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mardi, 22 novembre 2005

OMBRES ET LUMIERE

Jamais la Lumière ne S’absente
Encore faut-il être présente
Prendre les ombres pour la Lumière
C’est là l’erreur des éphémères

Une caverne en forme de crâne
Est un très beau logis pour l’âme
Plongée dans la méditation
Tu élimineras l’illusion

Lucidité et sagesse cachée
Seront tes fidèles alliés
Tu découvriras le feu, la guerre, l’épée
Encore faut-il vouloir te libérer

A l’aube d’un nouveau temps d’horreur
Cherche au plus vite à trouver la lueur
Demain se lèveront de nouveaux gladiateurs
Dans un espace de bruit et de fureur

Plutôt que de conquérir une tombe
Découvre donc où est le monde
Une torche brûle dans la pénombre
Elle ne s’arrête pas une seconde

S'ABANDONNER

Il n'y a qu'une manière de récolter la sérénité
C'est celle qui consiste à totalement s'abandonner
C'est le seul prix même s'il parait de taille
Pour découvrir un monde qui ne soit pas de paille

Pour cela, il faut éliminer la pieuvre égotique
Qui enserre l'être de ses tentacules hypnotiques
Ne pas oublier de supprimer l'usage du verbe avoir
Est un apport considérable pour sortir du noir

Les pensées ne sont pas des secrets, elles sont
Telles des feuilles mortes, de l'ego les rejetons
Elles ont toujours les mêmes thèmes de prédilection
Elles ne représentent de l'homme que sa déraison

Elles se succèdent presque sans interruption
Maintenant l'être dans une infinie corruption
Les élaguer est le premier pas vers l'éternité
Si on trouve la force et le courage de renoncer

lundi, 21 novembre 2005

MIRAGE

Mirage est le terme qui convient
Pour décrire cet horizon lointain
Qu’aperçoit la conscience endormie
Et qu’elle prend pour la Vie

Une caverne ancienne le racontait
Bien d’autres depuis l’ont narré
Ce fantôme pris pour la réalité
N’a guère de substantialité

Mais l’illusion est tenace
L’ego ne veut pas lâcher sa place
Il est content de son domaine
Même s’il sait que sa quête est vaine

On s’entretue pour des idées
C’est là le règne de la vanité
Tout le monde se prend pour Dieu
Une vraie bande de prétentieux

Peu ont trouvé le courage
D’affronter ce terrible naufrage
Ils préfèrent tous se réfugier
Au fond des caves tu les trouveras terrés

Combien doivent se réveiller
Cette réponse personne ne la connaît
Quel combat doivent-ils mener
Ce n’est pas moi qui le dirai

Ne crois pas que je sois responsable
De ces poèmes admirables
Ces messages te sont destinés
De leur usage, toi seule est concernée

MAUVAISE DIRECTION

Tu regardes dans la mauvaise direction
Va au fond de toi, tout au fond
Là se trouve la solution
Ailleurs ce ne sont qu’illusions

Si tu leur laisses le contrôle
Cela ne te sera pas vraiment drôle
L’Amour n’a pas besoin d’altérité
Il suffit de le laisser rayonner

Si tu écoutes les ombres
Elles te maintiendront dans la pénombre
Ces ersatz d’affects qu’elles appellent amour
Ne sont que vides et creux discours

Seul servir veut dire aimer
Tu en trouveras peu pour le confirmer
Ce ne sont pas deux trois bisous mal léchés
Qui t’amèneront la sérénité

ENFANTS

La connaissance de soi est la seule qui compte
C'est elle qui préside à la naissance du monde
On ne sait que dire sinon qu'elle est incontournable
C'est l'ignorance qui rend les ombres imperméables

Ce brouillard ténébreux qui envahit les âmes
Est aussi vénéneux que du poison ou de la came
Tous sont immergés dans cette crasse
Et fuient quand de la Lumière on pointe la trace

Comment peut-on prendre au sérieux tous ces enfants
Dont le bac à sable ne produit que cris et hurlements
Il y en a même pour se prétendre responsables
Alors que de reconnaissance, ils sont quasi incapables

Que peut-on faire pour cette humanité à peine ébauchée
Qui ne sait qu'aller tristement de charnier en charnier
Dévorée par le plaisir, le désir et l'avidité
Sans nulle autre aspiration que de continuer à consommer

ENCORE L'APPARENCE

Que de vaines querelles autour d'une apparence
Qu'elle soit physique ou psychique, aucune importance
Seul l'Absolu peut servir d'étalon-valeur
Or tous vos cris ne sont que relatives rumeurs

Quelles que soient les raisons pour lesquelles
Le mâle a été choisi par la femelle
On ne sort toujours pas du règne animal
Qu'on évite donc de parler d'idéal

Le jour où vous souhaiterez devenir des Hommes
Vous abandonnerez ces référentiels indignes de personne
Il faut dépouiller les habits du vieil homme
C'est à ce moment-là que le tonnerre résonne

Il est évident jusqu'à preuve du contraire
Qu'ici est le royaume de l'éphémère
Il est un autre monde moins ordinaire
Qu'on découvre quand cesse la guerre

Qu'on arrête également de qualifier d'amour
Ce jeu tordu où des primates se font la cour
Il n'y a bien que des enfants
Pour rester dans cet état d'égarement

dimanche, 20 novembre 2005

MAYA

C’est toi et toi seule qui crée la violence
En ne regardant que les apparences
Chaque psychopathie est l’œuvre de son auteur
Tu construis la tienne avec ardeur

« tout est Un » ont-ils dit et répété
Par qui le deux a-t-il été inventé
Si ce n’est par un mental aliéné
Par les désirs multiples et la vanité

La guerre est partout autour de toi
Tout compte fait, tu dois aimer cela
Pour baigner dans cette ambiance
Il faut que tu en apprécies la souffrance

La recherche des plaisirs illusoires
Conduit les ombres à l’abattoir
Les yeux emplis de désespoir
Et le cœur plein d’espoir

Charmés par l’ignorance
Dont ils méconnaissent l’existence
Malgré le doute qui les effleure
Ils se laissent gagner par la torpeur

En Orient existe un état appelé éveil
Ceci est la découverte des merveilles
Pour cela le rêve doit prendre fin
Pour que puisse s’ouvrir le chemin

MARIONNETTES

Qui contrôle les marionnettes humaines
Elles osent se dire totalement autogènes
A-t-on déjà vu prétention aussi incongrue
Incapables qu’elles sont d’accepter la vérité nue

Pourtant les preuves abondent
Dans la conscience profonde
Qui leur expliquent que le monde
N’est rien de plus qu’un frisson sur l’onde

Plutôt que de chercher la Lumière
Ils se réservent pour la guerre
Hommes et femmes enivrés
Par leurs désirs de propriété

A perdre leur temps dans ces activités
Ils se trouvent toujours conditionnés
A n’être que des agrégats de réactions
Automatisées en fonction des situations

Ils croient encore qu’ils ont un destin
On l’appelle cimetière ce chemin
Sauront-ils se réveiller un beau matin
Avec le désir de prendre la vie par la main

MAUVAISE DIRECTION

Tu regardes dans la mauvaise direction
Va au fond de toi, tout au fond
Là se trouve la solution
Ailleurs ce ne sont qu’illusions

Si tu leur laisses le contrôle
Cela ne te sera pas vraiment drôle
L’Amour n’a pas besoin d’altérité
Il suffit de le laisser rayonner

Si tu écoutes les ombres
Elles te maintiendront dans la pénombre
Ces ersatz d’affects qu’elles appellent amour
Ne sont que vides et creux discours

Seul servir veut dire aimer
Tu en trouveras peu pour le confirmer
Ce ne sont pas deux trois bisous mal léchés
Qui t’amèneront la sérénité

REQUETE

Es-tu certain toi-même de ta propre existence
Car si j'examine en clair ton apparence
Je ne suis pas certain de rencontrer une présence
Mais j'ai bien peur de trouver là une absence

Car être est tout ce que tu veux sauf exister
S'assimiler sans vérifier à un organisme mal identifié
Ignorer profondément jusqu'à sa propre identité
Crois-tu sincèrement qu'être c'est oublier

Quand je te lis et relis je m'aperçois
Que chez toi c'est l'oubli qui est roi
Tu montres deux photos et trois souvenirs
Que tu appelles cela une vie me fait sourire

Tu m'en montrerais mille fois plus encore
Je n'ajouterais pas foi à ce trésor
Qui suis-je est la question révélatrice
Des oublis dont tu t'es rendu complice

Crois-tu qu'un jour tu sauras affronter
Cette question sans oser te dérober
Plutôt que de te résumer à une collection d'étiquettes
Dont la plupart sont plutôt abstraites

Et l'abstraction ne mène pas à la Vie
C'est même le contraire qui surgit
Hors de la pensée tyrannique qui te dirige
Aurais-tu une réponse qui nous oblige

samedi, 19 novembre 2005

FORMULES ET STYLE

Le style n'est rien de plus qu'une apparence
Qui subsiste malgré l'existence et les circonstances
S'impriment en creux au coeur de cet académisme
Certaines absences visibles dans le formalisme

Dans certain manque volontaire de forme
On peut déceler un non-respect des normes
Qu'une structure apparaisse comme rigide
Ne suppose pas que son message soit vide

Les étincelles et le diamant ruissellent
Comme des abrasifs sur les façades infidèles
Ici l'humeur est toujours ludique et joyeuse
Même au plus profond des ambiances ténébreuses

L'automne est une saison flamboyante et odorante
Toutes le sont en fait pour les Vivantes
L'ivresse est toujours à la portée des bien aimées
Uniquement grâce au renoncement et à la fidélité

L'Amour qui meurt n'en était pas vraiment
C'était un deal recouvert d'ornements
Le stuc et le plâtre craignent les intempéries
Ce n'est que justice s'il a péri ainsi

Il suffit de raffiner son regard pour aimer
Savourer ce qui n'est que réalité des faits
Le feu et la chaleur brûlent au milieu de ce coeur
Et la page s'enflamme dès que la main transmet la lueur

PAS PLUS QUE LES AUTRES

La mémoire est toujours composée de cette manière
Les pensées sont organisées de cette sorte d'ordinaire
Ne ressentent le froid que les corps inertes des ombres
C'est pour cela qu'on les compare à des tombes

Le froid n'est qu'une convention établie, pas un fait probant
Le chaud, le doux, l'amer, la couleur sont d'autres éléments
Dont personne ne veut réellement vérifier la forme et l'authenticité
Tant la peur qui tenaille les ombres a besoin de se sentir apaisée

Que ce corps se mette à trembler n'implique en aucun cas
Que ce soit toi qui ressente intensément ce froid
Le jour où tu te pencheras sérieusement sur ce cas d'espèce
Tu commenceras à approcher une certaine sagesse

Milliards d'ombres éphémères et désinvoltes
Se prenant au sérieux sans envie de révolte
Tyrannisées par des pensées obscures et infondées
La peur seulement les empêche de s'évader

Quand on s'auto confine aux grossières apparences
Il est normal que l'existence ne soit que souffrances
Après ils prétendront être adultes et responsables
Quand on voit l'état du monde phénoménal, c'est formidable

ACCOMPLISSEMENT

Prends donc un corps de lumière
Et transmet lui ces mots éphémères
Avance sans peur dans l'invisible
Chevauchant des abîmes d'indicible

Elimine cette enveloppe grossière
Qui fait office d'analogie ordinaire
Suis ce chemin vers l'intérieur
C'est là que se trouve la lueur

Si tu préfères regarder au dehors
Jamais tu n'y découvriras ce trésor
Tu as l'air, te manque la partition
Pour réaliser cette subtile chanson

Frappez et l'on vous ouvrira
A dit un homme que l'on surnommait roi
C'est au plus profond des tréfonds
Qu'est la réponse à toutes les questions

Quand tes yeux s'ouvrent sur la merveille
Que le Souffle ainsi te réveille
Quand la grâce de son aura t'envahit
Quand tous tes sens ne sont qu'un défailli

Quand d'Amour ruisselante tu es
Qu'il n'est rien qui ne soit ton secret
Que totalement nue tu resplendis
Tu sais qu'il n'est rien qui puisse en être dit

SEMBLABLE AU CIEL

Mais c'est ainsi que ta nature existe
Tu le sauras vraiment si tu insistes
Il suffit de se désidentifier réellement
Ce que tu es n'est pas ce qui est apparent

Il faut aller au plus profond de soi
Pour découvrir ce que d'aucuns ont appelé nirvana
Il faut détruire toutes les idées reçues
Et se retrouver totalement vide et nue

Avant d'y accéder il faut livrer bataille
Ne pas craindre d'affronter la mitraille
Ce qui se trouve au bout s'appelle Vie
Et termine l'existence et ses soucis

C'est à ce moment qu'on s'appelle illuminé
A l'intérieur la torche s'est mis à briller
Telle une étoile rayonnante de splendeur
L'Amour universel en guise de dictateur

vendredi, 18 novembre 2005

FLUX TEMPORELS

Tu vis toujours dans cette vision périmée
Qui prétend que le temps part du passé
Pour se diriger vers un éventuel futur
Cela pourrait faire une belle aventure

Es-tu conscient que ceci n'est pas la réalité
Que ceci par ton mental aliéné est fantasmé
Que les preuves existent qui le démontrent
Que n'existe que l'instant où se rencontrent

Deux flux temporels provenant de deux directions
L'une située en aval et l'autre en amont
Quand ceci pour toi sera net et clair
Peut-être commenceras-tu à entrevoir une lumière

Il n'y a rien de commun entre ce que tu es
Et ce que ton mental te fait croire que tu as été
A chaque seconde tout évolue, tout est mouvant
Ton mental n'en a conservé que quelques fragments

Il t'a construit une histoire merveilleuse
S'apparentant à bien des niveaux à une berceuse
Sortiras-tu un jour de ces contes pour enfants
Pour comprendre ce que tu es réellement

L'EGYPTIENNE

C'est pour cela qu'on l'appelle l'égyptienne
Pour ses fanfreluches et ses étrennes
Pour la saveur d'un baiser au couchant
Pour la caresse du soleil du levant

Pour les petits matins ébouriffés
Quand la nature est réveillée par la rosée
Pour les lendemains qui sont espérés
Pour les merveilleux étés passés

Pour tes yeux dans mes yeux
Et ce sentiment d'être deux
Pour ce regard et ce sourire
Qui promettent un joyeux avenir

Pour le réveil du printemps
Et la folle ardeur du débutant
Pour le soleil de l'été brûlant
Qui fait resplendir les amants

Pour ces chagrins partagés
Plutôt en petit comité
Pour ces peines consolées
Par ceux qu'on a aimés

Pour sa main dans la tienne
Pour ton coeur dans la sienne
Pour la couleur de l'obsidienne
Pour les valses de Vienne

Pour la magie d'un espoir d'autrement
Pour la saveur d'un éclair d'embrasement
Pour le goût d'une étoile vanillée
Pour l'arôme d'un cristal embrasé

Pour la vue d'une transparente idéalité
Pour la musique d'un brin de tendresse
Pour ce vin qui procure l'ivresse
De cette vie offerte en copropriété

AUTO MUTILATION

Tu ne les comprends pas mais tu es telle
Qu'ils sont quand la guerre les ensorcelle
Tous ont dit et répété: Tout est Un
Ne pas le croire est la cause de ton chagrin

A vouloir à tout prix créer le deux
Pour satisfaire des désirs vaniteux
Détruire et construire sont frères
L'un et l'autre vont forcément de pair

Quand à la Lumière, jamais elle ne t'a quittée
Comment pourrait-Elle S'abandonner
Ceci n'est que faiblesse de tes sens
Matinée d'un peu d'autocomplaisance

Elle ne peut absolument pas te quitter
Quelle est donc des deux l'abandonnée
Tes rêveries poétiques t'honorent
Mais un rêve n'est pas un trésor

SOMATISATIONS

Quand tu sauras qui est l'acteur
Il te viendra alors comme une lueur
Ces récriminations ne proviennent pas du coeur
Elles sont émises par l'ego imposteur

Tyrannisée par toutes ces méchantes pensées
Qui passent leur temps à te torturer
Si elles étaient belles, tu ne t'en ferais pas
Belles ou laides, pourtant, elles sortent du même bois

A cette apparence tu t'es identifiée
Corps, émotions, pensées, rien de cela tu n'es
Rien de ce mécanisme, non plus ne t'appartient
Pourquoi donc souffrir pour ce qui n'est pas tien

Cette enveloppe n'est qu'un vecteur
Qui revendique à tort un rôle d'auteur
L'humilité est ce qui fait sa grandeur
Il ne sert à rien de jouer les flambeurs

jeudi, 17 novembre 2005

OU VA LE COURANT?

Passe et repasse le flux de la marée
Les fétus par le courant sont entraînés
Et pourtant le courant ne va nulle part
Seuls les égarés veulent le croire

Quand la sagesse sera devenue réalité
Seront-ils enfin capables d'apprécier
Ce cadeau dont la Vie les a comblés
Au lieu de passer leur temps à se lamenter

A croire que le monde phénoménal est tout
Ils en oublient la caresse du Souffle si doux
Leurs prétentions leur font revendiquer
Toutes ces responsabilités injustifiées

Quand de la contemplation jaillit l'illumination
Quand cette pensée élimine sa corruption
Quand on cesse de se complaire dans la compromission
Vient enfin le temps de la Vie à foison

Avant cela n'est que grande suffisance
Matinée de beaucoup d'autocomplaisance
L'humilité ne consiste qu'à reconnaître
Et distinguer l'Etre du paraître

LAIDEUR ET BEAUTE

Qu'est-ce donc que la beauté
Sinon un point de vue ébréché
Qu'est-ce donc que le laid
Sinon le même vu d'à-côté

Tout est beau pour qui est présent
Tout est laid pour qui est absent
Pas une ombre ne marque ce tableau
Que cela vous fasse froid ou chaud

On peut trouver la beauté dans l'horreur
Et la laideur au sein même du bonheur
Tous ces points de vue se valent
Ici n'existent que projections égales

Qui crée les échelles de valeurs
Où se crée donc la couleur
Qui a inventé les saveurs
Existe-il une seule odeur

Beauté et laideur sont deux soeurs
Jumelles, pas un point de rousseur
Ne diffère entre elles deux
Seuls les comparent les vaniteux

ECOUTE

Ecoute donc le silence qui rugit
Ecoute donc comment s'exprime la Vie
Ecoute l'invisible t'expliquer
Que seul l'inaudible est exprimé

Quand tes sens seront éteints
Tu entendras poindre le matin
D'un temps appelé résurrection
Bien au-delà des émotions

Quand cessera le caquetage incessant
Qui broie la perception du conscient
Quand du bout de tes doigts jaillira l'instant
Tu comprendras ce qu'est le Néant

Causer, parler, jacasser, bavasser
Toutes ces pollutions te font oublier
Que le silence favorise l'émergence
De l'Absolu niché au sein de la conscience

EGALITE AUTISTE

Encore un qui rêve d'égalité
Un concept qui n'a aucune réalité
De l'Artiste il faut louer la créativité
Eviter de se cantonner à l'avidité

L'existence est une situation de crise
L'existence de l'autre n'est pas admise
Tant que vous n'aurez pas admis cette évidence
Vous continuerez à baigner dans l'ignorance

Les générations passent sans aucune avancée
On se déchire encore comme au temps des croisés
On se demande qui a bien pu inventer le mot Paix
Quand on regarde les humains s'agiter

Vous qui avez la prétention de penser
Qui vous prenez pour des êtres évolués
Qui brandissez l'étendard des valeurs
Pourquoi toutes ces guerres, ce déshonneur

Pourquoi lutter contre le changement climatique
Alors que son arrivée est automatique
5 millions de nécessiteux dans votre beau pays
Allez-vous leur servir le même discours bouilli

mercredi, 16 novembre 2005

OBSCURCISSEMENT PERMANENT

La pensée est ce par quoi tu es obnubilée
C'est ce qui t'empêche d'être en réalité
Tout ce qui sort d'elle est conditionné
Comme venant d'un robot bien programmé

La Vie est en dehors du champ de la pensée
Pense à hier tu n'es qu'en virtualité
Pense à demain tu n'es qu'en délires projetés
L'instant présent, tu l'as laissé échapper

Peut-être serait-il judicieux que tu vois
Qui pense, c'est sûr que ce n'est pas toi
Si c'était le cas, tu pourrais sans forcer
Arrêter de penser dès que le voeu en serait formulé

Prend le temps de digérer cette évidence
Un excellent moyen d'étalonner ta conscience
Un étrier pour éventuellement sortir de l'ignorance
Mais dis moi, qui pense en permanence

AU-DELA DU SENSUEL

Sais-tu aller au-delà de l'animalité
Que tes mots savent si bien transcender
Crois-tu à cette enveloppe être confinée
Ou sais-tu que ceci n'est qu'apparence limitée

Ta pensée est largement transformée
Par une vision amplement fantasmée
Tout ceci n'est en fait que virtualité
As-tu les moyens d'accéder à la réalité

Es-tu capable de cette prison sensuelle
D'aspirer à retrouver l'Etre originel
Caché dans cet amas de pulsions charnelles
Peux-tu retrouver l'inspiration rebelle

Quand la caresse de la nuée
Sur ton corps s'est posée
Quand le feu de toi s'est emparée
Et que le brasier s'est enflammé

Quand tout autour n'est qu'infinie béatitude
Que l'univers est ta merveilleuse solitude
Que pour l'Amour tu prouves enfin ton aptitude
Ressens-tu ce qu'est cette profonde plénitude

RESPIRE

Cherche donc les doigts invisibles
Qui te guident dans ce parcours sensible
La forme de ton poème est magnifique
Le sens en est plutôt tragique

Que peut bien signifier mourir
Dans ce monde d'inspir et d'expir
Est-ce grâce à toi que ce corps respire
Alors même que tu prétends en jouir

Cherche donc d'où provient ce Souffle
Avant que dans ta course tu ne t'essouffles
La réalité rattrape toujours les projections
Fantasmées générées par notre prétention

Si courtisane du plaisir est ta vocation
Sache que souffrance est son autre nom
A ne pas reconnaître ce phénomène
Ne t'étonne donc pas s'il arrive problème

CONFIANCE MAL PLACEE

Tu ne parles là que de l'existence
A côté de la Vie, elle n'est qu'insignifiance
A un mental tyrannique tu fais confiance
Alors que tu es soumis à son arrogance

Je suis ce corps est une pensée erronée
Qu'il a créée et dont tu t'es enivré
Trouve donc le royaume de la non-pensée
Et tu verras à quel point il t'a trompé

La sexualité ne donne qu'un plaisir animal
L'érotisme n'est qu'une prétention mentale
Il suffit d'un reportage animalier
Pour comprendre cette sombre réalité

"L'homme naît, souffre et meurt" est la loi
Pour celui qui se contente ici-bas
De s'identifier à son apparence
Refusant ainsi de sortir de l'ignorance

Le mécanisme corps-mental est un cheval
Monté par un cavalier subliminal
Si au cavalier suffit la nourriture de l'animal
Cela donne ce résultat somme toute banal

mardi, 15 novembre 2005

POUR PLUTARQUE

Plutarque fut généreux d'accorder tant d'importance
Ceux qui savent connaissent bien l'insignifiance
De revendiquer de telles initiatives personnelles
Tout est affaire du bon vouloir de l'Eternel

Se soumettre facilite l'opération de la Vie
Accepter cela c'est refuser le déni
La sagesse élimine tout type d'avidité
Le désirs les plus secrets sont tous brûlés

De quoi dépend le fait d'être choisi
Tous ont dit la grâce et ont souri
Car dans ce monde où tout est vanité
Que peut-on bien vouloir exiger

Quand on a vu l'immensité nue
Plus besoin d'être convaincue
Respirer est déjà un cadeau royal
Exister un don gratuit et subliminal

DEPASSIONNEE

Réjouissons-nous de la fin des passions
Ceci signifie pour nous du poison l'extinction
On appelle ce moment particulier révélation
D'autres l'ont communément baptisé résurrection

Passion n'est qu'un terme signifiant souffrance
L'oublient souvent les ombres plongées dans l'ignorance
Arc-boutées sur leurs faibles et insignifiantes connaissances
Elles prétendent faire de cela leurs réjouissances

Quand sur la broche du désir
Elles continuent lentement de rôtir
Elles en viennent presque à maudire
Celui ou celle qui prétendrait les guérir

BROUILLARD ET MELASSE

On peut toujours arguer que cette brume
Ressemble fort curieusement à de l'écume
L'écume se rappelle-t-elle de l'océan
Ne se rencontre-t-elle que sur les brisants

Pourquoi ou pour qui brouillard et mélasse
Dans cette immaculée où n'est nulle trace
Pure sérénité,immense béatitude et joie
Doivent-elles être réduites à cela

Il semblerait que le choix ne soit pas fait
Sur tous les tableaux on ne peut gagner
Sur les deux il ne peut en rester qu'un
Sans soumission on ne trouve que chagrin

Sois sans crainte un pur ressenti
Oublie ce que tu appelles la vie
Fais taire ces pensées vélléitaires
Courbe la tête et en rien n'espère

CLAIR ET DOUX

C'est clair et doux quand tu es arrivée
Avant ce moment c'est plus que meurtrier
Mais c'est tout juste le prix à payer
Pour corriger tous nos errements passés

J'aplanirai les montagnes a dit un sage
Je redresserai les vallées, où est ce paysage
Si ce n'est à l'intérieur de cette ombre
D'où sourd lentement une triste pénombre

S'il faut passer les caterpillar
Pour éliminer tout ce méchant noir
Le chemin sera particulièrement ardu
Comme le seront les coups reçus

Une fois éliminées toutes ces scories
Tu t'en relèves libre et épanouie
Tu sais que rien ne peut plus t'arriver
Comme quand la brebis retrouve son berger

lundi, 14 novembre 2005

ABANDON

Il n'y a rien à chercher qui ne soit déjà là
La fuite en avant n'apporte que tracas
Maintenant que la lumière t'est venu à l'esprit
Qu'attends-tu pour rallier le Paradis

Pas celui artificiel des ombres du néant
Celui où ne règne qu'un seul Amant
Celui où tu n'es que soumise
Celui où tu abandonnes ta dernière chemise

Pourquoi continuer à t'agripper
A tout ce qui constitue ta vanité
Si la compréhension a vu le jour
Manque encore le premier pas d'Amour

Quelle peur te retient donc encore
Crois-tu pouvoir être heureuse en dehors
De ce qui est l'Essence même de la Vie
Là où mènent toutes les voies, c'est ici

PRATIQUE

Travaille et tu sauras pourquoi cette existence
N'a pas plus d'importance qu'une vile stance
Il ne sert donc à rien de se lamenter autant
Sur cette poussière qu'enlèvera le prochain vent

Personne ne peut se prévaloir d'un quelconque mérite
La distribution des cartes ne suit aucune règle, aucun rite
Tu ne peux rien posséder, n'espère donc rien conserver
Seul être est ce à quoi tu peux réellement aspirer

Autour de toi ne tournent que des ombres folles
Egarées dans une espèce de morne farandole
Une danse de la pluie dans un pays aride et gris
Où de la cendre rien de merveilleux n'a jamais jailli

Il ne te reste qu'à découvrir la Vie
Aucun regret pour tous ces endormis
Sors de ce monde morne et robotique
Mu uniquement par les lois organiques

Trouve au plus profond de toi la lueur
C'est elle qui t'amènera des jours meilleurs
Pratique le silence avec joie et ardeur
Découvre qui tu es en pleine ferveur

L'ESPACE D'UN INSTANT

Que tout dans cet instant soit parfait
C'est dire de quelle nature il apparaît
Quand l'instant surgit du néant
Le Néant surgit dans l'instant

Vide ou forme, forme ou vide
Peu importe à cet instant impavide
Qu'il y ait tout plutôt que rien
N'existe que ce qui jaillit de ton sein

Intense au point d'être imperceptible
Sonore au point d'être inaudible
Virulent au point d'être indicible
Enorme au point d'être invisible

Pour le plaisir des sens éteints
Pour signifier la fin des chagrins
Contemple ce Tout qui t'envahit
Jusqu'au point ou ce Rien t'éblouit

LE MAGASIN DU TEMPS

Tu as toujours eu les clés du magasin du temps
Tes choix t'ont portée à exister autrement
Par eux tu t'es laissée dévorer lentement
C'est pour cela que ce paysage s'appelle maintenant

Le temps commence là-même où il finit
Dans cet unique instant qui éblouit
Tu as choisi celui qui passe et étourdit
Et non celui qui te laissera épanouie

Tu es la fourmi agile qui caracole
Au milieu de cette immense farandole
Faite d'ombres nues qui papillonnnent
C'est pour elles que le tocsin sonne

Du haut du beffroi de la contemplation
On regarde avec amusement ton agitation
Qui ne mène pas ailleurs qu'en déraison
Reçois avec grâce cette plaisante oraison

dimanche, 13 novembre 2005

LE BOUT DU CERCLE

Comme d'habitude il est toujours trop tard
Comme d'habitude il n'est jamais assez tôt
Où sont passés tous les héros de ce rodéo
Pourquoi planent-ils tous à côté du boulevard

Ils ont pris les chemins de traverses
attirés par les lucioles et la paresse
Les a attirés dans ses filets de soie
Quel est ce mal qui ronge leur foie

La fin rejoint le commencement
C'est l'éternelle leçon de l'Amant
Rien n'a jamais réellement commencé
que tout est déjà définitivement terminé

Profitons de cet instant qui resplendit
Osons enfin sortir de ce corridor de nuit
Laissons l'oeuvre de la Lumière se faire
Au travers de cette enveloppe éphémère

TRAJECTOIRE

Un homme est passé allant vers nulle part
Se doutait-il qu'il était déjà en retard
Un autre est arrivé cherchant une gare
Ne serait-ce pas plutôt un cauchemar

Les ombres du noroit retentissent au printemps
N'existe-il rien d'autre que cet auguste firmament
Le silence s'éparpille en de multiples fragments
Pourquoi recherchons-nous ces faibles filaments

Qui sait si nous ne sommes que dessinés
Qui a tracé ce portait d'éther enflammé
Quelle torche est faite pour l'éclairer
Et resplendir dix mille âges d'éternité

Dans le courant qui nous emporte vers le couchant
Quelles sont ces barques et ces petits chalands
Qui tourbillonnent en s'enroulant lentement
Autours des quelques espars noirs et gluants

Serait-ce les légions perdues, les cohortes flamboyantes
De belles courtisanes égarées et d'hétaïres délirantes
Trompées par leurs propres projections enivrantes
Et qui ont oublié d'attraper la marée montante

Prend l'arc en ciel et l'escalier d'étoiles
N'oublie pas ta superbe aurore boréale
Porte à ton front la lumière astrale
Et resplendis ce silence impérial

RENCONTRE

Quand t'ai-je rencontré
Dans tous ces millénaires passés
T'ai-je jamais abandonné
Ici ou dans la voie lactée

Qui sait ce que le temps nous a promis
Que sont ces milliards de souvenirs enfouis
Existe-il un autre que ce Je Suis
Dans cet univers où tout brille et reluit

Et si le temps n'est pas, qui es-tu
Toi, le miroir dans lequel je me vois nu
Est-il d'autres temps parallèles
Autres que cet instant éternel

Et si nous ne sommes pas nés, sommes-nous
Censés nous éteindre, sommes-nous fous
De croire à toutes ces saveurs insipides
Alors que Tout n'est que silence limpide

DIRE ENTENDRE VOIR ET CONNAITRE

Dire l'indicible dans un élan de silence
Entendre l'inaudible dans un mouvement d'absence
Voir l'invisible dans un éclair d'abstinence
Connaître l'inconnaissable dans une absence d'ignorance

Seules les ombres passent et repassent
Courant vainement derrière les traces
Ephémères dont la majorité s'efface
Comment penser que de la Vie je me lasse

Théâtre insolite de guerres inutiles
Héros de paille et rois de pacotille
Tigres de papier et empires de brindilles
Les lueurs de la verroterie et du bric à brac futile

Dans dix mille ans tout sera pareil
Seul dans l'éther resplendira l'Eternel
Entouré de son cortège de Bien Aimées
Ruisselantes d'Amour et comblées de bienfaits

samedi, 12 novembre 2005

LILAS

Bienvenue dans la lumière
Lilas aux yeux verts
Belle princesse berbère
Nous parle du désert

Dissoudre l’ignorance
En toute innocence
Eliminer l’apparence
Et retrouver l’essence

Abroger l’espace
Ne suivre aucune trace
En tout lieu est le feu
Qui te ramène à Dieu

Purifiée de l’intérieur
Renaître dans la clarté
Et en rendant honneur
Assumer l’éternité

Lilas avec un s
Ne crains pas la tristesse
Agis avec hardiesse
Et tu connaîtras l’allégresse

LILA

Comme il fait bon penser à toi, Lila
Cela ressemble à un bouquet de magnolias
Quels que soient le jour ou l’heure
On n’oublie jamais une telle senteur

Ce soir, comme tous les soirs,
J’irai m’asseoir face au couchant
Le ciel est bleu et les nuages ivoire
N’obscurcissent pas le firmament

Un maître merle, d’un ton moqueur,
Nous encourage à prendre un air rieur
Sous le cèdre pénètre la fraîcheur
D’un soir de juin aux mille couleurs

Les saules pleureurs s’étirent nonchalamment
Comme le font tous les amants
Entre leurs bras passera le vent,
Qui les enlacera tendrement

Le vent d’ouest s’en va vers l’est
C’est l’occident touchant l’orient
Des rivages atlantiques jusqu’au golfe persique
Qui peut en prédire la limite ?

J’aurais aimé parlé d’unité
Mais je n’ai pas encore les qualités
Un jour viendra où je saurai
J’espère que tu seras là pour l’apprécier

PERDRE SA VIE

Perdre sa vie à la gagner
Un avant-goût de destinée
Ceci est le lot de l’humanité
Quelles que soient les activités

Mourir avant que d’être née
Pour avoir omis d’écouter
Tous les indices disséminés
Tous les messages adressés

Qu’est-ce donc que la Vie
Pour qu’ainsi on l’oublie
Tu es en hypnose, tu souris
Es-tu sûre d’avoir compris

Les plaisirs de l’existence
Te maintiennent hors de distance
L’illusion de cette danse
Agis sur toi comme une transe

Rappelle-toi d’où tu viens
Là-bas est ton destin
Ne pense surtout pas
Qu’il s’agit d’un endroit

C’est là que tu trouveras
Ce que certains appellent nirvana
D’autres en ont fait l’expérience
Retrouve en toi la semence

vendredi, 11 novembre 2005

PARFUM DE LUMIERE

Le parfum de la lumière porte en lui
Un goût de calme et d’infini
Nulle autre fragrance ne lui nuit
Il n’est que silence et harmonie

Pas un cil ne tressaille
Quand il caresse le poitrail
Régnant en maître chez l’homme éveillé
Qui en exhale la senteur épicée

Aucun arôme ne se considère comme son rival
Pas un ne peut lutter à armes égales
En lui existent tous les amours
De l’éternité à nos jours

Toutes les courtisanes aimeraient s’en emparer
Seuls les cœurs purs peuvent s’en parer
Aucune prostituée de ce monde grossier
Ne peut se permettre de le revendiquer

Il ne s’attache qu’à l’innocence
La pureté est son ultime élégance
Son style est proche de l’insouciance
Son aura dépasse l’incandescence

SOUSTRACTION

Tu oublies beaucoup de paramètres ici
Déjà, l'existence n'est pas la Vie
Tout dépend de l'identification que tu opères
"Qui suis-je?" est la bonne question identitaire

Si tu vas au bout de cette question
Tous les problèmes trouveront leur solution
Plus jamais il n'y aura d'interrogation
C'est ce qu'on appelle résurrection

Ceci n'est pas un chemin facile
Mais c'est la seule option pour être tranquille
Tous les autres chemins sont emplis de souffrance
Elle est virtuelle mais rendue réelle par ton inconscience

Personne ne t'a jamais trahie
Mais toi tu veux croire que si
Si tu n'avais pas fait de projections sur autrui
Jamais ces faits ne se seraient produits

Tu as imaginé l'autre tel qu'il n'était pas
Le résultat est toujours le même à chaque fois
Dans l'au-delà intérieur de cette enveloppe de chair
Tu trouveras probablement ce que tu espères

A toi de plonger dans cet univers
Personne d'autre ne peut le faire
C'est là que se trouve la Paix
La Lumière est toujours allumée

REFLETS

Les hommes se croient beaux, dis-tu
Ils ne regardent que leurs reflets tordus
Dès que l’un d’entre eux se tient droit
Il a le choix entre le bûcher ou la croix

Mais ils travaillent leur apparence
Ils la lustrent pour lui donner de la prestance
Ce masque et ce rictus ne mentent pas
A celui qui a le regard droit

Les Arabes ont un proverbe important
« rien n’est invisible au cœur du croyant »
ce cœur est sans pitié pour les façades
et ne s’arrête pas à l’esplanade

le mépris n’est révélateur
que de son utilisateur
dans l’œil qui sait brille une lueur
qui démasque tous les faux-monnayeurs

AUJOURD'HUI COMME HIER

La société, c'est l'égyptienne
Par la laisse elle te mène
Elle est par nature immorale
Ce n'est qu'une machine infernale

Mais elle n'est pas responsable
Des tracas qui t'accablent
Le seul coupable s'appelle ego
Une ombre virtuelle au profil pas très beau

Tu l'a laissé se développer
Au fur et à mesure des années
Tu l'as choyé, bichonné, admiré
Alors que ce n'est qu'un concept surfait

Il t'a construit une collection d'étiquettes
Que tu prends pour une identité complête
Rien de tout cela n'est la réalité
Le croire, c'est baigner dans l'obscurité

Si tu veux savoir ce qu'est la Vie
L'ego doit être en grande partie anéanti
Ceci n'a rien d'une plaisanterie
Il convient que la décision soit mûrement réfléchie

Si les conventions sociales te vont bien
Si tous les mensonges quotidiens
N'altèrent en rien ton côté serein
Reste campé sur cet étroit chemin

Ici rgne l'harmonie du Néant
Pour y accéder, que du tourment
La faute à ces années d'inattention
Passées à développer de la compromission

jeudi, 10 novembre 2005

FORME

Ceci est le monde des formes grossières
Qui de l'écume sont les bulles éphémères
Tout cela n'est qu'agitation sans importance
Anecdotes sans aucune consistance

Montre nous donc tes formes éthérées
Celles qui dissipent toutes les médiocrités
Montre nous l'espace et sa splendeur
Dans laquelle tu rayonnes de mille lueurs

Montre nous l'immense océan des larmes
Qui luisent au firmament telles des lunes australes
Montre nous ce feu qui te consume
Dissipant ainsi toutes les amertumes

C'est tout ce qu'il nous importe de voir
Afin que nous puissions plonger en ce miroir
Un regard émerveillé d'innocence
Et renvoyer l'image de ta superbe élégance

ATTENTE

Cette voix qui parle s'appelle ego
C'est lui qui éructe dans ce chaos
Ce que tu es n'est que muet
Tu reposes solitaire, béat et quiet

Laisse s'affronter les tumultes ordinaires
Ils ne pensent toujours qu'à faire la guerre
Oublie cette voix qui te fait désirer
Tous ces objets sans grâce et qualité

Quand l'Amant t'auras trouvée
Et il te trouvera s'il se sent désiré
Tu n'auras plus à t'inquiéter
Tu ne seras que pure sérénité

Pour cela il faut que tu vides ton coeur
De la somme de toutes ses humeurs
Que la place soit faite pour Son arrivée
Afin qu'Il puisse te permettre d'exprimer Sa beauté

FEMME OU FEMELLE

Si tu es capable de ne pas te focaliser sur le paraître
Mais plutôt de faire de ton mieux pour être
Si tu peux abandonner les apparences
Auxquelles tu t'adonnes avec complaisance

Tu commenceras à devenir Femme

Si tu arrêtes d'appeler Amour ce qui n'est que désir
Si tu cesses de t'adonner exclusivement à ton plaisir
Si tu cesses de te comporter avec ton partenaire
Comme s'il n'était qu'un vulgaire mercenaire

Tu commenceras à devenir Femme

Si tu cesses de te plaindre à tout bout de champ
Pour des détails qui de toi seule sont immanents
Si tu penses à remercier pour tout ce qui t'est donné
Sans pour autant réclamer toujours plus d'autres vanités

Tu commenceras à devenir Femme

Si tu es capable d'accepter les critiques justifiées
Que ton comportement ne manque pas d'amener
Si tu sais empêcher ta bouche d'exprimer
L'ensemble de ces insatisfactions illimitées

Tu commenceras à devenir Femme

Car pour l'instant tu n'es qu'une pauvre femelle avide
De posséder tout ce que l'existence peut apporter de vide
Plus personne aujourd'hui n'élève tes enfants
Surtout pas toi, tu n'as plus le temps

Et n'essaie pas de prouver le contraire...

Appelle tes soeurs qui sont comme toi
Et faites l'inventaire des dégâts
Aujourd'hui vous êtes tombées bien bas
Et cela ne vous suffit toujours pas

Il me surprendrait du contraire...

Siffle dans ces oreilles le silence des omissions
Qui vous ont poussées à la compromission
Etes-vous capables de revenir à la raison
Ou faudra-t-il une brutale révolution

Es-tu capable d'évolution?

REVERBERATION

C'est pour le plaisir du Contemplateur
Que l'oiseau chante avec ferveur
C'est pour Son oreille amoureuse que la mélodie
Murmurée par le ruisseau est savoureuse et en harmonie

Les feuilles bruissent et dansent tendrement
Le vent est Sa caresse et Son enlacement
Sur cette terre où rien n'existe vraiment
Tout reflète le miracle de cet enchantement

C'est la Danse qui lui a offert
Le privilège de cette atmosphère
Afin que ce luminaire, somptueux miroir, réverbère
Toute l'étendue des gammes de la Lumière

mercredi, 09 novembre 2005

INSURRECTION

Nous avons brûlé les livres
Le jour où nous avons cessé d'être ivres
Nous avons ainsi retrouvé l'allégresse
Et cette vision enchanteresse

Nous avons fait un gigantesque bûcher
Où nous avons entassé leur stupidité
Leurs misérables visions de beauté
Plastique et fade sans vraie réalité

Les flammes ont dévoré leur arrogance
Qui nous enfermaient dans l'inconscience
Nous avons banni à jamais le mot culture
Qui n'est qu'un vernis recouvrant l'ordure

Ne nous ont pas arrêté les spéculateurs
Ceux qui ne respirent que profit et terreur
Nous avons détruit toutes ces erreurs
Qui nous condamnaient à n'être que gladiateurs

Nous avons reconquis notre statut d'immortel
Malgré ceux qui voulaient nous couper les ailes
Nous ne reprendrons jamais le harnais
De l'esclavage, du servage et du fouet

A combien se montent nos bénéfices
A tellement rien que c'en est un délice
Gardez donc vos titres et vos monnaies
Sur lesquels lentement vous pourrissez

Nous somme l'armée des nouveaux-nés
De Lumière et de Silence nous sommes bardés
Aucun de vous n'osera nous affronter
Terrés que vous êtes dans vos clapiers

Vous pouvez faire régner tant qu'il vous plait
Cet ordre et cette sécurité que tant vous chérissez
Jamais vous n'échapperez à cette réalité
Toujours dans la souffrance vous resterez

Si par hasard ils s'en trouvaient parmi votre escouade
Qui comprennent à quel point vous êtes malades
Il reste de la place sur cette fabuleuse barricade
De laquelle on resplendit sur toutes les esplanades