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lundi, 26 janvier 2009

HORTICULTURE EN PLUIE D'ETINCELLES

Petites fleurs qu'on épèle
Pétale après pétale
D'un doigt agile
Comme posé sur des lèvres
Qui chuchotent en miroir
Des étirements souples
Comme les ondulations
D'une chevelure en pleurs
Dont les larmes mauves
Ruissellent dans un soupir
Au goût de glycine
Qui s'épanouit de joie
Dans le tressaillement
De douceur et surprise
D'un frisson émoustillant

DOIGTS DE FEE

L'idée d'un aboiement
Traverse un ciel de traîne
Comme une robe de marée
Aux cils décolorés
Par les pluies traversières
Qui jouent de la flûte
Sur le bord d'une rose eau
Dont les pétales reposent
En équilibre sur l'idée
Qu'il est une main

ARÔME DE MANDORLINE

La ponctuation disparaît
Un jour de grand vent
Comme un corset délacé
Laissant respirer des seins
Au téton durci
Par le sang de l'orage
Dont les stances ravagent
Les aréoles à l'érection
Envenimée par le parfum
Des caresses d'alizé

dimanche, 25 janvier 2009

LE SENS DU METACARPE

Une bonne professionnelle
De la lecture ou d'ailleurs
Sauve toujours son tapin
D'un regard malicieux
A l'inconnu qui la déshabille
Sans omettre de la caresser

Pas utile de se passer d'humour
Quand les préliminaires
Sont aussi voluptueux
Que l'allumage intégral
Et le nu permanent
Sous le regard étincelant
Qui rend le cuir velouté

Une langue humide
Au bout d'une pointe sèche
Tel un frisson ardent
Qui monte des collines
Et longe d'anciennes courbes
D'un souffle émerveillant
Comme une ondulation princière

APRES TOUT

Spéculer sur après
Crée déjà des sourires
Comme si après
Ne se suffit pas à lui-même
En tant que projection d'aujourd'hui
Promenade de nuit en jet ski

Posons donc le décor
Aujourd'hui tout de suite
A-t-il besoin d'un après
Parce que rien que l'idée
De penser à cet après
Nous rend absent à l'instant

samedi, 24 janvier 2009

LES FLUIDES DU GIVRE

Une langue dit
Toutes les autres
Sans prononcer un seul mot
Juste en apposant
Des sourires de feu
Derrière les mots anodins
Qui constituent les langages
Une langue sans origine
Sans cadastre ou limites
Dont la tonalité sibylline
Dégonde tous les dialectes
De leurs socles en carton-pâte

OURAGAN SUR LE CAIRN

De tout temps
L'oeil est dans la tombe
Et sourit à l'assassin
En le regardant
D'un air amusé
Pendant que les victimes
Se lamentent du temps
Qu'il ne fait pas
Ou d'autre sortilège
Au gré des fantaisies
Qui vont leur chemin
Sur la mer des moutons

CIVILITES MONDAINES

Poésie des maisons closes
Où l'oubli et la saumure
Règnent de conserve
En maîtres des cercles
De la consanguinité
Aux vertus cardinales

Le vent se rit des usages
Règles d'obsolescence
Aux rites funéraires
Que les walking deads
Etablissent pour protéger
Des propriétés qu'ils disent
Leu(r)r(e)s

Poésie des maisons closes
Où l'on clame l'ouverture
A grands renforts
De discours barbelés
Par la peur et la fuite
Loin des amandes et du miel

MANGER DES FRAGRANCES

L'exil est un parfum
Dont s'enivrent les escort girls
Hétaïres aux seins lourds
De tous les arômes
Portés par l'évanescence
Des faubourgs d'empire

L'exil est une caresse
A l'onctuosité prégnante
Pure invention sexuelle
Dont la saveur palpébrale
Fait frissonner les lèvres
D'une humide ferveur

Les mondains s'oublient
Dans leurs exils dorés
Qu'ils jugent saumâtres
Par manque d'un public
Pour admirer les exploits
Qu'ils croient réaliser

vendredi, 23 janvier 2009

STRUCTURALISME DES NOIX DE CAJOU

Le journal du deuil
C'est l'album Panini
De Roland Barthes
Un sale garnement
Appelé destin
Arrache une décalcomanie
Et voilà le bambin
Qui se morfond
Confondant paluchage
Et implacabilité

PASSER AUX AVEUX

Alors que dire
De ce qui se dit
En permanence
Sans images
Sans musique
Et sans mots
Mais dont les mots
Forment musique et images
D'un flux d'enchanteresse
A l'étude des avoués
Où la loi se décline
En mode probatoire
Des alchimies d'outre-rien
Alors que dire
Est ouvrage d'avocat
Sans cause ni défense
Ni accusation
Juste le talent du monde
Qui s'exerce dans l'artiste
Aux échelles effondrées

UN POINT DE CARESSE

Ecrire à la main
C'est comme te déshabiller
D'un souffle épuré
En regardant tomber
Mantilles et dentelles
Dans un lent mouvement
Le temps d'un déhanchement
Où l'air se glisse
Le long des cuisses satinées
Pour laisser exhaler
Les parfums langoureux
Du bouton de rose
Qui rayonne sereinement
Dans l'échancrure humide
Des cyprines du temps

jeudi, 22 janvier 2009

NO WORK OUT OF PROGRESS

Lire ou ne pâlir
Ce n'est pas une question
Comme parler en est une autre
Sans qu'il ne se dise
Rien qui ne vaille la peine
De perdre son temps
A déchiffrer des contes courants
Dans l'air du temps
Meurtri de sa propre importance
A ne pas pouvoir se relire

UNE BOUFFEE D'OXYGENE

Rien ne peut être mieux
Tout l'est déjà
Pour chaque un
Pas de place pour les regrets
Les mondes vont par milliards
Et cependant
Les rêves aussi
Les dispenses arrivent
Par tirage du sort
Etre mort tant de fois
Permet au poète
D'apprécier l'ironie
De sa dernière cigarette
Qui n'en finit jamais
De se rallumer
On devient vite accro
De ce genre de menu plaisir

UN VIOLON SOUS LA PLUIE

Sous la pluie continue
Les coureurs discourent
De manière discontinue
Portés par les flots verts
Qui nimbent leurs histoires
D'une aura tuméfiée

Dans la continuité de l'averse
Des peintres en bâtiment
Elaborent des architectures
De couleurs savoureuses
Mélangeant les pigments blancs
Sur l'écume ébrêchée par le vent

SUMMER IN SUMER SUBMARINE

La permutation de l'amer
Ne trouve aucun doux
Qui ne soit soluble
Dans le marc de café

La permutation de la mer
Découvre un nain doux
Qui s'assoit insoluble
Sous un quart de mafé

A permuter les permutations
Le tour du monde se fait
Sur l'axe d'une toupie
Qui raconte des histoires

mercredi, 21 janvier 2009

CINEMA DES HAUTEURS

La femme est toujours
Une reine en armure
Qui porte un enfant
Dans les voiles de ses ramures

Les narcisses ne sont femmes
Que par la chance
D'un reflet dans l'eau
Qui fleurit les organes

Quand le miroir se brise
La femme est nue
Près du feu qui la berce
Dans un souffle prégnant

POESIE CONTRE RIEN

L'éclairage vient des thermes
Ni des thèmes ni des termes
Dans le jacuzzi des idées folles
Pas une ne vaut plus que l'encre
De sa conception utérine
Dans la nuit des colchiques
Toute idée est égale en elle-même
A sa voisine de palier
Que d'infinis accélérateurs
De particules élémentaires
Booste sur les tréteaux
Des chants de foire

LIVE OR LET DIE

La vie d'un mirage
La mort d'un nuage
Qui n'est pas plus une mort
Que l'autre n'est une vie
En dehors des moutons
Qui galopent sur la mer immobile

La vie d'un nuage
La mort d'un mirage
Qui n'est pas plus une mort
Que l'autre n'est une vie
En dehors des moutons
Immobiles sur la mer déchaînée

BRUSQUEMENT CANTONA

Des lys volent au gré
D'eaux vides de pêches et de photos
Au flanc d'un goût gigotant
Dans la cigüe des mélèzes

Rond calice du ton des ânes
La menotte endosse les rollers de l'air
Brosse élue écorce du décor-monde
Les arts sans frein en échanson

Pulpe éberluée à l'esperluette de narval
L'expurgation draine les ans
Où jouent les morts à l'air gourd
Syntaxe de printemps en sein très doux

mardi, 20 janvier 2009

CANTONADE DES MUSCLES BLANCS

Au cran des lisses volets
L'eau fraîche livre des faux rôties
Au fou qui glande en gigogne
Dans l'haleine du muguet qui rit

Le hanneton sur la quiche
Nécrose les notaires de l'horreur
En bonus écossé de Rosemonde
Qu'en son lézard le raifort ceint

Pulpe berbère orale bien grave
La gite pur sexe étrenne le thon
D'un chou au goût de chaire des morts
En seins encrés broutant les reins d'inceste

BAR DE L'EMBUSCADE A CANONS

L'eau visse les clandés
Au rai des libres doryphores
Coup de vent des rigoles
Véneries qui guettent le jouir

L'hommage du guichet dit-on
Sonne l'air des os aux noms d'heures
Nue crosse de mortes roses en botte
Dont le fort dessein sent les arbres

En gravant des râles pubiens
Plus excités que la reine des gitons
La chère de beurre met les bouts de chou
En lèchant le train brut des écrins lestes

ARC-BOUTANT DE CABANON

En contant les trévises
Les fées mordent l'or des libraires
Manteau au col si doux
Des louis que jette la nuit de verre

L'âge gai d'un quignon de pomme
Exonère les grosses odeurs de noms
Dont les crocs bottent le numéro d'or
Défonçant le larcin des arts

Au ras des paons graves du bien
L'haleine pue les cités usinées par le temps
Les choux cabus beurrent de chère amie
Les selles en gel qu'étreint le veuf dur en crin

CARAVANE AU GNOME DEBOUT

Vibrent les traits contents
Que l'hiver fait mordre
Au ventre d'où coule le doux
Paré d'une nuisette de rêve

D'une pomme un gué de tagine
Aumône qu'enferme la grosseur des sexes
Vient en motocrotte sortir le nu
Des seins rares qui foncent sans fard

Bravade d'un rien qui bande à part
Montant à cru les pilosités naines
Mi-chèvrefeuille Michou d'urubu
Les oeufs de laisse gèlent les cris du destin

COMME UN RAMAGE DE LOUP

Livrée des mots gitans
De Morphée l'hiver
Aux engoulevents doux
Parque la muse au rêve d'été

L'âge des pots agrée le rhum
Au sexe des odeurs de phéromones
Mordues de la note des vins de l'or
Les Séraphins enfoncent un dard

L'air de rien emballe les bains des rades
Au monstrueux des monts limpides
Châle de miel aux bûches mûres
Cri leste aux grelots herbeux des tsars

GOUM DU MARTEAU ROND

Oser l'ivresse qui dit je t'aime
Fait lire en mordoré
Le doux glouglou des mantilles
Au rêve tagué par la muse

Agrumes sur le beau Tage
Enorme sax aux formes d'ailleurs
Les mues du vin honorent la dot
Enfantant des phares au sein rond

Au bal des lémuriens des hallebardes
Subliment les bonds d'un monde en sucre
Mâture que lèche l'émail des ruches
Généreux départ creusé par l'écrit

ALTIPLANO MONDAIN

De minaret en clocher
Les funambules tendent des guirlandes
De moins d'un millimètre
Un orteil suffit
Pour faire le tour du monde
Assis de préférence
En transat impeccable
Bagages enregistrés
A l'Hôtel California
Un doigt de champagne rose
Aux bulles polysémiques
En guise de compagnie

lundi, 19 janvier 2009

ROND GLAMOUR EN CADEAU

Ivresse d'oser dire le même
Hors les tortellinis des morts
Dans le doux gloussement d'un cil
Chouravé par une muse aux aguets

Le gros des vagues écoute
Les mareyeurs aux basques des formes
Dos des vélins aux moeurs émus
Où les encornets faussent les fosses

La balade des malabars sort des eaux
Une balle de blonde avoine en surprime
Les murs rayés par le gel de sages passes
Régénérées par le son creux des tamis

LES MINES DE L'ARENE

Tous les enchantements
Meurent en Abyssinie
On achève bien les Négus
Dans les décombres d'Harrar
Où paissent les esclaves
Des chameliers noirs

Le désert des Tartares
Sourit devant les fleuves
Qui ne séparent ni la vie
Ni la mort mais les enclos
Où le parcage est roi
De tous les conflits

Des barbelés comme treillis
Les pointes vers l'intérieur
Les combattants de la liberté
Récoltent les prix d'excellence
Dans d'académiques débats
Dont l'inanité est le thème

TANGO APACHE

Les contraires vont par deux
Dans un tiers inclus solitaire
Qui clôture d'une ouverture
Les encadrements non communautaires

La taille s'affine sous le joug
Des langues versatiles
Qui retournent les vestes
Comme autant de miroirs

L'adieu est juste un retour
Sans mouvement ni faux-cils
La fonte des eaux usées
Sur la rétine du printemps

MATELOTE RONDE D'ATOURS

Viennent les roses des six thèmes
Les rotors déminent les thermes
Des douze allées glissant
En fougères de musement gai

Voguent des grammes de gouttes
Des skates informent les tiédeurs
Dans la lueur des faux dédains
Les routes déroulent d'anciens photophores

L'aurore glose sur les nids des lamas
D'un halo blond voilant les primes
Des apaches riant aux gerçures
Que creuse le congé des génies

dimanche, 18 janvier 2009

Ô DANSE INTENSE

Tout reste possible
Mais rien ne bouge
Hormis les seins tendres
D'une femme d'envergure
Qui aime les caresses
Dont la fraîcheur inonde
D'un parfum de cyprine
Les hanches troublées
Par le charme du reflet
De sa propre séduction

PAR MALHEUR

Heureusement qu'il reste
Du sang-froid chez les poètes
Pour éviter les contemplations
Insipides des guerres
Féministes ou écolos

Heureusement que la cour de récré
Ne contient qu'une pomme
Pour éviter les cultures
Intensives des virus
Multiplicateurs de sérieux

Heureusement qu'il y a toujours
Des morts pour en sourire
De ces histoires de la lune
Cette rousse aux longues jambes
Et au pubis délirant

APPEAU DES MOTS D'AMOUR

Rose est la systole éolienne
Des traits d'or nés des mines
Où des manants glissent
D'une neige qui s'amuse follement

Gaite camarade au gré des Vaux
L'infime mexicaine des heures
Use le sein doux défenseur
Du tour des formes au goût ancien

Sautent les robes des Annamites
Dévoilant par le son l'emprise
L'auberge du pacha rit
Des gueuses en rangées nues

PAR LA OU DORT LA DAME

L'eau grise du septième ciel
Fait mine de lier les ors
Des dégrisements
De l'humus des folles neiges

Au gué d'un calame de crête
Parlent les pleins de l'esquif
D'où fuse le sein dur délaçant
Les soutiens des lourds uniformes

Rita mène l'opalerie
En dévoilant les prisons de l'art
Qu'empalent des javas de perles
Sur la gaze des rues de Milan

GHOSTS IN THE MACHINE

Des étendards blancs
Flottent au crépuscule
La liberté se fagote toujours
Dans l'air du temps
Selon les besoins
Du scénario du jour

Dans les remous du fleuve
Des brindilles voient l'avenir
En rose et noir
Suivant l'horoscope
Des lanceurs de dé
Aux visions rationnelles

De clocher en corde à linge
L'espoir meurt en beauté
Pour les oreilles qui tournent
En boucles spiralées
Autour de l'axe intangible
De toutes les modernités

PAROI D'ODEUR MÂLE

Au gré des siennes
Les familiers adorent la faim
Déguisement
Des mues de fols je t'aime

Un disque de grès guette la lame
Par l'esquive des plaintes
Encens qui fulgure la geste du sein
D'où sourd un poussin démuni

Au pinacle du même tir
Le gîte dévoile où l'on vit
Volage gel aux larmes perlées
Par la pure assise de mille ans

LE GOÛT DU NAPALM

La chance des pauvres gens
Décolle toujours au matin
D'où s'envole l'oignon
Et ses simulacres savoureux
La transpiration amoureuse
Fait fondre les formes
En larmes de soie
Ou en torrents de glycines
Les yeux d'une soeur
Comme un réglisse créole
Stratagème délictueux
Qui désenfume les alvéoles

STANDING STILL

L'élégance se trouve
Au confluent des marées
Sur un espar ou une épine
Que traversent des flux immobiles
Dans un déluge de douceur

D'étranges cavaliers
Aux yeux irisés de vert
Surgissent de ses vagues
Pour d'effrayantes envolées
Aux frontières du froid

LA NONNE DU REQUIEM

Le faune de marbre est
Monnaie de singe pour moustiques
Dans le bruit et la fureur
Des étendards dans la poussière
Tandis que j'agonise

Une idylle dans le désert est
Sanctuaire pour lumière de l'auguste
Le pylône du père de la paix
L'invaincu devient gambit du cavalier
Si je t'oublie Jérusalem

samedi, 17 janvier 2009

A BLOODY RAIN

Bleeding on paper
Like a snowy avalanche
Falling from under the sea
On an ocean of white clouds
During the darkest night
Ever seen over the rainbow
Bleeding water by the sword
Lightning strikes with green aura
Firebolts upon the river flow
In arabesques of silk

DU RIFIFI DANS L'AIR

L'idée est toujours dans l'air
L'idée n'est que du vent
Et le vent n'est fait que d'idées
Qui vagabondent nulle part
Pour échafauder les tréteaux
De la scène du crime
Permettant à la comédie des confins
De déployer ses fastes
Sur des nuages pailletés
Par les voyages idéels

L'ANCRE DES MERS

L'écriture est une ancre flottante
Dont le feu intérieur
Se nourrit du bois
Dont on fait les cercueils
Pour optimiser les linceuls
Et blanchir les cheveux
Dont l'aura verte coule
En flots suaves
Sur des mains ouvertes
Aux arômes de douceur

ISPAHAN

La moitié du monde
Repose entre les seins
D'Ispahan la blanche

La rivière qui donne la vie
Irrigue de ses caresses mordorées
La plaine verte et ses mille oasis

De la vieille place à la place du roi
La carte du monde resplendit
Sous l'or des Seldjoukides

La femme aux huit paradis veille
Dans l'élégance d'un crépuscule
Embelli par la rosée d'une aurore

FLOW BY FLOW

Le monde flottant
Est un étrange déhanchement
Qui plane sur une rétine
Attendrie par la pluie
Et les beautés qu'elle dessine
Sur les courbes voluptueuses
D'un cercle d'argent
Dans lequel se réverbèrent
Les elliptiques danses
Du visage du temps

MAKE ANOTHER MOVE

La poésie n'a que faire
Des langages du plomb
Armée de métaphores insomniaques
Elle écorche les pelures
Qui ne racontent que sottises

La poésie est une fellation
Dont l'ambre est une semence
De pure stérilité
Qu'un hydravion ramasse
Dans les chants du napalm
Pour en tapisser gaiement
Des velours d'ammoniaque

Pas un atome n'échappe
A la gestion des flux tendus
Par l'arc des impossibles
Plate comme une limande
La poésie ne reste bandante
Que pour l'acrostiche du vent

AU DOCTRINAIRE ENRICHI

Géronimo monte à cru
Sans qu'un seul mot ne se répète
Dans le phosphore blanc
Qui bombarde les civilitudes

La souffrance se marre
A la porte des cimetières
Où des ombres croient entrevoir
Le manège enchanté

Castor et Pollux en overdrive
Qui passent le mur du son
Sans qu'une aile acrobate
Ne se risque à les suivre

BLINDFOLD TEST

La muse n'a nul besoin de voir
Dans la cécité qui transfigure
Même les moulins
Qui agitent les eaux
D'encres sucrées
Personne ne cueille le parfum
En-dehors des professionnelles
Du livre des doctrines
Dont se moque l'alizé
Paraplégique et mutin

PHOSPHORESCENCE

Les couteaux naissent
Au pays du fun impitoyable
Là où les lames désossent
Les rêves périmés

Fascisme en dentelles de poivre
Au piment qui fait bander Cayenne
Dans les cyprines du jasmin

Torpilles dans les yeux
Des périscopes d'abondance
Réinventent le huit américain
Dans ses délires horizontaux

Au bon vouloir des Thunderbolts
Des pluies de foudre
Egrènent des sillages merveilleux

CURE D'AUSTERITE

La musique du hasard commence
Par une trilogie new yorkaise
Fragments du froid dans la tourmente
Au pays des dernières choses
Sur lequel le palais de la lune
Etrenne la musique du hasard
Le Léviathan dévore le carnet rouge
De Monsieur Vertigo égaré
Dans la solitude du labyrinthe
Qui le mène à Tombouctou
Livre des illusions
Avec lesquelles la nuit de l'oracle
Peuple les folies de Brooklyn
Dans le scriptorium
Qui rayonne seul dans le noir