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jeudi, 18 décembre 2008

OMBRE DE LUNE

Rebondir sur le vent
Est juste affaire de surf
Open eye open hand

Jeu de l'oiseau
Perché sur le trou
Qui peuple sa poche
De fragrances d'absention

Rebondir comme un glissement
Suspendu dans l'arôme vert
De la fraîcheur du jasmin

MARCHE DES CAPTIVES

Toile souveraine
Des aventures des condottieri
La mémoire est un lambeau mécanique
A l'effacement progammé

Chapiteau de cirque
Ou plafond de chapelle
Ce processus minuscule
Ne retient dans son tamis à large trous
Que des résidus non raffinés

Constellations de fictions
Bâties sur l'oubli
Dont la sélection n'est affaire
Que de hasards malencontreux
Maladroitement thésaurisées
Par d'augustes propriétaires
Dont les boutiques de souvenirs
Encombrent le parvis des temples

PALAIS DE NUIT

Dans la nuit
Des images
Que tes mains transforment en sons
Comme une caresse d'argent
Sur le front de l'aurore

Dans la nuit
Des images
Polychromie des arômes
Qui glissent sur tes hanches
Comme autant de baisers

Dans les images
La nuit
Ombrelle d'un plein ciel
A l'allure élégante
D'un amant sans souci

REPERTOIRE EN GRAINS

Sur un des arpèges
De la folie essentielle
Un doigt dessine des cyclones
Comme un enfant
Sur sa crème au chocolat

J'ai dans les yeux
Le parfum de la femme-ouragan
Qui ventile sa saveur
En myriades étincelantes

Un souffle au coeur
Pour toute respiration
Des danses pour compagnes
Forgées dans la lumière
Des petits matins frais

Aux robes saturées
Par la rosée qui tombe
Des yeux enjoués

Plus bas là-bas
Plus bas ici

CARAVANE DE PLAISIRS

L'audace vient
A l'instant précis
Du laisser faire

Chargée de toutes les épices
Et toutes les ivresses
Que le monde connaît

Elle chasse de son pied agile
Le gibier est soyeux
L'appétit rassasié

Puis l'audace montre
Les torrents d'inanité
La saveur nulle

Elle se retourne alors
Et tu la suis

Peu importe où

NUIT DE L'ANCIENNE JEUNESSE

La nuit inonde les places
Et les squares aux lilas
Elle forge le retour
Aux immensités naturelles
Fondant l'ambre
En rivières de couleurs

La nuit n'a pas d'heure
Comme les braves
Seul un strapontin vert
Ou un banc solitaire
Arrête la caresse étale
De son envergure

mercredi, 17 décembre 2008

CUL SEC ET SANS FAUX-COL

Veille d'ivresse
C'est déjà l'ivresse
Boire des flocons de plutonium
Aromatisés à la lavande

Veille d'ivresse
C'est sec comme une ivresse vieille
Une gueule de bois
Bonne pour la flambée

Vieille ivresse
Celle-la c'est de la bonne
Une mirabelle à l'ancienne
Comment ça picole par ici

A LA NATURE

Le visage de la nature
Est peut-être un arbre
Mais rien n'est moins sûr

Pour le savoir
Il faudrait au préalable
Etre certain
D'avoir déjà vu un arbre

Pas un arbre
N'est venu jusqu'à cette porte
Que sont donc ces figures
De nature morte
Qui défilent au pas cadencé

ENCHAÎNEMENT

Tais ton nom d'esclave
Les sérieux aiment l'autonomie
De leurs croyances
Leur gesticulations laborieuses
Qu'ils appellent des actes
Toutes les grimaces
Dont ils sont persuadés
Qu'elles contiennent du signifiant
En doses massives
Tais ton nom d'esclave
Souris et laisse faire
Le fouet ou la caresse

AU NOM DE L'IRRESPECT

Débander les parfums
C'est comme se poser
Sur un nuage sans rouage

La joue câline
La moue puérile
Sur un sourire d'enlumine

Regarder les parfums
Se transformer en couleurs
Les cajoler pour en faire
D'irrespectueuses saveurs

TENU POUR DIT

Surhumaine par nature
Constat de l'implacable
Des couteaux entre les mains
D'une enfant trop sage
Pour ne pas dépecer
Ce qui doit l'être
Promesse permanente
D'un féroce printemps
Du chocolat partout
Un éclair au milieu
Le dessert du désert
Un beau bouquet d'agrumes

BOIRE EN CAMION

Tu cours tu cours
Tu sens le vent
Tu vois les néons qui brillent
Des ambulances des taxis
Le manège enchanté
L'ancienne inharmonie
Que le mur du son te révèle
Quand tu profites d'un instant
De lucidité ou d'inattention
Pour t'asseoir dessus
Et boire une chopine
D'hydromel à la foudre

WHAT ELSE

L'histoire commence toujours
Par des rires d'enfants

Toujours

Il ne peut en aller autrement

D'ailleurs existe-t-il d'autre son
Que le rayonnement
Du cristallin amoureux
Des cascades de pluie
Peuplant l'air
De voluptés sans suite
D'idées sans avenir
Et de passé décomposé

BARNUMISME

Comme un trépied
En forme de cheval fou
Qu'une écuyère fait danser
Au beau milieu des pots
De peinture fraîche
Avec lesquels il barbouille
Des grimaces étincelantes
Ou des odes à la jouissance
Sans trop savoir
Où sont les fils et interrupteurs
Pour retrouver la position assise
Dans laquelle il se tient

ATROXINE

L'oreille accoutumée
A écouter en mode rétro
Le doux chant laxatif
Des bruits et explosions
Ne peut que trouver atroce
Le murmure insolent
De la fanfare des merveilles
Qui exhale en permanence
L'arôme tumultueux
De la douceur

SERIEUSE N'EST PAS LA LIBERTE

Royaume de la pavane
Les sérieux ont toujours du mal
Avec la poésie enfantine

Troubles censeurs
Qui jouent du ciseau
Dès qu'une petite phrase
Ecorne leur gigantesque aura
De fausse modestie

Liberté chérie
Combat et soutient donc tes défenseurs
Contre l'infâme plaisantin
Qui écrit si sérieusement

TEUF TEUF TEUF

Le train des suicidés
On le connait bien
C'est celui qui avance
Qui avance qui avance

Encore et encore
Il avance

Les rois du progrès
Dans leur carafe rose
Des mots insalubres plein la bouche
Pour faire gonfler leurs gencives
Et leur absence de caries

On avance on avance
Même qu'on n'a pas d'essence
Ni même d'électricité
Mais on avance
C'est bien là l'essentiel

Voir le vent dans les sassafras

Enfin ce qu'on appelle du vent
Comme dirait Mister Louis Cypher
Un connaisseur en matière de noms d'oiseaux

Allez
En voiture Simone
Et surtout n'oublie pas
De desserrer le frein

Faut que ça pulse
Chez Guy Lux
Aérodynamie sépulcrale oblige

MINIMUM INTEGRAL

Il n'y a rien à comprendre
Dans l'existence du poète
Juste le son des ciseaux
Qui découpent les pointillés

Rien à comprendre
Tout à entendre
Enfin si peu

Juste la réverbération
De l'écho des arômes
Sucrés du silence

mardi, 16 décembre 2008

EN REMONTANT LA PLUIE

Personne n'est là
Mais ses pieds marchent
Sur l'eau de pluie
Bleu indigo

Pas de passant
Sinon assis
Mais il marche
Sur l'eau de pluie

Entend ses pas
Sur l'ombre des reflets
Personne ne va là
Mais des pas sur la pluie

SOUS LE FIL DU GRAIN

Au fil de la peau
Goutte après goutte
Lentement
Coule un sucre fort
Doux et puissant à la fois

Au fil de la peau
Les doigts du sucre
Dessinent une étrange caresse
Mélange d'idée folle
Et de tendresse

La soie bleutée d'un sourire d'enfant
L'entrechat vert d'un instant délicat

SANS SURVEILLANCE

Elle ne garde jamais rien
Dans ses mains ouvertes
Au souffle qui parcourt
D'un regard voluptueux
Les bulles et les mots
Qu'elle porte en son coeur

Elle ne garde jamais rien
Elle possède tout
Aucun besoin de garder
Ce qui ne quitte jamais
Le contour de ses reins
Et la chaleur de son sein

A FEU DOUX

Lente caresse
Qui flatte la peau
Et la brûle en douceur

Lent mouvement
De la chaleur suave
Qui emplit le vide

Ouverture
Epanouissement en corolle
Humection

Flottaison
Souplesse du ventre
Sous les ailes

Lente caresse
Douceur profonde

Toujours plus profonde

DARE TO COME HERE

Adorateurs de la compréhension
Griffes impuissantes
Pas une trace sur le velours
Pas une goutte ne tombe
De cette pluie suspendue
Sur la paume qui l'érige
En chatoiements et reflets
En filets de parfums
En arômes de couleurs
Imbrisables

PINKY BUT CHIC

Loin des foules
Sur l'asphalte glissent
Des formes arrogantes
A l'efficience avérée

A l'assassin la danse
A l'épée la cadence
Sourire délicieux du rasoir

La douceur des perles
Sourit de cette symphonie
Pathétique

PAS DE PANIQUE

Les blessures sont faits d'échelles
Plantées sur des sols
Où on ignore la jachère

Les échelles teintent
Les mouvements du vent
Et amplifient leurs caresses

L'absence de valeur
Est peut-être
Un signe d'inconscience
Mais aussi pure lucidité

Les pieds des échelles sont spongieux
La polémique est un concentré
De guerre en puissance
Qui sait user de l'intelligence
Comme d'une arme majeure
Aux dégâts admirables
Et la pensée orientée
Son principal atout
Dans la culture des plaies

Tout est donc normal
On ne peut plus normal
Chacun sa tasse de thé
Dans la fresque de ses rêves
Gore ou hardcore d'un côté
Tragique lamento ou mélo de l'autre

Mais normal
Car rien ne trouble jamais
L'équilibre de la douceur

lundi, 15 décembre 2008

PAR-LA MÊME

Perchoir huron sans fût ni fuite
Des reins enfument des termites
Cour à scandale en distraction

L'envoi des brisants creux s'écrit
En grand assolement de fée
Mercière à Sancerre où opère
La baronne humide des flancs

Bouquet de lèvres toujours jeunes
Quand la nuit délace sa fille
Lit de parole chaude au coeur

MÊME PAS MAL

Futons des pochoirs au ton fluide
Vitre peinte en mur de pyrex
Santal au cou sans direction

Les écrans volent sans cris bleus
Gondoles du sang sans effet
Dessert du désert de la mer

Le carburant mutant s'abonne
Sous des becs clos dans le genièvre
Aimant de nuit qui s'encanaille
Psychédélie chaude harpe seule

MELBA PANEL

Pourquoi font-ils de l'eau de joie
Ces pains perdus en vin très sexe
Dans l'habitant érigé cool

Au lit créole on tend des queues
Dans les fentes gonflées d'un don
Carossé de mer desserrée

Mue du corps à la cardamone
Léger sanglot sous le beau jet
Peler la paille aimant reluire
Harpe l'iris de jeux de mots

EN PLAINE D'ALABAMA

Bourgeons de frimas d'eau en ville
Des seins fendus pendent au sec
Tente abritant des nids de poule
Filant des décrets aux olives
Pamphlets-cadeaux des dons d'enfants

L'or caresse la main sans herbe
Mûr d'accord qui remue au quart
Goûtant l'eau qui saoule les geais
Dans des baillements de plaisir
Paillardise de jeune anneau

FILLE DU FEU

Toi qui est mes poèmes
La magie fait jaillir
De l'eau du feu
Et du feu de l'eau
Suivant qu'on soit
Main ou oreille

Toi qui est mes poèmes
Tu te regardes en te lisant
Et tu t'admires en te mirant
Dans la transparence infinie
De leur lit de cristal

EN BONNET D'ANE A NADA

Fourrés d'ondine en villonnette
Des faons hantent l'essaim des nets
Tas d'habits de tendre à Venise
Où les liftings créent en des filles
Le fondant dépôt d'un fin don

La mort enchâsse les brins d'air
Des mues du rhume aux dix cocards
Des bouts de sang dégèlent haut
Doux tibias des plis repassés
Qui picolent la gnôle avare

STOP OU ENCORE

Le réel n'est qu'un pixel
Incolore et sans saveur
Autre qu'un pur ressenti
De douceur

Et encore

Le réel n'est qu'un mot
Dénué de sens
Mais parcouru de vents
Dont la principale qualité
Est l'immobilité

LOOK OF STYLE

Réels de pixels
Balayés par les vents
Brushés par la tête noire
Au rimmel agité par les paupières
Peints et repeints
Par la pluie ou la mer
Réels de pixels
Pure merveille
Sourires de déesses
Une main sur les fesses

PEAU NEE DES PANNES DE LEGENDES

Moulin et dinette en Fourvière
En des fêtes d'enterrement
Ancestral vasistas de braise
Qui brille en vrillant les fils

Au dauphin les danses du pont
En brins mordorés de hasard

Mie de grume à la coque émue
Le gel est abricot sans trot
Ni souci d'application digne
Zébulon de l'art des guignols

VESTE A REVERS

Le désir ne voyage pas
Il jouit
De sa propre substance
Qu'Hestia la féconde
Entretient dans le feu
De la paisible immobilité
Douceur en coeur d'atmosphère
Que ne chagrine jamais
La surévaluation arbitraire
De vulgaires pulsions animales

OPEN ALL NIGHT

Il est plus raisonnable
Pour un humain
De confier sa vie à un poème
Que l'inverse

Quel poème sensé
Oserait confier sa vie
A la fidélité d'un humain

A servir ainsi de réceptacle
Le poème ne risque rien
Il n'y a pas grand-chose de lourd

TROLLEY DES PALES REGENTS

Fous sevrés de pire en mouillettes
Taire tous mes enterrements
Vorace ascèse des aisances

Pan fait la nuit qui défibrille
Au dos des fronts qui pensent en vain
Dans l'or du train qui redémarre

Biche au miel cru sur les coteaux
Le gel Trocadéro des briques
Désigne les cuisses puissantes
Du cygne au bon goût de la braise

INVENTE MOI UN AUTRE

L'amour est un feu sans flamme
Que le désir satisfait
Dans la permanence
De sa présence

Le désir est une idée folle
Qui inonde de présumé
Les altérités supposées

Le sucre sur les lèvres
Est l'ordinaire de l'amour
Entre les mains du désir

L'AIR DU TEMPS

L'essence des mots
De la magie poétique
Est un gaz neutre
Qui prend les couleurs
Des temps d'opinion
Même quand le texte disparait
Sous prétexte d'apparence
Non conforme au désir
Ou à d'autres singularités
Des vagues de l'océan

dimanche, 14 décembre 2008

PAR LA JAMBE A JETTHRO

Faussaire en sourires et serviettes
Monté sur un tonnerre aimant
Rosace déservant plaisance
Filet d'huile sur les pendus

Front des rondeaux de la plaisance
Pain qui dore au lac d'Entregares

Rue des couteaux l'oreille triche
Angélique est prix du carreau
Puis soie des cuissons de draisine
Digue dingue et tongue bougresse

LES HUMEURS DU NON-SENSE

Aucun choix de mots à faire, ils s'imposent d'eux-mêmes sous les doigts de la rose qui libèrent des amphétamines sucrés au milieu des déjections sonores de l'immondice en boîtes de douze suppositoires à prendre par intraveineuse et sans broncher. Le suppositoire en infusion, à la méthédrine de génocide, marche bien aussi dans les clientèles embourgeoisées qui ont du mal à dégourdir leur cérumen apprivoisé pour l'emmener faire son pipi quotidien en-dehors des platebandes de la déréliction consumériste qui ne consume que les pauvres cartes de crédit dont personne ne voudrait comme lavement antiseptique pour son chien, fut-il le dernier des bâtards de son altesse le nain géant qui confucianise les dernières croisades à venir pour les volontaires de la gamelle en inox avec brosse à canines incorporée.
Au doux plaisir de la mère des tempêtes, les missiles coeur-oreille sont armés de fongicides d'avant-garde, d'eugénisme en couleurs notoires ou de tronçonneuses à l'oxyde détergeant les narines des crackers du web. Dans les croupes rances des toisons mal dégrossies, des rapers voluptueux préparent des kalachnikovs futuristes ou des cocktails à prendre Molotov pour un fabricant de sirop pour enfants grégaires, pas d'inquiétude à se faire, le rock'n'roll n'a jamais dit son dernier mot et la poésie a encore de belles heures de viols devant elle, cette gentiane au coeur d'or qui inocule de son venin de velours les féminités de bas art comme les musculatures taurines qui la prennent pour du vitriol à l'ammoniaque.

JET D'AUTRE PARLANT

Fausse sérieuse et ville heureuse
Mutant molletonné en tête
Remplace les ailes des zéros
Fendues par des tuiles gonflées
A la fonte des graisses rondes
Entrelacs de l'or des grappins
L'oseille des ruches d'un coup
Lange le piqueur d'urticaire
D'une cuisine au poivre épris
D'un doux don à l'adresse en toc

DOMAINE SANS PUBLIC

Nul ne connaît
Une seule porte fermée
Dans les déambulatoires

Les sourires regardent
Toujours avec amusement
Les présumés clos

Des éclairs verts
Peignent des voluptés
Dans l'aquarelle des marées
Qui bercent les sanguines

OSERAIE DU COURT

Mini-jupe en cuir
Fouet qui lacère
Guépière et poignard
Arc et flèches

Empennage sans fioritures
Ou avec broderie peu importe

Les têtes au cimeterre
Galop du bouzkachi
Du vent dans la voix nue

Dôme du son qui réverbère

UNE BREVE HISTOIRE DU JEU

Au Casino Royale
Les joueurs en ont
Toujours pour leur enjeu

La nitro ne convient pas
A tous les types de cocktails
Et le semtex ne roucoule
Que pour les fous

Chacun sa mise
Chacun son lot
Pas de mise pas de gain
Même s'il n'y a rien à gagner
Et surtout rien à perdre

OUTLAW SONG

Sous l'arc-en-ciel du heavy metal, rien ne souille la neige saoule que le facteur distribue lors de ses tournées quotidiennes de tripes et de farce, Midgard est toujours une gentille bourgade où il ne se passe jamais rien en-dehors des stances fuligineuses que des bouteilles encapsulées par des verrières pondent en choeur ou en écho suivant les talents que leur prédilection affectionne. Le temps est si calme qu'on s'aperçoit vite que les reflets ne torturent pas plus que d'habitude, les viols sont maintenant devenus menue monnaie courante et les atrocités en tous genres ont bien besoin d'un grand coup de fouet moderniste pour retrouver un peu de cette pimpante envergure qu'ont leur connait sous des tropiques moins privilégiés. L'imagination sans limites connues du libéralisme va trouver là un pavage royal pour propulser ses impériales déjections de culture du progrès: pollutions massives au peroxyde de chrome, génétique de pointe pour vieillards en quête de la fraîcheur insouciante des organes d'enfants, asservissements en série au nom du divin Profit, et vive le joug de la liberté pour les étamines de la morale, oublieuses hétaïres de la morale de l'histoire: c'est la loi qui crée le crime.
Jamais l'histoire n'a vu les classes moyennes, collaboratrices par nature et désir, se révolter contre l'ordre établi, fut-il constitué de la pire abjection. Alors, comme disent les nains écrivants, dansons sur la forge, affûtons les lances, les cimeterres et les dagues, demain sera pire qu'hier, comme toujours, les divertissements ont besoin de spirale inflationniste pour séduire le public de participants, aussi innocents qu'un bourreau de clair de lune, qu'il soit de Béthune ou de Maubeuge. Au coeur des ténèbres, la sueur noire scintille des calories de tendresse que n'outrepassent jamais les amateurs de frissons extatiques parfumés à la douceur fiévreuse que propagent les massacres de caramels mous.

LA SILHOUETTE D'UN CIL

Juste un frisson
Entre les paupières
Une caresse sur les hanches
La nuit qui glisse
Dans les bassins

Au creux des reins
La douceur

Dans les yeux
La brûlure d'insomnie

Et le baiser volage
Comme un papillon sauvage
Intensité suave

L'EMPREINTE DE L'ENLACEMENT

Voir comme imaginer
Les formes et textures
Des confluents d'aventure

Désirer comme s'offrir
Sans rien vouloir
Tout accepter sans retenue

Saisir comme s'ouvrir
Paumes plates doigts étendus
Laisser faire la vie
Et ses compétences artistiques

TRACEUSE OU FUMIGENE

C'est de l'électro en converse
Comme une balance inversée
Dans l'immodération
Des polarités d'outre-rien

Dance over the rainbow
Un warrior en guise de bateau
Une caresse de panzerfaust

Pas une planche
Tout juste une souche
Un bacille mutant de coccinelle
Au profil d'aérodynamie ombilicale
La pandémie pour toute folie

EFFEUILLAGE INSTANTANE

Explosions de spores
Graminées qui s'effleurent
Populations étranges
Aux parfums de timidité

Du feu sur les cerises
Comme un concept d'écolier
Un biscuit en chocolat dans la poche

Appâts et harmonies
Sonnent comme l'hameçon paradoxal
De l'invention des nuits multiples