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samedi, 17 janvier 2009

ESCA(L)PADE

Sous l'empire des métaphores
Les métamorphes crucifient les réverbères
Elaborant des couleurs
Aux armes d'un sang
Qui ruisselle en lambeaux
Sur des routes immobiles
Des cascades dévergondent
Des sables frigides
Dans le paroxysme d'un éternel climax
Aux luxuriances éhontées
Dont nul ne se préoccupe
Dans sa jouissance permanente

BREATHING

Le sens ne s'effiloche pas
Il ne perd jamais un brin
Ni même un cil

L'essence se consume
Comme tout carburant
Qui se sait condamné

Quand les mots ont des ailes
Les hommes sont assis
Ecoutant les danses du feu
Et leurs arômes de douceur

vendredi, 16 janvier 2009

LE TRAVAIL EN HORREUR

La poésie est un virus
Une arme de destruction massive
Qui tue à main nue
Egorge les cieux
Et fait jouir la mer
Ni extase ni désespoir
Pour midinettes ensablées
Une histoire de guerrière
Qui ne connaît que la solitude
Des femmes au coeur d'or

A LA FECONDITE

La réalité vient à Pollyanna
Quand elle se découvre immobile
Malgré les largesses de son regard

Jamais la neige ne tombe
Sur un quelconque extérieur
Même situé aux antipodes

De l'immobilité jaillit
Un mouvement de torsade
Comme le battement d'une paupîère

Mais le mouvement ne repose
Que sur la stabilité du regard
Qui s'émerveille de lui-même

COEUR DU DELIT

Les grandes vacances
Aiment bien les lessives à tambour
Du Bronx ou d'ailleurs
Dans les forêts de pervenches
Où les réveils entament
Leurs premières semaines
En place de grève
Histoire de décongestionner
Les flux d'hirondelles
Des danses d'allégresse

UNE HISTOIRE D'ENFANT

Quand la femme découvre
L'autre femme
Elle devient en effet
Une femme comme les autres
Qui sait tuer
D'un seul coup de cil
Toutes les prétendantes
A l'île où l'attend paisiblement
L'homme qu'elle a choisi
De dévoiler

CHEESE LIFE

Les natures du fromage
Sont telles qu'il faut
Remonter au pis de la vache
Pour retrouver l'arôme joufflu
De la chlorophylle
Et du chewing-gum qui glisse
Une vie silencieuse
Sous les pattes des canards
Dont les entrefilets
Garnissent les placards

AU NORD DE L'IDENTITE

Sur les cartes d'état-major
Les sourcils peignent
Des rehaussements d'épaule
Dont le négrillon rit
Lui dont le territoire
Est plus vaste
Que le grain de mil
Dans lequel on confectionne
Les dialectes locaux
Que d'augustes archéologues
Envisagent toujours de comprendre
Sans examiner leur traducteur

DE L'EAU SUR LA CREDENCE

Le blues sort des bayous
Comme l'harmonium des cimetières
En gants de soie
En marelle de nulle part
Juste un banjo qui grince
Un fond de tiroir qui s'entrouvre
Genre décolleté à l'érotisme
Dégagé des sophistications zoophiles
Et nourri aux mamelles incendiaires
Des gangrènes de la peste

WRITING IS DANGEROUS

Ecrire c'est parler
Sans mots pour le dire
En regardant tomber
Les échardes dans la brûlure
Qui transperce la nuit
Enluminant le vent sylvestre
De son parfum atonal
Au son aussi voluptueux
Que celui d'un lotus
Qui émerge d'un lac gelé
Au beau milieu d'un printemps
De folie et d'inconséquence

FLY OVER MOSCOW

La place rouge devient blanche
Comme une Sibérie de luxe
Epicerie où les gourmets
Manchots qu'on devine bandits
Elèvent des poèmes
En batterie d'orgues de Staline
Ou en katioushas sidérales
Tout en restant assis
Sur leurs chevaux de bois
Qui brûlent dans le vent

KHANAT DA BRIGHT

Le papier voyageur
C'est un passeport anglais
Pour les steppes mongoles
Où des chevaux ailés
Retapissent le mur du son
De parfums carnassiers
A la saveur torride
De poudre d'escampette
Aux arômes flamboyants
De caresse monstrueuse

SUR LA PISTE D'UN DE

Ni prédateur ni proie
Prédateur ou proie
Suivant d'inutiles nécessités
Sculpture du feu
Qui marie l'eau et le vent
Pour revenir à la terre
Sans qu'une once de parfum
Ne tremble sous le ciel
Qui luit en vert
Sur l'argent d'une main

ON RAINBOW WINGS

Le côté obscur de la force
Se rit des soleils du plomb
Qui enluminent les confins
De leurs odeurs d'iode et de camphre

Un grain de riz transpire
La moelle des rêves
Dont le chemin boréal
Incendie les décors

Et dans les bras des femmes
De port en port
Vont les drakkars noirs
De l'ultime glisse

CAFE BLANC NUIT POURPRE

Moudre l'écume
Donne de l'écume en fragments
Sans vague d'océan
Pour annihiler les spectacles
Dont le contenu vain
Repose sur le charme du vent
Qui fait se dresser
Les échelles de l'esthétique
Comme les cheveux d'un chauve
En train de sourire

DES YEUX DE SOIE DANS DES FOUGERES BLEUES

Bonjour tristesse dit un certain sourire
Dans un mois ou dans un an
Si vous aimez Brahms
Les merveilleux nuages gardent du coeur
Un peu de soleil dans l'eau froide
Des bleus à l'âme ou un profil perdu
Le lit défait le chien couchant
La femme fardée de guerre lasse
Laisse un sang d'aquarelle
Pour un orage immobile
Sans faux-fuyants ni chagrin de passage
Dans le miroir égaré

jeudi, 15 janvier 2009

NOTHING'S ASKED

Just singing
Make some people see stars
On white pages
Like a kind
Of fabulous exhalation
Nothing more
Than a perfume in the air
Dancing on a gentle breeze
Drawing arabesques of jasmine
On a cinnamon wind

SO SIMPLE

The world is so simple
That only a child can see it
With bright eyes
True words
A sword in the mouth
And open hands on a bow
Living in a village
Where green and silver
Are painting horses
Dolphins or even words

FEMME DU JOUR

Le présent rayonne
Dans des mots incendiaires
Dont le velours est fait
Du sang des filles
Abattues sur la route

Les enfants savent
Eplucher les gueuses
Qu'on jette dans l'océan
Peuplé de merveilles
Au teint pâle de vierge

Sur son livre impeccable
Qu'aucune tache d'encre
Ne morcelle de suie
La femme aux danses implacables
Plante là son sourire
Aux crocs voluptueux

FLY BABY FLY

La femme est un papillon
Androgyne qui aime
Les caresses soyeuses
Dans son vol spiralé
Elle dresse des tornades
De voluptés charmantes
Pour le regard qui délivre
La douceur comme un baume
Rafraîchissant sur ses hanches
Insouciantes et téméraires

LOTUS SEVEN

Un orage sur une route
Un village sur une île
Des numéros jusqu'à plus soif
Le six comme boule noire
Qu'une boule blanche chasse
Croit-il

Une voiture de rêve
Une partie d'échecs
Comme deux épées
Ou une claymore
A double tranchant
Un délice

Des cuivres en ouverture
British style indeed
Big Ben en observation
Nobody's perfect
Sous les signes pittoresques
D'un bonjour chez vous



à Patrick McGoohan

INVERTIR LES POIDS

L'alegria de la collaboration
Réside dans les étoiles
Où l'éveil des bergers
Est une flûte ou un roseau
Dont le corps troué
Coupe et mutile
Les parfums alambiqués
Aucun malheur n'advient
Dans les ruptures ou les plis
Que des feux inincendiaires
Dessinent sur le sable des idées
Que les rêves repeignent
En maudissant le découragement
La peur et le doute
Dont les frêles frissons disparaissent
Sous les biceps que le monde
Entraîne à porter des fardeaux
Aussi légers qu'une plume

DEEP IN DEPTH OUT

Du jaune
Par choix
Que la mémoire cultive
Sans raison
Un décor qui attend
En vain
Un quelconque tréteau
Sans intérêt
Dommage
Le bonjour à Sam

CALLIGRAPHIER LA NUIT

Le pinceau éteint sagement
Les questions inutiles
Dans son tracé serein

La couleur parle d'elle-même
Entre les doigts
Qui suivent son chemin

Elle dessine des parfums
Des arômes de formes
Des populations de saveurs
Troublantes comme un corps de ballet

REGIME SEC

Mariage en blanc
Sous les confettis hallucinogènes
Qui dansent sur des nefs
Dans des églises sans transept
Où le mobilier brûle
Dans des transats d'avenir
Galopant vers nowhere
Au milieu du fracas des parfums
Qui s'ébouillantent de sueur
Dans des salsas non torréfiés

DEPULPER AU SCALPEL

La discrimination à la main
Le Jivaro lambda
Elague les neurones
Récalcitrants à l'idée
De voir fondre le décor
Que tant d'années d'esclavage
Transforment en bourbier d'habitude
Dont les sarbacanes au curare
Emondent la moelle anxiogène
Libérant les parfums irréels

BLUEBERRY SLING

Los Angeles tête en bas
Comme un positionnement adéquat
Pour les panoramiques
De la Californie sauvage

Diaboliques sont ces Hell's
Qui cloutent leurs cuirs
Comme des inquisiteurs
Sur un pilori

Dans le son langoureux
Des Harleys de l'orage
Des portes sans complexe
Elargissent les perceptions

Et sur des Firebirds
Aux chromes déjantés
L'ombre des Navajos
Dessine des turquoises

LA MORT EN CONTREBANDE

Survivre aux accidents de la route
Où des autobus vides
S'encastrent dans des bruits
De tôle froissée
Par le sang de victimes
Toujours innocentes
Et toujours absentes
Car-crash des parfums
Que l'hallucination fait fondre
Dans un son d'épouvante

mercredi, 14 janvier 2009

AU PARLOIR DE MAHLER

D'anciennes ocres
Déflorent les sillons affamés
En aiguisant
L'air d'une folle humeur

Le porte-lame n'est que l'indiscrète
Damasquine des sables
Des figures d'aisance insensée
Sourdent au pays des épées

Les mines d'empire mêlent
Les vies sur l'étoile qui jouit
Des armes dévoilées par le gel
Cent pur-sang de ville-racine

VOYAGES AU VENT DEBOUT

Les routes se prélassent
Sur des voyages de retour
Croisières en goguette
Ou nonchalance de péniches

Les parfums sont multiples
Mais la trace est fertile
Qui mènent les papillons
Au-delà des marées

Sur la crête d'une vague
Ou dans le creux des tsunamis
Des rêves moussent sur la plaine
Où les roseaux chantent en coeur

CROISIERE DE LUXE

Se laisser faire
Ressentir le surf
La crucifiction sur l'air
Dont la mousseline ondule
Le long des côtes éloignées

Portée par les marées
De jaspe d'ivoire ou de santal
La main dessine des paysages
Inconnus qui jaillissent joyeux
D'un fertile abandon

UNE ARIA

En écoutant
Je crois encore entendre
Une île au bouquet merveilleux
Qui surnage au plus profond
Des basses eaux
L'ombre se désaltère
Des accents qui reviennent
En boucles blanches
Torsades et spirales du souvenir
Qui s'émancipe

AU REPOS DE LA MER

Les jonques peignent
Les révolutions qui leur plaisent
Dans les brisants
Ou sur des parterres de fleurs

Peu importe à la main sereine
Qui trace sur le sable
Des figures d'évanescence
Pour le plaisir des yeux

Ecrire au laser invisible
Sur de la toile qui jouit
Les volutes arméniennes
De la vie sans souci

TISSER LES PLUIES

Ceux qui inventent des pluies
Enterrent l'absence
Dans chaque ondée
Fécondés par les ongles
De l'orage sur leur peau
Ecorchée par la foudre

Ceux qui inventent des pluies
Oublient à chaque instant
Le sens du gémissement
La prière leur est inconnue
Quand de leurs mains s'élève
Le chant du bourreau

DU HAVRE ET DE LA NEIGE

Marseille sous la neige
C'est comme la mer rendue
A la montagne

Le temps s'effeuille
En marguerites insouciantes
Les enfants jouent
Sur le velours des toits
Blanchis par le recul

Des traces d'alluvions
Parent la mer d'un halo
De lumière boréale
Et la Bonne Mère veille
Paisible sur son roc

Marseille sous la neige
C'est comme Acapulco
De la pulpe au fond du verre
A imaginer les sardines

STERILITE DES AGITATIONS

La seule pureté de la haine
Est pureté de la confusion
Brillant à son paroxysme

Sensation irréelle
Magnifiée par l'arrogance
Dans des effets de style
Dont ne voudrait pas
Le dernier des miséreux

La poussière dans les yeux
Les marionnettes se la jouent royale
Au bout des fils épileptiques
Qui guident leur chant cramoisi

mardi, 13 janvier 2009

LES PLEURS INUTILES

Le massacre des innocents
Tout le monde le fait

A deux ans

Soumission à Hérode
Normalité du truc
On suit le mouvement
Après cela
Personne ne peut plus
Se targuer d'être innocent

Pas un seul

A moins de tout détruire
De l'empire
Pierre par pierre
Raser Jéricho

Mais il est plus simple
De voir des moulins
Et de leur jeter des pierres
Plutôt que de pleurer
Sur le sort des bourreaux

Pourtant chacun pleure
Sur son propre bourreau
Lui-même

ZOHRA ON ICE

La blancheur de la fleur
Transperce le pourpre
Sous lequel dansent
Les troupeaux de Panurge

Dans l'étincelle de sa clarté
Les Walkyries s'appellent toutes Freyja
Et les lances sont frémissantes
Vers l'Orient des parfums

Même le jasmin se tait
Quand danse la belle
Sur le papier virginal
Que décrypte Shahrzad

UNE HISTOIRE DE MANIVELLE

Le derviche tourne
Pour compenser
La rotation qu'impriment
Les chevaux de bois
Et retrouver l'équilibre
Qu'il ne quitte jamais
Malgré le cinéma
Qui défile insatiable
Sur le fond intangible
De l'axe polaire

A VOULOIR CE QU'ON EST

Maître de l'invisibilité
Aucune envie de partir
Pas de trace de désespoir
Dans le chant qui fleurit

Maîtresse de l'invisible
Elle danse le visible
Toréant des guitares
De sa peau envoûtante

Une fleur de papier d'Arménie
Sourit sur le bitume
Des nuits sans lune
Où jonglent les épées

DE CHOSES ET D'AUTRE

Je vois les choses
Qui n'en sont pas
Elles répondent à mon sourire
Par ton reflet

Je vois les choses
Comme des ondes
Qui répondent à mon absence
Par ton sourire

Quoiqu'on puisse dire d'elles
Ne dit jamais ce qu'elles sont
Quoiqu'on n'en dise pas
N'ajoute pas de tracas

Les choses sont des snobs
Qui reflètent leur inventeur
Et le laissent rêveur
Comme sorti d'un oeuf à la coque

AUX FRONTIERES DU PLOMB

Le plomb a ses limites
Surtout dans le langage
D'où le merveilleux émerge
Uniquement dans la mort
Des nombres et de leurs dérivés

A la lisière du plomb
Les palombes tombent
Les palourdes aussi
La répétition musculeuse advient
Ou n'advient pas

L'épure des syntaxes
Se pare de pourpre
Avant d'envoler sa neige
Vers les territoires du noir
Sous lequel brillent
Les vertes prairies argentées

WALKING WORDS

So fly words
On gorgeous wings
Telling nothing
But a smile
Saying nothing
But a song
No matter the meanings
When crossing the rainbow
Travellers on their way
just let burn the river

STRATICARDIE

La mer est la mer
Et Vénus n'en sort
Que pour ne trouver
Aucun rivage

Dans la mer le plancton
Se lie en arômes de vers
Nourriture maritime
Aromatisée d'épices
Aux accents galactiques

Mais la ponctuation n'influe pas
Sur les nerfs de la mer
Qui s'envole légère d'un lac

DILUER LES SAVEURS

Quand l'océan descend dans la mer
Pas de risque pour les vers
De temps à autre une luciole
Brille dans le coeur des marées
La gourmandise empêche
L'ensemble du flot de luire
Comme une bibliothèque
Où seraient appariés
Torchons et serviettes
En noeuds multicolores

lundi, 12 janvier 2009

LARMES DE VENT

La poudre de vent
Ne pleure que pour arroser
Les fleurs de sagesse
Qui émergent du feu
Créant des vapeurs douces
Autour des tiges d'air
Et des étamines de cristal
Dont les saveurs d'arc-en-ciel
Dérobent les promiscuités
Dans le dévoilement du nu

PARFUM D'AURA

J'ai dit
L'impossible est-il lointain
A voix haute
Dans un souffle
Histoire de tester
La saveur d'un écho
Qui jamais ne vient
Que par réverbération
D'une haleine sucrée
Sur la face cachée de la lune

TRINACRIA

J'écris des spirales
Sur du papier d'océan
Venu d'Arménie
Par les voies souterraines
Du blizzard et du givre
Porté par une étole
De parfum fidèle
Aux arrières-pensées
Limpides et volages
Comme un arôme d'éclair

VERRE DE LUNE

La lune est toujours amicale
Pour l'insensé
Qui frôle son épaule
De baisers entrecroisés
Reflets détroublés aux larmes
De santal cristallin
Qui parent la belle
Dans l'harmonie de la danse
Dont les aventures sereines
Enluminent les lectures

A PILORI

Le temps se doute
Mais il ignore
Combien de temps
On peut surseoir
A l'abrogation involontaire
Des irradiations prioritaires
Qui font des potences
Sur un oscilloscope
Un a priori velléitaire
Au versant d'un a fortiori