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mercredi, 25 juin 2008

PAS DE L'OIE

Les lutins s'amusent
L'intérêt travaille
Dans les contours des mots
Dans les attitudes sans raffinement
Dans le ruisseau des venelles

Les lutins s'amusent
Sur les places publiques
Où des femmes sans joie
Etalent leur tristesse
En la parant d'odeurs

Pas de partage dans le vouloir
Des mots pour meubler
Les espaces vermoulus
Dont se moquent allègrement
Les lutins qui s'amusent

DOWNTOWN CHINATOWN

Cité de la lumière
Des banderoles opalines
Constellent la mer de corail
Le vent chatoie de tous ses feux
La terre danse au rythme sans scrupule
De mille et un bombardements

Cité de la lumière
Une autre ville un autre jour
Des combos athlétiques
Dévastent les franges d'arc-en-ciel
Dans des morales outrecuites
Pains perdus de l'outrage

Et l'obscurité se marre
Théâtre où les Chinois
Travaillent en cuisine
Tamisant les flux du boréal
Dans des recettes sans alambic
A l'eau-de-vie sulfurée

SHADOW LINE

Une ligne d'atmosphère
Pour seul texte directeur
Hors de tout contexte
En toutes circonstances

Une ligne de mire
Panoramique à l'excès
Overdose microscopique
Dans le métagigantisme

Un rail de poudre
Comme une voie lactée
Sur laquelle se dessine
La danse des poignards

mardi, 24 juin 2008

TOUCH ME

Des reflets de katioushas
Nimbent le ciel d'origan
D'un pastel enflammé
Pour les silhouettes mortuaires
Dans lesquelles se prélasse
Le parfum du venin

Viens la danse aux gants de soie
Dans l'orage aux feuilles volantes
Faisons valser les tornades
Jusqu'au bout des rizières
Là où le napalm fige son sourire
Dans un salto de jasmin

UNE GOUTTE DE SUIF

Jamais ne manque un mot
Dans le son qui se passe
De leur présence

Les mots ne sont que dièses
Ou bémols suivant les cas
Pavés déchaussés
Que la marée caresse
Dans le sens de la mélodie

Jamais ne manque un mot
Dans la clarté du silence

PLINNITUDE

Des Celtes plein les yeux
La mer déverse son charme
Sur des villes englouties
Aux amers flamboyants

Des Celtes plein les mains
La forêt sourit de tous ses arbres
Aux contreforts violets
Des boulets rouges

Des celtes plein le ciel
Pour peupler les dimensions
De l'ordinaire décontracté
Comme le sourire d'un homme

IRIS DE BRAISE

Royaume de la tendresse impitoyable
Les archers sont des princes
A la laine de feu
Taillée dans le cristal du froid

Leur pyromancie cathédrale
Illumine les crépuscules
Dans le désert multicolore
Des sables émouvants

Tendu comme un joyeux épieu
Leur délassement ignore
Les servitudes du plaisir
Et ne s'épanouit qu'en esclavage

CERUMENISME

Il n'est aucune promesse corrompue
Il n'est qu'une écoute désireuse
De s'approprier
Des brins futiles d'immortalité
Et des témoignages virtuels

Rien qui ne se dise
Qui ne soit tenu
Depuis toujours

Fragments et détails
Sont mosaïques de regard
Corrompues par des attentes
Injustifiées

VERT COMME UN COURANT D'AIR

Le vent parle aux femmes
Qui donnent naissance
Quand elles se voient
Destinataires de leurs oeuvres

Le vent parle aux femmes
Quand elles écoutent avec les yeux
Les torrents de la soie
Et les champs de l'ivresse

Le vent parle aux femmes
D'où naissent des hommes
Qui ne cessent de mourir
Dans la clarté du matin

PAS EN ARRIERE

Saint Supplice en Juin
Les lèvres scellées par le désir
Pas un mot ne s'exhale
Sans refléter la propriété
Ou l'envie folle de posséder

Saint Supplice en Juin
L'hiver n'est pas au rendez-vous
Heureusement sans attente
Des chevaux courent dans les flocons
De poussière abrasive

Où est passée la clef
Qui entrouve le ciel

Le spectacle continue
On se la joue royale
Mais le tintement de surface
N'éclipse pas les concavités souterraines
Et les complexions d'harmonie

La tendresse aux cheveux longs
Siffle un chant sans parole
Pour celle qui reconnaît son fils
Quand elle ose se dévêtir
Sans ôter ses haillons

GRAND ORDINAIRE

L'exceptionnel est fait
D'un plat de nouilles
Sous lequel trône
Une noisette de beurre
Aux arômes de blé
Foudroyé par le givre
Dans la marée émondée
Des sculptures d'océan
Qui dansent en relief
Sur le plaisir des yeux

REVOLUTION AMIRALE

Briser les entraves d'ivresse
Avant que l'arthrite ne les fige
Pour une éternité temporelle

Emonder sans crainte
Le strass des tenues léopard
Et l'artillerie des faux-semblants

Oser sans tricher
Laisser couler le cristal
En torrents de feu
Et en larmes de soie

UN FOUET DANS LES YEUX

Le temps de la rancune
Ronge le temps de la rencontre
Colère larvée et froide
Dans laquelle le pardon
Ne s'autorise toujours pas
Les manèges inventent
De nouveaux engrenages
Croyant créer du destin
En rénovant les camouflages
L'acceptation dort encore

OISEAU DE LUNE

La lune comme une tortue
Aux reflets d'ambre et de lin
Ornés de décors fugaces
Qui amuse le regard du feu
Dans les allées du contre-pouvoir
Et les patios d'hiver
La lune comme un oiseau
Qui picore les graines du vent
Et les semences de voyage
Perchée sur un mât d'artimon
Bilboquet aux allures de matamore
Sous les cieux de corail

SCALPER AU SCANNER

Et sous la peau des vallées
Des vers grondent de joie
Dévoreurs d'espace absent
Mutins aux poignards enlacés
Dans le tourbillon des siècles défunts
Des futurs sans avenir
Au présent cardinal
Comme un volume de sucre
Sous la langue du feu
Et les papilles d'une terre barbare

REVERS SANS FORTUNE

Dévergonde les sceaux
Des brandons de coriandre dans les yeux
L'aurore à la pointe du sein
Qui jaillit en flots bleus

Dévergonde les sels
D'ammoniac ou de bain
Parsème le cristal
D'angelures en goguette

Dévergonde les salles
Aux phéromones nucléaires
Bombardement et extermination
Dépollution en technicolor

Dévergonde les cils
Aux chants qui s'effeuillent
Dans la clarté du rêve
Et le scintillement de la lumière

LE COMMERCE ET LES CHARMES

Il est des papillons qui courent
Sur les versants embrumés
D'atmosphères où l'aigreur
Transpire des effluves de tristesse

Business as usual
Echange de fleurs de poussière
Emballées dans des confettis de soie
Pour faire joli

Il est des papillons qui pleurent
Sous les gerçures de leurs sourires
La convenance apprivoisée
Les oreilles au repos

Un mot s'oublie
Comme une épine sans importance
La roue tourne avide
Sur des engrenages sans joie

La foudre songe
Et regarde passer les attelages
Dans leur galop de morsures
Surfant sur l'auto-suggestion

Le lait et le baume
Dans la main du miel
Attendent le retournement
Des brûlures d'harmonie

dimanche, 22 juin 2008

A NAME ON IT

Du désert la peau
Sur un squelette de nitro
Fantaisies pour un riot-gun
Elorado Pass sourit a la table
Des négociations versatiles
Le Colorado coule toujours
Dans les sierras mojaves
Et les mescaleros signent
D'un dollar d'argent
Le temps des crucifictions
Et la saveur du schrapnell

ARETE VIVE

Sur la frontiere des barbelés
Merveilles d'améthystes et d'opales
Ruisselant en une ronde
De dentelles safranées

Et le chemin serpente
Entre les buissons émouvants
Dévidoir sylvestre de l'itinéraire
Des bourgeons d'amarante

Le vent balaie la tendresse
D'un alizé mutin
Et constelle sur les chants
Du pollen de venin

Le sillage libère les arômes
Densité crue de l'imaginaire
Sur les flambées de miel
Aux poisons sans contrepartie

BLACKSPOT BAY

Salade d'été qui miroite
Sur le relief des matins souples
Mixité homogène
Cristallisation en action
Saupoudrant de merveilles d'arômes
Les effluves des queues de venin
Des olives niçoises jaillissent
Les sèves bourgeonnantes
Aux parements de nervures armoriés
Par la joie des candélabres

TRANSMUTATIONS DE LA PLUIE

Des voiles sans pitié
Caressent les abrasions d'optique
Dans une averse cristalline
Précision du stiletto
Dans les évolutions démoirées
De la cécité en flammes
Des confettis de napalm
Otent d'anciennes tapisseries
Redéployant les sortilèges
En harmonies odorantes
Félinités qui griffent le score
Pour en aggraver la démarque

mardi, 17 juin 2008

DENOUEMENT D'EPISSURE

Jardin des espoirs vides
La pluie est de rigueur
Pour qui cherche la saveur
Des pomelos effervescents

Comme un manteau de bruine
Elle se dévoile nue
Dans les courbes de hanches
D'une clarinette étincelante

Jardins des espoirs vides
Pandore a remballé ses boîtes
Et des cordes de chanvre
Tissent des noeuds gordiens

Plus une rue pour tapisser
Les décors de fonte émaillée
Aux sarments d'écume abrasive
Dans la folie des dictionnaires

Jardins des espoirs vides
Le temps accroche son riot-gun
A la portée des crémaillères
Qui pendent éternelles

La langue rutile synesthésique
Conjuguant des versions paradoxales
A l'intersection des villes parallèles
Aux tempes cristallines
Comme un écho sans fond

CLEF DE GISANT

L'anthropophagie s'amuse
A dévorer des rêves
En guise de flocons d'avoine
Dans un bol de lait glacé
Dont les arômes incandescents
Tatouent de leurs fragrances anémiques
Les soleils de Novembre
Et les filles du muguet
Pour repeupler de génocides
Les forêts vierges de la cendre

mardi, 10 juin 2008

LEVRES A LA PULSATION D'OR

Ne me dis rien pour le texte
Qui régit les directions
Et les géométries

Dis moi l'odeur des moussons
Sous la langue en feu
Des épices boréales

Dis moi le temps qu'il fait
D'Accra aux filles noires
Jusqu'aux rivages écartelés
D'Acapulco

Dis moi la danse
Aux yeux sylphides
Mouvement des fruits
Qui rougissent sous la caresse
Des voluptés

Dis moi la montée
Des sèves d'averses
Quand l'orage gronde sous la main
Qui émoustille les paupières
Des boutons de rose

Ne me dis rien
Et dis moi tout
Dans le soubresaut du plaisir
Inondation du désir calme
Ravage de la soie
Dans les fibres intimes

FLEUVE EN EFFLUVE

Une marche de nuit
Tréteau d'escalier
Aux arômes d'ascenseur
Pour terrain plat

Les enfances intensifient leur chant
Sur le fronton des cinémas d'opérette
La chevauchée sauvage pour farandole
Dans les pas qui décrivent les plumes
Que porte l'oiseau de feu

Une marche de nuit
Comme un rythme sans cadence
Sur le seuil d'une aiguille
Suspendue au fil magique
D'un cimeterre mérovingien

Et danse la gypsy
Le flamenco des tueuses de vent
En semences de guérilla
En radiations électriques
Aux senteurs de vengeance sans objet
A la saveur de négation ludique

Délicatesse du stupre

EVANGELISTA

L'envers d'un décor retourné
Pour piste de roller-skate
A l'enivrance qui étincelle
De mille feux vivants

Rutile le shaker aux cocktails
De flamboyance émincée
En fines tranches de scalpêtre
Et d'aromates fanfarons

Une huile à la synthèse ouverte
Parcourt l'infinie solitude
Sur les traîneaux nucléaires
D'un sourire d'océan

MASQUES DE BALLE

Des loups dans la carafe
Population affamée
Qui vendange gaiement
Les espaces déconstruits
Dans la fureur intense
D'un pur instant de bonheur
Où la joie s'illumine en couleurs
Boréales pour la forme
Idéales pour l'esprit
Carnaval pour la vie

lundi, 09 juin 2008

SAME PLAYER...

Les hirondelles lèchent
Les vitrines du temps
Colifichets et falbalas
Poussières et papillons de soie

L'écriture est un pas de tir
Sur lequel surfent des missiles
Au retour sans aller
Sauf pour l'étreinte d'un baiser

Danse de feu
Pour jambes dévorées par des ailes
Glace qui foudroie
Les rambardes des ponts

Il est un monde
D'images comme au cinéma
Il est un autre monde
Sans images mais au chocolat

Facettes du prisme
Double réfraction
Deux extrémités de marelle
Le libre choix de l'hirondelle

mardi, 03 juin 2008

UNE TRACE SUR UN FIL

Inutile d'aborder la poésie
Comme un univers mathématique
Qu'elle excède largement

Nul n'a besoin de savoir
Ce qu'est la poésie
Si tant est qu'il vomit
Son lot de particules émerveillantes
Comme un geyser de pétales

Les définitions occupent
L'espace de l'agitation
Emulsions sur le rebord
De la baignoire de cristal

Le poème expire
A l'instant de son émergence
Fin de l'instant qui l'a vu naître
Et mourir en un clin d'oeil

Reste une larme aurifère
Une lame de quartz sur le velours
Un éclat de gypse dans l'oeil

Une odeur

Une saveur

Rien de grave a priori

SURFACE D'EXPLORATION

Dans les cartes retournées
La liseuse dépose enjouée
Son marc de café
Aux reflets ondulants
Sur la toile éblouissante
Des virginités boréales
S'inventant des caresses
Aux barbelés de soie
Aux plaies de coton
Voyages de la tendresse
Aux confins provisoires
Comme des fumées de cristal

samedi, 31 mai 2008

THUNDERBIRD 69

Jimi jamme
Sur un tapis de bombes
Petite musique de nuit
Aux circonstances harmoniques

Jimi jamme
Au Wolfgang's theater
Comme tous les échappés
D'Alcatraz

Jimi jamme comme un astre pourpre pour ceux qui rincent la brume de Miss Electricity dans les rivières que les lavandeiros de oro font jaillir de la coupe de leurs mains boiteuses dans les circonvolutions astrales des écharpes du temps

Jimi jamme
Comme Mozart en son temps
Le même solo de diamant
Que le chant du Bird

EN DEHORS

En toi cette force
Tu ne sais rien
Et c'est sans importance

En toi cette force
Qui fait
Des murailles de printemps
Des jardins d'hiver
Des spirales en quinquonce

En toi cette force
Qui n'est que le murmure
De tes paupières

Dans la nuit




à Eugène GUILLEVIC

FRISSON NOCTAMBULE

Passage à vide

Génial comme une bouteille
Traversée par la mer

Ou comme un anneau de lumière
Que le vent féconde
De rêves dépenaillés
Et multicolores

Passage à vide
Gare de triage des souvenirs
Du champ des impossibles
Impassible

Passage à vide
Plein soleil atomique
Sans rétroviseur
Ni brise-glace

Où le plein montre
La légèreté de ses plumes
Et l'ancre de sa gravité
Totalement insouciante

LA MORT COMME UN MALENTENDU

La mort ne tue que les morts
Sursitaires par volonté
Vacanciers au travail
Amateurs de frisson bon marché
Qui créent les circonstances
Dont leur chant reflète
Les méandres encombrés
Par l'inexorable carnaval
Des fanfreluches apprivoisées
Aux saveurs domestiques

vendredi, 30 mai 2008

TEFUTZAH

Les korrigans sourient
Devant le juif
Et son vagabondage
Qui revendiquent l'autreté
Comme un blason étincelant
Réinventant en permanence
Le cri moelleux du barbelé
En ignorant volontairement
Le sourire éclatant
De la notion d'altérité

NUAGES DE METAL

Sur un volcan de dentelles
Les nains forgent délicatement
Les acrobaties mirifiques
Histoire d'arrondir les angles
Des courbes soyeuses de la volupté
Charpentant des aciers délicieux
Sous des taffetas sanguinaires
Dans le mariage sans contrat
Qui souligne d'un trait de rimmel
Les entrées secrètes d'un regard

mardi, 27 mai 2008

PLAINE Ô MA PLAINE

Il n'est de parure
Que des châles d'étoiles
Que le vent des yeux
Projette sur la nuit

Noche de fuego
Emulsions dans la vodka
Que balaie les iris enflammés

Des hakas et des tambours
Fragments d'un son
Qui s'éparpille en volutes

De l'or pour les braves
Et les pilleurs de tombes

AVE MORITURI

Evanescent télégramme
Dont les calligraphies aériennes
Et les sémantiques de pluie
Fondent les idéogrammes
Dans le plasma d'un souffle incandescent
Point figé sur l'aurore
Promontoire souterrain
Des effondrements liquides
Et des épanchements gazéifiés
Dans le tumulte raisonnable
Qui préside à la douce folie
Des escarpements de candeur

PURE BOHEME

Dansent les couleurs
En écharpes de soie
Ou en échardes de satin
Sur le fronton des palaces
Dans lesquels se trémoussent
Des nuagelles malicieuses
Qui peignent les tissus
De motifs insouciants
Oriflammes de sucreries
Des polygamies de fortune

SURPRIS L'AMI

Raz-de-marée chez les marrants
La poudre neigeuse
Dans les narines du réglisse
Comme un brûlant ballet
De braises à la sensualité
Glaciale

Raz-de-pavé pour les paravents
Dont l'héroïne remue encore
Dans les frissons de la pluie
Qui décore les trottoirs d'horizon
De ses fresques bouillantes
En polychromie carcérale

Ras des pâquerettes
Pour les anciennes midinettes
Sergent-major de l'armée des ombres
Au dentifrice étincelant
Sur l'arène sanglante
Où paissent les taureaux de combat

TECTONIQUE DU FLUIDE

Il est facile
D'aller plus vite
Que le temps élastique
Il suffit simplement
De s'asseoir
Pour contempler
L'eau qui coule en silence
Sur les gerçures de l'oeil
En bulles d'écume savoureuses
Comme une mousseline de nuit

SOURIRE ABRASIF

La flemme olympique
Brille au septième ciel
Sous le regard des forçats
Dont l'impudence prend
De sérieux reliefs
En contemplant sombrement
La divine comédie
Qui exacerbe les sens
Des gladiateurs endimanchés
Dont le glaive émoussé
Mérite la meule

LAST OF THE MOHICANS

Le dernier poème
Est toujours à écrire
Dans l'incandescent festival
Qui berce les cimetières
De ses éblouissants carnages

Le dernier poème
N'est qu'une arrière-pensée
Comme le goût saumâtre de la peur
Qui gerce la vie
Dans une flétrissure mordorée

Le dernier poème
Est toujours l'oeuvre
Du premier poète
Celui qui naît à chaque instant
Dans une éclaboussure de joie
L'étincelle de son sourire
Balafrant les cornées d'alambic

BALLE PERDUE

L'ombre écrit plus vite
Que la main du poète
Qui suit laborieusement
Le défilé étroit
De l'utérus du langage
L'ombre écrit de la sueur de sang
Du sucre lent
Aux fleurs de napalm
Explosives comme des dum-dum
A défragmentation pourpre

TABLE DES MATIERES

Vite s'invite la lenteur
Comme un éclair au chocolat
Instantané comme la foudre
D'un océan de merveilles

Vite s'évite la sueur
Des forceps de l'advenir
L'eau coule immobile
Dans les yeux de l'aurore

Temps de kaléidoscope
Qui jongle avec les arômes
Dans la saveur des flux
De kérosène éblouissant

LE TEMPS DU THE

Et gésir de désir
Implorante dans l'offrande
Les sens balayés
Par la caresse étincelante
De la douceur
Plus profond plus long
Dans le satin d'un escalier
Dont les racines plongent
Au coeur de l'infusion
D'un sarment de thé vert

JONGLENT LES BRAISES

Et l'incendie s'enlace
Créant des arabesques
De soie et de jasmin
Des jardins sans graminées
D'où jaillissent des fontaines
De vents et d'arômes
Aux couleurs incolores
Et aux reflets chatoyants
Sur les nerfs optiques
Des sarments de rêves

PULSARINE

Des fleurs comme des kalachnikovs
Trempées dans le napalm
Tel un tapis de Little Boy
Aromatisé au curare

Des chrysanthèmes joyeuses
Des iris incendiés
Des lys violés par la joie

Et le parfum du lilas blanc
Comme un délicieux excrémant
Jouissance du colombin
Que les augures étripent
Dans un sourire amusé

LES CROCS DE LA SOIF

Des loups comme des couteaux
Acérés jusqu'à perler
Des copeaux de douceur
En cascades souriantes
Sur des fontaines de pluie

Des loups qui dévorent l'espace
Franchissant les murs privatifs
Pour déguster les agneaux
Que les méchouis tiennent
Désempalés sur leur broche

Insidieuse coulée de candeur
Qui resplendit en couleur
Sur les contours fluorescents
Des opéras dalmatiens
Et des bamboches occitanes

samedi, 24 mai 2008

PILLAGE

Brûler les images
Détruire les conventions
Sarcler l'herbe du langage
Emerge alors
La seule et unique
Non-rencontre qui puisse
Jamais advenir
Lorsque le temps des rêves
Laisse exhaler le parfum
De la douceur des volutes