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mardi, 31 janvier 2006

LE SECRET DU REFLET

L'autre à l'existence insupportable pour l'ego
Est-il le coté obscur de la lune sucrée
En quoi ce reflet égotique est-il plus beau
Que celui qu'à moi j'ai voulu identifier

Comment de ce prisme aux six milliards de reflets
Peut-on qualifier l'une de ces flammes de meilleure
C'est là s'arroger un discernement secret
C'est plutôt là conclusions d'un vilain menteur

Même le dernier des malfaisants est ton égal
Seuls le nient l'orgueil et la prétention létale
C'est en le jugeant mal et en le condamnant
Que tu crées là ton pauvre univers de tourments

Tu te sers de lui pour réhausser cette image
Dont tu veux embellir artificiellement
Le décor, pour qu'on prenne ce fictif paysage
Pour un trésor, alors qu'il n'est que pur néant

L'autre n'est que pure projection d'un certain regard
Comme l'est ton image si tu regardes sans fard
Ne crois pas valoir beaucoup plus que ces reflets
Dont l'éclat du diamant renferme le secret

SORTIR DU MONDE

Pour définir ce qui serait propre à ton être
Il importe de se séparer du faux paraître
Ta nature n'est rien de ce qui est apparent
Dans l'objectivation, tout ce qui est te ment

Ce personnage incarné te plait fortement
Tu as appris à l'apprécier depuis le temps
Mais ce revêtement n'est qu'un habit de peau
Comme la psyché n'est qu'une forme, un oripeau

Oublier n'est pas le terme adéquat pour dire
Discriminer est plus approprié au fait
Qu'il faut considérer les divers souvenirs
Comme inventions plutôt que comme des vrais effets

Pour être au monde, il faut réellement renoncer
A ce qui constitue le sel de l'existence
Cet agrégat de menus plaisirs égarés
Au milieu d'un océan appelé souffrance

COLPORTEUR

Celui qui cite ainsi la divine comédie
Tout en se complaisant dans le jugement hâtif
De lui qui appelle guide un bouffon ébloui
Où est-il cet intellect si impératif

Se complaisant dans le jugement de valeur
Dans un univers d'images sans réelle saveur
Tu parles d'humain, l'ami, mais tu te conduis bien
Comme un colporteur de rumeurs pleines de chagrins

Si ton âme se plaisait dans l'émerveillement
Lirait-on ce discours, pluie de superficiel
Où est-il ton beau chant de gloire resplendissant
On ne voit là que citations artificielles

Du prêt à penser, recyclage mental, nada
Où donc est passé l'humain dans son essentiel
Dans ce roboratif discours convenu et plat
Pardon, mais là-dedans, aucun signe d'éveil

Ceci n'est qu'un regard que tu trouves déplaisant
Es-tu capable de t'y confronter humblement
Rien de ceci n'est sorti du crâne d'un dément
Humain dis-tu? pour le montrer c'est là l'instant

lundi, 30 janvier 2006

AVEUGLE PAR CHOIX

Etre humain! dis-tu, mais tu ne veux pas savoir
Tu te raccroches à ce que tes sens te laissent croire
La machine infernale dans ta tête te raconte
Et tu l'écoutes, pourvu que tu y trouves ton compte

Dès que passe là un de ces fous illuminés
Tout de suite, tu conviens qu'il faut le crucifier
C'est le sort réservé à ceux qui parlent d'Amour
Autrement qu'entre deux niaiseries ou calembours

Il faut être éminemment responsable, dis-tu
Comme ceux qui gèrent ce monde lamentable, crois-tu
Celui qui a pris le couteau, c'est ton enfant
Qu'importe que tu n'aies pas été son seul parent

C'est ta génération qui a construit cela
Ce monde peuplé de vilains monstres et d'enfants-rois
Qui deviendront un jour des tueurs de sang-froid
Il faut réfléchir encore, dis-tu, mais à quoi

AU-DELA DES CENDRES

Continue à brûler, trésor
Tu trouveras là, le trésor
Au coeur de ce vif incendie
Au-delà des cendres, beau trésor

N'attend rien des hommes, plus d'espoir
N'attend plus personne, nid d'espoir
Poursuis ce chemin délicieux
Qui conduit aux cieux, seul espoir

Sourde et aveugle, seul le coeur
Continue à vivre, le vrai coeur
Dans ce lieu sans lieu qui t'attend
Depuis dix mille ans, ivre coeur

Remercie les douleurs, un cadeau
De nouvelles saveurs, en cadeau
Regard clair face à l'occident
Où le soleil se lève, cadeau

CLAIR ET SEREIN

Tout ignorance, terre apaisée
Le coeur sans errance, apaisé
Quand arrive l'heure du resplendir
Aucune importance, apaisé

La guerre se poursuit, au-dehors
Les ombres s'enfuient, au-dehors
Dans la solitude intérieure
Coeur épanoui, pas dehors

Pourquoi la haine, où est l'Amour
Haine de paroles, aucun Amour
La parole porte ce que le coeur
Vit en souffrance, ou en Amour

Front dégagé, le regard clair
Aucune pitié, mais l'esprit clair
Peu importe les commentaires
Venus d'ailleurs, tout n'est que clair

dimanche, 29 janvier 2006

EXTASE

Senteur du matin, une aurore
Splendeur du satin, quelle aurore
Brûlée vive par mille feux éteints
De l'or sur les mains, dans l'aurore

Le carmin du baiser, rouge vivant
Flammes énamourées, pur vivant
Lueurs qui portent les pétales
Des fleurs d'orangers, un vivant

Toucher sensoriel, une caresse
Parole essentielle, douce caresse
Souffle qui frôle les cyprès
Sans une ombrelle, pure caresse

Frisson langoureux, en extase
Désir d'Amoureux, cette extase
Portée par l'aile d'un zéphyr
Coeur qui vole aux cieux, pure extase

ROIS ET BOUFFONS

Les pauvres rois trônent sur leurs tombeaux de rancoeur
Censurant les bouffons qui ruissellent de tout coeur
Jamais ils n'ont vu poindre la lumière du jour
Ils ne sont que parades dans leurs tristes atours

Les rois règnent sur de maigres plaines dévastées
Qu'ils décorent avec des résidus décharnés
Faisant croire aux aveugles, inconscients étourdis
Qu'il s'agit là de leurs plus belles perles d'esprit

De l'Amour, ils en ignorent jusqu'à la couleur
Leur coeur? fardeau chargé de mille et une douleurs
Ils trichent pour paraître nobles et vaillants, ces preux
L'opinion publique leur sert de miroir envieux

Les bouffons n'ont cure de ces grands féaux truqueurs
Ils ne portent en leur doux sein qu'Amour et candeur
Pourquoi respecteraient-ils les méchants tricheurs
Ils ne sont que des bouffons espiègles et farceurs

Mais tous les jours leur coeur apaisé resplendit
De cette lueur douce qui par leurs yeux éblouit
Les ombres n'apprécient pas forcément ces choses
Qui mettent en relief leurs paquets de névroses

Allons, rois manants, régnez sur vos champs vicieux
Le jour n'est pas né où vous serez bienheureux
Votre travail, c'est trimer pour un faible vent
Qu'on oubliera pour regarder le tendre amant

CARPOFOLO (1er épisode)

C'était un seigneur qui se prétendait très beau
De mots d'auteurs divins, il ornait son château
Un gueux passant par là s'approcha un peu trop
Et découvrit que le roi cachait ses vils maux

Plutôt que d'appliquer les leçons des rishis
Le roi démasqué fut pris d'une rage inouïe
Au nom de ses idoles comme valeurs ou honneur
Il donna des ordres à sa troupe de gladiateurs

Les reîtres au nom de la soif du sang déguisée
En simili preuves d'amitié très offensée
Firent allégeance pour leur barbarie assouvir
D'eux tous, la guerre est le seul mobile ou désir

L'humble gueux attend maintenant très patiemment
De recevoir de ces justiciers méritants
Le châtiment réservé aux impertinents
Qui ne respectent pas les lois de l'apparent



nb: on vous racontera la suite quand elle sera advenue

samedi, 28 janvier 2006

ELECTION

Alors, toujours aux prises avec l'impermanence
Rien ne dure réellement dans les apparences
Il faut aller chercher au plus profond de soi
Et s'occuper uniquement de ce point-là

Tu te tortures inutilement en croyant
Sans raison qu'il peut en aller tout autrement
Et chaque fois que tu retomberas ainsi
Ton ego se retrouvera encore puni

Comprend pourquoi une femme t'a élu ou choisi
Et tu comprendras comment toutes elles t'ont choisi
Quelles que soient les formes d'accession au trône
Les motivations sont toutes comme de vilains clones

Il n'y a aucun Amour dans ces relations
Simplement pur intérêt et compromission
Persévère dans ce type de mentale déraison
Tant que tu n'auras pas réponse à la question

HISTOIRE D'ETRON

Déguisé en arbre à valeurs, un étron
Exhibait son odeur dans les environs
Une mouche à merde attirée par l'odeur
Survint pour jouer les dépollueurs

Dame Nature dans son auguste sagesse
Avait doté la mouche d'une mission de princesse
Par l'heureux bienfait de la transmutation
Elle pouvait changer l'ordure en oraison

De fait, dans un délai rapide, l'étron vaniteux
Se mit d'un coup à devenir silencieux
Il lâcha quelques pets-virus sournois
Puis un de ses féaux merdeux s'avisa

D'aller répandre son odeur pestilentielle
Pour polluer d'autre sphère moins superficielle
Mais la mouche dans son armure de parole
Le traquait toujours dans son alvéole

Alors, ami étron, encore envie de sacrifier
Ce tien confort à ton aura de vanité
Montre donc que ton visage n'est pas que visqueux
La repentance a parfois des côtés merveilleux

vendredi, 27 janvier 2006

CHATEAU DE CARTES

Qu'as-tu bien pu construire avec tes allumettes
Un chateau de cartes avec un coq sur le faîte
Ou une vaste collection de belles étiquettes
Au fond, tout un réseau de grandes choses surfaites

Comme beaucoup, tu t'es pris pour un dieu solitaire
Perché sur ce rocher isolé dans la mer
Le jour où tu t'es réveillé n'est advenu
Qu'il faut déjà t'en repartir tout aussi nu

La marée emportera ton chateau de sable
Que tu avais pourtant prédit si formidable
Tu retourneras à l'océan sans avoir
Pris le temps de vivre et de connaître la gloire

La gloire, pas les insipides verroteries
Vers lesquelles portent tes misérables envies
Tu as oublié qu'être, ce n'est que resplendir
Sans se préoccuper d'aucune forme d'avenir

COMING OUT (2)

Qui peut se reconnaître dans cet autoportrait
De la nature de ton apparence, tu révèles
Ce qui de ton existence est là le secret
Rassure-toi, ceci n'est rien que superficiel

Peu de tes vilains congénères ont le courage
D'afficher en public un si vil paysage
Te sachant con comme un manche, vraiment tu assumes
Cette image déplorable qui t'entoure de brume

C'est clair, tu es passé par la reconnaissance
De ton coming out, nous prenons donc connaissance
Tous nos encouragements pour ton futur travail
Avant la moisson viennent d'habitude les semailles

Tu devrais être moins dur avec ce héros
Tu n'as aucune raison de te dire blaireau
Aucun être humain n'est parfait en ce bas-monde
Apprend donc à sortir de cette croupissante onde

COMING OUT

Enfin tu révèles au monde cet autoportrait
Peu de tes vilains congénères oseraient
Nous admirons ton grand talent et ton courage
De dévoiler ainsi un si vil paysage

Tu devrais néanmoins te montrer moins sévère
Envers l'apparence dont t'a doté la nature
Ton grand travail pourra changer cette atmosphère
Il ne tient qu'à l'envie de sortir de l'ordure

Il est injuste de te prendre pour un sale blaireau
Alors que sur ton site le ramage est très beau
Que tu sois un con, nous n'en doutons aucunement
Ceci n'est qu'une image, pas un don permanent

Ce coming out a du te soulager, bravo
Tu as déposé une part de ton lourd fardeau
Le regard ne croit reconnaître ce qu'il connaît
Que quand dans sa nature il en contient le fait

Alors, ami, sois donc enfin rassuré séant
Beaucoup n'osent pas porter avec grâce ton talent
Se faire passer pour un con est un art premier
Nous rendons hommage à ton courage de guerrier

jeudi, 26 janvier 2006

BIENVENUE

Mille flocons qui chantent, en silence
Une nuée ardente, pur silence
Un menu d'allégresse te chante
Brise tourbillonnante, tout silence

Voile de candeur, pluie d'étoiles
Pris dans la lueur, blanc d'étoile
Souffle bienveillant de douceur
Caresse d'une chaleur, rêve d'étoile

Ondée de l'azur, plein les yeux
Telle une ouverture, sans les yeux
Extasiée au milieu d'un monde
Ruisselant d'Amour, coeur des yeux

COURIR EN VAIN

Pourquoi donc perdre du temps à chercher l'ombre
Pourquoi courir au beau milieu de la pénombre
Il n'y a rien à trouver, que des illusions
A abattre pour sortir des hallucinations

Il n'y a ni pire ni meilleur, pur bonheur
Pour le découvrir, ne compte que sur ton ardeur
La souffrance est comme un vilain portail en verre
Qu'on aurait omis d'observer dans l'éphémère

Il n'advient rien d'autre que ce qui doit advenir
Aucune différence entre souffrance et plaisir
La fragmentation entraîne un cortège dément
Qui est la cause réelle des tourments existants

La discrimination permet à l'être vivant
De cesser de s'identifier à l'apparent
Ceci signifie la fin de toutes les souffrances
Et favorise de la Vie réelle l'émergence

mercredi, 25 janvier 2006

TEL UN BAISER

Comme un souffle ardent, un baiser
Venu du Néant, ce baiser
C'est le début de l'embrasement
Ouvert à tous vents, quel baiser

Baiser de feu, doux et sucré
Pour l'Amoureux, fou et sucré
De la lumière au fond des yeux
Sans un bleu, miel très sucré

Nectar qui ruisselle, azur vert
Aurore éternelle, plus d'hiver
Merveilleuse entrée du réel
Sans une étincelle, grand ouvert

Oiseau qui chante, dans ce coeur
Brise qui vante, ce grand coeur
Souffle doux et tendre qui enchante
Une touche élégante, en plein coeur

RETOUR D'EXIL

Tu es asservi par tous les liens que tu crées
Esclave tu le deviens d'une réalité rêvée
Tu passes l'existence dans une imagination
Uniquement par refus de l'acceptation

Flotte en apesanteur dans un ciel éthéré
Le vide te dévoilera ses immenses qualités
Respire cette Vie tel un nouveau-né du jour
Tu connaîtras la résurrection et l'Amour

C'est quand s'effacent toutes les inventions et images
Que se dévoile nu un somptueux paysage
Quand sont tombées toutes les valeurs et idoles
Que sans être mendiant tu reçois cette obole

Nu de néant pour resplendir au firmament
Soumis aux lois qui régissent l'être et l'étant
La Vie s'embrase alors de mille feux éteints
S'effondrent aussi l'existence et tous ses chagrins

AGAPE

Les relations des humains ne sont que basées
Sur des hypothèses d'intérêt présupposé
Si tu prétends chercher sérieusement l'agapè
Autant savoir qu'il ne peut être théorisé

Commence par définir ta propre identité
Ta vision de l'autre en sera influencée
Quelle est la nature de ce moi revendiqué
Que contient ce je par toi-même utilisé

Quelles sont tes qualités pour juger du bien
Et du mal, absolument aucune en ton sein
Ceci est un privilège que tu usurpes bien
La principale cause de tous ces petits chagrins

Le seul synonyme du verbe aimer, c'est servir
C'est à ce prix qu'on découvre le resplendir
Le reste n'est que business et pure avidité
Projections mentales sur les autres appliquées

LES CONTRAIRES

Pourquoi ne pas vouloir accepter les contraires
Alors qu'ils ne sont rien que du pur éphémère
Qui t'a qualifié pour discerner vérité
Et erreur, alors qu'ils ont même identité

Les contraires sont semblables en tout, ceci est clair
Ils sont le pile et le face d'une pièce de monnaie
Nul n'a le pouvoir de séparer ces aspects
Le prétendre est une pratique ô combien altière

Ceci n'est que le résultat de l'arrogance
Un pur symptôme du aux effets de l'ignorance
Les sommets atteints par ce biais sont illusoires
Comme les postulats de liberté et d'espoir

CROYANT OU PAS

Tu es croyant, que tu le reconnaisses ou pas
C'est un autre débat de définir en quoi
L'athéiste croit qu'il n'existe aucun dieu sur terre
Il croit que l'humain de tout temps s'autogénère

Savoir est une volonté du mental inquiet
Comment le relatif peut-il voir le secret
De l'absolu, ceci n'est pas réalisable
L'humain recèle d'autres qualités admirables

Tout est mentalisé, rien n'est réalité
Tout est filtré, interprété, imaginé
Fut un temps où l'on appelait diable le mental
Ce n'est que lui qui crée l'univers carcéral

C'est en se séparant de l'imagination
En passant par d'autres voies comme les intuitions
En se dépouillant d'une pseudo culture du réel
Qu'on peut ressentir le parfum de l'éternel

mardi, 24 janvier 2006

PART D'ETERNITE

Quelle part d'éternité le mort rend à la terre
Peut-on la tronçonner en morceaux éphémères
Et qui peut bien être ce grand et généreux mort
La mort ne concerne jamais que de vulgaires corps

Pour savoir ce qu'est un mort, il faudrait déjà
Savoir a minima ce qu'est un vrai Vivant
Le biologique n'est de la Vie qu'un simple éclat
Un reflet qui n'est pas forcément consistant

La matière n'est qu'une forme presque solidifiée
Elle peut être transcendée de fait par la Lumière
Ses capacités peuvent alors se déployer
C'est alors que surgit un brillant atmosphère

CONTINENT ENGLOUTI

Quand la mer reflue et que surgit la terre

Engloutie depuis années, siècles ou millénaires

Tu apprends que l'espoir n'est qu'une pathologie

Seul le silence pourra te faire épanouie



Aucun oracle n'a jamais pu prédire l'Ouvert

Il ne sera jamais fonction de qui espère

Ouragans déchaînés, brises langoureuses, ondées

Tous les climats sans crainte tu pourras traverser



Plus de nuit, plus de jour, que le divin Amour

Peu importe le temps qui s'égrène alentour

Dans cet espace d'éther, de flammes énamourées

Qu'importe le sort de cette enveloppe embrasée



Plus aucun près, plus aucun loin, plus de lointain

Sans manger, ne plus avoir faim, plus de destin

Il n'est de saison ou de poème qu'éclairé

Par une lumière sur une lumière émerveillée

lundi, 23 janvier 2006

VISAGE

Tu prêtes un visage à ce qui n'est que désir
L'Amour est, sans nul besoin d'une incarnation
Aimer n'a qu'un synonyme qui s'appelle servir
Le reste n'est que délires d'avoir et possession

La personne en étrusque signifie l'apparence
Aucun être dans cette absence d'une solide substance
Tout ceci n'est que jeu de rêves imaginés
Sur elle, tes illusions tu ne fais que plaquer

L'Amour n'a pas besoin d'un moi pour s'exprimer
Il rayonne en tous lieux de toute éternité
Il est l'état naturel de l'humanité
Mais moi ne veut simplement que posséder

Va relire ce que dit Gibran de cet Amour
Et cherche dans les lignes une personne alentour
L'Amour est ta vraie nature non illusionnée
L'autre, c'est uniquement ce moi qui veut l'exploiter

L'Amour ne possède rien, il est sans visage
Il éclaire en permanence tous les paysages
Un livre a dit commence par ta propre personne
N'attends pas que le tocsin des illusions sonne

LA PEUR

Elle n'est qu'une ombre à laquelle se raccroche souvent
Ce mental qui sur ce royaume règne en tyran
Elle n'a absolument aucune vraie substance
Seule la pensée lui confère une existence

Je ne fais pas ce que je veux est son effet
Je fais ce que je ne veux pas est son fardeau
Pourtant elle n'est de la pensée que le fait
Si tu la regardes, elle s'enfuit tout aussitôt

Elle n'est que fantasmagorie imaginée
Qui pollue la sérénité de l'êtreté
Il n'y a aucune vraie raison de s'inquiéter
Si on empêche ce vil mental de délirer

Rien ne peut empêcher ce qui doit advenir
La peur n'a aucune influence sur l'avenir
Elle n'est qu'une création du mental intérieur
Sans aucune relation avec un extérieur

dimanche, 22 janvier 2006

ENTRAVEE PAR LA PEUR

Après cette émergence, il faut comprendre la Vie
Pour opérer une résurgence en cet esprit
Il faut éliminer les illusions létales
Et laisser opérer le Vivant idéal

Il faut s'anéantir ou s'effacer devant
La Présence de cet amant divin et charmant
Se laisser pénétrer et posséder sans peur
Dépouiller les habits du vieux avec ardeur

Tant qu'existe cet illusion de moi intérieur
Tant que le masque de l'apparence est présent
Tu vis séparée par avidité et peur
Les désirs du mental te maintiennent absent

Le pourquoi et le comment sont questions d'enfants
Rappelle-toi que seuls les morts en fait sont Vivants
Il faut donc mourir à cette tienne apparence
Pour découvrir ce qu'est réellement la substance

COMPLAISANCE

Arrête donc de te lamenter
Fais taire ces anciens souvenirs
Apprend déjà à émerger
De ce vil mental qui délire

Personne n'a jamais blessé
Que cette apparence dérisoire
Que tu prends pour identité
Sans savoir qu'elle n'est qu'illusoire

Comprend que plaisir et souffrance
Ne forment qu'un seul phénomène
Ils sont une seule et même substance
D'une réalité exogène

LUNE SUCREE

Quel est cet éclat, lune sucrée
Qui reluit sur toi, lune sucrée
D'où provient cette immense lueur
Qui jaillit en moi, lune sucrée

Quand la terre sourit, feu de joie
Que tout resplendit, feu de joie
L'univers se pare de lumière
Pâle qui éblouit, feu de joie

Perfection d'Amour, l'Amoureux
Bercé par les jours, l'Amoureux
Enfin délivré dans l'instant
Magique alentour, l'Amoureux

Dans ce lieu sans lieu, hors du temps
La tête dans les cieux, hors du temps
Qu'importe les froids et chaleurs
Infinie douceur, hors du temps

IN GREED WE TRUST

Resplendissant sur un monde de folie furieuse
Voici le pays des pauvres âmes ténébreuses
S'autoglorifiant au rythme trop hallucinant
De concepts aussi utopiques que lénifiants

Ils ont invoqué la liberté d'expression
Mais ils définissent ce qu'est une "bonne" opinion
Leurs dogmes du profit et de l'avidité
Sont frappés du sceau de l'intangibilité

Et les vingt cinq nains suivent tel un troupeau de boeufs
Cette culture grandiose de superflu envieux
Et on ose appeler ça civilisation
Ce mélange d'ordure et de déraison

Sous le strass et les paillettes, la misère est là
Tel un cancer qui dévore lentement le foie
La corruption et la gangrène se sont alliées
Regarde comme ils adorent leur gamelle bien aimée

Un défilé d'aveugles que guident des inconscients
Dont le seul credo a pour nom asservissement
Ils ont renoncé jusqu'à élever leurs enfants
Et ils s'étonnent que ce monde ne soit que violent

Pour déculpabiliser, il faut consommer
Et maintenir la permanence léthargique
De la conscience engluée dans le pathétique
Discours creux dont le reflet s'appelle vanité

Leurs désirs sont conditionnés par la poubelle
La trash-télé représente leur vie essentielle
Anesthésiés par ce qu'ils prétendent culturel
Ils se complaisent dans l'infini superficiel

Ne polémiquons pas sur les très détestables
Ceux qui ont la prétention d'être responsables
La seule valeur qui compte s'appelle démagogie
Tout est permis pour le Nom du Très Saint Profit

Dormez, braves gens, tout est absolument normal
Big Brother vous protège de son gaz très létal
Vous vous réveillerez le jour de votre mort
De la Vie, vous n'aurez rien vu des trésors

Esclaves de votre avidité pleine et entière
Vous avez conclu alliance avec l'éphémère
Laissez-vous mener gentiment à l'abattoir
Et cessez donc ces lamentations dérisoires

Le monde est toujours tel que vous l'avez voulu
Il en existe un autre auquel vous n'avez cru
Vous lui avez préféré récré et shopping
C'est logique qu'en enfer vous fassiez du camping

vendredi, 20 janvier 2006

PROJECTIONS

Tu ne te regardes pas, tu n'es qu'imaginée
A une simple apparence, tu t'es identifiée
Crois-tu qu'un cumul de diverses étiquettes
Soit un bon résumé de ta nature secrète

La corruption commence avec l'autre regard
Tu te retrouves scotchée au milieu de nulle part
Intégrée dans ce qui n'est que pures conventions
Uniquement par peur d'affronter la question

Nul ne sait ce qu'est réellement la matière
Pourtant tu persévères à en faire ton ordinaire
Cette farouche volonté de se prendre pour des dieux
Contribue à faire beaucoup de malheureux

Pour être, il faut ôter les habits du vieil homme
Et comprendre le sens originel de personne
Avant cela, il n'existe que pure illusion
Un avant-goût d'amertume et de déraison

Vu d'ici, le monde est empreint de perfection
Ne crois pas qu'il s'agisse d'une hallucination
Mais si tu préfères mener tes guerres personnelles
Continue de rester dans le superficiel

jeudi, 19 janvier 2006

CROISEE DES MATINS

Croisée des matins, très serein
Aucun lendemain, très serein
Pourquoi donc suivre ce chemin
Détendue la main, très serein

Tout est dans l'instant, pas de temps
Où est le Vivant, pas de temps
Là se tient le resplendissant
L'harmonie du Néant, aucun temps

Sans aucun détour, seul l'Amour
Sans aucun contour, que l'Amour
Resplendir aux confins du jour
Pas du tout glamour, cet Amour

EMPREINT D'EMPRUNTS

Quel souci de vouloir laisser une trace ici
Une trace d'apparence plus ou moins bien dégrossie
Quelle vanité de se prendre ainsi pour des dieux
Alors que ce n'est que vélléités d'envieux

Personne n'est capable de définir le sujet
Mais la plupart n'osent pas regarder le secret
Même ceux qui de l'orthographe sont des très grands pros
Ne considèrent pas moi comme un vilain gros mot

Alors qu'ils seraient bien en peine de conter
La vraie nature de leur subtile identité
Perdus qu'ils sont toujours en terre d'ignorance
Ne jurant que par leurs faibles et pauvres croyances

Les idées qu'ils disent leurs ne sont que purs emprunts
Recyclés dont ils se prétendent les inventeurs
Alors que leur psychisme jamais ne créa rien
Qu'un rideau de voiles barrant l'accès du bonheur

Ami, laisse donc aller ces virulents hableurs
Et concentre ton être sur ta propre vision
Ne perd pas l'énergie et la charmante ardeur
Pour corriger ces malheureux sans audition

LE SEL DE LA VIE

Ce n'est que le sens de l'existence dont tu parles
Qui veut donner un sens à la Vie? le mental!
Pourquoi la Vie devrait-elle bien se contenter
D'un seul sens, combien serait-elle alors bornée

La Vie s'étend gracieuse dans toutes les directions
Dix mille chemins, autant d'arabesques étonnantes
Rien ne peut limiter ses ramifications
Elle ne sera que tous les jours plus surprenante

A toi d'être prêt à recevoir ses donations
Qui te feront poète, mendiant ou crucifié
Suivant ce qu'à percevoir tu es destiné
Une fois débarrassé de toutes tes illusions

"L'homme naît, souffre et meurt" a dit un poète charmeur
Il en va ainsi pour toutes les formes infidèles
Qui se prennent elles-mêmes pour des dieux de fureur
Alors que de la Vie elles ignorent jusqu'au sel

mercredi, 18 janvier 2006

VAIN COMBAT

Si la Vie est un combat contre quoi que ce soit
C'est qu'il te reste de la violence à délivrer
L'ennemi est ce que tu prétends que tu vois
Sans ton regard, il n'a aucune réalité

As-tu remarqué que tous ces vaillants guerriers
Ont tous pour étendard le bien et la beauté
Et cela, quel que soit le camp qu'ils ont choisi
Tu ne déroges pas à cette règle, c'est garanti

Si la Paix est le désir le plus cher du coeur
Il n'incombe pour La trouver qu'à son détenteur
De chercher à La faire émerger du profond
Secret qui gît serein dans le sein des tréfonds

Ne sont que prétextes toutes ces visions d'horreur
Qu'ont prétend exister au loin à l'extérieur
L'extérieur n'a jamais inventé les climats
Qui règnent sans opposition à l'intérieur de soi

On trouvera bien des excuses à la paresse
Ceci n'amènera jamais ici l'allégresse
Celle qui désire vraiment voir régner l'harmonie
Doit se donner les moyens de vivre éblouie

HISTOIRE DE MIROIR

Pourquoi donc tourner le dos à ce beau miroir
Tu es toi-même cet extraordinaire miroir
S'il existe un quelconque je dans cet univers
Il est clair qu'il englobe ce moi dans sa lumière

Si tu es la conscience, que peut donc t'importer
Ce qui peut arriver à cette forme incarnée
Dans l'ignorance, tu t'y étais identifiée
La connaissance te permet de la contempler

Il n'y a nul autre à trouver hors le sujet
Une fois cela compris, se dévoilent les secrets
Comment du miroir surgissent mille et un reflets
Comment sans toi, rien de ce qui est n'apparaît

mardi, 17 janvier 2006

LE POEME

Du poème, l'important n'est pas la production
Mais plutôt l'effet induit par sa perception
Le fruit ne jaillit que de la compréhension
Ceci n'a rien à voir avec la pauvre raison

Peu importe le sens qu'on veut lui attribuer
Seule compte la lumière donnée à un paysage
Au delà des délires du mental aliéné
Le poème rehausse l'oeil d'un nouvel éclairage

Comme la mélodie se trouve magnifiée
Par le silence dont elle s'est environnée
Le poème ne vaut que par le sens éthéré
Qu'on décrypte au milieu de tous ces mots grossiers

C'est toujours dans les espaces libres que l'abondance
Produit les doux fruits délicieux de la conscience
Dix mille mots qu'on a répétés à l'oreille d'un sourd
Ne vaudront jamais le sens du coeur de l'Amour

BURN

Tel l'amoureux dans l'ivresse, sois
Elégante dans la tendresse, sois
Resplendissante de lueur
Consumée par la candeur, sois

Détachée du monde des sens, brûle
Immobile dans le silence, brûle
Otage du gardien des trésors
Esclave de l'Amour, brûle

Tout brille ici, pas un nuage
L'éther t'inspire, pas un nuage
Prairie d'azur luminescente
Rivage de Paix, pas un nuage

Déraison, aucun besoin de sens
Pamoison, aucun besoin de sens
Enivrée de divine boisson
Rayonnement et absence de sens

Toute direction, pur délice
Plus aucun temps, pur délice
Dans la tourmente et les batailles
Resplendir de tous ces délices

lundi, 16 janvier 2006

MARIER L'EAU ET LE FEU

Marier vraiment l'eau et le feu ne peut se faire

Qu'arrivée au plus profond du désincarné

Quand il n'existe plus rien de cette ancienne chair

Quand tout n'est plus que souffle éloquent de beauté



Les mots du vide souvent outrepassent la pensée

Ils résonnent d'un continent nommé êtreté

Ils sont l'émergence de la conscience endormie

Qu'une brise a fait surgir de l'amie étourdie



Ne pas s'en effrayer si ils exhalent séant

La fragrance émerveillée d'un pur sentiment

Aucune saveur n'égale celle de Leïla l'aimée

Majnun l'a raconté dans toutes les contrées



C'est quand le prince se manifeste en ce bas-monde

Qu'il faut profiter de chacune de ces secondes

Secouer la torpeur qui règne dans le coeur

Laisser grandir la flamme naissante de la lueur

ELIMINER LE PHENOMENE

Que t'importe la forme de cette pauvre apparence

Ceci n'a absolument aucune importance

Les mots ne sont siens qu'en cette circonstance

Tout cela n'est en fait que le jeu de l'essence



Si l'Amour t'a déçu, c'est qu'il n'en était pas

Tu as qualifié d'Amour une fantaisie noire

Basée sur la propriété de l'illusoire

L'Amour existe sans altérité ici-bas



Pour renaître il ne faut que mourir à soi-même

Eliminer cette image sournoise de l'ego

Sortir des délires créés par le phénomène

Pour resplendir en altitude vers le plus haut



Tu es intoxiqué par les visions létales

Qui te font regarder un monde imaginal

Que tu crois réel et qui est seulement mental

Affine ta vision et surgira l'idéal



Il n'y a aucune lamentation justifiée

Quand on regarde le réel, immense de beauté

Les regrets et autres frustrations ne proviennent

Que du désir de possession, envie malsaine

FEU ET GLACE

Il parle le langage de la divine soie
Son arme préférée quand il part au combat
Des perles de feu jaillissent de sa rouge parole
Et des comètes de glace de ses paraboles

Des ondes de choc martèlent très tendrement
Le phrasé des vibrations de son troublant discours
Les mots portent un surlignage étonnant
Que les oreilles entendent dans un éclat glamour

Quand le verbe est magnifié au-delà du sens
Sa perception éclaire de multiples trésors
C'est du plus profond au-delà- de la jouissance
Que remonte cette cascade devenue pluie d'or

Luxuriante atmosphère qui n'est qu'une abstinence
Au parasitage des mille plaisisrs du grosier
Certains diront hallucination et démence
Ceci fait rire quand on voit leur monde raisonné

Nul endroit où rencontrer autre que tricheurs
Querelleurs et menteurs, guidés par l'inconscient
Enivrés par les sons, par lumières et couleurs
Un monde comme le bac à sable des enfants

Ils osent se prétendre adultes et responsables
Ces dires ne supportent pas un oeil implacable
Autant donc les laisser le déclarer malade
Le fou décrypte trop bien l'envers des façades

Car le temps lui a épargné ses outrages
Dans ses yeux toujours brillera ce paysage
Porté par la lumineuse clarté de l'éther
Son élan immobile traverse tous les enfers

dimanche, 15 janvier 2006

UN POETE TRISTE

Si le poète est triste, c’est qu’il n’a pas compris
Ce qui est l’essence même de la poésie
A quoi sert donc un concert de lamentations
Qui de la souffrance n’est pas la résolution

Le poète porte en son sein la double parole
Qu’à tous il offre en guise de joyeuse parabole
Qu’il prêche la guerre ou l’immense et charmant Amour
Ses oraisons défient l’ivresse des alentours

Ses textes expriment le tréfonds de l’indicible
Quand de ses yeux il explore les sphères invisibles
Armé de l’épée double du discernement
Il déchire les mortes apparences des vivants

Il soulève les carcasses de ces pauvres errants
Pour faire apparaître les braises de feu du Néant
Les flammes ruissellent dans l’éther de ses harmonies
Ses yeux luisent de la claire lumière qui éblouit

La désespérance n’est qu’une création mentale
Qui des infidèles représente l’imaginal
Ce monde est pure perfection et immense décor
Le poète célèbre l’Absolu et son trésor

samedi, 14 janvier 2006

UN PRIEUR

Tu n'as rien compris de ce qu'était la prière
Pour croire qu'au mendiant est réservé l'instant
Où il n'est plus aucune sorte d'atmosphère
Et où s'achève l'existence du temps présent

Si tu souhaites réellement que la Paix vienne
C'est en ton sein que tu dois prier instamment
Car c'est de lui seul que proviennent toutes les haines
En ce sens le monde que tu vois t'est ressemblant

Change-toi, le monde se mettra alors à changer
Ne change pas et ce monde est pour toi le meilleur
Plutôt que de te croire mieux que l'humanité
Essaie donc d'être plus qu'un simple gladiateur

UN MENDIANT

En d'autres temps d'autres lieux, la mendicité
Etait une activité plus que respectée
Aujourd'hui le regard porté sur le mendiant
Est empreint de mille et un conditionnements

En premier lieu des riches la culpabilité
De l'égoïsme qui ne veut nullement partager
Se savoir intimement vil et misérable
Donner une pièce pour être un peu plus formidable

Plutôt que d'étudier ses vraies motivations
Regarde un peu le style de toutes tes questions
Elles sont plus significatives du personnage
Qui soigne délicatement son apparent plumage

A partir de quel stade doit-on vraiment donner
N'est-ce point la mesquinerie qu'on entend s'exprimer
Le mendiant méritant est vêtu de haillons
N'est-ce pas cela qu'induisent tes interrogations

Pourquoi le socialement correct doit-il régner
Sur le coeur, n'est-il de charité qu'encadrée
Les bourgeois n'aiment généralement pas les mendiants
Qui les confrontent avec ce qu'ils sont réellement

Tu es aussi un vrai mendiant à ta manière
Qui tient son coeur au bout d'une laisse ou d'une lanière
Ils sont nombreux comme toi dans ce bel occident
Qui du partage ont oublié le sens aimant

EBLOUISSEMENT

Si tu n'avais pas été rêvé ici-bas
Il y a longtemps que tu te serais trouvé
Si aujourd'hui tu es soumis à cette loi
C'est bien à cause des constats effectués

Une fois des multiples voiles désensorcelé
La Vie peut enfin par cette enveloppe s'exprimer
Tout acte n'est désormais que célébration
Quels que peuvent en être son air et sa direction

Il en va ainsi depuis la longue nuit des temps
Il en ira de même dans ce futur absent
Plus d'intérêt pour le pourquoi et le comment
Juste se contenter de resplendir dans l'instant

Qu'on l'appelle nirvana ou paradis, l'état
De ce brillant phénomène qui anéantit
Ne fait que réjouir en silence les morts à soi
Pour ce miracle qui doucement les éblouit

ESSENTIEL

Comment peut être pensée l'essence du sacré
D'où provient cette idée saugrenue et létale
L'essence du sacré peut être expérimentée
La théoriser est un délire du mental

Tous les mots ne concernent jamais que le non-soi
Toutes les idées seront toujours spéculations
Elles sont émises par la créature nommée moi
Qui du mental est la maligne projection

Ce n'est qu'en renoncement et total abandon
Que peut se manifester cette essence du don
C'est dans la soumission à la pure connaissance
Qu'émergeront les délicats parfums d'essence

vendredi, 13 janvier 2006

UNE CHAMBRE EN VILLE

Le Saint des Saints de la Vie s'exprime en beauté
Nue sans la moindre trace du sensible et grossier
L'extase en est la moindre manifestation
Pas un souffle n'est capable de prononcer son nom

C'est au confluent de la chambre éthérée
Où masculin et féminin célèbrent l'Aimé
Que s'exprime en grande et généreuse abondance
L'ampleur et la douceur de sa magnificence

Pour la trouver il faut démissionner d'office
Du rôle d'emprunt joué qu'on offre en sacrifice
Un sacrifice qui peut coûter beaucoup à ceux
Qui ont pris à tort cette pauvre enveloppe pour eux

Peu importe à ce moment ce qu'il en est en ressort
Rien ne saurait égaler ce divin trésor
Peu importe désormais le futur de la forme
Elle répond maintenant à de nouvelles normes

RECYCLAGE DE CITATION

Il est préférable d'être le premier au village
Plutôt que le deuxième dans une ville nommée Rome
Il n'y a pas de création, du recyclage
Est ce qui constitue l'ordinaire des personnes

C'est ambition démesurée et usurpée
Que de revendiquer l'action du pur Néant
Du vide jaillissent ces éclats qu'on prétend créés
De l'humain ils ne sont ni la chair ni le sang

Plus l'enveloppe est ouverte, béante et disponible
Plus se magnifie la pure action d'invisible
Moins il y a d'objections à la création
Plus s'expriment la beauté et ses évolutions

Rien n'est plus ennuyeux que les pauvres effets
Des productions cérébrales dans le monde abstrait
La Vie est absente de ces gravats peu concrets
Ce n'est pas là de l'art le délicieux secret

Quelle que soit la forme empruntée au monde visible
Seul le contenu traduit les termes éternels
Qu'il soit aux oreilles grossières imperceptible
Ne pose pas problème aux adeptes du Réel

UNE FIN

Si tu nous parles ainsi d'une éventuelle fin
Tu dois avoir aussi trouvé le commencement
N'hésite donc pas à nous entretenir séant
De ce que peut être ce que nous croyons le destin

Il nous sied d'apprendre de ta bouche ce qu'est Dieu
Que tu considères comme la fin de l'univers
Espérons que ce n'est pas de mots vides et creux
Dont est constituée cette phrase jetée dans l'air

Et indique nous également ce qu'est cette voie
Où le monde prend fin, est-elle un passage étroit
Ou un boulevard sur lequel cheminent pèlerins
Et autres chercheurs pour rassasier leur grande faim

ACTE SOUVERAIN

L'acte est souverain sans une interprétation

Pour lui conférer une quelconque direction

Sans qu'il soit revendiqué par un supposé

Auteur qu'on aurait du mal à retrouver



Les actes adviennent d'eux-mêmes tels des jaillissements

Ils surgissent et s'impriment sur le substrat d'éther

La Shakti règne sur le monde des existants

C'est pure merveille que cette danse extraordinaire



Il ne sert à rien de s'approprier de fait

Des évènements dont personne n'est le créateur

Il n'est loisir que d'admirer la déité

Et d'apprécier ce rôle de contemplateur

jeudi, 12 janvier 2006

DECOUVRE DONC CE QU'EST LA VIE

Il n'y a de mort que pour celui qui est né
Pour l'Incréé, il n'est plus que Vie éternelle
Ce n'est pas dans les livres qu'est cette belle vérité
Nul besoin de s'encombrer de superficiel

L'amour-propre sera toujours de la vanité
Elle est représentative de l'insoumission
De la faiblesse mentale des pauvres aliénés
Qui s'accrochent à leurs rêves et à leurs illusions

Esclave tu l'es, de ton mental intoxiquant
Qui te fais te croire existant ou bien vivant
Alors que tu ne chasses que breloques et poussières
Qui nourriront ton univers imaginaire

Te rappelles-tu que la passion n'est que souffrance
Que l'émotion n'est rien d'autre que ton invention
Aucune lumière dans tout cela, de l'inconscience
Ce n'est pas ainsi qu'on évite la déraison

Tu parles de bonheur et de malheur, poète
Sans savoir que ces siamois n'existent en rien
Ce ne sont que chimères provenant de ta tête
Le reconnaître apaisera tous tes chagrins