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mercredi, 19 novembre 2008

TRAVERSER LA FLÛTE DE FER

Formes d'engeance informelle, les Hell's Angels veillent toujours sur les psalmodies de l'homme à la cithare qui peint de son tapis volant les merveilleux paysages qui peuplent les décombres fumants des vallées ravagées par les apocalypses en tout genre. Meurtres en série sur le velours du temps, pluies acides, brûlots sans raison, la folie règne en territoire apache, plaines vertigineuses d'où les Mescaleros engendrent tous les matins la beauté aux yeux pâles et au souffle long. Une branche d'étincelles en bandoulière, les toréros sifflent des airs de m'as-tu-vu tels de valeureux lapins blancs écorchant la saveur lourde des caterpillars dans le gémissement langoureux des corbeaux et l'haleine fraîche des lilas blancs.

PAROLE DE SCOUT

Le livre dure
Jusqu'à sa crémation
Par les lasers
Qui peignent sa réédition
Dans d'autres atours
Différents et identiques
Autres et mêmes
Intersection des flux contraires
De l'écriture et la lecture
Fusionnant dans un magma de cristal

PELURE DE CIEL

Un pur effet de nu
C'est toute l'âme du recyclage
Pas un poil qui ne vienne
D'ailleurs que demain
Dans la spirale des tempos
D'un jazz aux yeux d'or
Porté par le vent immobile

Alors tu l'appelles nouveau
Si tu veux faire moderne
Tu l'appelles traditionnel
Si tu aimes les antiquités
Qu'importe donc le genre
Dans le présent perceptible
Que jamais la pensée ne voit

LE LIVRE DES MONOLOGUES

Les soleils souvent
Croient en leur pouvoir
De faire oeuvre utile
En peuplant l'oxygène
Des folies transparentes
Qu'exhalent leurs soupirs
Pulsés par un ventilateur
Ou un trombone en coulisse
Dans une larme de santal
Sur l'écume de brume

mardi, 18 novembre 2008

FEUILLANTINE

Au-dessus de l'art
Il n'y a vraiment rien
Qu'un cache-sexe allumé
Sur le rebord d'un volcan

Au-dessus de l'art
Il y a des dessous de soie
Que personne ne remarque
Même quand ils parlent

Pas d'encombrements digestifs
Sur ce patio subliminal
Dont les échos brillent
Juste en-dessous de l'art

SURVIVANCE

Les nomades au cheveu ras
Chantent le soir autour du puits
Les nuits de pleine lune
Tandis que l'eau se prélasse
Dans leurs mains ouvertes
Par les cimeterres brûlants
Qui peuplent le désert

Les nomades aux chevaux de feu
Chantent les razzias que crée
Le vol des dragons
Sur les terres stériles
Où ne survit que la chlorophylle
Des améthystes en fleurs
Que larguent des bombardiers furtifs

BABY BLUE

Le monde est une femme immobile
Dont la robe danse au fil de l'eau
Créant des formes et des couleurs
Au contour de nulle part

Le monde est une femme visible
Nu vêtu de transparence intime
Dont l'unique enfant regarde
L'étendue de ses rêves

Calme est la joie qui resplendit
Dans le coeur des madones
Immuable couverte par les flux
Des caresses sans fin

lundi, 17 novembre 2008

LIRE LA MER

Les pêcheurs de perles
Connaissent bien
Le fond troué de l'océan
Par où s'infiltre la foudre
Qui fonde les merveilles

Les pêcheurs d'éponges
Aiment les coraux
Qui leur offrent
Quelques saveurs perlières
Cueillies par mégarde

BAR A PLUIE

Côté sauvage des villes, les troïkas laissent des traces évanescentes sur le velours de la neige qui bondit de cloche en cloche pour respirer l'odeur de 365 fromages de la république, histoire de raconter à ses arrières-petits-enfants l'auguste geste du semeur d'épouvante le soir au coin d'arbre qui peuple les veillées des murs de poussière dans le friselis étincelant d'une auberge espagnole où le portugais moyen n'hésite plus à trouver une intraveineuse dans une meule poussée par un barbare en mal de gloriole qui renverse les remparts des forteresses sans défense car pasteurisées depuis au moins Mathusalem dans un maelström de funiculaires sans scrupules qui débattent, non sans grâce, des merveilles d'un temps où jadis n'était pas né et où demain se demande encore pourquoi on l'a sorti de son réfrigérateur dont la température monte tel un écureuil dans un séquoia qu'aurait oublié de répertorier le garde-champêtre des enfants du paradis qui n'est autre que le loustic à l'eustache, persévérant du sourire dont les hallucinations thérapeutiques requinquent n'importe quel infirme du ciboulot, sans travail depuis la dernière place de grève recensée au carrefour des odéons de la nouvelle stalagtite fulgurante qu'ait jamais inventée la poudre à récurer les méninges que tout un chacun peut trouver en vente libre et gratuite chez son dealer de merveilles.

PANORAMIX

Voir c'est inventer
Et chacun voit en permanence
Une invention de son choix
Qu'il pose délicatement
Telle une guirlande fébrile
Sur un décor hypothétique
Dont l'ignorance est en fait
La seule et unique qualité
Voir c'est donc peindre
Ce qui n'a de réalité
Qu'imaginaire créé de toutes pièces
Un théâtre d'ombres chinoises

CIRCUIT COURT

Repose en paix
Dit la chanson souriante
Du parachutiste élégiaque
Qui tangue comme un jus de fruit
Dans un mixer débranché
A l'énergie statique d'une fantasia
Aux coloris rébarbatifs
De coucher de soleil
Ebloui par une overdose
D'étincelle atomique

SANS SOUCI

Le dernier mot
Est aussi utile
Que les précédents
Comme une dum-dum
A tête creuse
Qui dessine des arabesques
Sur la poussière d'ange
Que d'étranges narines
Injectent dans les veines
Des filons à l'anglaise

LITTERATURE SANS PERIL

Le poète
Cet illettré jamais né
Ne connaît que la crème
Des pets sans souci
Proute-t-il
Que le vent s'en offusque
Dans le sourire narquois
Du je-m'en-foutisme
Pas un mot
Qui ne vaille la peine
Qu'on s'y attarde
Sérieusement

GRANDIR

La roue de la question
Naît de la danse d'Arès
Et de sa famille
A la découverte d'Aphrodite
La contemplation s'oriente
Vers d'autres oeuvres
Que le miroitement abrasif
Des poussières d'oxygène
Un pas en arrière
Et le panorama s'élargit

REVERSING SUNSET

Il est des mondes
Où le soleil se couche
Au petit matin

Te souvient-il
De la nuit à rebours
Dans l'Orient de la brume

Baby Blue peint gaiement
Le chemin des Harley-Davidson
Qu'Easy Rider emmène
Visiter Eldorado

Une femme comme un ballet
Reflets étranges dans un oeil d'or

SALIX ALBA

Il en est pour décrire
L'agitation des moulins
D'autres parlent de comédie
Certains évoquent un autre monde


Qui sont les chiens de Lautréamont

Le bien est-il une ignominie

Pourquoi le dépeupleur

Où sont les cartes d'Ithaque


Le traitement de la surface
N'affecte pas la nature
De la profondeur
Accro à la douceur

REVOLUTION EN SOL MINEUR

Que la température monte
Ou descende les barreaux
Sur l'échelle de Jacob
Est sans importance
Pour le spectacle
Et sa bande-son muette
Le seul bouleversement
Capable de renverser le monde
Est celui du support
Qui choisit ses contemplations
Donc les aromates
Constellant son langage

dimanche, 16 novembre 2008

LES TOILES DU BALLET

Les sorcières lancent des menhirs
De pluie et de vent
Qui soulèvent l'écume des jours
Sans un geste de lune

Juste en souriant

Leurs colères écorchent les taillis
Qui encombrent les poumons
Des villages surchargés
Par la poussière des routes
De la désespérance

Mais en souriant
De leurs grand yeux verts
Les sorcières révèlent
Aux sourds de coeur
Des chemins de mâle diction
Où rien ne pave les gouffres
Qui bordent le chemin du cristallin

PLAINE INTENSE

Derrière la porte du bastringue
Où valsent de mornes reliefs
La langue tapine gaiement
S'offrant à qui sait la prendre
Dans d'odieux gangbangs
Qu'aucune morale ne réprime
Au nom présumé de saints préceptes
Qui ne sont que prétextes
D'affirmation vaniteuse
Dont se rient les gourgandines walkyries
Et leurs cavaliers démoniaques
Dans les danses du feu
Qui célèbrent la vie

CABALLEROS DE NOCHE

Des cavaliers venus du Rohan
Comme les highlanders du glen
Des claymores sur le bout de la langue
Des cavaliers aux senteurs d'orage
Moissonneurs du rêve
Qui peignent les mondes
Tels d'arrogants dragons
Aux genoux écorchés
Par le sable des nuages
Et le laser de leur regard
Poignardé de nulle part
D'un pur et délicieux venin

HISTOIRE DE DANSER

Laisse aller
Dit la valse au tango
Les enfants naissent par la fenêtre
Quand la main suit le regard
Du vent qui sculpte l'écume
D'un revers de la langue
Laisse aller
Au bout du monde
Pas plus loin que la pointe acérée
D'un téton durci par la forge
Qui invente les caresses
Des buccalités sylvestres

VERMICELLE

Verser de l'eau
Comme un mantra sans fin
Qui carillonne silencieusement
Dans les yeux sans fard away

Verset de l'eau
Comme un neverending slow
Genre de Californie
A l'hôtel bleu comme la nuit

Vert c'est de l'eau
En un surf halluciné
Assis sous une tombe
En souriant à l'aurore

CUISINE INTIME

Les chants de la mayonnaise
Aiment les jungles nocturnes
Où règne la discrimination
Du vinaigre et de l'huile

Sel et poivre au balcon
Population libérale
Au mix éblouissant
Propulsé par des DJs sans scrupules

Peler les oignons
Tout un programme de charmes
Pour les lames de sang
Aux larmes de glace

OUVERT D'OZ

Passage clouté
Aux bandes fluorescentes
Comme un gangbang
D'Hell's Angels assoiffés
Par la poussière des pardessus
D'il était une fois dans l'ouest
Cheyennes déjantés
Dans les mondes sans attrait
Des consommations gratuites
Où d'énormes soleils
Fondent dans la main
Du sucre psychédélique

CIRCUS

A l'endroit sans couleurs
Où les absences de saveurs
Peuplent l'espace de merveilles
Et de pépites au chocolat
Comment tourner les périphrases
Sans renverser la mayonnaise
Se demande le funambule
Du haut vertigineux de son fauteuil
Accoudé nonchalamment
Sur un rai déchaussé

LA NEIGE ET LE FOUET

Epées et cavaliers
Traversent les déserts
Sur lesquels flottent
Des fumigènes épais
Gonflés par l'importance
De leur autobiographie

Pierre de patience
Pour lecteurs aveugles
Ne sachant pas épeler
La saveur de l'hommage
Dans le dialecte confit
Qui leur sert de langage

Le vent continue de sourire
A la lame couverte de sang
Tandis que le vin s'enivre
Loin des fameux confins
Où le bouzkachi promène
La saveur du mouton

AMBRE DE GENTIANE

Un sourire sur un pont
Et la piste des Sioux
Parchemin de fortune
Constellé de vieux clous

Un sourire sur le front
De la mer qui jaillit
En ellipses de feu
Blizzard sans oeillères

Le sourire comme un don
Des nuages de papillottes
Juste sortis du garage
Où d'étranges mécaniciens
Démolissent des statues
Pour en faire du pain

Le sourire du lampion
Photophore incendiaire
Au sourire kabyle
Dans les mines de crayon
Sur les rimes hauturières
De l'océan des tendresses

samedi, 15 novembre 2008

LUIT UN FEU

Le pou d'Elsa est espagnol
Dresseur de châteaux
Sur les faces de lune
Qui réverbèrent bruyamment
Le pouls d'Elsa
Et ses échos difformes

Le pouls d'Elsa
Se dresse à l'oreille
Comme une caresse
Sur un téton brûlant
Une fièvre de miel
Semblable en tout points
Aux jeux d'Emily

Des jeux de feu de glace
Qu'Hélène dresse toujours
Aux parades troyennes
Pour les grecs insolents
Et leur arrogante élégance
Qui repeint en fuchsia
Les odeurs de la peste

ENVERS AUSTRAL

Tip top
Jam session en bleu
Des mots qui swinguent
Sur des torrents de flammes
Decibels sans haleine

Tic tac
Le bush flambe
Au milieu des pétrodollars
L'eau se marre
Danseuse nue à l'alène fraîche

Toc toc
Nobody c'est son nom
Un gun en guise de carte
De visite fluorescente
Pour absents de la laine

jeudi, 13 novembre 2008

AU PRES DU VISAGE

Comme un volant de dentelles
Serti au plus près des nuages
A l'écoute du vent d'été
Et de la sérénité des yeux
Le parfum au centre de la main
Ebouillante de joie
Les contreforts des prairies

Tu te promènes et tu vois
Le lotus au milieu des lucioles
Autant d'opales autant de charmes
Alors tu t'assois et tu chantes
Dans un silence souriant
Et ton chant monte
Jusqu'à moi qui ne suis rien
Comme il sied au petit matin

Et demain s'empoisonne
Dans le torrent qui le dénoue
Des servitudes inutiles
Et des traits sans attraits

Comme un ruban arc-en-ciel
A la polarité vertigineuse
La danse n'en finit plus
D'extasier la plaine aux aurores
Sur laquelle brûle la douceur
D'un arôme enfantin


mercredi, 12 novembre 2008

PALIMPSESTE DU TATOUAGE

Dans les corps d'armées transnitriques, des fumigènes de couleurs hantent les couloirs des cathédrales, silhouettes de brume qui s'extasient devant des reflets de cocaïne ou de farine sensitive et sucrée sur lesquels roulent les dés d'un craps pipé comme un bec bunsen. Le galop des chevaux développe des harmonies surréalistes sur des scènes de vie conjugale reléguée aux oubliettes de châteaux-forts dont les étendards ploient sous les responsabilités hilarantes que dénoncent de vils bouffons aux allures insipides et au geste inconséquent. La danse des bassins nuptiaux féconde les eaux territoriales quand les flots des barrages rompent les lances dans les lices où se jouent des tournois de dévergondage, masses d'armes et fléaux emplis du sourire des écus sonnants et des trébuchets insouciants, glaives rayonnants sur brocard et damasquin de bohème, palestrique arménienne au milieu des Caucases et des caucus multilatéraux. Foin de merveilles, point de sommeil, les torchons brûlent en cadence arythmique dans la cavalcade des montagnes sur lesquelles d'intenses rivières incrédules jonglent avec de tourbillonnantes ellipses de ciel vert et de mer noire, mélange interactif de l'homogénéité du plasma incandescent sur lequel se déploient les formes de nouvelles fontes au coeur nitroglycériné par les explosions incantatoires de la joie, feux d'artifices à l'aspect sensuel de torrents d'hirondelles aux atours nus et aux yeux grands ouverts.

mardi, 11 novembre 2008

FRANTIQUE

De Lugdunum
On voit Rome sans souci
Comme autant de ruines
Jonchant le sol
De tous les colisées
Pour tous les gladiateurs

Vit-on à Lugdunum
Rien ne le prouve
Alors pourquoi pas
Appeler cela une vie
Un mot en vaut un autre
Et vie vaut bien rêve

MIROIR SANS HEURE

Poésie mon amie
Comme un vol de diamants
Ou d'opales
Sur le revers de la nuit

Poésie sans frontières
Que des biffures rayent
D'un trait de valeur
Esthétique selon le choix
D'un arbitraire désuet

Poésie aux éclairs insouciants
Dont le velours réverbère
Les coeurs durcis
Par syntaxe et grammaire
Comme une brûlure rigoureuse
Etincelante pour certains
Nauséabonde pour d'autres

Poésie sans hormones
Pur extrait d'arrogance
Qui sourit aux assassins
Et que les morts réprouvent
Autant sinon plus
Que les dieux eux-mêmes

Où sont les guerriers arc-en-ciel
Ceux qui dansent le haka des hommes
Haches de lumière entre les dents
Mains ouvertes pour tuer
D'un seul regard nucléaire

LE TRIDENT DE SHIVA

Tout se détruit
Mais rien ne meurt
Les assassins s'amusent
Devant les valses
Et les hésitations
De la tiédeur
Rien que la destruction
Pas d'échafaudage lacustre
Sur des planches pourries
Par le sel et le vinaigre
Et leurs échelles de valeurs
Aux couleurs enivrantes

WINTER IN SIAM

Pas de choix à faire
Entre le même
Stade après stade
La remontée des fleuves noirs
Sortie du bush
Entrée de jungle
Tête-bêche pour lire
Ce que tracent les machettes
Dans le merveilleux génocide
Qui dépeuple les soleils

MORNING NAPALM SMELL

Exclus de la cité
Pour cause d'Apocalypse Now
Et de napalmisation outrancière
Peu veulent écouter Kurtz
Et sa vision étincelante de noirceur
La marche des Walkyries
Ne sied littéralement
Qu'à Kilgore et ses apaches
Dénués de toute urbanité
Dans le ruissellement du feu

UN RIEN DE JOUISSANCE

Qu'importe donc l'érotisme
Au pays du désir satisfait
Où les traitements de surface
Luisent sous la pluie
Qui caresse la mer
Dans d'improbables avanies
Aventures légumières
Du pays des endives
Elevées plein soleil
Par des pensées carrées
Dont la quadrature oblongue
Oublie les ratios d'or

lundi, 10 novembre 2008

MARCHE SANS OMBRE

La poésie est une pute au sein d'or
Qui suce gratuitement
Les filons des veines d'argent

La poésie est une maquerelle généreuse
Pour les valeureux indigents
Qui laissent reluire son trésor

Sur le velours velu du vélin
Valse la virago vertueuse
Et la virtuosité des vauriens

ORANGE MELODIQUE

Seulement le temps
Pour unique passe-temps
Variation mélodique en mondovision
Empreinte des arpèges de la soie
Sur le flux bleu des harpies
Et le reflet vert des harpes
Dans les charmilles de glycines
Seulement le temps
Par un mouvement discret
Comme le souffle d'une horloge
Dont les mélanomes se tranchent
D'un revers gracieux du poignet

MANIERE DE VOIR

Personne ne jalouse le poète
N'en déplaise au moucharabieh
La concurrence du marché libre
S'effondre avec les cours de l'or
Quand les litres de soie
S'en vont paître aux alpages
Des servitudes boréales
En peignant les danses antiques
Des théâtres contemporains

dimanche, 09 novembre 2008

MAURESQUE HAPPEE

En sortant du cinéma
La pluie berce la nuit
Le temps se laisse aller
Au milieu des opales
Un onyx en guise de couleur
L'oracle est de pure saveur
Comme un violent journal
Une étincelle dessillée
Au beau milieu d'un incendie
Tendre parfum de Samira

samedi, 08 novembre 2008

SENTES DU PARFUM

La nuit, sur les chemins qui ne mènent pas, les hommes respirent sous leurs peaux de bêtes les parfums du chaos, les arômes noirs et la fraîcheur du lilas blanc. Leur rêve, en forme d'arc-en-ciel, épure les gravats extraordinaires qui peuplent les galaxies de l'hypnose, ouvrage de mineur qui détartre le sel pour en extraire l'eau, plaisir de midinette qui regarde flotter ses chapeaux sous la caresse du vent, austère dévergondage qui sourit sans hormones en écoutant les contes et légendes de la modernité. D'autres autoroutes vicinales, ailleurs, mènent leurs adhérents au même endroit, sans qu'il y ait une plume pour démontrer qu'ici est là sans écart possible, sans la moindre once de différence entre eux, sans le plus petit mouvement d'un cil pour séparer la frontière du regard. Mais autant en emporte toujours la mer, des radeaux pour les méduses, des jardins pour Octopus ou des baleines blanches pour les harponnés par l'arc qui porte la peste sur les chants de l'outrage.

jeudi, 06 novembre 2008

FLEUR DE LUTH

Comme un schrapnel en filigrane, une dum-dum estivale, le chant du luth s'éveille sur les mandibules écorchées où l'absence de ressentiment peuple de son allegria les chemins désertiques qui font le tour du monde en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Population de notes qui s'arpègent insouciantes sur le velours des barbelés, les auspices savourent les déhanchements elliptiques des contorsionnistes de l'arôme velu dans son incarnat de poudre d'escampette, au nez en trompette et au mollet ferme comme un lendemain jamais advenu. Portée sans conséquence, ivresse des fulgurances, les décibels du silence entrouvrent les portes au contact charnel d'une apocalypse de diamants et rubis, mélange hétéromogène dont le quinquina n'est pas la moindre des merveilles. Les floraisons de jasmin transgénétique se succèdent instantanément sur les pelouses désaseptisées de l'overdrive version manuelle, histoire de laisser une carotte plantée en direct live pour un forage permanent dans les nappes d'évanescence inflammable dont se nourrit le plancton supraluminique qui dévore les espaces à vitesse grand L. Et une louche plus loin, gazoline et pipe-line réconciliés remettent le couvert pour un nu plus vrai que nature, l'élégance de l'échancrure compensant sans souci les plus chauds programmes de romance jamais inventés par les pluies sylvestres qu'on ne rencontre qu'au centre du Kalahari, lieu de perdition sans équivalence autre que deux plateaux juchés à même hauteur sur le chas d'une intraveineuse énamourée.

A LA GITANE

Âme d'une brune
Comme une arme de fauve
Ou la larme d'une louve
Quand l'arc se détend
Noir comme une aube

Le violon a une âme
Que connaît bien l'archer
Qui jongle avec les étoiles
En résonant sans accent
Hormis celui de l'étincelle

Arme de brune
Demain la lune
Comme dit si bien l'écume
Dans les lames d'un couteau suisse
Qui effeuille les marguerites

mercredi, 05 novembre 2008

VASE ECLOS

Les phénomènes d'élection sont toujours un régal, tant les charmes des élus dessinent de mirifiques ellipses dans le sucre cocaïné qui flatte les narines des pâturages ensoleillés. Que de bienveillantes perspectives pour les sérieux et les rustiques dont la campagne fleure bon l'engrais naturel des futurs charniers dont sont constitués les parterres fleuris de chrysanthèmes qui bondissent ça et là sur d'étranges communions en forme de baignoire rouge. Il n'y a bien que l'élection à une voix pour sourire insouciamment de ces cabrioles futuristes, contorsions linéaires d'un choeur monomaniaque, liserés de candeur au pourtour du monde, ébauches de desseins dont l'avortement inéluctable n'est encore qu'un clin d'oeil que les manuels ne savent écrire qu'à l'encre sympathique sur fond de transparence étincelante. Les chevaux non achevés caracolent sur les déjections canines que d'intenses messes en sol mineur valorisent comme au bon vieux temps des récessions que le New Deal engraisse sur les chants baptismaux dont d'ignobles marivaudages racontent les aventures en temps réel comme autant de fables à cent sous ou de vers mirlitonnesques. Vive le vent qui tourbillonne au milieu des poteaux télégraphiques, vive le chant du canon, vive les marchands d'armes dont les vers transparents mutilent les rois du camphre et de la nitroglycérine bien fraîche! Asepsie mon amie, détartre donc encore une fois les gencives des tambouilleurs de cru, que les arômes sempiternels des floraisons d'hydrocarbures injectent de nouveau du semtex dans l'adrénaline en fusion qui décore les vasistas d'outre-rien!

TIROIRS

J'achète du texte au Mont-de-Piété quand le vent est au Nord et que les avalanches remontent immobiles vers les fontaines de coriandre. De temps à autre, le temps des classifications fait des commentaires élogieux ou pas sur l'opportunité de ranger ce mobilier d'évanescence dans tel ou tel registre d'enrôlement des conscrits dans les armées de la littérature, régiments obsolètes que le présent ne finit jamais de réinventer en formes oblongues et triangulaires, escouades qui ne servent que de porte-manteaux aux pèlerines en mal de coquillages sur les routes sanguinaires qui bordent les chemins de fortune, bataillons mortuaires qui ne sont que reflets déjà éviscérés du parfum d'inconnaissance que véhiculent les ogives nucléaires des nouvelles artilleries. Chacun peut trouver les mêmes mots dans les catalogues de la grande distribution ou dans les magasins de jouets à la mode, si tant est qu'il soit en mesure de tamiser les pollutions sonores qui enjolivent le pourtour insensible des tympans du marbre que les tambours du velours caressent dans le sens du poil ou de la plume, pelisses dont les atours ne finissent jamais de raconter la mythologie de la lessive du blanc comme une publicité mensongère à destination de sa propre envie de consommation dans un feu d'artifice à l'opalescence éprouvé.

lundi, 03 novembre 2008

LES QUARANTIEMES

Le blues de la quarantaine, ça peut s'appeller Crossroads, version électrique, tempo ultranucléaire, rythmique à l'implacabilité savoureuse. Car, enfin, quelle importance que le prix de la culpabilité et du remords se retrouve sur telle ou telle tête dont la mer sourit rien qu'en pensant aux pinceaux qui tractent l'écume sur les lignes d'encre de la folie enthousiaste? Le blues de la quarantaine peut aussi s'appeler Crossroads, au chant rauque et à l'acoustique d'Alamo, pas de trompettes mais des guitares, la renommée n'a qu'à bien se tenir, le texte enfle d'un vibrato supersonique pour déposer de torrentiels effluves au pied des sabots de plomb qui lestent les hobos des routes du Sud. Dans les salles blanches du Nord des routes, le blues de la quarantaine s'appelle toujours Crossroads, confluent des rails parallèles et des méridiens de sang, quand la route est un hôtel où les ponts se dynamitent d'eux-mêmes dans la célébration des orgies du velours, détruisant les paysages surannés par les lasers que la foudre dispense en rafales ou caresses suivant les désirs torrides des naïades qui peuplent les sous-bois de la déréliction. Chaque instant s'embrase en permanence quand le cerumen se rappelle que Crossroads n'est pas uniquement une seule chanson au texte mythique, le prix de la liberté au string de dentelles dont la soie peuple les rêves d'addiction au chlorure de méthylène

dimanche, 02 novembre 2008

GUERILLERA

L'amour de la révolution
C'est le renversement du support
Que le drapeau soit noir ou blanc
N'obère pas l'argent du lac
Et peu importe les volitions
Les cartes sont déjà données
Dans le grand maelström
Qui brasse les fictions pourpres
Au gré du chant des cantinières
Et des poignets spiralés


S'EBOUILLANTER DE FROID

Ne se mime que le désir
D'on ne sait quoi
Sans lâcher la rambarde
De l'escalier
Qui peut donc mimer
L'explosion d'une bombe
A défragmentation
Sinon la faim des loups
Quand leur escadrille de dents
S'exacerbe dans l'agonie

LES PINCEAUX DE BABEL

La couleur comme un art
Dépasse les langues
Comme tout art est en mesure
De créer du silence
Autour de la beauté
Mais la couleur comme un art
Est aussi un langage
Qui n'a aucun objectif
Autre que de dire à son auteur
Ce qu'il doit entendre et voir