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mercredi, 26 mars 2008

ARBORESCENCE MUSICALE

Des tangentes exponentielles carrossées aux armes de la boréalité primaire dévergondent des hyperboles enflammées par les trajectoires rectilignes des courbes asymptotes, seuils d'envolée des faucons sourcilleux d'un regard aux effluves de gentiane. Dans la continuité des calandres, les distorsions magiques apparaissent en élans arrêtés de losanges aux yeux pairs barrés d'un fin liseré de cobalt audacieux. Le tableau des périodes instrumentales mute dans l'aquaplanning des rêves, saisissant l'opportunité de la dérive continentale pour placer des orbites sans scrupules aux revers des méandres d'un brin d'herbe halluciné. Une overdose cristalline annule les tridents de Newton dans le sourire scintillant d'une pomme aux reflets d'abricot, les mathématiques trouvent leurs limites aux confins du sommeil quand l'étincelle d'un point chahuteur réhydrate à la pyroglobine toutes les solutions de synthèse qui encombrent les carburateurs volages et polluent les hypothèses non-spatiales du souffle qui quadrille en musique la forêt d'émeraude et ses succursales.

PANDORA'S BOX

L'arbitraire n'est pas juste
Et ne peut l'être
Que de son point de vue
Qui ne se préoccupe pas
Des divergences dialectiques
Dans cette perspective
Tout espoir est injuste
Par définition
Forme maquillée
D'un intérêt particulier

IMAGE D'OISEAU

La forme du perroquet
Est celle d'un arc-en-ciel
Traversé par une aubade
Dont les mots constellent
Les plages de merveilleux
Le langage du perroquet vibre
Des intensités de fragrances
Que porte la boréalité des chants
Venus des prairies d'argent
Où naissent toutes les mélodies

PURPLE HAZE PERFUME

Le poète est un combustible
Qui brûle sur pied
Telle une lampe à encens
Constellant de ses charmes
Les atmosphères alentour
Dans les fragrances du rayonnement
L'univers se dépeuple
Les frontières irréelles sautent
Et la nature se réjouit
De ses propres retrouvailles

PETIT PERSONNEL

Les enchanteurs sont les manutentionnaires
Du décomplexé raffinage
De l'usine à rêves
Caristes aux charmes propulsés
Par l'irradiation nucléaire
Leurs sarcophages tchernobyliens
Sont éventrés jusqu'au noyau
Et leurs os recomposés
Fulgurent des hymnes à la terre
Et aux saveurs d'outre-tombe

PORTE-AVIONS AMPHIBIE

Tous les marins creusent l'Odyssée
Dans les souterrains de la mer
Voyageant sur des tramways
Des caterpillar ou des dauphins
En première classe ou clandestin
Toutes les marines du monde
Arment des flottes considérables
Pour faire tomber des cités
Que l'imaginaire meuble de larmes d'or
Sans qu'un seul navire n'ait jamais quitté Ithaque

TORTURE ET FRISSON

Le cri comme un murmure
Qui sourit sans malice
Dans la défragmentation
Des pixels affairés

Le dépouillement s'enlumine
De vapeurs d'outrage
Au confluent de charme
Où le son embaume les cris

Rien à faire contre
Rien à faire pour
Voir sans fard
Et sans mascara

A LOOK UNDER

Chuchotements de satin
Frémissements enivrés
Dans la vie resplendissante
Le cri de l'éternité

Pas une chaîne
Hors la fragmentation
Volontaire brûlure
Chérie par les hommes

Les loups sont curateurs
Et déchirent les lambeaux
Des visions oxydées
Par des voilures de reflets

PLAN D'ENERGIE

Dans les vallées profondes
Les courants aériens balaient
Des sols rendus mouvants
Par la succession des marées
Dans une rotation sans cycle
Coeur de roche
Un étendard immobile
Reflète les variations de couleurs
D'une caresse thermonucléaire
Aux arômes électriques et sereins

SOLITON

Le mouvement est en marche
Comme un mascaret de marée noire
Qui remonte les lignes de force
De l'intérieur des terres
Vers une amplitude de profondeur
L'énergie étale sans avoir connaissance
Le reflux qui berce le tempo
Qu'une lame de feu enclenche
Dans un silence vert titane
Où la poudre s'embrase

mardi, 25 mars 2008

ARCHERIE DU SILENCE

Pont des mirages, un arc-en-ciel soliloque dans des échos de guitare électrique, traversé de mille fuseaux horaires sans retenue autre que la glissade d'une luge sur les strates éthérées d'un temps de déconnexion. Les héros d'hier rencontrent ceux de demain à l'intersection des lignes d'aventure, partage sans complexe des vibrations délictueuses de souffles d'ammoniac oxydant les revers stratosphériques de galaxies embrumées. L'instinct de vie prévaut dans des batailles aux allures d'oxymores parcourus par la foudre dans d'angéliques égorgements, les cavaliers chevauchent les dragons et leur souffle mélange l'azote au soufre, créant des carapaces de soie aux destriers qui plongent sur les faunes étranges d'atmosphères incandescentes. Nait du silence le chant qui perpétue d'antiques traditions, sacrifices inutiles sur des pierres aztèques, tauromachies hispaniques sur des arènes de feu, palais de marbre blanc écrémés par la lumière des lasers que stroboscopisent les sabres des nouveaux bushidos, pointes encrées au curare dans le magma hémophile des atomes. Le sang ruisselle sur les genoux de la lumière, arômes de nuit, traces d'argent, couleur sur couleur, pas un cil qui ne soit mordoré dans la fraîcheur de tous les carnages, la joie brûle comme la flamme d'une plaie d'aurore jamais recousue.

DE LA ROCHELLE A CHYPRE

Les haches à trancher la mer sont par nature multiples de taille et d'affûtage, leurs coups ne dépendent intrinsèquement que de la puissance de l'incendie qui ravage la main qui les porte, leur efficacité ne tient pas compte des facteurs auxiliaires comme les volitions enfantines ou les menus plaisirs intellectuels, mais ces haches en forme d'écumoire sont au zénith de leurs potentialités quand elles épousent les formes de la mer et se laissent porter par les lames de fond pour dévergonder à vif la tranchée qui mène aux essieux. A chaque regard sa hache, plus la courbe de l'aérodynamisme augmente l'acuité des deux tranchants, plus la balance s'équilibre dans la frappe qui raconte à l'enclume comment presser le vin des hauts-fonds pour en extraire des aciers surréalistes ou des liens hypertexte à forte connotation désurbanistique. Les murs de la mer se rétractent dans le relâchement intransitif, comme peuvent le faire les dents d'un clitoris sous l'effet d'une langue aiguisée à l'essence de cyprine, c'est tout l'art du lèche-vitrines que de le faire admettre aux boutiquières de la Rue des Martyrs de la Résistance, avenue dantesque qui mène à la Cour des Miracles, parvis désert sur lequel s'effondrent les cathédrales aux genoux ensanglantés, vieux souvenirs d'oasis palmyréens dont la cambrure et le tour de poitrine ne sont plus qu'un lointain souvenir aux yeux éclopés qui débouchent les siphons.

UNDERWEAR

Les vers sans beauté du poète
Sont un pur reflet
Des racines de la nuit
Qui précède l'émergence
Des qualificatifs ambitieux

Ils sont l'odeur verte d'un présent
Insensible aux modes
Qui déterminent les standards

Sous le joug invisible de son charme
Les mots jouissent en concert
Laissant apparaître des formes
Aux tétons durcis par le gel

ORDRE ET ANARCHIE

Tout change mais rien ne change
Comme l'évidence biblique
D'une anarchie resplendissante
Qui ne prône aucun système
Et aucune idéologie
Juste l'avènement d'un sourire
De préférence au vitriol
Ou à la myrtille nucléaire
Pour dépolariser les miroirs
Dans le plaisir d'un gyroscope

SUR LE VIF

Vivre est un ingrédient à géométrie variable, suivant que son porteur s'imagine être un bûcheron de mer, une taupe à tunnel, un poisson ou un oiseau. Vivre s'écrit en lettres boréales pour le dauphin qui se fait désosser par les marées de nuit, énucléer par la saveur de l'éblouissement et coller comme une punaise sur un micron jouissif au-delà des mouvements d'humeur. Vivre, c'est s'éveiller chaque matin dans un sourire et se coucher chaque soir dans un autre, vigilance aiguisée juste assez pour admirer la succession des sourires et de leurs fragrances sur le revers des rétines brûlées. Non, vivre n'est pas autre chose qu'une réponse sans question, un point minuscule où la volupté se recrée d'elle-même dans la célébration permanente d'un carrousel de festival perché sur un mât de cocagne au centre de toutes les profondeurs. Vivre est un carrefour à l'avenir présent, au passé à venir, au temps sans souci autre que le sourire qui s'éclaire de lui-même, impassible.

PHOSPHORURES

Les allumettes suédoises connaissent bien la vie du rail, que leurs homologues tchèques entretiennent de Moscou à Vladivostok, semant des photophores enrubannés sur les parcours assis de velléités émotives. C'est l'heure de la grande course des locos, vue de la petite ourse ou du confluent des requins, pas de pitié pour l'albatros, les marins aiment toujours les trains qui vont d'horloge en horloge remettre les pendules à l'heure dans un temps fini qui n'a pas encore commencé. L'autodafé des horodateurs mérite bien une célébration, qui voit les gentianes fleurir dans les bouches d'aération que le métro dépose aux stations d'envergure qui se déploient sans complexe tels de fabuleux batraciens dont l'élément naturel serait de l'eau déshydratée. Au bout des lignes sans contrôle, des peintres en bâtiment relisent les sous-couches vibratiles dont sont munies les textures sans nuance qui portent l'équilibre aérodynamique dans le creux de ces reins dont le tour n'est affaire que de jeux de main sans intention préalable, sourire au pied et tête souple, l'enfance de l'art qui fleurit dans une bouture dont le marivaudage allume des épices sous les cils épilés qui s'ensorcellent en une natation asynchronisée mais totalement efficace dans le déhanchement sans fard des arômes de démaquillage.

lundi, 24 mars 2008

MAUVAISE LANGUE

Il en est pour revendiquer
Une mémoire
Sans savoir ce qu'est la mémoire
Sans savoir lire Beckett
Mais en le citant sans vergogne

Il est des dépouilleurs
Qui ne reculent devant rien
Pour voir leur profit augmenter
Que ce soit en argent
Ou en considération

Où est la marque de Qaïn
Dans ces comportements infantiles

UNE TRACE DE VENT

Une main donne des cartes
Aux marins de fortune
Des cartes à jouer
Pour la loterie du hasard

Au grand jeu de la confiance aveugle
Qui peut dire ou prédire
Ce que gagner et perdre signifient

Posé entre ciel et terre
Entre lumière et ombre
Un oiseau chante
Plutôt que de nager
En oubliant la peur

MERCURIALES

Les plantes sont férues d'horticulture
Admirant le jaillissement
Des bourgeons de venin
Qui enluminent leur corps
D'arômes ébouriffants
Les plantes savent que l'engrais
Le plus approprié
Pour leur fond de teint
Reste encore le pouvoir fécondant
Des spores de jachère

MASCARA RETRO

Au milieu de la mer
Dorment les poussins des phénix
Dans leurs oeufs vermillons
Bariolés par les vents de fortune
Et les marées insouciantes
Au milieu de la mer
Un trou vert comme un tunnel
A l'arôme pourpre d'arc-en-ciel
Laisse échapper des vapeurs de mystère
Quand le rimmel se dilue

AGAR DU NORD

Si tu étais plus excitante
Et moins odorante
Que la rouquine nommée Ismaelle
Peut-être aurais-tu la chance
Que ton père trouve en Sara
La fécondité qui lui manque
Mais tu pleures sur ton propre sort
Seul le profit t'intéresse
Pourquoi voudrais-tu
Que quelqu'un bande pour toi
Alors même que ton discours
Ne reflète que la misère des riches

SWISS TOUCH

Il n’existe aucun juge
Dans la parole neutre
Seule l’oreille qui interprète
Opère le jugement
Et se voit en sa demeure
A sa juste place
De là le jugement
Est le sien propre
Un juste reflet
De ce qui est

FLORALIE

La belle formule vient
De la bouche de Calliope
Dont la parole brillante
Ne porte pas les chrysanthèmes
Comme fleurs de génocide
Servant à promouvoir
Les boutiques des cordonniers
En balade touristique
Dans les mausolées égyptiens
De leur propre sclérose

TISSAGE MARITIME

Des sirènes tissent les mers de corail de coquillages de soie et de poissons de satin, élaborant doucement des franges d'écume pour en décorer les rivages perplexes et les plages au grain de plomb. Le tissage est affaire de folie raisonnée ou de raison amoureuse, au choix de la tisseuse qui pleure des larmes d'opaline chargées d'encres voluptueuses et de parfums incendiaires. Ses doigts habiles malaxent la chair des étoiles pour en tirer de la semence de labour et dessiner sur les fronts de mer des crépuscules venimeux ou des aurores impalpables, des vésicules langoureuses ou des fleurs de mystère, des cratères en forme de losanges épileptiques ou de convexités redoutables. Loin de filer la laine dans un bas de soie qui contient des louis, les chants s'évaporent en gaspillage sans scrupule, en aromates de tranquille effervescence, en myriades de coléoptères insouciants. Au coeur du bruissement du delta, le passant lambda reconnaît l'alpha et l'omega des sources du pétrole dans le sein lacté de ces marées noires à l'arôme non carbonifère qui pétille de malice pour les enduits de cerumen et frétille tel un dauphin dans les queues d'ellipses du petit matin.

PESSAH POUR LES SOURDS

Les oreilles crissent souvent
A l'écoute de leurs propres omissions
N'est jamais blessé que l'orgueil
Des figurines rouges
De la divine comédie
Chacun cultive ses fleurs
Même celles qui poussent allègrement
Sur de vieux charniers
Chants à la gloire du profit actuel
Hypocrisie élevée au rang d'honneur

RETENIR LA MER

La tragédie du monde
S'appelle Azazel
Pour ceux qui oublient le contre-don
Et ne connaissent du chant
Que le lamento de l'auto-apitoiement
Des rouquins
Sur une terre vierge oubliée
Naît Isaac et sa descendance
Pour les autres s'applique
La même justice

MER NOIRE A ODESSA

Une seule inspiration
Sans conditionnel de négociation
Pour entendre le paroxysme
D'un murmure de pierre
Dessiner les couleurs hélicoïdales
Des circularités oblongues

Les âmes en carafe sont
Simples flacons de larmes
Perlées d'obsidienne
Dans la bouteille ouverte
Qui contient la mer
De toutes les sérénités

A l'Orient des rêves carminés
Et des songes nocturnes
L'encre invisible et multicolore
Laisse le rouge aux colliers
Des animaux sélénites
Perclus de désirs sans joie

Des enchantements sylphides
Brossent la peluche des paysages
Dans d'incandescentes pirouettes
Ejaculant des stances blêmes
Sur les ovules boulimiques
Des altérations névralgiques

MILKY MURDERERS

Switchblades are green in winter
Like silent days full of singing
The explosion of the mood
Send a rainbow
To the garage of the storm
Ready to build other territories
Of snow motions

In the dark eyes of nowhere
Dazzle gives a blow
To energy eaters
Consuming them in mutations
Like a new kind of M&M's

CAMPAGNES DU PACIFIQUE

Sous les tropiques de la glace
La température d'abondance
Reflète l'infini des zéros
Dans le ballet des fusées incendiaires

Armée de kamikazes
Aux ailes taillées
Comme des porte-avions
Génétiquement interstellaires

Overdose de Fahrenheit 451
Sur les compteurs Geiger
Des mines à ciel ouvert
Que creuse le diamant

NAVAJA

La langue joue à l'escalier
Colimaçon perpendiculaire
Sur des boutures de croix ansée
Elle dévale les autoroutes ascensionnelles
Des spirales d'ocre mordorée
Remontant le long d'ogives catatoniques
Dont les métabolismes sensuels
Inondent les géométries synapsiales
De fabuleux cryptogrammes
Aux reliefs échancrés par la pluie

dimanche, 23 mars 2008

SOL INVICTUS

Dans l'écume noire
Des nuits de vermeil
Les dauphins laissent des traces
D'argent sur le vert du ciel
Que recouvre la mer
Dans l'écume rouge
Des nuits sans lune
Les bateleurs jouent aux dés
Sans que le hasard ne s'emmêle
Les pinceaux au confluent
Des solstices irradiés
Et des équinoxes parallèles

CATALUNYA

Des ciseaux verts mastiquent
Les feuilles mortes à la pelle
Qui reviennent en bancs d'hirondelle
Sur le fil d'un cimeterre andalou
Qu'un chien lèche sur le parvis
D'un cinéma espagnol
Sans qu'un franquiste
Ne l'interpelle du haut des remparts
Du royaume de Grenade
Ou des terres d'Aragon

NEUF DE COEUR

Le neuf est toujours
Un enduit de façade
Ou une paire de moellons
Les murs de vent
N'ont pas besoin de neuf
Ni de vieux ni d'inédit
Le sourire seul suffit
A leurs ébats gracieux
Qui sèment des étoiles gerçantes
Dans les pluies de la nuit

MOTS EN CATARACTE JAILLISSANTE

La parole est profane
En grands bouquets d'étoiles
Muettes

Sans attendre juste voir
L'abondance des mots
Le jaillissement

Sous les mots
Qui ne veulent rien dire
L'absence qui dit tout
En silence

La solitude
Principe premier de la splendeur
Sans un mot

Les mots s'envolent
Même ceux des maux
Qui ne sont que des mots
Enclaves brûlantes
Ou clés d'évasion

CE LA PEUT-ÊTRE

Cela peut être
Des promesses au futur
Cela peut être
Des vieilleries dépoussiérées
Cela peut être
Mais pourquoi pas
D'ailleurs personne
Ne dit le contraire
A part le vent
Qui lui s'en fout

AO DAI

Une robe d'eau et de vent
Sur laquelle le feu dessine
Les courbes voluptueuse de la terre

Une robe d'embruns enluminés
Par des lettrines mouvantes
Sur une poitrine abondante

Une robe à ôter pour jouir
Des délices insoumis
De sauvages étreintes

Une robe qui brûle
Comme le parfum d'un encens
Dans le calme des nuits fauves

EN FORME D'OUVERTURE

Dans l'éternité d'un instant primal
La pensée invente le temps
Tentant de calculer en vain
La durée exacte de l'instant

Dans le respect, notion imbécile s'il en est, d'une concordance aphoristique des temps, le poète sourit, portant sur la brume un regard indécent à faire pâlir de désir une vieille pute sur le retour, les dents cariées par les tentatives infructueuses de maquereauter les deniers des cultes obsolètes.

La musique se sculpte d'elle-même
Souffle entreprenant qui s'enhardit
Au fur et à mesure de la démesure
Jaillissant immobile dans un strip atonal
Mis en valeur par l'obscurité des eaux
Et les danses érotiques des vahinés

Règne alors un modernisme de l'instant présent
Dénué de toutes les verroteries d'époque
Epuré des colifichets de saison

Le génie choisit ses formes de bandaison
Laissant les travaux urbanistiques d'érection
Aux croyances du vouloir
Qui se prend à délirer sur des élévations
Alors qu'au pays des montagnes russes
La plaine est reine des reliefs

S'illuminent les mots uniquement sous l'effet des réverbérations qui de métaphores en inconceptualité blanchissent l'encre des nuits en une symphonie de fragments supersoniques dont l'essentiel se trouve toujours dans les intervalles ou sous le corps du texte tels des dessous voluptueux dont la ponctuation volontairement absente se fait mise en valeur de la puissance de fécondité de l'ultime point final

Le vent de l'hiver tourne
Sous les néons des platines de silicium
Tandis que le feu d'un pré vert
Chante une cantate en sol
Aux loups qui pâturent sur l'asphalte

Dans la caresse d'un murmure de soie
Les escadrons de la mort
Repeuplent les espaces vierges
D'incandescentes trilles
Aux courbes enchanteresses
D''émeraude et d'opale

DES CORS AU PIED

Un baiser de sang
Sur les yeux de l'hirondelle
Qui s'envole en riant
Vers d'autres ritournelles

Une émulsion de douceur
Dans le romarin des faubourgs
Quand la nuit prend son envol
Et décapite les idées folles

Une caresse au laser
Pour détourer les formes bleues
Des sarments de la lune
Et des rayons de blé

Un toboggan telle une luge
Les montagnes russes comme un grand huit
Sur un anneau à la pulpe dorée
Comme un palan au lait-grenadine

samedi, 22 mars 2008

COLDTIMERS

Des horloges au grain moulu
Veillent à l'arrêt des fonctions
Géométriques
Dans les contes à rebours
Des gares de triages
Sur des rails obsolètes
Dont la plastique diamantifère et liquide
Ressource en permanence les tracés
Marchent des escargots nucléaires
Aérodynamismes d'avant-garde
Qui parsèment une langue
Velours de chocolat
De traces d'amande amère
Gentianes au plutonium
Ou de dévergondages ludiques
Dans la chaleur innervante
D'un point de glace supra-utérin

EMERALD FINGER

Dans le slam des puzzles verts
L'héroïne est une devise
Qui sert de modèle
Aux peintres nés en Absurdie
Ou morts en déshérence
Un pinceau sans poils
Dessine au laser des robes
De joaillerie organique
Fantaisies de lézards
Maquillés au langage sucré
Des aftershaves monochromes
Et des endogamies polymorphes

BLOWIN'

Avenue du temps qui passe
Les ailes déployées comme au printemps
Nos chevauchées irradient la splendeur
Des venins merveilleux d'outre-ciel
Des voix enluminées propagent
Des sarments de douceur fraîche
Aux confins des regards sans frontières

Nos mustangs réjouis flottent
Sur des autoroutes de genièvre
Des alizés jaillissent de nos sourires
Pendant que nos caresses enivrent
Les odorats féroces du velours
Qui germe dans les mines de cuivre
Au coeur des souterrains du cristal

Nos baïonnettes sont de mercure
Qui enfoncent des clous de girofle
Sur des croix torréfiées au sucre
Les croissants de nos cimeterres
Echarpent la soie des silences profonds
Tandis qu'au zénith s'imprime
Le rayon vert de tous les nadirs

BALLE FONDUE

Peu nombreux sont
Les centres de cible
Sur lesquels se pose la balle
Après son tour d'univers
Autour des bougainvilliers
La couleur éclatante
Des jambes d'arbustes
Laisse émerger alentour
Le parfum des lilas blancs
Dans l'oreille des glycines

vendredi, 21 mars 2008

EFFACER LES OUTRAGES

Les bibliothèques brûlent
Sous le givre d'un plein soleil
Quand passent les patrouilles
De maraudeurs en vendanges
Les assassins n'aiment pas
Les mausolées de la culture
Dans lesquelles des chimistes
Fabriquent des drogues de synthèse
Cachant le goût étrange de la vie
Sous des monceaux de cendres

LES SENSUALITES MECANIQUES

L'élégance conceptuelle
Possède la séduction
D'un théorème évanescent
Pour le mécanique qui l'observe
Et se régale de ses effluves
L'imagination plante un sourire
En jetant distraitement un oeil
Sur les poissons rouges
Qui font la retape
Dans leur boule de neige

AU

Dans la forêt de lumière
La capoeira danse
La geste des semeurs de vent
Aux embruns de plein ciel
Qui parfument le soir
Des arcs musicaux tracent
Les signes des alizés
Sur lesquels s'inscrivent
Le vol des tambours
Et les reflets cuivrés des percussions

SOLITUDE EN CONCEPT

Riche est celui
Qui postule la solitude
Sur le seul mode conceptuel
Sans l'avoir expérimentée
Derrière le rideau de plomb
Qui le sépare du coeur du langage
Riche de mille hallucinations
Servant de faire-valoir
A la beauté de l'image
Qu'il prend pour une estrade

CONTE SANS OBJET

Le coût des choses
Est affaire d'épicerie
Dont ne s'occupe pas
L'enchantement boréal
Voyant de son étagère
La valeur des rognures d'ongle
Auxquels s'attachent les minarets
Resplendissants dans l'ocre
Des tourbières du couchant
Que caresse la mer

INCORRECTION APOLITIQUE

Des mosaïques multicolores
Courent sur des plages barbelées
Aux confins de l'orage
Des vents de teintes parcellaires
Les aromatisent galamment

D'un vieux fauteuil en cuir
Un sourire nonchalant s'imprègne
Des courants d'air qui bercent
La clameur lointaine
Des fruits d'un couchant sanguinaire

Des spirales d'atmosphère boréale
Harmonisent les intervalles de ciel
Qui peuplent la verdure ruisselante
Disséminée par la pluie pourpre
Sur l'ensemble des revêtements d'ardeurs

Des volutes moirés enflamment le satin
Des décors surréalistes qui dévorent
Le galop des imaginations encloses
Dans l'attraction sensorielle et ludique
Des procédés argentiques de la pellicule

La trame toujours virginale
S'oblitère des panoramiques fragmentaires
Dans le souffle d'un dragon d'hiver
Sur lequel dansent les elfes et les archers
Des salles de réception élyséennes

COTE FLOTTANTE

Il pleut sur la mer
Dans le jeu d'un organiste
Aux tubes rendus langoureux
Par la grâce d'un kaléidoscope
Incorporé dans une optique de feu

Au mitan d'un rêve estival
Des fauteuils s'embrasent
Dans une écharpe de jasmin
Parsemant d'éclat sylvestre
Les plages boréales du milieu de la nuit

Une belle journée s'étire
Le long d'un fleuve romantique
Dans lequel des pianistes tirent
Sur de merveilleuses ambulances
A coups d'archets et de fouets

STUDIO LINE

Dans les studios du jasmin
L'opéra sent le savon
A la myrtille et au cumin
Les tapisseries s'agitent
Sous la caresse du vent
Les éclairages se tamisent à souhait
Dans les ondulations de la volupté
Caressant les hanches généreuses
D'un sein qui darde un oeil
Hors d'un corsage échancré