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mercredi, 31 décembre 2008

FOLLOW THE STREAM

Pas la peine de sauter
Juste se laisser porter
Les mains ouvertes
De préférence
Quel que soit le paysage
Qui défile en reverse mode
Sur des torrents noirs
Parsemés de blocs d'anthracite
Que zèbrent des boules de feu
Ou des éclats de mortier

HOLLAND YARD

Des discours enrubannés flottent
Dans les haubans et les vergues
Hantées par des voiles
Dont il n'est nul besoin
De se soucier
Dans le chant qui étreint
Le fanal ou l'amer
Qui chante l'amour
Comme un feu sans flammes
Où depuis demain
L'écho répond à la question
De savoir qui est l'autre

PLANETE CULTURE

Les soleils insoumis
Font sourire les poètes
Dans ce monde désuet
Où des fossiles cramoisis
Se prennent pour des rois

Pas un pour percevoir
La subversion instantanée
Du mot soumission
Qui fait blêmir les libéraux
Des darwinismes d'avant-garde

Les soleils commentent volontiers
Les textes qu'ils croient comprendre
En censurant ce qui ressemble
De près ou de loin
Au moindre son poétique

RIEN N'EST NECESSAIRE

La poésie ne mérite
Aucun commentaire
Et surtout pas ceux des sourds-muets
Qu'aucun vers ne dévore
Qu'aucun feu ne brûle

La poésie ne mérite
Aucun commentaire
Elle mérite juste des yeux brillants
Comme des fauves aux abois
Devant une oasis meurtrière

La poésie ne mérite
Que des mains disponibles
Des coeurs ouverts
Et des cerveaux vides
Aux couleurs irréelles

PIF GADGET

Le temps d'aimer
Se sent tous les jours
Juste en regardant
Les mots qui sortent de la bouche

Le temps d'aimer
C'est de la cyprine en fusion
L'implosion de douceur
De toutes les érections

Sans se brosser les dents
Exhaler des rayons de miel
Butiner les fleurs du napalm
Dans les faubourgs du temps perdu

Le temps d'aimer
Permanence implacable
De la sentinelle obsédée
Par l'inextinguible soif étanchée

SIMPLE COMME BONJOUR

Le monde est simple
Comme le sourire d'un enfant
Devant un paquet de billes
Ou une console de jeux

Le monde est peuplé de rêves
Qui sans cesse parlent de trêve
Sans faire le moindre geste
Pour stopper leur diligence

Alors ils meublent leur carrée
De tentures fluos
Ou de pastels vanillés
Comme une femme son intérieur

De fabuleux livres doctrinaires
Fournissent donc des enluminures
A celles que le semtex effraie
Par son côté rigoriste et insouciant

FÊTES DU VENT

Tous les excès sont permis
Et pour l'amateur de panorama
Tous sont ordonnés
Dans le désordre ou dans l'ordre
Suivant les points de vue partiels
D'une fête permanente
Où les vents projettent
Cils et paupières
En une farandole sereine
Qui meuble les confins

DEPENSER EN MUSIQUE

Les arts sont des langages
Qui esquivent la préhension
Des systèmes mécaniques
Même fondés sur le Nombre d'Or
La musique n'échappe pas
A cette ambiance merveilleuse
Qu'il est inutile d'essayer d'asservir
A des justifications aussi sérieuses
Qu'une journée de Novembre
Alors même que le printemps
Inonde de ses frasques
Le ressenti de la clarté

SINGULARITES SOUTERRAINES

Le temps ondule
En cercles octogonaux
Faisant vaciller les lignes molles
Dans les mines que le plomb
Peuple de saturnisme
Et où seuls survivent
Des nains elfiques
Aux longues barbes
De plutonium enrichi
Par la disette et le fun

NORD TONKIN

Une jonque à la voile verte
Perce le petit jour
D'un lagon boréal
De sa coque effilée
Par les tempêtes de la soie
S'évadent les parfums
De crépuscules éteints
Et de nuits blanchies
A la chaux vive
Libéralités des palais
Où les goûts n'ont plus cours
Dans la saveur solitaire de l'arôme

mardi, 30 décembre 2008

TOURNOYER

Et tourne le manège
Des moulins que la mer
Expectore sans vergogne

Et tournent les yeux du vent
Dans les corsages désunis
Des velléités travailleuses

Et tournent les gyroscopes fabuleux
Sans se soucier des cathédrales
Que de malandrins bouquinistes
Elèvent à des rangs
Dont nul n'envisage
L'absolue grotesquitude

CARROUSEL DE FEUILLES BLANCHES

Au grand feuilleton
Des librairies volatiles
Des plumes versatiles
Peuplent l'oxygène fulminant
D'érotiques transhumances
Aux clichés impénitents
De vacheries d'avant-garde
Tons aigrillards de muletas
Pour Minotaure volontaire
Du manège infernal

JEU CALME

La bouche peut s'offrir
A la terre
Sans essayer d'imposer
La force de son baiser

L'eau et le feu se marient
Dans l'aérodynamisme
D'une caresse immobile
Au rayonnement infrapourpre

La cyprine est fruit d'un rubis
Fécondé par des sèves irréelles
Dans le charme tranquille
Du brillant de la perle

ROND POINT DES CHAMPS

Au royaume de la lenteur
Les éclairs sont de loin
Les plus inoffensives munitions
Que le déluge invente
Pour désherber les plages
Des caillots qui encombrent
La poussière des librairies
Où d'aimables fanfreluches
Lisent du sens
Giratoire de préférence
En refoulant les interdits
Que la jouissance adore

LE BEAU DE LA RUCHE

Les ballons à l’hélium
Manquent cruellement d’artillerie
Hors les ciseaux qui découpent
Leur silhouette dans le filigrane
De leurs librairies de saveurs molles
Rien ne lasse les bannières
Qui font claquer le vent
Dans d’improbables caresses
Que réinventent en souriant
Les chants de l’impossible

LIGNE A LA POINTE

Il y a toujours
D'ambitieux libraires
De ceux qui poussent les trains
Ou élèvent des mausolées
Pour croire sérieusement
En leur propre histoire
Que les trolls émasculent allègrement
Dans l'immaculé parfum de lambris
Qui imprègnent leurs stances
D'un langage abscons
Pour les sérieux scolopendres
Des faubourgs de la buée

COMME L'ENTRAIN DANS UN LIVRE

Les trains avancent
Comme des furets
Dans les librairies obsolètes
Où des lapins blancs s'amusent
A traquer le vent
Dans d'innombrables sortilèges
Danse du ventre immobile
Des naïades plein les mains
Pour peupler les mares et les trous d'eau
De sensations de cardamone
Et d'elliptiques mirages
Aux armes satinées d'émerveillement

EFFLUVE SANS TEMPS

Quand les perles des colliers
Sont d'ambre et de souffle
Qu'elles caressent légèrement
Le cou gracile qui s'abandonne
Le temps suspend ses caresses
Et le vent s'enveloppe
De diaphanes sourires
Qui font s'émouvoir
Le velours de la peau
Le sang se fige à l'écoute
Des frissons qui parcourent
Les pétales sensitifs
De la douceur
Tandis que d'inconnues cyprines
Affinent délicatement
Les ressentis translucides
Qui émergent en corolle
Comme un pollen de soie
Au milieu de savoureux embruns
L'heure est au roulis somptueux
Des hanches impassibles
Qui s'éclairent harmonieusement
Dans le vibrato sylvestre qui résonne
Au centre des clairières

SAGA DES CITES D'ECUME

Les librairies vikings
Regorgent de fabuleuses
Peuplées de vipères
Et de marteaux aussi concasseurs
Que les lances sont frémissantes
Dans le galop des chevaux
De Freyja la blanche

Le peuple des rats trouve
Sa place sans problème
Dans les trous du linoléum
Que le chaos met en lumière
Pour les ordinaires féeries
Que trolls et lutins organisent
Dans leur absence de domicile

Sur la plaine étincelante
Nul endroit où fuir
Pas de gruyère pour planquer
L'outrage et la calomnie
Derrière des rideaux de fumée
Qu'un léger mouvement d'épaule
Dévergonde sans complexe
Des pales des ventilateurs

SCARIFICATIONS MARITIMES

Les miroirs ne pardonnent rien
Ils reflètent juste les courses
Des ombres sur la mer
Sloops au gréement si léger
Qu'un rien les envole
Sur des paraboles effrontées
Où leurs canines se frottent
A la toile émeri
De leurs propres mensonges
Que le vent balaie en riant
Sous la neige que des enfants
Caressent en voluptés insolentes

LIBRE AIRBRITE

Il en va des librairies
Comme des chants d'épopée
Chaque navire porte son lest
De l'hydroglisseur au cargo ventru

Il est des librairies
Où l'on rencontre des héros
Dresseurs de chevaux
Ou tombeurs de murailles
Indiens aux yeux clairs
Ou archers sur dauphins

Il en est d'autres
Où la chasse au phacochère
Peut présenter des aspects ludiques

Il est aussi des promontoires
Où l'alizé brasse l'utile
Des constipations aux arômes charnus
Qui croit en des profondeurs
Encensées au pur jus d'écume

Dans ces latrines insoupçonnables
Les armes sont plutôt inopérantes
Le balai-brosse sied mieux que le glaive
Fort heureusement pour la polyvalence
Des espars du vent

DU NON-TISSE

L'histoire du nu
N'est pas pour les possesseurs
De livres ou d'histoires

L'histoire du nu
Est une panoplie de guerrier
Spécialisé dans la débauche

L'instant d'un regard
Posé sur les labeurs
Qui s'épuisent en vain

L'histoire du nu
C'est une femme implacable
Qui écorche les sarments de la brise

DE PORT EN PORT

Encré au Vallon des Offes
Devant une pizza aux supions
L'étrange bateau ivre
Rêve des armes
Qui décorent les murs
Des Arcenaulx
Dagues et poignards
Pour corps à corps
Ou coeur à coeur
Suivant le bon vouloir
Des alizés sans brise
Qui caressent le temps

SANS POUDRE ET SANS REPROCHE

Le nègre est toujours analphabète, qui devine sans problème que tout est dans l'Aleph et qu'il est inutile de s'emplafonner une injection aux solvants de poussière en gravant des adjectifs pseudos-réels mais, en fait, totalement surréalistes, sur les battements de paupière que l'air étouffant du large enivre aussi bien qu'une sucette à la méthédrine non synthétisée. L'incompréhensible règne sans conséquence et en total épanouissement, n'en déplaise aux névrosées des chiffres abscons pour qui les mathématiques libidinales renvoient toujours aux calendriers grecs ou aux idées de Mars, volonté téméraire des rois qui pataugent dans la semoule de couscous aromatisée à la salsa flamboyante que le sel dépose sur les plaies. Se déchirent les griffes des parcs d'attraction quand, d'un coup de baguette magique, la fée électricité réinvente le chauffage glacial à la mousse de coriandre, laissant poindre la libido des virginités d'autre part bien qu'ici, une émulsion sur un téton, un riff de Telecaster sur un contrepoint de slow death, la flamboyance du groove en arpège des clefs de voûte que repeint en permanence le mouvement des balances sans overdub. Puzzle complet, un fragment d'abondance sourit devant les mines imaginaires qui tracent des rotondités symphoniquement silencieuses de leurs yeux abasourdis par le toucher polarisé des mots qu'une grenouille atomique laisse essaimer sur un nuage de vapeur transgénique, histoire de lancer un téléphérique souterrain sur les pentes planes d'une journée sans souci.

lundi, 29 décembre 2008

EPOPEE DE LA SEVE

Les assassins sont l'essor
Hors du meurtre juste l'effort
Du pénible et du laborieux
Pour les amateurs volontaires

La jouissance se transmute
Suivant les formes de plaisir
Que d'habiles propiétaires
Réquisitionnent dans leur ost

Sniper solitaire
Est le brillant
Qui sous le carmin
Elève des émeraudes

Jouir prend alors
D'autres teintes
Mirifiques nocturnes
D'un jour sans fin

FANTAISIE VAGABONDE

Le papier peint des prétextes
Se décolle à la nitroglycérine
Ou à la rasade de napalm

Image amoureuse d'une image
Pas d'iconoclasmie en vue
Rien d'incolore sous la dent

Les ouvrages sérieux laissent
Des preuves sans traces
Sur les marées de jaspe
Ou les faisceaux de silicium

FRAPPER LA MONNAIE

Le vent porte des plumes
Dans les rêves tendres
Des demoiselles de Rochehaut
Qui prêtent leurs jolies mains
Au désir satisfait
D'un ouragan assis
Duquel jaillissent insouciants
Des confettis de joie
En danse d'estampage
Sur les forages d'arc-en-ciel

LA NUIT DU FAUCON

Le titane peuple
La nuit multicolore
Des poètes aveugles
D'images indiennes
Au dégradé monochrome
Comme un uranium appauvri
Par les marées de sucre
Qui enveniment l'aurore
De parfums univoques
Et de saveurs sans pitié

DU CHANT ET DES AILES

Les oiseaux chantent
Sous la dictée
D'un souffle clair
Dont ils ne sont
Que les scribes indolents
Assis sous l'aile
Qu'une géante déploie
En voluptés souriantes
Sur l'écran solaire d'une nuit
Que la cécité rend claire

MAISON DE PAYS

Dans la maison du monde
Il y a des couleurs
Voluptés vibrantes
Des variations de l'argent

Il y a des saveurs
Multicolores par magie
Insouciantes de lucidité
Naturelles par artifice

Pas un gémissement
Là où trône le parfum
D'un sourire amusé
Sur de fabuleux chants d'étoiles

dimanche, 28 décembre 2008

A LA MESURE DU REGARD

Le chien errant
Trouve toujours
Le monde disgracieux
Preuve certaine
Qu'il ne l'a pas rencontré
Sur le littoral
Auprès duquel il cabote
Regardant l'ombre de ses cils
Défigurer le ciel vert
Et les couleurs du printemps

AU BON GRE DES MAREES

La mer brasse les marées
Pirogues et boutres dansent
Sur de vagues opinions
Qu'ils estiment grandioses

Les marées passent
Les royaumes tombent
Rien que du sable
Mer de dunes
Aux châteaux ensablés

Et le vent caresse
Les parfums d'outre-rien
Dans un sourire silencieux

COMMANDOS DES MATERNELLES

L'adoubement des transparences
Se passe de l'autorisation
Des chapeaux de paille
Ou des sous-vêtements de la nuit

Porte-plumes aux ailes de titane
Dans les fauteuils de feu
Des jardins du napalm
Les alluvions joyeux
Jouent des armes de soie

Gravure à l'ancienne
Empreintes de modernité
La touche de l'élégance

L'ADRESSE DE L'INCONNU

L'inconnu est juste
Un soupçon d'oubli
Il suffit d'un parfum
Pour que s'éveillent
Les sensations familières
Des alcôves discrètes

A la caresse de l'inconnu
La peau se laisse aller
Inventaire des papilles
Qui s'émoustillent au contact
Des sarments veloutés
D'un frôlement de sortilège

Nul besoin d'armes
Les mains ouvertes suffisent
A ébaucher des frissons délicats
Sur des mamelons émus
Qui n'en reviennent pas
D'apprécier ce baiser

L'ENCENS INNOCENT

L'agonie des sociétés
Est permanente
Depuis l'origine des temps
Violent combat
Qui agite les tourbillons
D'insensées névralgies

Le martyr est un témoin
Parlant ou muet
C'est sans importance
Aucune souffrance ne luit
Dans son regard affranchi
Des néologismes sémantiques

Derrière le signifiant
Trône la liberté déchaînée
Sans nul besoin
De justification signifiée
Un sourire virginal
Au creux des reins

DEVASTATION

Les couleurs sont des sons
Qui s'égrènent au fil incandescent
D'une lame de rasoir
Adepte des rails
Dont les confluents parallèles
Décrivent des orbites
Sur lesquelles la saveur pourpre
Grave des initiales mordorées
Aux entournures blanchies par l'étonnement
Des translucidités plastiques

Les saveurs mauves de Venise
Quand la lagune touche à sa fin
Rayonnent sur des rayons de miel
Ou de pollen suivant le gaz
Qui les propulse en feux d'artifice
Dans les floraisons du napalm
A la cyprine étincelante
Favorisant l'inhalation plurielle
De la douceur barbaresque
Et sa luminescence étendue

ENDOSCOPIE DE L'ENCRE

Au dos des mots
Des cartouches de talc
Effacent les sens interdits
Et les giratoires indolents

Au dos des mots
Des baisers sans scrupules
Délient les noeuds gordiens
Reliant les noeuds coulants

Au dos des mots
Les ongles de la douceur
S'enfoncent dans la peau
Rayant les vernis revêches

Personne ne voit jamais
Le dos des mots
Et n'en connaît que la caresse
D'où jaillit la jouissance

FLUIDE SEMINAL

Comme une étincelle
Sur le rebord d'une larme
Au fil tranchant
De grain de sel halluciné
Par l'absence de marée
Sur les plages de grève
Liquide et solide

Comme une étincelle
Zeste d'ampoule
Au filament nucléaire
Dont les irradiations
Polluent gaiement
Les toxines enrichies
Par le crédit et les dettes

Comme une étincelle
Un liquide insomniaque
Une érection de platitude
Une bandaison permanente
A la lubricité étonnante
Dans la lubrification permanente
Des angelures érotiques

SOLDER DU SON

Le hurlement porte
Autant de décibels
Que le murmure

Les échelles de Richter
Ne s'appliquent pas
A la parole et à ses dérivés

Pour certains le hurlement
Est inévitable
Ceux-là tout à leur oeuvre
N'en font aucun commerce

samedi, 27 décembre 2008

A GAZZA L'ANONYME

Les vrais assassins
Portent la marque de Qaïn
Ou bossent joyeusement
Pour le vieux de la montagne

Au contraire des chiens
Et des juges de tout bord
Qui aboient bruyamment
Ils ne s'abreuvent pas
Des misères d'autrui

Arrache-toi les yeux l'ami
Avant de jeter tes ordures
Dans l'égoût d'un autre

PRINCIPE EGALITAIRE

Le Hamas le dit
Ils font le bien
Le Mossad et Tsahal disent
Exactement la même chose
Le Hezbollah dit aussi
Etre du côté du bien
Les Etats-Unis ne connaissent
Que le bien et la liberté
Ce que disent aussi
L'Iran et la Corée du Nord

L'Europe est une région
Où on dévore allègrement
Sans se soucier des famines
Qui font 100 millions
De victimes silencieuses
Chaque année
Au nom béni
De la consommation à outrance
Et des droits de l'homme

Où sont donc passées
Les forces du mal

Tous se réclament du nom
D'un seul principe
Le bien

AU QUARTIER VERT DE LA LUNE

Les fils du diamant
Taillent leur facette
En se souvenant
Non de Gaza
Qui n'est pour rien
Dans leur propre colère
Mais des paroles
Qui murmurent tout bas
Commence par ta propre personne

Quand par la facette transparaît
La taille s'arrête seule
Comme un parfum tranquille

CHINER LA NUIT

Tombe la robe
Et se lève l'aurore
Danse une nue
Sur le velours
Du profond ressenti
Qu'elle inhale en douceur

Tombe la robe
La caresse est parfaite
Qui longe les courbes
En rehaussant l'échancrure
Où un cil vert
Peint la nuit d'un sourire

DEFLORER LES SYMBOLES

Que deviennent les Hittites
Et leurs chars
Les tables d'Hamourrabi
Et la puissance du fer

Où sont les dynasties d'Egypte
Là ne reste que mausolées
En tous genres

Où sont l'Assyrie, Suse
Et Persépolis
Ninive et Hattusas

Dans les jardins suspendus
Sémiramis ne regrette pas
La future disparition
Des hamburgers et du coca
Fleurons culturels
De la nouvelle Babylone

Bien d'autres kebabs
Falafels ou poulet tandoori
Naissent et meurent
A chaque instant
Dans le torrent culinaire
Qui sert de terreau
Aux fleurs du napalm

COULEURS DE PAROLES

Un homme une langue
Quel que soit le dialecte
Dans lequel il s'exprime

Ainsi s'érige
Le mastaba de la folie
Et ses geôles identitaires

Le Levant n'a nul besoin
D'Orient ou d'Occident
Le Nord seul
Lui sert de polarité

GARDE-BARRIERE

Se tenir face
C'est encore contester
Position de rebelle
Qui crée la souffrance

Armée de mots
Qui font sens
Sans en avoir
Un vain discours

Apprendre à boire
S'improvise en permanence
Dans les ravages
Que l'alcoolisme dévergonde

GEOMETRIE INNOMBRABLE

Plate et ronde
Comme un cercle
Ou une ellipse
Vibrant au gré des parfums
Que les facettes d'un prisme
Projettent sur les murs
D'une chambre blanche
Comme une nuit sans lune
Plate et ronde
Comme l'oxymore argenté
D'un autre monde
Au téléphone incendiaire

EPINAL ON ICE

La garde ne se justifie
Que pour les propriétaires
Personne de sensé
Ne songe à garder le vent

Fruit de la peur
Le gardiennage obsolète
Ignore le meurtre en série
Et ressent les tourments
Comme autant de délices

Des ombres aux yeux clairs
Dansent sous la lune
Sans pitié

LES SALINES CALIFORNIENNES

Goût et dégoût
Comme des figures de style
Ultimes rescapées
Des combats douteux
Du bien et du mal

Courir assise
Voilà bien un exploit
Pour lequel les records
Sont légion
Chez les volontaires admirables

Et l'immobile vitesse
Sourit impassible
A la lisière des yeux
Qui décrivent des mascaras
En arabesques sur la soie
Des dimanches matins

SORTIE DE PRISON

La marque de l'assassin
Différencie l'homme du mouton
Qui suit les troupeaux
Comme un âne

La marque de l'assassin
Ne s'imprime qu'une seule fois
De manière indélébile
Comme la foudre gravant
L'initiale des affranchis

La marque de l'assassin
Ne connaît pas la jalousie
Du libéralisme carcéral