vouloir savoir
C'est découvrir l'ignorance
Magnifique et totale

Inventer les angelures et le givre
Décréer les noeuds gordiens
Décréter l'incompétence universelle

Voir est un prétexte
A envisager l'extra-utérin

POLARISATION

Le monde dérive
Quand le poète est marin
Aux envies de voyage

Il martèle alors les mots
Créant les mouvements
De la danse des croisières

Arrimé aux polarités boréales
Il sourit dans le givre
Qui constelle son oeil

Les nuages caressent sa peau
Dans les fragrances d'arc-en-ciel
Comme les hanches d'une Amazone
Au sein percé d'une flèche

Dans les ondulations de sa cambrure
Jaillissent des cataractes flamboyantes
Bouquets d'artifice voluptueux
Qui reviennent se lover dans la main

MANIGANCE

Des calendriers fluides
Parcourent les allées désertes
De parcs fleuris par les tombes

Des lasers d'équinoxe
Sculptent la brume pourpre
Egrenant des sarments d'opale
Sur les contours des fleuves

Les portes de la perception
Sont les ciseaux affûtés
Des tailleurs d'éther

Des dragons d'argent
Planent sur les prairies neigeuses
Tapissant les formes d'asphalte
D'arabesques flamboyantes
Qu'un cinémascope en technicolor
Transforme en sauvages giboulées
Couvertes d'arômes de douceur

jeudi, 27 mars 2008

LES VOLUPTES PARTICULIERES

Les morts comprennent très bien
L'exploitation des décédés
A des fins purement intéressées
Le mercantilisme élevé au rang d'art
Par des vivants qui se présument tels

Les morts ont l'insouciance de leur côté
Les vivants qui parlent de mort
Ne parlent en fait que de leur peur

Leurs intentions forment un si joli pavage
Aux couleurs aigres de la profitabilité
Que leurs voluptés se parfument
Aux couleurs du protoxyde d'azote

L'HISTOIRE D'UNE FEMME

La poésie est une femme
A géométrie variable
Dans le verbe de feu
Qui illumine son allure

Elle est toujours à la mesure
De l'offrande qu'imprime
Sur la courbe de son sein
L'amant qui la fait reluire

La poésie est un tatouage sanguinaire
Une Walkyrie au front d'éclairs
La douceur des lilas blancs
Pour les cavaliers d'ouragan

UNE AUTRE IVRESSE

Quand le vouloir cesse
Dans l'offrande sans retour
Advient ce qui se doit
Sans qu'un cil ne bouge
Sans que rien ne change
Les cercles s'élargissent
En aréoles concentriques
Pour laisser respirer
Le téton brûlant
D'un souffle paisible

SOLARITUDINALE

S'élancent les trilles de clarté
Dans l'espace mutin d'un alizé
Et la pâleur chaude du coton
Remonte le long des palétuviers
Qui frémissent sous la caresse
Tunique enrobant une veine aiguisée
Sur un derme de velours
Un filon aurifère se met à luire
Sous un filet qui descend des collines
Les feuilles palpitent sous l'audace
Qui attire un sourire aux lèvres
Ensorcelées par le chant du violon
Des courbes s'enivrent autour d'un diadème
Laissant entrevoir d'obscures beautés
Dans un ruissellement de cascade
Le long d'un arc-en-ciel tumultueux
Vague après vague
La mer s'étend dans l'offrande
Les côtes s'embrument voluptueusement
Jusqu'à l'instant précis
Où un rayon de lumière
Vient tendrement s'égarer
Sur le pourpoint épanoui
D'une crique généreuse
Forte de la saveur des eaux minérales
Qui jaillissent en flots pleins

SILVER ON BLACK

Quand la vitesse d'un point d'impact atteint le seuil supraluminique, les lignes d'idées s'arrêtent tels des enchantements improvisés, dans de voluptueuses courbes pratiquant le génocide actif de toute particule insolvable en débitant les comptes-clients à lenteur grand L. Les mathématiques frigorifiées deviennent sphère de jouissance qui peint des étendards à la saveur bleue des mirages colonisateurs de syntaxes désuètes pendant que des zones d'arborescence non urbaines se peuplent de gerçures nouvelles, délicates attentions que le vent du grésil porte aux yeux des fenêtres assoupies par la morne conjecture des vésicules poussiéreuses. Les trottoirs du Havre, paradoxaux et mouvants dans leur stase impériale, annihilent toute idée de domesticité ainsi que tout déchet conceptuel issu des fantasmagories sérieuses des bancs de rameurs enchaînés par les minarets méandriques. Des cimetières d'autocars réinventent les contes de Perrault, dévorant les chats noir au débotté et surlignant l'échancrure du corsage du Petit Chaperon Rouge tout en regardant des versions lesbiennes de Cendrillon et de la Belle au Bois Dormant. Petit Poucet strikes again dans un attirail de surfer flambant neuf, skater d'argent boréal pour urbanités sans concessions automobiles et reliefs, glisse de luxe sur arc-en-ciel désensablé pour hydrofoiler pétrolifère marqué aux armes de la Blank Generation, la botte de Nevers, new style of close-combat en quelque sorte.

WAITING FOR THE SUN

Chacun attend ce qu'il veut
Selon son bon plaisir
Et l'épaisseur de son regard

Il n'y a rien à attendre
Des poètes en eux-mêmes
Seule compte la magie du vitriol
Que vaporisent leurs textes

Chacun trouve selon son désir
Quoi qu'il puisse trouver
A chaque instant

PORTE DES VENTS

La porte des vents
Est toujours ouverte
Qui ne s'éloigne jamais
De plus d'un pas d'hirondelle

La porte des vents
Est comme un châle de brume
Sur un Gulf Stream inversé
Dans les yeux d'une blonde

Une brune sait comment
Se referme la porte
Qui n'a nul battant
Autre que cils et paupières

POLYSEMIQUEMENT VOTRE

Shooté à l'éthique du respect
Hallucinogène mordoré des gâteux
Le riche mondain ne voit pas
Ses fêtes galantes
Comme une parodie de basse-cour
Mise en scène des poules
Et des chapons dérisoires
Sans le parfum de cavalerie
Qui sied aux pouliches de l'orage
Et aux cavaliers sans armure

CAFE VANILLE

Mille orchidées en fleurs
Embaument les plages chaleureuses
Au sable blanc comme l'écume
Qui déverse ses châles de soie
Sur des roues d'obsidienne
Noir est le svastika sanskrit
Célébrant le satin pourpre
Sur un encens de jasmin
A la fraîcheur rayonnante
Comme une fleur d'orchidée

INRIME CONVICTION

Ce qui contamine les éminences scripturales n'a rien à voir avec une civilisation, cet ersatz préfabriqué résultant d'un mouvement d'hallucination exempté de liposuccion pour cause d'anémie probable ou d'injection sans péridurale d'hormones de croissance exogène. Dans les forêts d'émeraude de la cordillère subatomique, le langage se dévergonde à souhait, nouant dans ses fibres les éléments des noeuds gordiens que ne savent pas trancher les psychopathes issus du monde des sérieux délétères aux genres sexués comme une armada de toros jamais sortis du parcage, trop timides pour entrer sur l'arène aux mille reflets d'arc-en-ciel. Poser la question des enterrements, cela revient à poser la question des labours, voire même celle des vendanges, les Funérariums Anonymes n'étant que la surface émergée des icebergs colombophiles du pragmatisme de l'inutilité resplendissante, genre d'orgie monogame à consonnance plurielle, histoire d'épater les galeries absentes du pop-art dans un tapin aquatique à forte connotation suburbanistisque, danse des mille ventres qu'un cierge sanguinolent empale dans un cercle aux vis aussi torride qu'une matelote de turbot un lendemain de fête patronale. En bref, rien de bien nouveau dans la stylistique épistolaire, si ce n'est une hypothèse du tiers inclus dans les romans d'avant-garde du dix-neuvième arrondissement, là où Jack dépucelle les bodegas dans un tremblement extatique rappelant furieusement le goût exquis des abricotiers péruviens, endroit où se perdent les ramifications temporelles dans un soubresaut d'instantanéité du style climax pour headbangers accouplés en paquet monocellulaire dans la cyprine qui berce le petit matin.

GOLDEN DIME

Les quêteuses de la misère
Cherchent toujours
Des rognures d'ongles
Pour exhiber leurs purulences
Et leurs oedèmes pulmonaires
Le souffle du Golan sourit
De ces pathétiques enluminures
Tout en réinventant les pluies d'été
Pour éclairer Gaza de dime
Carbone et tungstène des nouvelles haganah

BATTERIES DU SECTEUR

Les balalaïkas de la polysémie
S'appliquent aux roues des suppliciés
Qui demandent grâce dans un sourire
Laissant exhaler un dernier soupir
A l'arôme de jasmin
L'éviscération montre une pelure
En lieu et place d'un coffre
Mais une goutte de tungstène
Irrigue de ses flux audacieux
L'étrange couverture d'éosine

ZEPHYR A LA HACHE

Nul ne pète en altitude
S'il sait vivre
Les vents de méthane
Du siècle dernier
Ne sont que prétextes actuels
Pour exhibitionnistes indécents
Amateurs de viande avariée
Ou de relents de gémissements
Justifiant des attitudes
Volontairement rétrogrades

SALOON DE THE VERT

On sort de Flaubert comme on y entre, en trépassant dans le vent des idées reçues, en exterminant les éleveurs de moutons ou en baisant ce qui doit l'être. Les limites du langage sont toujours intangiblement repoussantes et à repousser, les cunnilingus du feu s'y emploient, désexcisant avec tact et délicatesse les clitoris embrumés que d'infâmes rombières entretiennent sans vergogne dans les vergetures temporelles de leurs illuminations à l'oxyde de carbone, arômes de brutales voluptés dont les saignements ressemblent plus à des gémissements marécageux qu'aux déflorements écarlates de la pourpreté insoluble. Volubiles comme un muet sortant de son bain de boue est le diable aux mille cornes de rhinocéros, empaleur de conventions démocrates, promoteur de canapés d'où gicle une pulpe douce-amère, spécialiste de l'importation illégale des contrefaçons d'oranges bleues made in Bal El-Oued. Un sourire kabyle à la main, il lèche les plaies d'une senteur au velouté de poivre vert, givrant les roulés-boulés que les arabesques de cocaïne tracent au creux des rizières de benzène, avant que d'ouvrir à la machette les flancs des mers de sucre qui dépeuplent les tabloïds de leurs fleurs de carcasses. Sur les pelouses d'Absurdie, les nains se régalent en admirant les volutes moirées des compréhensions singulières qui tentent d'attraper de leurs moignons ignifugés les bribes de la folie plurielle qui jouit en ricanant ou en souriant suivant les oreilles qui la regardent.

SOURIRE DE PEINTRE

Le théâtre du monde
Est une commedia dell'arte
Gigantesque peplum high tech
Qui invente des ressentis
Et crée des effets spéciaux

Le théâtre du monde
Est bien un théâtre
Où le spectateur averti
Choisit en toute quiétude
Les effluves qui le distraient

Tout est sourire paisible
Sous le théâtre des opérations
Ses cours d'école maternelle
Ses enfants qui jouent dans la poussière
Et barbotent dans les flaques

mercredi, 26 mars 2008

STARLIGHT BREEZE

Une cicatrice au coeur
Comme un chemin de pierres blanches
Aux milieu des forêts

Une plaie vive
Par où vibre un murmure
De cachemire et d'ébène
L'odeur de la soie et du jasmin

Une cicatrice en forme d'étoile
Pas de plus beau souvenir
Au secret de tous les matins

ELOGE DU PUTRESCIBLE

Sous quelle forme
Est-il préférable de déguster
Ce foutu mot creux de civilisation

En tartine nature de vanité
En tranche épaisse de culture funéraire
En émincé d'orgueil misérabiliste
Ou comme au bon vieux temps
Rôti à la broche ou au pal

Rien de plus vide que ce mot
Vide qui s'emplit tel un égoût
De toutes les bonnes raisons
Qui peuplent les ecclésiastes

IRON & WINE

Douceur du relâchement
Une guitare espagnole gémit
Tendrement
Une voix parcourt d'un frisson
Le murmure de la nuit
Abrasant les cicatrices des couteaux
Scarifiant les plaies
Pour que coule la fluidité
Du moment qui s'enlumine
Dans la clarté de l'oeil

SIERRA DE COBRE

Laurel Canyon et Mulholland Drive
Sont sur la route de Studio City
Point de visite obligatoire
Pour les passants venus de West Hollywood
Dans leur périple vers San Fernando Valley
Studio City offre un avant-goût
De résidences de stars
Et de metteurs en scène
Attendant leur prochaine mission
Pour le roi d'Espagne