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lundi, 15 décembre 2008

MELBA PANEL

Pourquoi font-ils de l'eau de joie
Ces pains perdus en vin très sexe
Dans l'habitant érigé cool

Au lit créole on tend des queues
Dans les fentes gonflées d'un don
Carossé de mer desserrée

Mue du corps à la cardamone
Léger sanglot sous le beau jet
Peler la paille aimant reluire
Harpe l'iris de jeux de mots

EN PLAINE D'ALABAMA

Bourgeons de frimas d'eau en ville
Des seins fendus pendent au sec
Tente abritant des nids de poule
Filant des décrets aux olives
Pamphlets-cadeaux des dons d'enfants

L'or caresse la main sans herbe
Mûr d'accord qui remue au quart
Goûtant l'eau qui saoule les geais
Dans des baillements de plaisir
Paillardise de jeune anneau

FILLE DU FEU

Toi qui est mes poèmes
La magie fait jaillir
De l'eau du feu
Et du feu de l'eau
Suivant qu'on soit
Main ou oreille

Toi qui est mes poèmes
Tu te regardes en te lisant
Et tu t'admires en te mirant
Dans la transparence infinie
De leur lit de cristal

EN BONNET D'ANE A NADA

Fourrés d'ondine en villonnette
Des faons hantent l'essaim des nets
Tas d'habits de tendre à Venise
Où les liftings créent en des filles
Le fondant dépôt d'un fin don

La mort enchâsse les brins d'air
Des mues du rhume aux dix cocards
Des bouts de sang dégèlent haut
Doux tibias des plis repassés
Qui picolent la gnôle avare

STOP OU ENCORE

Le réel n'est qu'un pixel
Incolore et sans saveur
Autre qu'un pur ressenti
De douceur

Et encore

Le réel n'est qu'un mot
Dénué de sens
Mais parcouru de vents
Dont la principale qualité
Est l'immobilité

LOOK OF STYLE

Réels de pixels
Balayés par les vents
Brushés par la tête noire
Au rimmel agité par les paupières
Peints et repeints
Par la pluie ou la mer
Réels de pixels
Pure merveille
Sourires de déesses
Une main sur les fesses

PEAU NEE DES PANNES DE LEGENDES

Moulin et dinette en Fourvière
En des fêtes d'enterrement
Ancestral vasistas de braise
Qui brille en vrillant les fils

Au dauphin les danses du pont
En brins mordorés de hasard

Mie de grume à la coque émue
Le gel est abricot sans trot
Ni souci d'application digne
Zébulon de l'art des guignols

VESTE A REVERS

Le désir ne voyage pas
Il jouit
De sa propre substance
Qu'Hestia la féconde
Entretient dans le feu
De la paisible immobilité
Douceur en coeur d'atmosphère
Que ne chagrine jamais
La surévaluation arbitraire
De vulgaires pulsions animales

OPEN ALL NIGHT

Il est plus raisonnable
Pour un humain
De confier sa vie à un poème
Que l'inverse

Quel poème sensé
Oserait confier sa vie
A la fidélité d'un humain

A servir ainsi de réceptacle
Le poème ne risque rien
Il n'y a pas grand-chose de lourd

TROLLEY DES PALES REGENTS

Fous sevrés de pire en mouillettes
Taire tous mes enterrements
Vorace ascèse des aisances

Pan fait la nuit qui défibrille
Au dos des fronts qui pensent en vain
Dans l'or du train qui redémarre

Biche au miel cru sur les coteaux
Le gel Trocadéro des briques
Désigne les cuisses puissantes
Du cygne au bon goût de la braise

INVENTE MOI UN AUTRE

L'amour est un feu sans flamme
Que le désir satisfait
Dans la permanence
De sa présence

Le désir est une idée folle
Qui inonde de présumé
Les altérités supposées

Le sucre sur les lèvres
Est l'ordinaire de l'amour
Entre les mains du désir

L'AIR DU TEMPS

L'essence des mots
De la magie poétique
Est un gaz neutre
Qui prend les couleurs
Des temps d'opinion
Même quand le texte disparait
Sous prétexte d'apparence
Non conforme au désir
Ou à d'autres singularités
Des vagues de l'océan

dimanche, 14 décembre 2008

PAR LA JAMBE A JETTHRO

Faussaire en sourires et serviettes
Monté sur un tonnerre aimant
Rosace déservant plaisance
Filet d'huile sur les pendus

Front des rondeaux de la plaisance
Pain qui dore au lac d'Entregares

Rue des couteaux l'oreille triche
Angélique est prix du carreau
Puis soie des cuissons de draisine
Digue dingue et tongue bougresse

LES HUMEURS DU NON-SENSE

Aucun choix de mots à faire, ils s'imposent d'eux-mêmes sous les doigts de la rose qui libèrent des amphétamines sucrés au milieu des déjections sonores de l'immondice en boîtes de douze suppositoires à prendre par intraveineuse et sans broncher. Le suppositoire en infusion, à la méthédrine de génocide, marche bien aussi dans les clientèles embourgeoisées qui ont du mal à dégourdir leur cérumen apprivoisé pour l'emmener faire son pipi quotidien en-dehors des platebandes de la déréliction consumériste qui ne consume que les pauvres cartes de crédit dont personne ne voudrait comme lavement antiseptique pour son chien, fut-il le dernier des bâtards de son altesse le nain géant qui confucianise les dernières croisades à venir pour les volontaires de la gamelle en inox avec brosse à canines incorporée.
Au doux plaisir de la mère des tempêtes, les missiles coeur-oreille sont armés de fongicides d'avant-garde, d'eugénisme en couleurs notoires ou de tronçonneuses à l'oxyde détergeant les narines des crackers du web. Dans les croupes rances des toisons mal dégrossies, des rapers voluptueux préparent des kalachnikovs futuristes ou des cocktails à prendre Molotov pour un fabricant de sirop pour enfants grégaires, pas d'inquiétude à se faire, le rock'n'roll n'a jamais dit son dernier mot et la poésie a encore de belles heures de viols devant elle, cette gentiane au coeur d'or qui inocule de son venin de velours les féminités de bas art comme les musculatures taurines qui la prennent pour du vitriol à l'ammoniaque.

JET D'AUTRE PARLANT

Fausse sérieuse et ville heureuse
Mutant molletonné en tête
Remplace les ailes des zéros
Fendues par des tuiles gonflées
A la fonte des graisses rondes
Entrelacs de l'or des grappins
L'oseille des ruches d'un coup
Lange le piqueur d'urticaire
D'une cuisine au poivre épris
D'un doux don à l'adresse en toc

DOMAINE SANS PUBLIC

Nul ne connaît
Une seule porte fermée
Dans les déambulatoires

Les sourires regardent
Toujours avec amusement
Les présumés clos

Des éclairs verts
Peignent des voluptés
Dans l'aquarelle des marées
Qui bercent les sanguines

OSERAIE DU COURT

Mini-jupe en cuir
Fouet qui lacère
Guépière et poignard
Arc et flèches

Empennage sans fioritures
Ou avec broderie peu importe

Les têtes au cimeterre
Galop du bouzkachi
Du vent dans la voix nue

Dôme du son qui réverbère

UNE BREVE HISTOIRE DU JEU

Au Casino Royale
Les joueurs en ont
Toujours pour leur enjeu

La nitro ne convient pas
A tous les types de cocktails
Et le semtex ne roucoule
Que pour les fous

Chacun sa mise
Chacun son lot
Pas de mise pas de gain
Même s'il n'y a rien à gagner
Et surtout rien à perdre

OUTLAW SONG

Sous l'arc-en-ciel du heavy metal, rien ne souille la neige saoule que le facteur distribue lors de ses tournées quotidiennes de tripes et de farce, Midgard est toujours une gentille bourgade où il ne se passe jamais rien en-dehors des stances fuligineuses que des bouteilles encapsulées par des verrières pondent en choeur ou en écho suivant les talents que leur prédilection affectionne. Le temps est si calme qu'on s'aperçoit vite que les reflets ne torturent pas plus que d'habitude, les viols sont maintenant devenus menue monnaie courante et les atrocités en tous genres ont bien besoin d'un grand coup de fouet moderniste pour retrouver un peu de cette pimpante envergure qu'ont leur connait sous des tropiques moins privilégiés. L'imagination sans limites connues du libéralisme va trouver là un pavage royal pour propulser ses impériales déjections de culture du progrès: pollutions massives au peroxyde de chrome, génétique de pointe pour vieillards en quête de la fraîcheur insouciante des organes d'enfants, asservissements en série au nom du divin Profit, et vive le joug de la liberté pour les étamines de la morale, oublieuses hétaïres de la morale de l'histoire: c'est la loi qui crée le crime.
Jamais l'histoire n'a vu les classes moyennes, collaboratrices par nature et désir, se révolter contre l'ordre établi, fut-il constitué de la pire abjection. Alors, comme disent les nains écrivants, dansons sur la forge, affûtons les lances, les cimeterres et les dagues, demain sera pire qu'hier, comme toujours, les divertissements ont besoin de spirale inflationniste pour séduire le public de participants, aussi innocents qu'un bourreau de clair de lune, qu'il soit de Béthune ou de Maubeuge. Au coeur des ténèbres, la sueur noire scintille des calories de tendresse que n'outrepassent jamais les amateurs de frissons extatiques parfumés à la douceur fiévreuse que propagent les massacres de caramels mous.

LA SILHOUETTE D'UN CIL

Juste un frisson
Entre les paupières
Une caresse sur les hanches
La nuit qui glisse
Dans les bassins

Au creux des reins
La douceur

Dans les yeux
La brûlure d'insomnie

Et le baiser volage
Comme un papillon sauvage
Intensité suave

L'EMPREINTE DE L'ENLACEMENT

Voir comme imaginer
Les formes et textures
Des confluents d'aventure

Désirer comme s'offrir
Sans rien vouloir
Tout accepter sans retenue

Saisir comme s'ouvrir
Paumes plates doigts étendus
Laisser faire la vie
Et ses compétences artistiques

TRACEUSE OU FUMIGENE

C'est de l'électro en converse
Comme une balance inversée
Dans l'immodération
Des polarités d'outre-rien

Dance over the rainbow
Un warrior en guise de bateau
Une caresse de panzerfaust

Pas une planche
Tout juste une souche
Un bacille mutant de coccinelle
Au profil d'aérodynamie ombilicale
La pandémie pour toute folie

EFFEUILLAGE INSTANTANE

Explosions de spores
Graminées qui s'effleurent
Populations étranges
Aux parfums de timidité

Du feu sur les cerises
Comme un concept d'écolier
Un biscuit en chocolat dans la poche

Appâts et harmonies
Sonnent comme l'hameçon paradoxal
De l'invention des nuits multiples

NE SOUS X

Trouver le synonyme
Du mot polysémique
Et des regards multiples
Fournisseurs d'interprétations
Aux sens protéiformes
Aux aspects innombrables
Dont les prononciations diverses
Fleurissent les parterres endiablés
Des changeantes constellations
Aux post-modernité d'arrière-garde

VEGETALICE

On allume bien les charniers au pays de la mort par infusion, catalepsie notoire que des brancardiers sans scrupules regardent flâner le long des barquettes en plastic qui essaiment dans les torrents du napalm érotique que déversent des barrages ouverts dans le vide des svastikas poudrées par les noces des fils de la strangulation. Les fedayins de Pancho Villa réinventent l'hydrocution de la panacée universelle à toute nouvelle escale d'apoplexie dans chaque port ensablé par des fumigènes insomniaques, l'été d'un printemps où la poudre fait causer les narines, langoureux penthotal qui démembre les chapiteaux et rehausse les lignes de mire sur les écrans solaires des boréalités primaires. D'un revers de fortune, les transmutations parallèles inventent les cruciverbistes du chiffre, indécodage en overdrive manuelle, transgalaxie des profondeurs du vice où les clefs à molette tournent leurs rotondités postérieures vers les pigments à poil dur comme le pinceau qui reluque les cheminées d'usine sur les rebords des fondrières, borderline sans bordure et sans ligne hors les rails que sniffent les pogroms de la déréliction. Tambour-major qui entend plus, une gare sans chef siffle les départs des trains qui par trois fois enguirlandent les petits matins chagrins comme Tintin au Tibet ou Objectif Nul et, dans la caresse des ventilateurs éteints, s'étend une merveille de gangrène constellée de ruines magnifiques, de poubelles de diamants et d'autres parures délétères dont se couvrent les orties chaudes des systèmes acrobates des univers mathématiques.

samedi, 13 décembre 2008

UNE HISTOIRE COMME UNE AUTRE

Désert de l'heure qui tourne
Pour la quête du glaïeul noir
L'amour promis à une brune
Dans la campagne de Maria

Le sang et la lumière
L'hospitalité du palmier

Crime et châtiment
Des aventuriers au pont carré
L'homme s'est retrouvé
Dans la foule horrible

DEVALUATION

Personne ne mesure en poésie
Sinon la démesure
Des alchimies d'outre-rien
Et des spectres d'ambulance

La danse règne en maîtresse
De l'héroïsme pour un sourire
Valse boléro ou tango
Suivant le panache et les mots

Rien n'est cruel au demeurant
L'interprétation seule ombre les rangs

BUTTERFLY BOP

La minute papillon est un cil
Qui ne tremble pas
Sous le regard

Elle se déguste allègrement
Au milieu de fruits frais
Et de tranches de rires
Cristallins comme du miel
De jeune fille aux larmes vertes

La minute papillon
Une respiration d'avant-garde
Sur la corolle d'un edelweiss
Au-dessus des nuages

EXPRESS TO MIDNIGHT

La vie ne se préoccupe pas
Des mesures et nécessités
Que la contingence du désir
Impose aux ombres du dépeuplement

La vie laisse chanter le venin
Par l'entremise de flocons
Qui voient dans un sourire
L'inanité d'une réunion d'étoiles
Souhaitée par la fragmentation

L'espace est ouvert depuis toujours
Pourquoi donc vouloir ajouter de présumées ouvertures
A ce qui ne connaît pas le clos

RUN RUN RUN (OU RHUM RHUM RHUM)

D'abord
Et d'abord seulement

On s'en fout

Cinquante siècles de littérature
Ne valent pas plus qu'une seule seconde
De poésie

La neige est blanche
Dit le regard de l'arc-en-ciel

Chacun son surf dans la ronde
Des marrants assis

UN(E) GESTE AU CLAIR

Il est des mots suspendus
Comme des flèches arrêtées
Ou des pendules verticaux

En apparence

Il en va des larsens
Comme des feedbacks
Le mouvement prime le regard

Pluie incessante
Qui monte en surfant
Sans jamais s'arrêter
Et sans jamais quitter
Son insouciante immobilité

NACRE DES RANGEES DE POMMES

Faux-cils soyeux du sot-l'y-laisse
Tantôt naître dans la nue tôle
Brase les héros de mes fêtes
Fuite du temps fait qui émonde
L'aile des ponts de greffe en rond
Grand corps drapé sans tralala
Des coups de treille dans la ruche
Curry d'air qui pique l'enjeu
Puits des histoires d'huitres
Au dock se baise un crayon doux

mercredi, 10 décembre 2008

TOMES ET CARNETS D'ORANGE

Les folies cèlent les fils osseux
Dans les vols de nuit nettoyants
Braises de fêtes des héros
Montrant la défaite qui luit
Grêle d'orage des téflons
Les ponts corsent les grandes armes
Louche et ruse de courte paille
Haut du pic vert qui luge en Ur
Depuis hier soir nuit d'hiver
Au lock-out sans les oreillons

POULIES AU NOROIT DU GIVRE

Devant le sel qui bat l'ébène
Des franges signent l'allée d'indigence
D'un beat qui dédaigne les mous
De saouls missionnaires poissent les verres d'art
D'un pot dont les prix frais habitent la mare
Servant d'épaulette à la grille des jolis fruits
Paillasson du stupre des versets d'or
Sous des croquis la sueur dévore les décodables
Des scribouilleurs du biniou polaire
Portes cochères du napalm aux mini-angelures
Les outardes gélifiées deviennent des attentats d'aise
Malabars ou danettes du frigidaire fort en front

TEMPS DES SONGES DU SACRUM

Sol de feu en piste de fête
Les toits violents des dieux nubiles
Dégrafent les haies des vallons
Aimant tant la fraîche nuitée
Sillage grêle des fend-le-temps
Les écorces d'âmes en crampon
Raillent les peluches qui gloussent
Epluchures de livre ouvert
Des poivrières de rivière
Aux calbuttes des horizons

PLEIN FEU DES PLAINES

Ebénisterie du jour
Comme un pétale de palisandre
Ou un fruit vert et bleu
Dont la chair s'aromatise
En cascades d'opalescence

Tatouage du santal
Sur la peau de l'amoureux
Dont les colimaçons ellusifs
Repeignent des escaliers plats

Oeuvres de Dame aux clefs du lac
Spirales et arabesques
Ombres et lumières du Levant

ASSUMER LOL

L'Occident n'est pas pour les béats
Ils ont déjà si peu de choses à faire
Et si peu de temps pour les contempler
Qu'il n'en ont plus à consacrer à leurs névroses
Et autres agitations frénétiques
Des visionnaires de moulins

La richesse de coeur se trouve
Au bout des chemins
Quand on a tout rendu
Et surtout rien gardé
Des étoles de soie
Qu'on montre à la pavane

TRANSAT DES CONJURES

Fête du feu en solstice
Au milieu du bois violet
De l'allée des griffons

Minuit blanc
La grande fête comme sentinelle
Des égorgements et des conceptions

Bûcher des épousailles
Où les flux givrent
Derrière les paupières
Du tort ou raison

BONS SENTIMENTS

Chacun voyage comme il l'entend
Sur un bateau nommé Cuba
Ou un cocktail rhum-coca
Aux bulles sombres
En forme de regard d'ombre
Où le coca n'est pas blanc

Tous les guerriers
Sont dans le camp du bien

Tous

Sans exception

Il suffit de leur demander
Ils le disent tous

Choisis donc ton camp
Matador des arènes sanglantes
Tu n'as pourtant qu'un seul ennemi
Sur la plaza des toros

Il est vrai dit le sourire
Que l'aile des moulins
Est suffisamment voluptueuse
Pour attirer les Quichotte
En mal d'aventure ou de renommée

NULLE AUTRE QUE TOI

Etre un geyser
Assis sur la côte islandaise
Des pétales par milliers
Sur ses branches
Ou bien des lames
Aiguisées sur le temps
Cristallines à force
D'avoir été blanchies
Sur le rouge et le noir
Etre un geyser
En forme de lac
Sur lequel une danse

mardi, 09 décembre 2008

ABSENCE DE FRONTIERE

L'écriture décore la plaine
De chambranles en forme de cils
De décors voluptueux
Aux aspérités romantiques
D'alcôves en forme de gouffres

Avec du bois mort
Les indiens font des flèchettes
Enduite d'un curare
A retardement
Comme le reflet d'un sourire

Un damasquin de silence pourpre
Sur la porcelaine des nuages

TROUVER BAB-EL-OUED

Qaïs dessine des traces
Qu'il prétend être des mots
Dont il assure
Qu'ils ont un sens

Le lecteur attentif
Peut toujours gratter
Sous les écailles
Il ne trouve que du sable

Sable sur sable
Où donc est l'eau

LES COULEURS DE LA NEIGE

Tu es Qaïs ou Majnun
Selon que le sourire de Leïla
Regarde le Nord ou pas

En-dehors de ce sourire
Le désir s'appelle Eros
Un fils illégitime

Mais quel que soit le chemin
Le sourire commande
Et la neige règne
Sur les aurores boréales

DE L'IMPORTANCE PRESUMEE

Le feu taille les poètes
Dans le bois dont la pluie
Fait des bûchers gracieux
Sur lesquels repose la neige

Les ennuis peuvent venir
Ce qui doit être sera
Dans les bandes dessinées
Ou les livres d'histoire

Jusque dans le film
Mon nom est Personne

WHAT'S REAL, PUSSYCAT?

Repeindre les cartons
Est affaire d'enchanteur
Ou de mage à la plume d'argent

Les fées ne sont malveillantes
Que pour l'audition fragmentaire
Une lettre entre harpe et harpie

Les majorettes observent
Les moutons sur la mer
Pendant que la cheerleader
Danse pour son homme

HISTOIRE DE CAUSER

Le poète aveugle
Ne vise jamais rien
Connaissant les subtilités
Des polysémies de l'oreille

Le poète muet parle
Sans rien dire d'autre
Que ce qui doit être dit
Et peut-être entendu

Par on ne sait qui
On ne sait où
Sans pourquoi ni comment
Mais avec le sourire

SANS OBJET PARTICULIER

Avant tout
Pas de pourquoi
Après tout
Pourquoi pas
Si on veut

Avant tout
Rien
Après tout
Toujours rien

Alors chanter

POLYBIOGRAPHIE

Toutes les facettes du prisme
Racontent la saveur unique
Qui se réverbère
Sur les parois des arômes
Et les cloisons odorantes

La main de Leïla
Qui égrène la semoule
N'a pas moins d'affection
Pour une graine
Que pour une autre

Seule l'oreille
Entend tinter les épices
Qui guident la plume du vent
Sur les torrents de la mousse
Ou les flocons de l'ivoire

L'ORGIE DES BOUILLOIRES

Le ciel des vents abat des veines
Thés fragiles des élégances
Signes d'embouts dans les mérous
Qu'emploient les soumissions arvernes
L'épris lien prose aux frais des mites de l'art
Servant les fripes sans vie qui rayent les pôles
Cent vies s'empalent dans la sueur des maisons d'or
Sur des cons qui fondent sous les crocs d'érable
Un pieu git au bon air des disques bleus
Pochant l'or des gerçures qui crèchent au paradis
Mort estourbie par les pattes engelées de l'outre-rien
Que l'offrande défriche sévère en bavette d'aile mâle

CELLE QUI PLEURE

Elle pleure des larmes de sel
Des cascades de soie
Des rivières de diamant

Elle pleure la joie
Des matelots du roi
L'élégance suave
Des séducteurs impétinents
Le torticolis macabre
Des brocanteurs d'opérette

Dans l'océan de ses larmes
La foudre dessine des armes
Des marbres de sucre moderne
Des typos d'arrière-garde

Et l'encre de ses mains
Chagrine les filles sérieuses
Haridelles craignant la pluie
Des imaginaires solidaires

Alors elle pleure
Des caresses et des baisers
De feu et de glace
D'ébène et d'ivoire

Et danse la pluie
De ses bras charmants
En corolles de velours
Autour des cobras de l'amour