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samedi, 27 décembre 2008

TYRANS SOUS LA PLUIE

Toutes les tyrannies
Sont des contes
Sur lesquels des soleils
Oblitèrent leur ombre
Dans l'affranchissement
Qui renforce leurs chaînes
De populations soumises
A de noctambules travaux
Dont les saveurs mordorées
Emmêlent les sens

vendredi, 26 décembre 2008

ENTRELAC

La muse s'appelle
Justice sans limites
Comme un parfum d'échafaud
Sur lequel une goutte de sang
Frissonne en souriant

Pas d'aridité dans le duende
Pas d'humidité non plus
La sécheresse des génocides
La fraîcheur d'un plein soleil
Absolument rien de romantique

MILLE ET UN SUICIDES

Shariar a écrit un livre ouvert
Aux pages vierges
La mort des femmes
Ne lui est pas imputable
La distraction et l'oubli
Dont elles font preuve
Sont seules à incriminer
Sharzad est la seule à voir
A quel usage est destiné
Le livre de la vie

BLACK AS WHITE

Miel ou fiel
Suivant les souhaits
De qui la regarde
Et se l'approprie
La voix de l'eau
N'est que transparence
Aux yeux de celui
Qui trace des cercles
Sur le velours d'un lac
A l'allure paisible

OCEAN'S TWELVE

La mer est une femme
Dont la beauté dépend
Du point de vue amusé
De son admirateur

Sous la mer des chemins
Conduisent hors de la mer
Sur une île merveilleuse
Aux allures de continent

Les autochtones y cultivent
Les chants de la foudre
Qu'ils récoltent en hiver
En buvant à sa source

jeudi, 25 décembre 2008

BALISTIQUE DE L'ARCHERIE

Dans les armées cataleptiques, l'artillerie est affaire de nains, aux forges sélectionnées pour leur capacité à produire des jus d'argent aromatisés aux senteurs d'agrumes. Issus d'une agriculture biologiquement neutre, les canons contemporains utilisent des munitions à l'update ignoré l'instant précédant leur apparition en coeur de cible, obus transsexuels, balles charnues couvrant l'exosquelette aux bombardements d'arrière-garde des post-modernités ultra-instantanées, missiles de croisière, de préférence coeur-oreille, mais pouvant être dotés d'innovations sensuelles aux arpèges dévergondant toutes les antiquités sur lesquelles planchent les instituts et laboratoires. Les mutations transgéniques ont vu l'apparition des cavaleries delphinidés, genre d'avisos furtifs dont les vols et transgressions déstabilisent les pouvoirs mégalomanes en place dans le flux des marées de soufre que cultivent les agents oranges des réactions épileptiques. L'eugénisme rigoureux épile les constellations, écimant les pieds de cristal sur lesquelles reposent, suspendus, les phénomènes poétiques aux vapeurs odorantes comme une pluie de velours sur les reins de satin que l'aurore incendiaire exhibe le long des trottoirs de la déréliction. Cosmétologie du boréal, la poésie est une vieille catin, dont le sourire édenté de jeune putain et la croupe nonchalante, revitalisent les accros de l'hormone de croissance en redressant sans complexe la bandaison pourpre des petits matins d'un carburant à la sexualité torride de fraîcheur sylvestre.

SUR L'ANNEAU DES MERS

Celui qui rentre
N'est pas celui qui part
Emondé par l'acide
Des aventures du sucre

Celui qui rentre
Ne connaît que la satisfaction
De voir le monde
Paisible et sans souci

Personne n'est jamais parti
Nul n'a quitté le port
Où il revient
Pourquoi donc faudrait-il s'en faire

mercredi, 24 décembre 2008

UN REVE SANS OREILLONS

C'est Noël tous les jours
Quand le temps meurt
En réincarnant un étranger
Sur la plage de Nowhere
Où rodent les arômes du feu

La nuit s'envenime
De malice en sourire
Une cuisine allégée
Aux émincés de candeur
Qui rissolent en plein coeur

Du coton sur la tige
Du blues au creux des paupières
Un rock'n'roll sans armure
Et plus de poule ou d'oeuf
Pour meubler la discrétion du silence

Juste un affleurement de soie
Sur un téton humide
Enlacé par une échancrure
Qui tamise la volupté
Des senteurs envoûtantes

UNE DANSE POUR RUMI

Renaissance
Comme le baiser de l'amante
Comme la caresse que l'aimante
Reçoit sans rien demander
Dans la douceur des bras
Qui laisse la joie
Affleurer sous les lambris
De cieux disparus
Dans un torrent d'effervescence
Sur la plaine des reflets

UN ANNEAU POUR LA LUNE

Des vibrations pointent
Un temps de moins que demain
Laisse donc aller la valse
Sur les tisons ardents

Plante des ailes
Sur la douceur extrême
Au missile comme à la lyre
Un chant joyeux qui guide
La balistique des flous étonnants

Et nous sommes des fous
Des hallucinés grave
Comme ils disent
Dans les rêves bleus
Des confédérations provisoires

Mais nos chants sont sans limites
Comme les champs où nous semons
Les germes misérables
De la flamme des brûlures
Qui enchantent chaque seconde
Où nous lisons ces mots stériles
Dans un coeur où les fleurs
Sont la nourriture incessante
De fraîcheur et de feu

LAGON SOUS LE VENT

Caravane dans le désert
Des papillons multicolores peuplent
Peuplent un ciel de mirages
Pendant que les bédouins festoient
Autour d'un agneau à la broche

Et on danse et on danse
Des tziganes à la guitare
Des reflets d'argent en arpèges
Des filles sauvages sous la main
Pour le plaisir comme pour rien

J'aime ta danse
Ma libellule
Aux sarment carnivores
Comme un soir de pleine lune
Aux bras étonnamment ouverts

Je vois dans le ciel clair
L'étrange reflet de mes yeux verts
La rosée fraîche sur ta peau
Et le Tage en plein milieu
D'une île blanche nommée Bornéo

LA CITADELLE DU SABLE

La splendeur du château
Est un monde sensuel
Construit par une image
Se prenant pour un dieu

Empli de merveilles
Régi par les vents
Du bien et du mal
Une balance non tarée

Les cités tombent
Sous les coups des héros
Sur l'île blanche
Est le temps du repos

mardi, 23 décembre 2008

SUR UN AIR DE JAVA

Tout doit disparaître
Dans les flammes
Ou dans l'eau
Des raz-de-marée
Dans les tornades
Ou les tremblements de terre

Alors gaiement massacrons
Egorgeons les pléonasmes
Violons les grammaires frigides
Polluons les syntaxes outrancières

Rien n'altère jamais
Le sourire des plaies béantes

LET THERE BE MOVE

Et sculpter des yeux
Sans un mot juste en souriant
En écoutant la robe
Dessiner des faisceaux lasers
Et des arabesques

Une jeune fille assise
Au faîte d'un cerisier blanc
Pendant que tombent les mondes
Dans la légèreté de sa danse

Des plumes et des canons
Des bombes sexuelles
Comme de doux sanglots
Des atrocités merveilleuses
La douceur des massacres

Va t'en donc savoir
Quelle est la couleur du vent
Que ton oeil applique
Sur un texte transparent

L'alizé et son royaume
N'ont aucun secret
Dans l'essaim des odeurs
Qui remuent sur la main

LE PLAISIR DE DETRUIRE

L'ordre social comprend
Aussi sa propre destruction
Dans sa manifestation tripartite

Détruire
Rien de plus jouissif
Pour les évadés des mastabas

Détruire
Sur les ailes des vents
Où poussent des champignons atomiques
Armés de fongicides merveilleux

Le neuf ne surgit
Qu'à l'instant où les planches pourries
De l'ordre ancien
Sont exterminées sans pitié

JUSTE ECOUTER

Les enfants sont aussi informés
Que les adultes lecteurs
A chaque époque son support
A chaque temps sa poésie
Sous n'importe quelle forme

Qu'est-ce que ça peut faire
Un autre monde brille
Sweet about me
Dans les versets qui luisent
Sous les jupes des filles
Dans le vent de l'hiver

S'il suffisait de lire
Platon n'aurait pas écrit
D'ouvrages sur l'invention
Et l'usage de l'écriture

S'il suffisait de lire
Le silence sourirait
Sans faire de remarque
Sur le temps qu'il faisait hier
Mais en jouissant d'aujourd'hui

lundi, 22 décembre 2008

LES VIERGES ROUGES

Histoire de sourire
Et de crisper les dents
Des pièges à loups


Un beau matin
Le jour se lève guilleret
Le couteau des sacrifices
Piaffant dans son étui

Mille femmes sur une estrade
Dix mille viols dans les airs
Et du sang sur la pyramide
Caressant les pierres
Jusqu'à inonder le parvis

La lumière peint du rouge
Sous le soleil de minuit
La jouissance est le fruit des meurtres


Les mondes du plomb s'horrifient
Dans les lectures rustiques
Des floraisons d'innocence
Que le non-advenu érige
En guise de sémaphores
Ou de clin d'oeil

HARD ROCK

Beauté des terres désolées
Que la lumière abreuve et peuple
D'envergures sans mesure
En semant ses reflets

Des pinceaux dans les mains
De la couleur sur la langue
Des arômes dans les yeux
La saveur vient du souffle

Beauté du rocher
Du buisson
De l'artère
Du sang sur le pavé

LA NUIT DE L'OPALE ET DU JADE

Des chars patrouillent
Le long des boulevards
De villes calcinées
Le plastic seul survit
Dans sa respiration artificielle

Bombardiers dans les airs
Aux munitions effervescentes
Et inutiles
Pas trace d'un chat
Même carbonisé

Quel est ce monde défiguré
Comme un timbre-poste mal affranchi
Peut-être un ersatz de rêve
Qu'on appellerait réalité
Par défaut

Des adieux sourient
Au tranchant des silex
Les armes bactériologiques sont prêtes
Le temps des mutants
Signe des autographes
A grands coups de bacilles

Cyborg aux mains tranchés
Des lignes de feu en orbites
Polarités des rubis sur les ongles
Des saphirs sur la langue

Un front pâle sculpté
Dans le feu des émeraudes
Des dents de neige
Topaze et onyx en éventail
Artifices pleins pouvoirs

Un diamant découpe la fenêtre
Sur des plaines de jaspe
Ouverture des soutes à bagages
Pollenisation chromatique
Déversez les arômes

Voici le grand chapiteau
Des overdoses gris argent
Aux chromes incendiaires
Sur des tapis de décibels verts

FLOU FLOU

Voir flou
C'est voir artistique
Sortir du nombrilisme aigu
Qui agite les forêts

Voir flou
C'est peindre
La vie en rose
Soit donc
En sa couleur naturelle

N'en déplaise aux géomètres
Dont la folie a inventé
La précision des aliénés

L'AMBRE DU FLOT

Suivre des traces
Qui excèdent les chemins balisés
Des préfabriqués insensibles

Suivre des flots sans balises
En-dehors de l'écume
Qui bavasse sur les plages

Rien à suivre
Pour la mécanique
Si ce n'est ses propres rouages
Qui croient en leur propre mouvement

Alors qui suit quoi
Et où donc s'opère ce suivi

VA SAVOIR

Maintenant on sait qui c'est
Le lutin au venin câlin
Qui perche au coin du romarin

Maintenant on sait qui c'est
La fille au manteau de plume
Aux yeux argentés qu'allument
Les brûlots de la brume

Maintenant on sait qui c'est
Même si on ne sait pas le dire
Autrement qu'en poésie pur plaisir

S'ENVOLE LE VENT

La lune aux yeux d'argent
Danse sur les mains de pluie
Que sèment des plumes
Au vent soyeux qui berce
Les jupes d'harmonie

L'ombre crée le clair-obscur
D'une caresse en arpège
Pour un solfège de santal
Dans les couloirs du rêve
Aux baisers tropicaux

FESTIN DES DIEUX

Aucun limite n'existe
Pour la démagogie régnante
De l'esclavage et du profit

Dans ses pauvres langages
Elle invente de frustres mots
Pour parer l'inconscience

C'est méchoui tous les jours
Pour les volontaires embrochés
A la saveur morte
Des salives du plomb

PATCHWORK ET MONOGRAMME

L'échange pour symbole
De l'intérêt comme permanence
De toutes les activités
Motivation unique
De tous les actes
Quels que soient les noms
Qui décorent les couvertures
De couleurs criardes
Tentant de rehausser
Des noblesses fictives

dimanche, 21 décembre 2008

SUR UNE PLAGE TURQUE

L'enfermement est un thème
Résumant les guerres de siège
Du point de vue de l'assaillant

Béliers ou balistes
Catapultes ou sapeurs
Il manque des armes
Ou des guerriers motivés

Comme une histoire de taureau
Suspendue à un fil souriant
Dans les mains d'une femme

CHANTER EN BRAILLE

La langue parlée par tous
Vole en-dessous des tours
Au plus profond
Des souterrains de velours

Comme une rivière transparente
Elle imprègne les tissus
De légendes inattendues
Et de magie sans histoire

Cristal de pluie
Elle abreuve de son feu
L'inextinguible soif
Que les sentinelles portent en pendentif

samedi, 20 décembre 2008

UNE HISTOIRE DE LA FUMEE

Un Minotaure trône sur une arène sanglante
Violant la virginité des terres
Une femme couronne un enfant
Qui naît à la mort du tyran

Une seule femme est fidèle
Et garde le feu
L'enfant devient un homme
Quand sa mère se dévoile

Toutes autres formes périssent
Aux seuls yeux qui voient

OVER

Dans les collines
Dansent des ombres
Aux armes effilées
Comme des pages blanches

Des faunes et des dryades
Des loups et des serpentaires

Sur des mers en furie
Le corail glisse impassible
La paix des génocides en bannière
Encore chanter des sourires

SURFING FLIRT

Les légendes se nourrissent
De l'électricité des homicides
Une pédale d'effets sonores
Aux propriétés fongicides

Eruption continue de lave sans effusion
L'apoplexie génère des torrents d'abstraction

Les héros se forgent à la main
Aux colliers décorés et aux yeux peints
Cobra verde

Du sang qui ruisselle
Lumineux
Sur des tranchées sans appel

Un seul son
Distorsion
Et mille histoires en un couplet

Dans la vallée de la mort
Des cavaliers aux montures de feu
Sillonnent un ciel d'avalanche
Au sons des bombardements pervenches

RELIRE DANTE

Les pires horreurs
Toujours
Dans les mondes du plomb
Où les collabos
S'appellent tout le monde
Jamais ne se révoltent
Les classes moyennes
Jamais
Mais elles ont la décence
Et le savoir-paraître
Jusqu'au bout des ongles
Sans étendre les doigts

EN DIRE DEUX MOTS

Faire le ménage pour l'écrivain
Consiste uniquement
A devenir poète
Ecorcher la buée
Qui encombre la forêt
Sarcler les oiseaux et les vents
Apprendre à faire du plomb
Autre chose que du plomb
Ou faire tomber les murs
Qui empêchent sa croisière
De faire tomber les cités
Et de découvrir le secret de l'eau

COMME UNE OPALE

Les femmes aiment le son
Des robes qui tournoient
Le long de leurs jambes
Allumant ce qu'elles croient
Etre un incendie
Qui pourtant leur préexiste
Dans la chaleur d'une paume
Où le vent s'enthousiaste
Sereinement en lui-même
Des essaims de couleurs
Qu'il dissémine allègrement
Sur l'écran de ses nuits

FRATRIE DES PLAIDS

Café moulu sans rendu noir
Au cerneau des fumées par terre
Cent soins pour un repas sans pied
Hument les pôles par la vie

Dégondant les émois du vent
Un revers de blonde aux amers
Pille les arts par la commune

Vie d'inversion en floraison
Grillant la lande en un croissant
Couché sur les brins des goujons

- M.M -

Monsieur aime
L'oeuf en meurette
Que madame en coquette
Porte comme un diadème

Madame aime
Les robes des rimes
Au parfum d'hallucine
Qu'elle se fait elle-même

Monsieur aime
Les renverses du même
Qu'Hélène déchaîne
Dans les froufrous de sa traîne

Madame aime
L'aisance de monsieur
Du soleil plein les yeux
Sur les docks de Brème

LES PLATS TRES FRAIS

Livre bourru moulant du noir
Les terres voguent sans fumée
L'or pas pris prend soin de son pied
Au poids ravi par une épaule

Grand émoi sans vendre un seul mot
Au harem où le vers abonde
Déplié comme un art de brame

Le vert invite les saisons
En guirlande sans aucun sens
Sous les babouches des bourgeons

IAMM

Madame aime
Les yeux sous les poches
Pour envenimer l'approche
Des torrents de je t'aime

Monsieur aime
La sculpture des étamines
Aux doigts qui s'animent
Dans les blancs de carême

Madame aime
La morsure qu'elle essaime
Quand elle joue Papillon
Au grand bal des larrons

Monsieur aime
Les doux seins de madame
Qui incendient le macadam
De leur parfum à la crème

MANDALA DE NUIT

Trois billes d'opale
Jonglant avec le temps
Dans des toilettes
Aux arômes de blanc

Deux nuitées pour un solo
Une évidence en plein charme
L'étendue à perte de cécité
Dans le ressenti de l'audace

Un salto immobile
Fixité du décor
Mouvance des cils
Coloris inutiles

LES AILES FRAPPEES

Un fondu noir pour rendu libre
Grave les terres sans fumée
Pas polisson sur le papier
A poil sans gravité ni pôle

Vise moi entre ce grand môle
Où verdit le dos de nos mères
Amarrant l'envie de départ

Le vers élève des boissons
Qui saillissent l'essence gaie
Pour des bouches gorgées de son

HORS MASCARA

Sous nos yeux
Des parfums s'enrubannent
Dans des valses sans fin

Sous nos yeux
Pourtant
Juste la neige
Et juste en-dessous
Une légère étincelle

Sous nos yeux
Des larmes de satin

M%M

Monsieur aime lire
Aux toilettes de madame
Quand madame a des ailes
Aux fesses sans selle

Madame aime
Monsieur en papillon
Posé sur son revers
De princesse

Monsieur aime
La verrière de madame
Etendue essorée
Comme une crémaillère

Madame aime
Le long silence de monsieur
Qui fait frissonner l'allumette
Quand elle craque ses deniers

PARA DES PERLES

Fonte des fonds de tiroir nu
Un lutin fume un bug gras d'air
Delight l'arpion sans panacée
Grève la grande voile à pôle

La valise à l'os se gourmande
En dose de verre d'ivre mer
Par un temps de vide palan

Des cerveaux élevés buissons
Se grise d'aisance en taillis
Où rient les cris des rouge-gorge

DOUCEUR TACTILE

Un vert flouté
Sous le revers
De la nuit de verre
Dans ton soulier de satin

A l'envers
Je dépoussière
Tes manières
Libre comme l'air

Un souffle clair
Sur le vert tendre
Des chemises de soie
Aux ourlets de tendresse

Coule la joie
En fines gouttelettes
Qui ambrent la peau
D'un halo de vers sans frontières

ET MÊME

Monsieur aime
Quand madame fait sa toilette
Dans les charades
Qu'elle tresse

Madame aime
Quand monsieur sans cravate
Vire les invités
Pour admirer sa poule

Madame aime
La verrière sans buée
Sans robe de soirée
Pour tricoter son jardinier

Monsieur aime
Le chant des jardinières
Dans les bras des bluettes
D'avant-guerre

M & M

Monsieur aime
Les jambes de ma dame
Compas qui dessinent
Des airs de Thierry la Fronde

Monsieur aime
Rouler l'habit de ma dame
Sous la voûte déesse
Au gré de la main

Madame aime
Etre une fleur d'étincelle
Dans le coeur de la nuit
Qui reverdit de pâleur

Madame aime
S'étirer sous la caresse
Au téton durci par le feu
Sous l'ondée qu'elle verse

NE RIEN COMPRENDRE

Un homme et une femme
La seule histoire
Qui ait jamais existé
Un homme intangible
Une femme polymorphe
La clarté d'un regard
L'aurore de tous les printemps
Du sucre pour dauphins
Un enfant pour diadème
La mort au fond des yeux

CUISINE LIGHT

Aujourd'hui c'est mercredi, jours des chevaux et des cheveux, qu'on tresse en étoiles d'harmonie ou en toile de Jouy suivant les désirs cocasses de la lubricité en bottes de douze lieues ou en solde d'hiver sur les comptoirs enjoués de la libération des femmes, réduites aux langueurs d'esclavage à grand feu, ne pas réduire surtout, que ça mijote comme savent le faire les omelettes norvégiennes quand elles font du ski à rebours sur le granit de neige qui décore les oeufs à la coque décapités en le charme torride de petites cuillères trouées par l'émotion sanguinaire des colchiques qui pâturent sur les alpages où se nourrissent les coussins paraplégiques de leurs empathies transversales dans les moussons d'avoine qui s'abattent sur les vallées de fer dans lesquelles d'humbles dynamiteurs étudient la métallurgie d'arc-en-ciel en scrutant le fond sans fond des brocantes, des cimetières ou des parcs de traction. Le petit train tortille ses colifichets sur des galaxies de mercure, peignant des clitoris en feu sur le revers des rêves, caressant des seins tranchés en rondelles d'ananas transgénique, élaborant de nouvelles cyprines dans des alambics en forme de cônes de glace ou de carottes transpolaire, pur vice de pervers au regard émincé par les cécités bouillantes des sexualités de l'iridescence qui transpalent le velours des pelouses monastiques pour créer de la pulpe d'artichaut qu'un curry d'oxygène à faible densité transmute en bijouterie fantaisie ou en maquillage transparent.

FLEUR D'IRIS

Vert mystère
Comme une danse de nuit
Sur la peau du vent
Bercée par des doigts habiles

Vert mystère
Comme un baiser de feu
Sur la pulpe d'une pèche
Aux senteurs de délice

Danse encore
Dans l'espace des mains
Qui parcourent ton ventre
Pour en extraire les saveurs

LA PURETE DU MENSONGE

Voir ce qui ne peut être expliqué
Demande une certaine dose
De sang-froid et de flegme

Regarder d'abord ce qu'est comprendre
Regarder ensuite ce qu'est expliquer
L'un n'allant jamais sans l'autre

Eclater de rire
Puis sourire
Et laisser les filles danser

DESSINER LE MATIN

Les constellations dansent
Au petit matin
Sous les lèvres humectées
De fraîche rosée

La danseuse sourit
Et dans ses yeux
Brille la caresse
Des étincelles lutines

Son ventre tourne
Ses hanches vibrent
Pendant que se dresse
Un téton ému par une brise légère

Et volent les robes
Sur des nuages verts
Que les feu-follets
Enluminent gaiement