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lundi, 20 mars 2006

CALICES

La Vie est un calice amer pour le rêveur
Qui projette les ombres pour son propre malheur
L'esclave n'éprouve aucune douleur en son sein
Bercé qu'il est par la tendresse du serein

C'est le noir refus et la non-acceptation
Qui cernent les yeux et rongent les éphémères
Dévorés de l'intérieur par leurs projections
La nécrose en guise de lumineuse atmosphère

La Vie est un calice de joie pour l'aimée
Qui se donne insouciante dans les bras de l'amant
Peu lui importe d'agir ou de posséder
Son bonheur est fruit de chacun de ses instants

Dans la coupe constituée des mains de l'éther
On ne trouve que nourriture faite de lumière
Quand le regard clair dissout les formes grossières
Où s'étaient réfugiés tous les dépôts amers

dimanche, 19 mars 2006

COUPLE MONOGAME

Mais l'Amoureux s'en va par les chemins perdus
Aérienne est sa foulée dans cette immobile
Journée qui s'éternise loin des idées reçues
Nul ne sait où son coeur a trouvé une ville
Unique saveur de l'âme qui se trouve nue
Nuée de l'absent égarement du futile

Etang sur lequel se reflète cette allégresse
Tel un joli miroir qui ressent la caresse

La belle se trouve alors charmée par ces merveilles
Et resplendit comme les producteurs de jasmin
Il n'est plus rien pour elle qu'une aurore sans soleil
Les soucis ont abandonné son front serein
A l'aube du printemps sous le signe du miel

vendredi, 17 mars 2006

SORTIR DU TOMBEAU

L'extase est le neutre absolu où les formes
Disparaissent au profit du sublime Néant
Les apparences n'en sont qu'une des nombreuses normes
Et ne relèvent en rien de ce qui est l'instant

Bien au contraire la forme asservit le réel
Et limite ses potientialités d'êtreté
Pourquoi se contenter d'un vil superficiel
Et à la Vie refuser de collaborer

Pas d'extase dans l'intellectualisme frigide
Qui n'est qu'un méchant univers de faux-semblants
La chair de la pensée n'est pas vraiment torride
Mécanique est l'état normal de son étant

Toi-même doit t'affranchir des barrières mentales
Pour conquérir autre chose qu'une idée létale
Au-delà du bien et du mal de la psyché
Se trouve la prairie des yeux émerveillés

jeudi, 16 mars 2006

PAS DE QUOI SE PLAINDRE

Le ciel n'a jamais blessé personne au soleil
Toi seule lui prête ce type de vilaine intention
Quand le mental projette des jolies merveilles
Le réel se charge de dissiper l' illusion

Sans projections et délires hallucinatoires
Il n'est aucune blessure qui puisse subsister
C'est la fièvre psychique qui fait le désespoir
Et l'espoir qui n'est que son plus fidèle allié

Regarde ta plaie lucidement et sans haine
Elle va s'évaporer comme de la buée
A chaque seconde se dissipent les phénomènes
N'en subsiste pas même une goutte de rosée

Laisse-toi traverser par les courants de pensées
Si tu les retiens, c'est là qu'ils prendront substance
Rien n'arrive que tout est déjà plus qu'effacé
C'est l'attitude qui prévaut en toutes circonstances

mercredi, 15 mars 2006

A L'AMI CHARLES

Encore une invention de vilain paysage
Pour regretter l'absence du miel et des abeilles
Ce n'est que toi qui a créé un tel naufrage
Ton jardin aurait pu regorger de merveilles

Au couchant de cette existence très éthérée
Tu emplis de tes plaintes un autre méchant seau
Sans essayer de sourire à l'éternité
Tu as laissé la Vie pourrir dans ton caveau

La peur et le mensonge t'ont dévoré sans trêve
Tu n'étais pas de ceux-là que l'Amour enlève
Tu fus l'ennemi pitoyable de ton coeur

Tu parles de celle que tu as négligée, la Vie
Lui préférant des plaisirs futiles sans saveur
Ne va pas croire qu'ici les éblouis s'ennuient

mardi, 14 mars 2006

L'HOMME DE PAIX NE MENE AUCUNE GUERRE

(en réponse à Kamel Yahiaoui)

Tu te crois prêt de la source
Et pourtant tu prêches la guerre
Comme ceux que tu dénonces

Les preux se trouvent toujours un ennemi
Pour justifier leurs errements et leur folie
Et se dire éclairés

Il n'est de liberté que dans la Paix
Tes mots doivent la refléter
Ainsi que ton regard

Il n'est d'ennemi que pour les égarés
Ensorcelés par leurs tourments
Et projetant leurs délires

Tu t'es enchaîné seul
Tu as oublié l'autre monde
Tu as rejeté l'essentiel

Tes pinceaux ne peignent que ton regard
Ils décrivent ton monde intérieur
Ce qui fait ton labyrinthe

Tu as fui le miroir
Tu fais partie des amnésiques
Et tu engueules les aveugles

Tu t'es construit ce trône de splendeur
Qui n'est que poussière au soleil
Ta colère n'est pas justifiée

Ton énergie se perd en combats stériles
Ignores-tu que seuls les morts sont Vivants
Et que les vivants sont des ombres

Tu nous parles de dignité
Alors que ce discours est pauvreté
Et ne parle pas d'êtreté

La Paix est en tout Homme
Quand il regarde en son coeur
Et qu'il rayonne de splendeur

Nul ne peut changer ce qui doit advenir
La crainte et l'espoir ne changent pas l'avenir
Les guerres ne nourrissent pas l'être à venir

lundi, 13 mars 2006

FIAT LUX

Quand les ombres chinoises sont plutôt vietnamiennes
Réalisées par une pierre d'arbre pérenne
Faut-il donc s'étonner de cet air de guerrier
Sur un champ de grande bataille désertifié

Au milieu des mégalithes dansent les étoiles
Dans le cercle d'éther s'impriment des cathédrales
Combien d'églises sont tombées face dans la poussière
Sans que leurs temples ne soient plus que lignes d'éther

Acceptation et soumission sont des fils d'or
Qui transforment les pantins en radieux trésors
Ce qui transpire par les jalousies de l'enfer
N'est éclairé que par des brûlots délétères

C'est sur la prairie aux sarments morts de grand froid
Que le bûcher crépite d'étincelles sans loi
Le combustible ne peut venir à manquer
Hors de portée de ce visage de Psyché

dimanche, 12 mars 2006

CONFIANTE AMANTE

La voie est en s'abandonnant
En cessant de revendiquer
En arrêtant de projeter
En se contentant de l'instant

Quand il n'est plus aucune poussière
Par les yeux jaillit la lumière
Tant que les murs tiennent debout
Elle ne passe que par les trous

Ce n'est qu'en plongeant qu'on s'élève
Ailleurs n'est que guerre sans trêve
Sur cette terre n'est nul problème
En dehors de tous les phénomènes

Au gré des vents va le danseur
Porté par la pure ferveur
Ignorant l'extérieur du coeur
Brûlant dans le feu intérieur

samedi, 11 mars 2006

CECI DIT

Les jeunes sont formatés par le travail des vieux
A chaque génération n'apparaît aucun mieux
Les vieux se regardent dans ces nouveaux miroirs
Leur opinion ne reflète que leur histoire

Pas un iota d'évolution ontologique
Depuis 35 000 ans, rien de vraiment tragique
Seuls les aliénés croient voir un certain progrès
Ceci n'est de leur vanité qu'un simple effet

Les impressions ne sont que climats intérieurs
Les projections sont soi-disant monde extérieur
S'écoule alors un temps qui n'existe qu'ici
Dans un virtuel intervalle sans poésie

Comme une cascade statique le temps se passe
Comme un rire fantomatique s'éteignent ses traces
Tel un mouvement de pensée très résorbé
L'élan d'un geste mort avant que d'être né

vendredi, 10 mars 2006

JEUX ET DELIRES

Dans cette cour de récréation célestielle
Tout le monde participe à ce jeu de marelle
S'apparentant plus à l'air de colin-maillard
Qui peut donc se prendre au sérieux dans cette gare

Ici tu te perds, là je m'égare, où sommes-nous
Rien d'étrange dans ce rodéo statique et fou
Victimes et bourreaux unis au coeur de la danse
Bien et mal annulés au profit de la transe

Milliards de rayons d'une source inaltérée
Bienvenue dans l'Incréé au-delà des poussières
Sans une question plus d'emprise de la matière
Sans horizon resplendisssent les nouveaux-nés

Diamants dans le ciel sans la Lucy essentielle
Shooté à la graine d'éveil sans soeur de Marianne
Les sens apaisés sans l'aide de Marie-Jeanne
Que de femmes dans cette absence d'état matriciel

jeudi, 09 mars 2006

FONTAINE DE POUSSIERES

La source produit ce jaillissement immobile
Fontaine de phénomènes très éparpillés
Aux apparences plutôt diverses et indociles
Pourtant jamais le temps n’a vraiment existé

Et les vagues s’élèvent sans interruption
Création permanente d’un nouvel horizon
Sans qu’un seul mouvement ne trouble le cœur pur
Qui contemple en souriant la vie des créatures

Les astres noirs s’évanouissent en plein soleil
Tout se dissout dans la lueur du clair matin
Pinceau qui teinte d’éther l’invisible merveille
Obscurcissant les paysages hors de ce sein

Et tout se résorbe dans l’arc en ciel des dieux
Chemin sans lieu ne contenant que pure ardeur
Quand la matière n’appartient plus à l’Amoureux
Un feu sans flammes distribue partout la chaleur

mercredi, 08 mars 2006

VARIANTE ARDENNAISE

Je t'ai vu, fonctionnaire besogneux de la rime
Transpirer abondamment pour donner l'air serein
A toutes ces images navrantes et si minimes
Que tes piètres paradis te soufflaient en vain

C'est de l'oeil du voyant que coulent les mots d'or
Dont les senteurs pénètrent les coeurs amoureux
Ce n'est que l'union des contraires le trésor
Dont les fragrances inodores jaillissent des yeux

La beauté pure n'a jamais créé de désastres
Ce n'est que le désir qui transforme en vauriens
Toutes ces formes creuses que la possession castre
Avidité qui est de l'animal le bien

La beauté est une goélette sans foc
Dont l'océan sans fin s'appelle le Vivant
Nul rivage n'apparaît sur cette mer sans roc
Amour et sérénité en sont les Puissants

Pas besoin de bougie dans ce brasier réel
La lumière provient de l'intérieur du héros
Consumant tous les voiles du très superficiel
Pour irradier et imprégner tout le château

Les images ne sont que des fantaisies accortes
Projetées par l'aliéné privé de la vue
En Amour nul n'a aucun besoin de cette sorte
Dévoré par la réalité vive et nue

Pour l'âme perdue dans le dédale des phénomènes
Ces artifices sont des bouées de secours
L'Amoureux ne demande ni faveur ni étrenne
Ruisselant qu'il est des senteurs des plus beaux jours

mardi, 07 mars 2006

FORTUNE CARREE

Suave est la fortune aux mille reflets brillants
Qui illumine les coeurs de ses aspects furtifs
Nulle désolation ne règne au coeur de l'amant
Qui n'obéit plus à l'envers impératif

Et coule la caresse du pardon glorieux
Appliqué sur les blessures très superficielles
L'évanescence jaillit dans tous les amoureux
Pour effacer les traces du non-essentiel

Vois donc le soleil se lever à l'occident
Et faire flamber les champs anciens du devenir
Quand l'obsession se transforme en charbons ardents
Proche est le brasier de l'auguste resplendir

lundi, 06 mars 2006

CHEMIN VIERGE

Là où t'emmènent tes pas ailés est le chemin
Porté par la saveur d'un souffle ardent de feu
Toute présence n'est due qu'à l'absence de destin
Qu'on voit jaillir légère entre tous ces mots creux

Entrefilet aérien empli de mille nuées
Confondues en une trace extraordinaire
Qui n'apparaît qu'aux yeux clairs et désembués
Ayant épuisé les charmes de la matière

Caresse du ressenti pénétrant le regard
Les pores imprégnés de l'odeur de ce Vivant
Frisson soyeux qui dissipe les racontars
Pour encenser l'étendue du joyeux néant

Merveilleuses sont les phrases aux couleurs d'aurore
Qui se laissent entrevoir au détour de ces pages
Bienheureuses sont les gardiennes du trésor
Dont les flammes enchantent ce précieux paysage

dimanche, 05 mars 2006

REGARDE AU FOND DES YEUX

La pensée très mécanique se désole toujours
De l'imperfection de l'univers alentour
L'agitation mentale la fait intervenir
Pour un résultat débouchant sur encore pire

Et les désordres s'accumulent alors gaiement
Ceci est appelé progrès par les déments
Dont les traces seront effacées un beau matin
Par d'autres aliénés voulant produire du bien

S'appuyant sur leur propre création, mémoire
Ils prétendront aussi dissiper les brouillards
Ils diront taciturne le néant joyeux
Sans connaître l'état de grâce des amoureux

Viens ici regarder dans les yeux de la forme
Ecouter vibrer ce coeur Vivant qui rayonne
Tu compareras à ta pensée qui raisonne
La plénitude est un cadeau fait à tout Homme

L'infini n'affame jamais, il rassasie
La pensée terreuse erre toujours insatisfaite
Cherchant l'activité, se voyant très inquiète
Est-ce là le chemin qui mène au paradis

L'espérance renaît dans un coeur apaisé
Où la pensée se tait pour percevoir l'Amour
Quand le regard s'est détourné du très grossier
Et que ses yeux transpirent la joie de chaque jour

UN ANGE PASSE

La pensée automatique et conditionnée
Un jour a créé un fabuleux personnage
Qui s'est aussitôt couronné roi du quartier
Il attend maintenant qu'on vienne lui rendre hommage

Tout ce qu'il est est contenu dans son regard
Soumis à la pensée qui l'oriente au hasard
Vers un futur absent appelé nulle part
Le cimetière prochain est son unique gare

Tout fonctionne sans qu'il intervienne réellement
Mais il veut remettre de l'ordre dans ce néant
Il trie, juge, compare et soupèse tous les critères
Faisant croire que cette action n'est que pour bien faire

Alors qu'il ne sait pas dire son identité
Qu'il se contente de quelques éléments grossiers
Où est l'impartialité, à qui se fier
Peut-on faire confiance à un ego éthéré

Toutes les saisons de nouveaux grands gladiateurs
Veulent réformer ce monde plein de splendeur
Pour cela ils délivrent leurs visions d'horreurs
Au lieu d'écouter la beauté du simple coeur

samedi, 04 mars 2006

LA NATURE EST LE VIDE

C'est dans l'abandon qu'est la solution majeure
Le laisser-faire sans porter aucun jugement
Ne pas s'approprier le pouvoir des hâbleurs
Se laisser emporter par tous les mouvements

Cesser de se complaire dans l'adoration
D'une pensée stérile qui n'est que possession
Elle a créé le personnage, pur illusoire
Qui maintient l'être dans espoir et désespoir

Alternance de pathologies sans avenir
Projections délirantes d'un quelconque devenir
C'est le regard très clair tourné vers l'intérieur
Qui dissout l'affranchissement du serviteur

Avant cela dominent avidité et peur
Encouragées par la paresse du seigneur
Mais ceci n'a que peu d'importance au final
Seul souffre l'ego dont l'arrogance est le mal

vendredi, 03 mars 2006

ATTEINDRE LE BOUT DU CERCLE

Celui qui n'est pas né à la Vie peut mourir
Sans vraiment découvrir qu'il n'est que revenu
Qui peut bien au bout de ce cercle parvenir
Sans avoir su contempler la vérité nue

Entre absolu et relatif règne l'action
Dont le joli principe s'appelle contemplation
Absolu et relatif ne sont que fusion
Qu'on découvre au coeur même de la non-action

L'individuation se situe hors logique
Tant qu'on reste dans le domaine de l'empirique
Un doigt solitaire ne peut fuir hors d'une main
C'est là la tragédie du destin de l'humain

Dans ce monde de pure perfection au soleil
Pourquoi n'est-il que peu de miel chez les abeilles
Tant qu'elles se prennent pour de jolis mais faux bourdons
Elles n'ont pas dépassé le stade des poissons

jeudi, 02 mars 2006

R.A.S.

Il n'y a rien à sauver dans toute illusion
Ce chemin ne mène vraiment qu'au sacrifice
Evite de croire en ces rêves et projections
La mort te conduira au jardin des délices

Le feu sacré n'est que la pure connaissance
Enflammée tu ne veux rien qu'être consumée
Le monde alors n'est plus qu'envahi d'insouciance
Qui fait jaillir les vraies prémices de la beauté

Aucun obstacle à cela, tout ne fut qu'offert
L'avidité ruine ceux qui veulent posséder
Avoir est l'étendard des damnés en enfer
Dépouillées sont les oriflammes des bien aimées

Pour ceux qui continuent leur temps d'aliénation
Ces quelques mots sont donnés en guise d'oraison
Toute jouissance ne rime qu'en terme de souffrance
Et l'abstinence n'est que la mère de l'abondance

LES BAISERS DE L'ABSOLU

Le divin n'est pas un animal amoureux
Il ne s'exprime qu'en baisers ornés de feu
D'où jaillissent des flammes froides et scintillantes
Comme les braises éteintes du regard de l'amante

Et l'Absolu s'en va se contempler très nu
Comme une aurore boréale des confins polaires
Sans un seul témoin de cette divine entrevue
L'infini lui servant de glorieux réverbère

Les baisers de l'Absolu sont d'austérité
Empennés, telles les flèches d'azur du printemps
C'est dans le verbe d'un souffle court illimité
Qu'ils font tressaillir des gladiateurs étonnants

REVES ET CHIMERES

Ce que nous voyons n'est jamais vraiment réel
Ce n'est que projections évadées du sommeil
Pourquoi projeter des rêves sur des illusions
Alors même que tout n'est que pure perfection

Le goût d'une enfance nouvelle s'appelle abandon
De toutes les chimères créées par déraison
Ajouter sur l'écran de somptueuses couleurs
Ne fait qu'accroitre la somme de tous les malheurs

La saveur de l'absence de goût de l'ineffable
L'éblouissement de la vue du monde invisible
Néant du toucher d'un univers impalpable
Evanouissement de tout le perceptible

C'est dans la garenne qu'est la place du lapin
Nul besoin de lui astreindre un autre destin
Le souffle dissipe toujours les nuages mentaux
Tôt ou tard viendra l'heure de sortir du tombeau

mercredi, 01 mars 2006

RESTRICTIONS

Le vide inonde la totalité de l'espace
Seules le retiennent quelques murailles égotiques
Fractionnant et divisant l'ensemble des traces
Le résultat de mille croyances maléfiques

Des îlots noirâtres aspergés par tous les vents
Que les marées repeignent aux couleurs de souffrance
Le sens large ne règne pas sur tous ces brisants
Perdus qu'ils sont dans les brouillards de l'inconscience

C'est l'entière soumission qui les affranchira
Des couleurs d'une liberté qu'ils ont inventée
Pourquoi revendiquer un monde de trépas
Quand l'esclavage s'appelle joie et sérénité

Quand les prairies de lumière jaillissent enfin
Il n'est plus personne pour se croire le témoin
Ne compte que la saveur sans goût de l'incréé
La perception nue de l'invisible beauté

mardi, 28 février 2006

ICI MAIS AILLEURS

Quand vient le temps de l'éternité pour les gueux
Et que s'éveillent les mille directions du regard
Quand il n'est plus que vaillant prince amoureux
C'en est fini des atermoiements et retards

La lune s'élève sur un nouveau champ de pétales
Pour illuminer un joyeux monde inconnu
Contenant des senteurs à ce point amicales
Qu'il n'est aucun regret d'être totalement nue

Jardin des délices où pointe vers l'occident
Le lever d'un nouveau soleil étincelant
Pour la fusion intime d'un milliard d'éléments
Et la renaissance d'un univers pour enfant

C'est dans l'émerveillement de cet esclavage
Que disparaît la liberté des insoumis
Cent mille galaxies dans une main d'otage
Consentant sur le champ à mourir à la vie

FLUX DE LUMIERE

C'est dans ton regard que se crée cet univers
Sur lequel se projette vivement la lumière
Qui ne provient que de l'intérieur de ton sein
Qui crée lui-même les divines joies et les chagrins

Si tu ne crées plus la notion de possession
Tu te retrouves au-delà des méchantes passions
Laisse-toi emporter par le flux qui s'envole
Et demain tu sauras ce qu'est une auréole

Débarrassée des ombres des immenses désirs
L'être libère les mille rayons du resplendir
Plus rien ne présente réellement d'importance
Que la saveur irradiante de cette élégance

Sans un mot, plus un son, que la voix du silence
Plus un bruit mental, que le flot d'un ressenti
Vierge de toute image créée par l'inconscience
Ta seule nature dégagée de toute scorie

lundi, 27 février 2006

EGARE CELESTE

Perdu dans le vide de l'immensité brillante
Plus un chemin à arpenter dans ce décor
Ecouter du silence la mélodie ardente
Se contenter du resplendir de ce trésor

Un seul point comme une ondulation d'éther
Pas une particule pour troubler l'atmosphère
Laisser la béance envahir cet espace nu
Bordé partout d'aucune circonférence connue

Plus de frontières pour limiter la volupté
Du ressenti de l'abstinence des aliénés
Ne plus rien posséder sous le soleil d'hiver
Etre transfiguré par l'étoile solitaire

Egaré sans la présence d'un labyrinthe
Nul besoin de la lueur verte de l'absinthe
Mille directions en un seul et unique clin d'oeil
Terminés les temps de vanité et d'orgueil

dimanche, 26 février 2006

LE MAL AUX MOTS

Comment partager l'indicible?
Risquer les mots réceptacles
D'une signifiance ignorée.?
Et chuter dans le piège de la fable
Qui réduit l'ineffable au discours...
Aux concepts vides d'existence
Privés d'essence et d'expérience?

Le coeur étreint devant la faille,
Et souvent l'âme en solitude
J'aspire aux mots ouverts
A ceux qui n'existent pas...
Aux mots coeur-lumière,
Aux mots sens d'amour,
Ceux-là de l'union des contraires...
Celle qui mèle les opposés
Dans une ultime complètude...

Grand Paradoxe d'évidence
Donne-moi les mots impossibles
Les mots flêches-calices
Les mots ventre-épée
Les mots de souple justesse
De toutes les vérités-mensonges;
Et tous ceux de l'onscure clarté
De la danse ombre-lumière...

Invente-moi des mots qui chantent
Le long d'infinis claviers,
De vastes concepts harmoniques
Des symphonies d'images-processus
Ouvre-moi au silence tonnant
Du Verbe créateur
Au nom de l'innommable
Aux adjectifs de la perfection
De la plénitude et de l'infini
Aux qualificatifs du sans-forme...
Montre-moi la lettre de l'absolu infinitif...
Crée, je t'en prie cette langue qui porte
En un seul trait
Et d'un seul rond
Au coeur du corps de l'âme...

Ce n'est que l'instant d'une douleur,
D'un nuage passant
Cette impossible et inutile prière...
Je n'ai dans ma musette
Que des mots inaptes
Des mots limites, des mots rébus,
Des métaphores et des images...
Des mots qui révèlent et qui cachant,
Et toujours parlent faux
L'inimaginable qui ne se perçoit
Que dans la mort de soi...
Répondant, dans le vide
A des questions que l'on ne pose pas...
Alors je m'en vais retourner dans le silence
Des gammes infinies,
Du champ de l'Evidence
Et accorde-moi l'éternité
Pour découvrir l'autre langage...

Celui, silencieux et rayonnant
Du non-dire de l'Etre-existant


Texte de Mushotoku-Nad

samedi, 25 février 2006

ECCE HOMO JUDICIARUS

Il n'est ni bien ni mal en ce bel univers
Tous les évènements sont neutres par essence
C'est le regard d'où est absente la lumière
Qui crée cette vision signifiant ignorance

C'est l'éternel retour de l'erreur initiale
Le pur produit du conditionnement mental
Les yeux engourdis par le flot de mille images
Anesthésiant la conscience et son héritage

Tout est absolument normal, rien n'a besoin
D'être qualifié par un juge dont le pouvoir
S'arrête aux limites de sa personne, confins
Qu'il ignore bien d'où cette opinion dérisoire

L'arbre ancien de la connaissance trône encore
Au milieu d'idées préconçues et pas nouvelles
De là ne pourra surgir aucun des trésors
Que la Paix génère dans l'êtreté essentielle

ECHANGE

Et au milieu coule une rivière étonnante
Qui remonte vers les profonds sommets, ardente
C'est dans ses bras ouverts que tu deviens amante
C'est en ton doux sein que tu te découvres aimante

Passent les jours et les semaines, plus aucun temps
Unique instant qui incendie le firmament
D'un feu sans flammes venu du plus profond néant
Dont il est le seul et unique résident

Comme un miroir regardant un autre miroir
Les reflets illuminent la pénombre du soir
Une lumière sur une lumière sans aucun témoin
La lune sucrée resplendissante en son sein

NULLE PART MAIS AILLEURS

Clin d'oeil amoureux, au passage
Au-delà des yeux, nouvel âge
Plus d'incarnation de l'envieux
Ni terre ni cieux, sans visage

Au creux de l'Amour, sans personne
Tous le long du jour, il résonne
Plus d'acteur pour se parer d'atours
Nul espoir de retour, pour personne

Seul joli danseur, dans la danse
Empreint de candeur, et d'absence
Resplendir au milieu des fureurs
Toujours amateur, d'abstinence

LUNE D'ARGENT

La lune d'argent n'est que reflet de la lumière
Que tu projettes sur son disque de beauté
Fais donc en toi seulement un pas en arrière
Et tu sauras d'où vient la luminosité

C'est quand les filtres sont dénués de leurs scories
Qu'apparaît la rugueuse tendresse de l'infini
Sans connaître cela il n'est que morts-vivants
Enveloppes zombifiées d'egos arrogants

La mort s'épanouit en total abandon
Quand l'énergie circule sans aucune rétention
Quand tu sais que moi n'est rien sous la lumière
Rien de plus qu'un simple et lumineux réverbère

C'est dans le non-vouloir que ceci se produit
En lâchant prise à l'idée de propriété
En laissant par ce biais l'Unique rayonner
En se contentant seulement d'être ébloui

vendredi, 24 février 2006

DEAD END STREET

Pourquoi devenir, en Amour
Plutôt resplendir, pur Amour
Aucun potentiel d'avenir
Impossible à dire, cet Amour

Où peut-on aller, à cette place
Comment la trouver, aucune trace
Laisser filer le monde créé
Par la vanité, temps qui passe

C'est dans l'inconnu, hors du temps
La vérité nue, de l'instant
Que se dissout cette avenue
Moment bienvenu, un plein chant

Vis en abandon, un plaisir
Trouve la chanson, sans gémir
Sois du néant l'échanson
Sans une question, juste sourire

jeudi, 23 février 2006

PAR PUR DESIR

Pourquoi vouloir sceller le coeur sur l'infini
Pourquoi ne pas le laisser à tous vents ouvert
Comment passer de vie en vie s'il n'est qu'une Vie
Est-il utile d'être nomade de l'éphémère

Les morts ne sont jamais rebelles, ils sont soumis
Et le Souffle les emmène suivant Son désir
Que leur importe les bûchers, dans leurs yeux luit
La flamme des éblouis qui n'ont pas d'avenir

Aucun vertige à l'intérieur, que de l'ivresse
Consolamentum permanent, que de tendresse
Plus d'objectifs gratuits et de gestes inutiles
Plus d'acteur pour se couronner roi du futile

Tout le monde a la clé, qui donc veut s'en servir
Il ne suffit que d'une absence de désir
La porte est toujours béante pourvu que tu sois
Totalement disposée à faire cet unique pas


texte composé en écho à un texte d'A.S.qu'on peut trouver là:
http://elguijaronegro.canalblog.com

IL N'EST NUL BLASPHEME

Où as-tu vu une civilisation ici
Dans ce pays régi par le divin profit
Dans cet univers peuplé d'ombres éphémères
Ceci n'a pas plus d'importance qu'un courant d'air

Pourquoi anticiper les horreurs à venir
Il n'est pas en ton vain pouvoir d'intervenir
Pourquoi supputer quel va être le premier
Désastre qui ne saurait manquer d'arriver

Tout cela ne produit que fantasmes mentaux
Chaînes sans fin dont tu n'es pas le vrai héros
Pourquoi ne pas contempler la nue perfection
De ce spectacle fou qui est ta création

Tout ça n'est qu'hallucinations et projections
Qui exercent sur tes sens leur fascination
Rien n'a vraiment changé depuis 35 000 ans
Mieux vaut se préoccuper de l'amant charmant

mercredi, 22 février 2006

FEMME AU CARQUOIS

Quand on a voulu croire à ces mythes désuets
Qu'inventent les hommes pour réhausser leur reflet
L'atterrissage est dur pour les nains laborieux
De se voir seulement cernés de méchants gueux

Un nain peut devenir un géant téméraire
S'il ose s'affranchir des tyrans éphémères
Que sont ses cinq ignobles démons sensoriels
Managés par le diable aux allures d'arc en ciel

C'est dans ton seul regard clair et sa direction
Que se forgent les couleurs de ton univers
Si ton oeil ne transperce pas la déraison
Des apparences, tu vieilliras en enfer

C'est dans l'abandon qu'est la liberté elfique
Quand tu deviens la flêche aux parures essentielles
Quand de l'esprit tu es le glorieux trait magique
Lancé par l'élan vital du sacrificiel

CEUX DE L'APOCALYPSE

Les ombres disent que ce sont de fols inhumains
Ils se préfèrent être les insensés magnifiques
Dans leur coeur brûlent des brasiers qu'aucun crachin
Ne saura transformer en cendres pathétiques

Sur le chemin du gratuit sacrifice d'eux-mêmes
Ils n'ont abandonné là qu'escarres et oedèmes
Pour trouver un trésor de vide très éthéré
Qui suffit plus que largement à les combler

Les éphémères appellent illuminés ces fous
Qui resplendissent et ruissellent de ce feu sans flammes
Pour lui, ils traverseraient la mer à genoux
De la Lumière ils sont le glaive et l'oriflamme

Soyons donc les danseurs très soumis au destin
Rassasiés de famine et ivres d'abstinence
Nous mourons tous les jours à l'aube du matin
Pour une nouvelle journée de pure insouciance

mardi, 21 février 2006

PAS D'URGENCE

Pourquoi se hâter, aucun temps
Vers où donc aller, hors du temps
Plus d'espace dans le pays des fées
Pur désir d'Unité, liens distants

Une seule saison, sans climats
Plus de mousson, plus de frimas
Un soleil incolore tue l'illusion
Dans une oraison, calme plat

Beauté sans image, pur bonheur
Amoureux paysage, sans laideur
De l'infini caresser le visage
En ultime hommage, à toute heure

lundi, 20 février 2006

LA DANSE DES ANGES

Et dansent les anges sur la musique du silence
Pas de note dans cette avalanche d'oraisons
Pur et allègre moment de tendre insouciance
Qui résonne au travers de ce proche horizon

Quand cesse enfin le doux bruissement des prières
Et que s'éteignent les lourdes senteurs des encens
Quand l'éther se dissout dans un ultime néant
Se lève alors le vrai soleil des éphémères

Qu'importe à ce moment les mots qui s'évaporent
Dans la fonte des lignes qui ruissellent de joie
Comment réinventer le langage du trésor
Sans le couvrir d'éloges nuisant à son éclat

Il n'est aucune aurore pour l'homme avant celle-ci
Quand la Vie a fini de s'inonder en lui
Qu'il n'est plus personne ici mais que resplendit
Un éclat invisible qui tend vers l'infini

samedi, 18 février 2006

UNE TRAVERSEE

C'était comme traverser la Mer Rouge, ce jour-là
Avec le désordre et ses chars lourds engloutis
Puis dans le pur désert cheminer pas à pas
Pour rencontrer Rahab, conscience de la vie

C'était traverser la Mer égée, rappelle-toi
Tous ces héros affrontant les embruns glacés
Pour fabriquer cet animal bardé de bois
Qui libéra Hélène et permit l'odyssée

C'est le passage qui mène à la divine prairie
Où t'attend tendrement un homme nommé Rumi
C'est là le lieu sans lieu où commence la Vie
Dans ce désert où tu n'es plus que ressenti

TRIADE

Tu n'as jamais cessé d'être l'Amant et l'Amour
Et l'Aimé, cela depuis les plus anciens temps
Il n'a jamais été d'autre idée alentour
Tout est contenu dans le seul instant présent

Il ne bat qu'un seul coeur, au-delà du vermeil
De lui est issu la création des merveilles
Sans besoin d'oxygène une seule respiration
D'où est absent le moindre signe d'expiration

Que pourrais-tu chercher que tu n'aies pas créé
Ton monde est balisé par les barrières mentales
Si ces murailles dans l'air se sont désintégrées
Tu n'es que nue, offerte au vent subliminal

Et le Souffle t'emporte au gré de tous courants
Sur Son passage s'embrasent et s'illuminent les yeux
Reflets de ce feu qui luit en ton sein aimant
Brasier sur lequel se consument les Amoureux

vendredi, 17 février 2006

QUITTER L'ENNUI

Au-delà des apparences est un autre monde
Qui génère chez tout homme la joie et la faconde
Une fête de feu dans un silence absolu
Les yeux ruisselant de fol Amour, éperdue

Fini le dopage à la nouveauté vénielle
Terminé l'esclavage de l'anecdotique
Foin des superflus paradis artificiels
Au feu le consumérisme très pathétique

Dans les grands tréfonds ne se trouve que la Paix
Qui resplendit au travers des formes créées
Toute asservie cette esclave sublime et splendide
Qui sur le cou de sa monture laisse la bride

Encore faut-il oser le premier pas du néant
Et s'abandonner entre les bras de l'amant
C'est à cet endroit qu'on trouve le substantiel
L'au-delà des divagations superficielles

jeudi, 16 février 2006

LA PEUR DES OMBRES

La peur de l'autre n'est fondée par rien du tout
Elle n'est représentative que de l'animal
La croire humaine est le raisonnement d'un fou
Qui mythifie les préjugés du cérébral

Sans remettre en question divers présupposés
Combien peuvent valoir ces belles opinions
Quelques zlotys dans la cour de récréation
Des amateurs d'antiquités dépareillées

Le génie génétique ne parle que de golems
Bientôt viendra le temps des procès de Salem
Montre-nous donc de suite les gènes de la conscience
Qu'on voit si ce joli discours est d'importance

L'exclusion est pratiquée par vous, messires dieux
Qui nous parlez avec autant de vrai sérieux
A nous qui sommes bouffons espiègles et malicieux
Et qui vous écoutons avec un air joyeux

VERS THULE

Ce sont les anciens nouveaux-nés de la Lumière
Qu'on trouve dans cette horde de brillants gueux
Thulé resplendit au fond de leurs yeux très clairs
Leurs doigts possèdent le toucher des Amoureux

Que pourraient-ils bien faire avec or et étain
L'harmonie constitue leur prodigieux butin
Même au milieu des violents orages d'acier
Aucune breloque n'altère leur sérénité

Leurs plaies mortes ravivées par le sel et le fer
Se cicatrisent dans le feu des combats intimes
Ils ne sont pas pour servir l'idée éphèmère
C'est l'Absolu que vantent leurs chants et leurs rimes

Au coeur du relatif, on les trouve lumineux
Braises de givre étreintes par le joyeux néant
Leurs brutales caresses d'aimés bienheureux
Font disparaître des coeurs chagrins et tourments

mercredi, 15 février 2006

CAPHARNAUM

Es-tu sorti de cette armée des cérébrés
Dont le pas cadencé irrite tous tes sens
Tous ces hâbleurs sont morts sans jamais être nés
As-tu intégré le nuage d'inconnaissance

Contemple donc l'impressionnante perfection
De ta nature quand tu abandonnes la barre
Quand tout tes actes ne sont autres que non-action
Et que l'éther joyeux illumine ton regard

Ceux d'après n'existeront jamais hors de toi
Ils sont fantasmes issus d'une projection mentale
Tu es celui d'après dès lors que tu reçois
La vision qui transcende les apparences létales

Et si la table est rase, finie est Babylone
Aucun secours ne viendra d'aucune personne
Sur les ruines s'élèvera un nouveau décor
Une cité intérieure plus brillante que l'or

mardi, 14 février 2006

JE NE CONNAIS RIEN

Pas d'objet à chasser, pure présence
Non-désir par milliers, en absence
Par un pur et joyeux néant enfanté
Une autre humanité, quelle conscience

Fini le temps du bonheur, déchaîné
Plus d'espace de malheur, éventé
Torrent qui se transforme en douceur
Crucifié en plein coeur, libéré

Aucune liberté dans l'air, asservi
Les yeux pleins de lumière, ébloui
Imprégné des senteurs de l'éther
Voguant dans l'atmosphère, resplendis

dimanche, 12 février 2006

THE MADMAN LAUGHS

Le rire a toujours été un bon camouflage
Tenue léopard enlaçant le paysage
Il se termine en mille éclats éparpillés
Révélant l'enveloppe dans toute sa nudité

Que crois-tu pouvoir lacérer, hormis l'image
Avec laquelle tu hallucines l'entourage
Solides et liquides divers n'y peuvent rien
Rails et pilules ne sauront aller plus loin

Rien ne vaut le shoot à la semence d'éveil
Du réel jaillit une explosion sensorielle
Les sens éteints déchirés par les ultrasons
Quittant l'écume superficielle pour les grands fonds

Détache le regard des formes du grossier
Apprends ce que veut dire raffiner la vue
De l'anecdotique essaie de te dépouiller
Pour retrouver le charme du désert vide et nu

Un rire sincère vaut tous les palais royaux
Quand la profondeur le transforme en beau joyau
S'il se révèle bâti sur lézardes et fractures
Bientôt viendra le jour de la grande ouverture

samedi, 11 février 2006

ENGRENAGES OU CONDITIONNEMENTS

Une seule question brise tous les engrenages maudits
Si le faux coupable innocent se l'approprie
Pas besoin de slogans évanescents et creux
Pour découvrir ce qu'est la voie de l'Amoureux

Pourquoi prendre à un mal-voyant son sonotone
S'il ne comprend le sens de l'absence de personne
Ce n'est qu'en soumission qu'on trouvera vraiment
Le désordre qui régnait dans ce firmament

Dans cette liberté supposée ne figure
Qu'un vilain avorton d'oppressive aventure
C'est en consommant l'abstinence à pleines dents
Que sous les talons pénètre le cri du vent

Ceci n'est qu'une nouveauté, un faux recyclage
D'une histoire ancienne qui traverse tous les âges
Une éternité instantanée, pas une suite
En forme d'avenir déprogrammé pour la fuite

Délivre donc Hélène ou fais mourir Enkidou
Et tu verras tous les dieux se mettre à genoux
Regarde tout au fond dans les yeux du miroir
Pour savoir ce qu'il faut passer au laminoir

VENT DE SABLE

Telle une dune caressée par un vent très chaud
Transportant les arômes de pays tropicaux
L'univers envoûté se transforme en milliards
D'instants de sable, protéiformes étendards

Des renaissances ensorcelées par les reflets
De l'ignorance et de ses étonnants effets
A chaque instant six mille millions créent l'étincelle
Allumant autant de galaxies artificielles

Dans ces décors hallucinés et irradiants
Se jouent et se rejouent les guerres des amants
Maléfiques âmes qui oublient de s'émerveiller
Trop occupées à gérer leurs propriétés

Il suffit pourtant d'un instant troublant pour voir
Qu'il n'est nul besoin de se soucier de l'histoire
Les bien aimées se satisfont du resplendir
Pour quelle autre raison devraient-elles devenir

D'ABORD ET AVANT TOUT

Pain quotidien du matin, émergence
Chaleur qui provient du sein, évidence
Pas une ombre dans ce tableau védantin
Pas même un petit chagrin, délivrance

Voyage en terre inconnue, intérieure
A chaque instant ingénue, telle une fleur
Redécouvrir la vérité comme un tissu
Coloré tout en étant écru, pure splendeur

Sourire qui clarifie l'esprit, étincelant
Les sens éteints en harmonie, pétillant
Délié de tous les liens ensorcelants
Offerte nue à l'infini, immanent

vendredi, 10 février 2006

AURORE BOREALES (NORDURLJOS)

Ecrit par Einar BENEDIKTSSON (1896)

Le fils de la poussière sait-il vision plus glorieuse
que la haute salle des seigneurs dans la flamme de l'ambre ?
Voir les prairies et les baies sous l'arc à voûte dorée !
Qui peut désormais trouver plaisir au jeu ou au vin ?
La terre elle-même est pure comme une jene fille vêtue de lin,
et s'assoupit dans les roses fânées de l'automne.
Chaque grain de sable brille aux couleurs de l'air
et les ruisseaux s'embrassent dans les embouchures argentées.
Au sein du monde extérieur tout est feu et parure
dans l'ondulation des aurores boréales.

Du septième ciel aux confins de la mer
montent les soleils dansants devant les tentures ouvertes,
et les ondes de la mer de lumière, aux plis virevoltants,
déferlent et bouillonnent contre le rivage de l'ombre.
C'est comme si une main cachée
s'amusait à faire un cercle avec des sceptres et des anneaux étincelants.
Maintenant, tout ce qui est mort fixe les pays de la vie
depuis les routes barrées, depuis les tumulus sombres,
et les rochers couverts de frimas dévisagent la mer silencieuse
et de leurs yeux cristallins lèvent le regard jusqu'au ciel.

Maintenant, tout ce pourquoi l'on vit et contre quoi l'on se bat
me paraît si mesquin et si bas.
Même si on me lance des cailloux, malgré la haine et les menaces,
je suis en paix avec toute âme mesquine.
Car le ciel bleu se voûte si clair et si haut.
Voici que chaque étoile sourit, bien que les espoirs soient trompeurs,
et la pensée s'élève dans les hauteurs,
voici que la force de Dieu respire dans le corps de la poussière.
Nous sentons notre énergie, nous connaissons cette nuit
notre droit de sujet au royaume de la lumière.-

O quelle n'est pas la puissance et la profondeur de la mer céleste
et des esnèques cinglant vers la haute mer qui parcourent la route !
Elles cherchent à atteindre le port quel que soit leur cap ou bien elles dévient.
Mais jamais oncques ne vit celui qui l'œil nous donna
- et les sources de la lumière n'ont jamais été découvertes ni expliquées.
C'est à genoux et avec leur bâton de pélerin,
que les hommes attendent auprès du temple de toute gloire.
Mais vide est tout cet espace et solidement verrouillée chaque porte
et silencieux l'esprit qui y habite.

http://kubaba.univ1.fr

LES VIVANTS SONT LES MORTS

Mourir ne sera jamais autre que renaître
En regardant les apparences disparaître
Comme s'il ne s'agissait que de faibles fenêtres
Embuées par un mauvais crachin de salpêtre

Et l'univers se pare alors de rubans vides
Qui enlacent ce qui jaillit de cette chrysalide
Du néant sans-forme surgissent de nouvelles formes
Décor ne répondant plus à aucune norme

Soumission à l'ordre de la nature des choses
Comme l'arôme appartient au bouquet de roses
Aucune rebellion dans cette absence de sens
Immergé dans le pur nuage d'inconnaissance

Découverte inopinée d'une identité
Vide de toutes caractéristiques créées
Réflexes instantanés sans un mouvement
Uniquement la joie d'être là à l'instant